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  • « Ne noies pas tes problèmes dans l'alcool, ils savent nager. » Clay et Annalynne.
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    Lien du postDim 19 Fév 2017 - 14:22
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    Noies pas tes problèmes, ils savent nager ▬ Clay.

     
    L'eau n'a gommé l'alcool qu'à moitié, alors je reste dubitative face à son attitude. C'est simple, limpide, je ne la comprends pas. Cet instant coupé, cet espace Schengen dans lequel il nous amène sans pour autant le justifier. Je n'en mets même pas dans la balance ma nudité, puisque j'en suis parvenue à douter de sa capacité à me désirer. L'impression que cela fait des années que ce n'est pas arrivé, même lorsque nous étions ensemble en réalité. Alors je m'insurge une nouvelle fois, lui arrachant presque les vêtements des doigts. Dédaigneuse lorsque je constate avec effroi de quoi il s'agit. " La dernière n'a pas eu la délicatesse de me laisser un souvenir. " Ô pauvre de toi, tu veux que je te plaigne peut-être, que je la rappelle pour toi ? Certaine que la dernière petite fille que t'as sauté voudra bien te ramener une culotte histoire que tu t'en fasses une médaille. Le truc c'est que je comprends pas, qu'il parle de moi, dans mes idées de le voir reprendre très vite ses anciennes habitudes, je me fourvoie. Et je me laisse surprendre par la presque baffe que me fout la serviette lorsqu'il me la lance dessus et s'en retourne de l'autre côté de l'appartement en crachant. " Mais à la prochaine, j'y manquerais pas. " J'en serre les mâchoires, enrageant au rythme lancinant de cette pique trop bien placée. Je m'éponge à l'aide du coton, rapidement, me mords la langue plutôt que de m'entendre hurler à son égard des tonnes d'insultes qui sur l'instant ne seraient pas justifiées.

    Tout en vacillant alors qu'à plusieurs reprises je m'évertue à enfiler le caleçon qu'il vient de me donner, je marmonne un « Va te faire voir. » toi, et toutes tes putes à la fois. Comme quoi, j'ai perdu dans mes capacités à contenir mes aspirations, l'alcool aidant à délier cette langue que je voulais garder clouée. Et je passe sur mes bras le t-shirt, dépitée à l'idée de ce à quoi je dois ressembler, d'ailleurs, lorsqu'il revient dans le couloir et qu'il me regarde, il en pouffe de rire, et je tends à avoir le besoin de le frapper, encore une fois. Si seulement il pouvait souffrir plutôt que de jubiler. Sa paume accroche la poignée, et moi j'en retiens mon souffle, sans parvenir à définir pour quoi. A deux doigts de lui demander de continuer à se battre avec moi. " Si t'as besoin d'autre chose c'est dans les 3 prochaines minutes. " En sa direction, je fais quelques pas, avant de caler mon corps bancal contre le mur, penchée, les bras croisés pour maintenir cet équilibre bien difficile à maîtriser.

    C'est comme si je rampais alors que j'estime n'avoir que peu de choses à me reprocher. J'aurai voulu que ce soit lui qui vienne gratter à ma porte en pleine nuit. Qu'il se batte un peu plus, je ne sais pas, mais le fait est que sur moi, il a déjà du tirer un trait, et ça me donne, plus que l'alcool la nausée. Alors d'une main, j'envoie valser mes boucles ébènes derrière mon épaule, alors que je prononce hautaine. « Non, merci. » Et lui passe à côté pour aller dans le salon qui m'est ce soir – forcément – attitré. Ce n'est qu'une fois le canapé rejoint, que je réalise de cette solitude certaine qui colle à ma peau et accentue mon envie de gerber. Assise sur ce dernier, je me surprends à frissonner, avoir une certaine envie de pleurer. Les secondes s'étiolent et mes prunelles papillonnent, j'en suis revenue à la case départ, au début de notre foutue histoire. Comme si je n'avais jamais été rien, qu'une simple putain ramassée dans un bar de strip et acceptée chez lui comme colocataire, même pas amie. Mes paumes caressent mes bras, en manque d'un-je-ne-sais-quoi. Si bien que la vodka et le whisky seront mes excuses alors que je me redresse afin d'aller vers sa chambre, réitère mes anciens gestes puisque j'ouvre sans m'annoncer. Je lui indique finalement une vérité. « J'ai froid. »

