Je rentre juste deux jours. Deux jours qui vont e permettre de récupérer davantage d'affaires. C'est ça mon problème, je suis complètement paumée et je ne sais plus ce que je veux. Rester encore plus au Laos, partir en Russie, revenir sur Cambridge. Je savais que dans tous les cas, ma place était à Boston mais, quand ? Quand et surtout avec qui ? Est-ce que je devais me contenter de mes amis ? Est-ce que je devais tirer un trait sur mon désastreux mariage ou tenter coûte que coûte de le sauver ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête et je commençais à faire n'importe quoi. L'alcool me permettait d'oublier jusqu'à ce que je rentre dans ma chambre et que la colère m'habite. Un petit joint pour calmer mes nerfs et c'était reparti de plus bel le lendemain matin. Bref, j'avais proposé à Madisson qu'on se voit et franchement, s'il y a bien quelqu'un qui pouvait m'apaiser, c'était la demoiselle, enceinte. Et oui, j'allais de nouveau être marraine et comme à chaque fois, c'était un vrai bonheur. Je me dis que moi aussi, peut-être qu'un jour j'aurais cette chance. En attendant, je retrouvais la demoiselle chez elle, impatiente qu'elle m'en dise davantage. Je toquais à sa porte et me retenais pour ne pas sautiller sur place tellement j'avais hâte de la voir.

En ce moment, tout allait un peu mieux. Déjà, j'arrivais à manger correctement après une longue période sans arriver à rien assimiler et c'était un bonheur intense de pouvoir enfin sentir quelque chose dans mon estomac. Je ne comprenais toujours pas pourquoi j'avais eu cette période d'abstinence alimentaire. Comme si le bébé n'avait pas faim. J'espérais que ce ne serait pas si compliqué une fois parmi nous car ça allait être compliqué à gérer sinon. Ensuite, la distance réelle avec Austin me faisait un peu de bien. Beaucoup de mal, oui, forcément, mais.. C'était la meilleure des solutions. Si j'étais venue au Summer Camp, même en temps que simple vacancière, il n'aurait pas pu profiter de son été comme il devait probablement le faire. J'étais contente qu'il m'envoie des messages ou snap de temps à autre et il me manquait, mais.. La transition pour effacer totalement mes sentiments pour lui débutait enfin. Je savais que je ne pourrais jamais complètement l'oublier, mais si je pouvais arrêter d'alimenter la souffrance que je portais avant la naissance de notre bébé.. Je pense que c'était le mieux à faire. Pour finir, je revoyais enfin mes amies. Siham, Carter et aujourd'hui, Alexys passait me voir. J'étais contente de pouvoir la retrouver. Je n'étais jamais collée H24 à mes amies – sauf quand Siham se trouve dans l'appartement – mais je sais qu'elles sont là pour moi autant que je suis là pour elles. Je les aime énormément et ce n'était pas pour rien que je leur avais proposé d'être marraine du bébé. Des petits coups frappés à la porte et je me relevais doucement du canapé pour aller ouvrir la porte. « Bonjour belle brune » soufflais-je avec un petit sourire avant de venir l'enlacer avec bonheur. Qu'est-ce que j'étais contente qu'elle soit là ! « Tu m'as manqué.. » murmurais-je au creux de son oreille avant de me détacher d'elle, encore un peu mal à l'aise que l'on sente mon ventre s'arrondir au fur et à mesure des jours. « Tu veux rentrer ou tu préfères que l'on sorte ? » Certes, j'étais en pyjama, mais je pouvais aller rapidement me changer. J'étais si excitée qu'elle soit là que j'en oubliais un peu de me calmer pour faire souffler mon petit corps. Tant pis, je tiendrais une journée de folie !

C'était peut-être que deux petits jours mais je comptais en profiter un maximum. J'avais besoin de passer du temps avec mes amis, de profiter d'un instant avec eux avant de repartir pour Laos. Je ne savais pas encore quels seraient mes plans, peut-être que je resterais quelques jours supplémentaires, peut-être que je rejoignais Zakhar en Russie ou peut-être que je rentrerais à Boston. On verra bien, j'ai encore le temps. Pour le moment, c'est avec Madisson que j'allais passer du temps et franchement, c'était ce qui me plaisait. J'avais hâte de la voir avec son ventre arrondi et de rencontrer mon petit fileul ou ma filleule allez savoir. Je toquais à la porte, impatiente qu'elle m'ouvre. Il semblerait qu'elle m'attendait dans les minutes qui suivaient puisque assez rapidement, elle se précipita sur la porte pour m'ouvrir, sourire aux lèvres. Je la pris dans mes bras, toute contente de la retrouver. Salut ma jolie, tu m'as manqué toi aussi ! Je l'ai serré mais pas trop fort quand même. Madi, elle tenait pas en place, elle me demandait assez rapidement si je rentrais ou si on sortait moi ça me faisait rire. On se pose un peu à l'intérieur ? Je suis sûre que t'as plein de trucs à me raconter ! Et forcément, je me mets à sourire en jetant un coup d'oeil à son petit ventre trop mignon.