Un examen important s’approchait et tu n’avais toujours pas sorti tes bouquins pour réviser. Tu profites alors du beau temps à l’extérieur et de la fraîcheur des arbres pour te mettre sur une table à l’ombre. Autant le faire sur le campus quand le soleil répond présent plutôt qu’à la maison où tu serais blanc comme linge, enfermé dans ta chambre tout en ayant le nez plongé dans tes révisions. Tu viens d’un pays qui baigne sous le soleil toute l’année que tu ne manques pas une occasion d’être dehors les beaux jours. Une fois que tu as sorti tes affaires de ton sac, tu peux démarrer tes révisions. Tu ne vois pas l’heure tourner sur ton portable posé à l’écart des livres puisque tu l’as éteint, tu ne désires pas être dérangé le moins du monde car ces révisions sont cruciales pour la réussite du prochain examen qui t’attend. Tu stresses pour l’examen, tu ne saurais pas l’expliquer pourquoi mais tu sais que le jour J, tu seras parfaitement détendu car tu as l’habitude de cette pression. Même si tu ne leur donnes plus vraiment de tes nouvelles, tes parents t’ont appris à être irréprochable dans tous les sens du terme, tu dois donc être capable de réussir le prochain examen.

Mais au lieu de réviser, tu regardes les photos de ton portable, dont celle du tatouage que tu as prise ce matin, en sortant de la douche. Un tatouage éphémère qui est venu s’ajouter à ta collection de tatouages permanents, une preuve de ton appartenance pour les poussins que tu soutiens sans relâche. Une manière de marquer ton expérience chez les dunsters sur ton enveloppe corporelle. S’il te plaît vraiment, tu envisagerais de le rendre permanent. De plus, tu avais pris la photo pour l'envoyer à des amis, passionnés eux aussi de tatouages, mais par erreur, ce sont tes deux parents qui l'ont reçue. Dès lors, ta mère t’a harcelé de messages auxquels tu n’avais pas répondu, son opinion t’importe peu et seul ton père t’a félicité pour ce tatouage, puisqu’il est le seul à te soutenir. Un étudiant vient s’installer sur le banc en face de toi sans demander ton avis, tu relèves la tête lorsqu’il prend place et rends son salut. Tu ignores totalement ce qu’il a en tête donc tu restes courtois malgré les questions et la méfiance qui s’insinuent dans ton esprit. Tu remarques un dessin qu’il glisse sous tes yeux, une esquisse qui semble représenter… toi. Tu ne caches pas ta surprise au mystérieux visiteur en prenant la feuille des mains. Il a du talent car tu te reconnais dans le dessin, ses coups de crayon t’ont immortalisé pendant que tu révisais. Puis le visiteur attire ton attention avec son bloc-notes, en venant inscrire des mots dessus pour former une phrase. Tu hausses un sourcil, tu ne le connais pas et tu ne sais même pas pourquoi il écrit au lieu de parler. "Tu me comprends quand je parle ?" Peut-être qu’il est sourd. Ses sourires te perturbent car il semble sûr de lui, pourtant il ne te connaît pas non plus. Avant même de connaître sa réponse, tu rallumes ton portable et écris ces quelques mots. "Tu ne parles pas ? Préfères-tu qu’on communique par message ou que je parle ?" Tu reposes ton téléphone pour lire le message suivant sur son bloc-notes et le moins qu’on puisse dire, c’est que tu t’es attendu à tout sauf à sa proposition. Tu ne sais même pas comment réagir alors qu’il te sourit. Tu te demandes aussitôt ce qui lui avait pris d’avoir une idée aussi saugrenue. Reprenant ton portable, tu écris avant de lui montrer l’écran. "Pourquoi moi ? Es-tu gay ?" Tu regrettes la dernière question car ça pouvait être mal interprété, t’es pas raciste, homophobe ou quoi que ce soit. T’es West, celui qui aime tout le monde. Et il a suffi d’une étrange proposition pour que le jeune homme qui te fait face pique ta curiosité. Tu retournes taper un nouveau message sur ton portable et finis par le lui montrer, avec un sourire amusé. "Tu m’as dessiné parce que tu me trouves beau ?" Finalement, ce petit jeu commence à te plaire, avec cet inconnu qui débarque de nulle part et qui veut t’embrasser.