     
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    Lien du postMer 1 Mar 2017 - 16:22
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    « Ne noies pas tes problèmes dans l'alcool, ils savent nager. »

    — Annalynne & Clay
    Je ne lui ai rien promis, n'ai rien fait miroiter sous son nez, juste une proposition qu'elle décline subtilement en replaçant l'une des ses boucles détrempées qu'elle croit ainsi réarranger. « Non, merci. » Soit, c'est noté mais malgré çà je sens déjà l'amertume de cette gentillesse mal placée me consumer. Putain, qu'on ne m'y reprenne plus à lui proposer de rester sous un toit qu'elle a choisi de déserter sans la moindre hésitation, prise ce jour là d'une folie noircie par la fâcheuse réalité qui nous a tous les deux rattrapés. La paume s'affale sur la poignée pour me laisser aller à un mal innomé: La solitude, cette même quiétude étrange retrouvée avant même de pénétrer au sein de cette chambre où je me replie. Une utopie insolite, univers désaxé que je m'évertue à recentrer sur un autre sujet: les femmes dans toute leur splendeur et dans leur généralité. Elle aussi choisit cet instant propice au silence pour quitter l’empâtement de la porte contre laquelle elle était plantée et disparait dans le couloir tandis que se referme l’accès de ma chambre.

    A présent vautré sur mon lit, j’attends patiemment que le décompte du temps qui lui a été imparti ne s’achève. Trois minutes durant lesquelles mon attention oscille lentement entre la porte close et ce réveil, parce que je la sais parfaitement capable de me faire chier jusqu’à la dernière seconde. Alors entre attente belliqueuse et songes obscènes la concernant, je cède à mes vieux démons d’une main plongée dans les tréfonds d’un tiroir, les doigts tâtonnant à l’aveuglette jusqu’à extirper d’entre les ombres un paquet de cigarettes.  La première qui se retrouve entre mes doigts est frappée, martelée, tassée contre le cartonné, pour venir habilement trouver refuge entres mes lèvres pincées, les mâchoires crispées. Après une autre brève introspection, un briquet vient embraser le clair obscure qui tamise les murs. Je sais le temps compté et trouve dans chaque bouffée une certaine quiétude. Sans étonnement elle se saisit de cette dernière minutes pour refaire son apparition, silhouette écorchée qui se plante à même le pas de ma porte.

    Posant ma paume pour accuser son retour dans ce jeu d'ombres et de lumières, le fin brasier perd de son incandescence en faveur de son contact avec le bouquin sur lequel il est écrasé. Ce n’était pas de la grande littérature mais l’un des nombreux recueils retraçant les rites et coutumes de cette culture en voie de développement qu’est l’Inde.

