Such a funny thing for me to try to explain,
How I'm feeling and my pride is the one to blame.

Le souffle court, mes bras en coton, j’arrive tout de même à caresser ses cheveux avec tendresse. Mes lèvres se posent sur son front, le calme reprend place dans la chambre et ma respiration retrouve un semblant de normalité même si mon cœur bat encore trop vite. « Je ne suis pas sûre que je survivrais à quelque chose d’aussi intense tous les soirs. » Je chuchote, amusée. Je le regarde se redresser pour me regarder, ma main tombe sur sa joue. Mon dieu, je pourrais tomber amoureuse de cet homme. Là, dans ses bras, son regard posé sur moi, j’en ai la certitude. Je le pourrais complètement, corps et âme. « Esther Johnson. » Je lance en sachant que ça semble sortir de nulle part. « C’est le nom avec lequel j’ai grandi, celui qu’on m’a donné à l’orphelinat. Joséphine a toujours été mon second prénom, c’était celui de ma mère. J’ai choisi Oswald parce que j’avais 15 ans et que j’étais fan de Batman, c’était ça ou Selina. » Je ne retiens pas mon rire. Je crois qu’il y a pire comme choix pour un prénom même si le choisir par rapport à un comics que j’adorais enfant c’est quand même risible. « Tu es le premier à qui j’en parle, à qui je l’avoue. » Et j’ai l’impression de me mettre à nue. Arthur n’est pas le premier à le savoir, ma famille et les personnes qui m’ont connu à Londres avant mon adoption connaissent mon identité, mais il est celui à qui je me confie pour la première fois dessus de mon plein grès. Après mon emménagement à Washington, j’ai laissé derrière moi Esther et mon passé, je n’ai plus jamais parlé de ça à qui que ce soit, pas même à mes meilleurs amis. Que je le fasse avec lui c’est une manière pour moi de lui prouver que j’ai confiance en lui mais, surtout, que je tiens à lui.