”Pop Corn au Caramel”
Au début j’avais peur.
Peur de vivre avec Benji. H24. Sans avoir un autre endroit qui soit à moi. Une sorte de safe zone, ou je pourrais me retirer pour laisser à mon homme un moment de quiétude, qui ne soit pas exposé à mon excitation constante.
Mais ça c’était avant.
J’ai tout de suite accepté quand il m’a demandé d’emménager avec lui. Parce que … avec lui je ne peux pas dire non. Et autant j’avais peur de ce qui risquait d’arriver, autant j'aimais l’idée de me réveiller chaque matin dans son lit, avec lui qui m’enlace, et pose ses lèvres sur ma nuque pour me souhaiter le bonjour. Le “bon matin”. Cette pensée m’arrache un sourire.
Je souris parce que je n’ai plus peur.
Ce que je ne réalisais pas en ce temps la, c’est que je vivais déjà avec lui. Je passais plus de temps dans son lit que dans le mien, que ce soit à la Eliot, ou pendant ma brève colocation avec 3 filles. J’ai révisé sur la table du salon. On a regardé des filmes sur la grande TV. Mac mon Lézard habite ici depuis près de deux mois, et j’ai quelques vêtement dans le placard de Benji. Même si pour la brosse à dents, j’ai longtemps évité de la laisser chez lui, la trimballant dans mon sac d’ordinateur, avant de me décider d’enfin “l’oublier” exprès.
Oh bien sure, cette inquiétude, ne venait pas de Benji. J’avais juste évité de lui demandé la permission, de laisser des affaires chez lui , stressé de savoir sa réaction.
De l’histoire ancienne tout ça…
J’apprends petit à petit à ne pas stresser avant de lui parler d’un sujet ou d’un autre. Lui, il commence à comprends quand est ce que je stresse, et me calme instantanément…
Argh, cette douche devient trop froide pour que je m’y attarde encore, plongé dans mes pensées. Et Mark ne va pas tarder. Je lui ai demandé de passer pour une soirée ciné, parce qu’en fait je l’aime beaucoup ce gars. Je ne saurais pas comment l’expliquer. Je le trouves tellement mignon, tellement calin, tellement rafraîchissant, que j’ai envie de rester à côté de lui et de l’écouter me poser des questions sur plein de sujets complètement différents, pour essayer au mieux de l’aider à comprendre le monde... ou plutôt la vision d'un Américain du monde.
Un peu comme un mentor.
Ou… un grand frère.
Oui voila. Je n’en ai jamais eu, mais j’ai le sentiment que c’est ce que ça fait d’avoir un petit frère sur lequel on veut veiller.
-Babe, tu penses qu’Alex va passer? Dis je en passant ma tête par la porte de la chambre, en serviette, les cheveux mouillé Demande lui s’il a envie de rester pour le film.
En rentrant, cet après midi, j’ai informé mon colocataire de la venue de mon ami, et j’ai demandé bien entendu, si ça le dérangeait. Bien que ce soit notre appart à tous les deux, j’ai pas envie de troubler son programme s’il en avait. Il ne semblait pas du tout contre l’idée.
J’ai presque fini de sécher ma tignasse, quand j’entends la porte cogner. La encore je passe juste ma tête par l’encadrement de la porte pour remarquer notre voisin, pousser la porte avec une bouteille de Vodka qu’il brandit fièrement, et une autre de jus d’orange pour mon chéri.
-Salut Alex Lançais je depuis la chambre, lui rendant son sourire et revenant à ma besogne de séchage de cheveux. Les paroles de Benji me font encore plus sourire, quand je l’entends confirmer mes prédictions. C’était couru d’avance! Cela fait quelque temps que ce cher Alex vient nous rendre visite régulièrement, pas toujours de manière annoncé. Et même je trouvais ça indélicat au début, j’ai vite compris que ça faisait partie du personnage, et qu’il respectait des limites invisible qu’il s’était tracé. Des limites beaucoup moins rigides que les miennes cela dit. Comment tu vas ?
Lui demandais je en ressortant de la chambre.
Je n’ai pas le temps d’entendre sa réponse, que la sonnerie de la porte retentit, et je m’y dirige pour ouvrir à celui que je devinais être mon invité de la soirée.
Son introduction me fait rire, c’est en me contenant de pouffer dans l'interphone, que je lui réponds
-Jonathan Thomas Lynch de La Eliot, tu peux monter puisque tu as à manger!
Le taquinais je gentiment.
J’ouvre la porte d’en bas, énonçant l’étage de l’appart. Puis me tournant vers Alex, je le pointe du doigt , à moitié sérieux.
-Attention à pas me le traumatiser !
Autant le prévenir, avant que Marc de la Lowell ne monte les escaliers. Je laisse la porte ouverte, et me dirige vers la cuisine pour commencer à préparer mon snack préféré : Popcorn au Caramel.