    « J’ai froid » Un râle frénétique s’excave du fond de mon gosier parce que cette réaction était à prévoir. " A l’extérieur ou à l’intérieur ? " Pour rappel que la belle en cuisses souhaitait justement se les voir écartées en début de soirée. Mais qu’importe, Anna l’a toujours été, frigide et sans pitié. Sans attendre de réponse de sa part, je me redresse, le cendrier de fortune entre les mains et quitte mon linceul afin d’aller répandre les cendres par la fenêtre en une pluie de suie. Une brève œillade vers celle qui n’a toujours pas reçu l’autorisation de s’avancer et je m’esclaffe, hautain en la voyant rester plantée. " C’était le tien ", son bouquin, que je lui présente de loin, une pieuse et piètre lecture sur les bienfaits de ses croyances, de leurs implications au quotidien et auxquelles je n’entends strictement rien. Après quelques lignes seulement je lui trouvais néanmoins un réel intérêt bien plus prolifique : celui de m’euthanasier à coût réduit, sans le moindre effort et sans la gueule de bois mythique. Bras tendu, le livre est jeté en direction de la table de chevet mais le fait est que malheureusement j’ai mal jaugé – ou pas - de la distance m’en séparant. La couverture s’écrase alors au sol dans un bruit d’impact lourd et galvanisé, légèrement amorti par l’épaisseur du tapis qui recouvre les deux tiers de mon parquet. " Oups. "  Un sourire faussement désolé s'invite sur mes traits déjà bien moqueurs et satisfaits, tout en l'inspectant avant de tirer sur la corde raide, ajoutant empreint d’ironie : " Un verre de lait chaud? Et un petit biscuit…? " Comme pour ces gamines que l’on souhaite surprotéger, jouant les macro pédo qui les prennent de haut histoire de mieux les approcher en prétextant vouloir seulement les border. Un style de personnalité que j’exècre au plus haut point, pas foutue de se prendre soi-même en mains à défaut de reporter leur attention sur plus jeune que soi. Dans la foulée, la vue plongeante qui s'étend sur l’avenue est abandonnée au détriment de quelques pas vers celle qui rutile de son coté. Ridicule vision que cette femme affublée pour l'occasion et malgré tout, je lui trouve un charme à en faire perdre toute faculté de réflexion.
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    Lien du postDim 19 Mar 2017 - 10:11
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    Noies pas tes problèmes, ils savent nager ▬ Clay.

     
    Mon regard lorgne une seconde, seulement, le cylindre incandescent qui s'écrase tout à côté de lui, c'est une habitude que je le pensais avoir foutue de côté, étant donné que nous élevons à deux de manière bancale, un bébé. J'sais pas, j'ai lu dans un de ces bouquins à la con, que c'était mauvais, sauf que je m'éloigne du sujet, que mon esprit tendait déjà à papillonner, s'éloigner du vif du sujet, la froideur que j'éprouve ce soir et il est vrai, depuis quelques jours aussi, alors qu'il se redresse, soupire en un grognement, qui prouve sa volonté de me voir déguerpir, de sa chambre, oui, mais une bonne fois pour toute de sa vie. " A l’extérieur ou à l’intérieur ? " C'est à mon tour de cracher une expiration, surprise par la nature de sa question. Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Je ne suis pas certaine que ma réponse nous convienne à tous les deux … Puisque je n'imagine pas une seule fraction de seconde qu'il va se proposer pour me soulager, en ce qui concerne mes envies et ce qui peut me démanger. Et de le vouloir ça me donne plus encore la gerbe que la vodka. L'eau ayant éclaircit mes idées, c'est en colère contre celle que je suis, que je me dis, que ce n'est pas d'un homme que j'avais envie, c'était seulement et que de lui.

