Valar Morghulis — Un simple coup de fil, un nom en poche et me voilà au volant de ma mustang en direction de l'adresse que l'on m'avait soigneusement indiquée. En réalité, je n'avais pas eu besoin d'aller chercher bien loin le complice de ma vengeance, puis qu'apparemment il se trouvait qu'à quelques kilomètres de chez moi, dans un commissariat dans le sud de Boston. Hum.. Pourquoi pas ! Peu importe à vrai dire, l'endroit ou l'heure, tout ce qui m'importe c'est de trouver mon homme de main. Je me garais à l'entrée, regardant brièvement autour de moi avant de sortir de mon véhicule, un regard en arrière, mon sac entre mes doigts fins, je donnais un vulgaire coup de hanche pour claquer la portière derrière moi. Un mince soupire en montant les premières marches, jusqu'à arriver d'accueil. Mes yeux se baladent une seconde pour finalement s'échouer sur cette silhouette appuyée  contre un bureau à l'accueil. Un homme plutôt grand, une barbe de trois jours qui laisse penser à un fraîchement divorcé, plus ce regard limite indécent qui m'analyse sans aucun scrupule. Starter pack d'un homme largué.- Peut-être voulez-vous savoir la taille de mon soutient gorge ? Demandais-je en battant des cils avec exagération, le sourire hypocrite au bout des lèvres alors que mes iris ne lâchent pas leurs proies. - Ou alors est-ce ma robe qui vous fait de l'œil ? Que je laisse échapper la voix puant le sarcasme à plein nez. Je baissais la tête une demie seconde, retirant mes lunettes de soleil au passage en me raclant la gorge doucement. - Hippolyte Dunford, hum.. Je marque une pause, plissant les yeux en direction des chevrons accrochés à son uniforme. - Sergent ? Mon père étant l'ancien chef d'Etat major des Etats-Unis, plus petite je m'amusais à apprendre par cœur les différents grades des différents corps des forces de l'ordre. M'enfin, trêve de blabla, je n'allais pas passer la journée en compagnie d'un pauvre flic bien trop fade. Pas le temps pour ça, j'allais aller droit au but alors que je voyais son expression changer à l'entente de mon nom de famille. Je pouvais entendre d'ici le bruit que fait sa gorge en s'asséchant quasi immédiatement. Il tente vainement d'aligner deux mots, je lève la main, grimaçant en fermant les yeux. - C'est bon. Monsieur.. Cooper vous connaissez ? Finis-je par dire un brin hésitante pour le nom de famille en question. Il se redresse, hochant frénétiquement la tête en m'indiquant de son index la marche à suivre, me donnant en dernier renseignement que je le trouverais surement en compagnie du médecin légiste. Un simple hochement de tête en guise de remerciement, évitons de se perdre en politesses quand on peut faire rapide et efficace. J'entame alors la marche en arpentant un couloir, regardant à gauche et à droite quand deux voix m'interpellent. Revenant sur mes pas, je reste près de l'encadrement de la porte en scrutant les deux protagonistes, silencieuse, jusqu'à ce que l'un d'eux capte ma présence. "Bon courage" qu'il me murmure, je fronce les sourcils d'incompréhension. - Pardon ? Que je réplique en arquant un sourcil vers cet homme presque imposant, sûrement qu'il l'est même mais personne n'a assez d'assurance ou de charisme pour m'en faire trembler. Malgré tout, il reste agréable à regarder même si, généralement, le côté "je me laisse aller" très peu pour moi. Et une brunette, peu sûre d'elle, tremblotante me passe sous le nez en parlant d'un soit disant poste encore libre. - Non, non, je ne viens pas pour.. Les et le cadavre ambulant ! Je déformais les traits de mon visage rien qu'à l'idée qu'un jour je sois contrainte de poser mes mains sur ces corps froids. - Je cherche un certain monsieur Cooper. Qui se fait un peu trop désirer à mon goût, j'étais déjà lassé de devoir le chercher.