    De ce diable auquel j'ai vendu mon âme. Et cette chambre, je jure qu'elle s'est transformée en purgatoire. Lorsqu'il se redresse, j'en retiens mon souffle, observe ses mouvements, accuse à quel point je peux être stupide, réellement. J'ai rampé, si facilement … " C’était le tien " Hein ? J'en fronce mon expression, distingue ce qu'il me présente, et ne m'en soucie pas vraiment, juste perturbée par le simple fait que j'ai pu laisser des choses m'appartenant dans cet habitacle qu'il me semble avoir quitté depuis trop longtemps. " Oups. " Comme si j'avais entendu cela en premier, n'ayant pas eu l'entendement de remarquer que c'est le livre qu'il vient d'escamper. Pour ce que j'en avais à foutre de celui là, s'il est resté chez toi, tu devrais te douter qu'il ne compte pas. Mais c'est presque trop fier de lui, qu'il sourit. " Un verre de lait chaud? Et un petit biscuit…? " Excuse-moi ? C'est moi qui suis saoule et c'est toi qui divague. Si bien que je m'en renfrogne juste avant de me décider à parler, de délier cette langue qui semble pâteuse et compliquer à mouvoir entre mes dents et mon palais. « Tu-tu crois ... » Je suis tellement épuisée de cette guerre qu'il a provoqué. Tellement fatiguée de me savoir encore capable de l'aimer, de tout mélanger. De me laisser surprendre par ce désir ressenti à son égard lorsque mes prunelles le détaillent dans la clarté du noir. Toujours cette même envie, qui se lie avec une suprême perfidie au dégoût que j'ai vu poindre en moi ce jour là, une anesthésie cruelle, un venin irréel. Pour lui, comme pour moi. Rendue idiote, amoindris, juste par le fait d'être moi. « Que j'ai dix ans ? » Et j'en lève l'index pour lui notifier de se taire et d'accéder à ma requête muette, celle de me permettre de suivre la courbe étrange de mes songes bafoués, embués. « Laisse-moi deviner. » Parce que tu as su te moquer, je peux le faire aussi ? Parce que j'ai touché le fond, mais que bordel, tu as raison, je peux toujours creuser. M'arracher les ongles, dans ma propre tombe. « Le lait, le biscuit. » Feindre la réflexion, alors que je peine réellement à cracher mes mots, obstruée, me maudissant d'être et d'avoir été acoquinée à cette faiblesse qui se refuse à me quitter. Qui colle à ma peau que je voudrai avoir la force d'arracher. « Si ça ne marche pas ... » sourire sournois. « J'aurai droit à un bisou magique avec ça ? » Railleuse comme il a pu l'être. Je joue avec mes maux, espère torturer les siens. Je crains demain.

     
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    Lien du postMar 2 Mai 2017 - 10:33
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    « Ne noies pas tes problèmes dans l'alcool, ils savent nager. »

    ⤇ Annalynne & Clay
    « Tu-tu crois ... » Que tu souhaites me faire chier à défaut de pouvoir être enlacée par un autre et j'ai beau retourner la situation dans tous les sens, je ne vois pas pourquoi d'ailleurs elle a lamentablement trainé sa charpente esseulée jusqu'à ma chambre alors qu'un divan lui était si généreusement affecté, celui-là même sur lequel elle s'est des nuits durant reposée. « Que j'ai dix ans ? » En un regard, même embué par l'amertume qu'elle nourrit à mon égard, je la sais et la perçois telle qu'elle est malgré son état: une femme blessée qui ne saura jamais me pardonner. Elle voudrait passer à autre chose sans pour autant pouvoir sauter le pas. « Laisse-moi deviner. » Si ça te plait pendant que je commence à faire quelque pas vers toi... « Le lait, le biscuit. » Ça t'aiderait déjà à te sentir un peu mieux, à te faire passer ce gout pâteux et ton coté mielleux par la même occasion au lieu de prétendre à la réflexion. Et encore une fois, alors que je suis à sa hauteur, à ralentir ma démarche histoire de la laisser terminer au risque de la voir s'écrier, elle me rit au nez pour ne pas changer.  « Si ça ne marche pas ...   J'aurai droit à un bisou magique avec ça ? » Un instant durant, j'ai cru mal comprendre et ai pris le temps de saisir toutes les nuances pour m'incliner vers elle de coté. " Étonnant que tu connaisses çà, toi." Elle qui a toujours été bercée par l'animosité de ses parents, j'ai toujours cru que l'amour avait été absent de son enfance. Non, c'est juste qu'elle a dû tout bêtement devenir mauvaise avec le temps. Le venin dans le sang. Une tare distillée dans les veines de l'héritier qu'elle m'a donné.