Valar Morghulis — J'étais à la limite de croire que l'autre abrutit en uniforme s'était ouvertement foutu de ma gueule. Que ça n'était pas ici que j'allais trouver mon homme, encore moins au beau milieu de ce tas de corps rigides. Les traits de mon visage se crispent dans une grimace, je me doutais bien que le pauvre vieillard aigri n'avait pas le bon profil de l'homme que je recherche. Et même si on me l'avait vendu comme étant "la perle rare", le meilleur du coin, je me contenterais du deuxième meilleur après ce fantôme car j'étais déjà fatigué de jouer au chat et à la souris. Aucun d'eux ne se manifeste, et je commence à perdre espoir à son sujet. Je lâche un soupir exaspéré accompagné d'un dernier regard dédaigneux aux protagonistes présents dans la pièce. Je n'avais plus rien à faire ici, prête à tourner les talons quand une question vient tinter à mon oreille. Je relève la tête vers ce même homme marqué par l'âge, les iris dominants reflétant probablement ses plus durs traits de caractère, sa sauvagerie inné, le genre d'homme qui pourrait facilement me faire vaciller si je lui en laissait l'occasion. Des iris dans lesquelles probablement plus d'une femme s'est naïvement perdue. Ou alors, sûrement même qu'elles n'ont jamais eu l'occasion de les voir.. Sa main bloque  la porte, m'arrachant à mes pensées, après un bref regard vers lui et celle-ci, je lui emboîte le pas pour me retrouver dans ce même couloir silencieux qu'il y a encore quelques minutes. J'avais l'amère impression que j'étais bêtement en train de tourner en rond. - C'est l'heure de mon interrogatoire ?.. Soufflais-je un léger sourire en coin. Une voix qui se veut sarcastique, un brin bercé de sous entendus.  - Êtes-vous ce fameux Cooper, oui ou non ? Réclamais-je en pivotant sur moi-même pour lui faire face. Lui barrant le passage par la même occasion. Alors oui, ses prunelles pouvaient être aussi ravageuses qu'elles veulent, les miennes s'amuseront à les dompter. - Si non, ce que je peux bien lui vouloir ne vous regarde absolument pas. Je ramène les bras contre ma poitrine en les croisant.

" Vous allée tomber de haut. Parait que c'est un vrai connard. " Je détourne le regard avec lassitude, faisant grincer ma langue contre mon palet en soupirant. Combien de temps encore j'allais me faire chier à jouer à ce jeu enfantin avec ce parfait inconnu qui doit probablement me faire perdre plus mon temps qu'autre chose ? Combien de temps j'allais encore supporter son bavardage incessant et inintéressant ? Il n'avait rien qui valait le coup de susciter mon attention. Rien que je veux aujourd'hui en tout cas.. " Lieutenant. J'ai.. Lieutenant Cooper " Que j'entends à son dos. Un sourire satisfait se dessine, ne le quittant pas une seule seconde du regard voyant la crispation s'emparer des traits de son visage. Game over. Je les regardent brièvement s'échanger des documents, l'autre homme étant littéralement presque en train de se décomposer en bégayant devant la carrure impressionnante de ce Cooper. Je me laisse alors retomber contre le mur, m'appuyant de mon épaule en le toisant de haut en bas. Je me racle la gorge avec sarcasme, quand il reporte son attention sur moi. " Je vais reposer la question autrement: Vous me voulez quoi? " Pendant un laps de temps je reste silencieuse. Voulant d'abord répondre "je vous veux vous, maintenant, tout de suite ".. Son charisme naturel m'envoute malgré moi, son absence de tact et de tendresse me fascinerait presque. J'imagine la bête qu'il pouvait devenir une fois la nuit tombée, j'imagine un tas de choses mais.. - J'ai du travail pour vous maintenant que vous avez enfin arrêté de jouer à ce jeu de cache cache puéril. Je lui tourne le dos, marchant le long du couloir sans jeter un œil derrière moi. Mon regard se pose sur chaque porte jusqu'à apercevoir son nom accroché sur l'une d'elles. - Vous m'invitez à entrer ? Que je demande à quelques mètres.