    A cet alarmant constat contre lequel je ne peux rien hormis polir les aspérités durant son éducation, je la laisse, trainant des pieds dans le couloir avant de me retourner, levant le doigt en sa direction pour lui adresser avec retenue histoire de ne pas réveiller le gamin qui dort de l'autre coté du mur. " Pour le lit, le prix, c'est une pipe. " Allez savoir si elle osera au final venir se coucher à mes cotés... La quittance imposée, je retourne à mes occupations et vais jusqu'à l'entrée afin de m'assurer une dernière fois qu'elle ait bien derrière elle refermé. Pas à clef, forcément, vu l'état dans lequel elle s'est pointée et d'un tour dans le barillet en plus des verrous en amont, je nous confine ici dans un silence soudainement pesant, curieux de savoir si oui ou non elle est prête à donner de sa personne dans ce jeu de confort. Et bien que l'idée soit plaisante, je la fais languir encore dans une attente qui se pérennise, préférant m'attarder dans la cuisine, accoudé à l'ilot central où nous prenions jadis nos petits déjeuners. Elle n'a même pas voulu prendre possession de ce canapé, la couette n'ayant pas d'un trait bougé, à peine froissée. Preuve en est qu'elle a dès le début recherché ma compagnie et que la fraicheur des lieux n'est qu'une excuse à cette proximité briguée. Alors songeant à tout ce que je pourrais exiger d'elle, lui soutirer en instants de plaisir, je m'enquis de deux mugs et les dispose rapidement, histoire qu'elle soit déchargée de cette contrariété une fois levée. Pour peu qu'elle parvienne à aligner un pied devant l'autre, une aspirine est destituée de son boitier et déposée à quelques centimètres de la tasse la plus éloignée.

    Les mains palpent, apprécient le ressenti de ce matériau différent, celui de la céramique entre mes doigts qu'ils ne cessent de faire pivoter à même le plan de travail tandis que je réfléchis, toujours vautré, prêtant une oreille indiscrète à ce qui ce trame de l'autre coté. Aucun bruit mais je lui ai laissé assez de temps pour ruminer tout son du. Alors loin d'espérer recevoir quoique ce soit de sa part, parce qu'il ne s'agissait là que d'une entaille mesquine à ce que nous nous témoignons dorénavant, j'abandonne ce service et m'arrête devant la chambre du petit pour m'assurer de son sommeil. La porte entrouverte laisse s'infiltrer un discret flot doré jusqu'à son berceau, où son visage, à la couleur ambré de celui de sa mère, demeure d'une impassible douceur. Sa respiration est épiée le temps de quelques battements avant de refermer sur cette image de lui la porte délicatement.

    Et parce que j'éprouve encore ce ressenti, à celui de la colère se lie l'agréable satisfaction de les avoir tous deux ici, elle et lui. Quelques mètres encore en toute discrétion et c'est sur une délicate vision qu'à mon tour je me languis sur le pas de ma porte.  


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    Lien du postMar 9 Mai 2017 - 9:21
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    Noies pas tes problèmes, ils savent nager ▬ Clay.

     
    " Étonnant que tu connaisses çà, toi." Ah ah. J’ai … - baisse le regard face à l’évidence navrante – vu des films, qu’est-ce que tu crois, sauf que je ne le revendiquerai pas, faute d’avoir peur d’être encore plus ridicule d’arborer mes connaissances à l’eau de rose en navets. Et la nourrice n’était pas quelqu’un de mauvais, bien au contraire, au fil des années je pense bien que c’est moi qui ai commencé à la torturer. Mais ce baiser, magique ou pas, il y a l’alcool qui me chante que je le veux vraiment, que ça me ferait du bien, qu’après tout, c’est ce que je suis venue chercher. Que c’est ce qui dans mon bureau m’a bloquée. Cet intense affection ressentie envers ce pauvre con. Cette extrême rancoeur qui n’a de cesse de me remémorer son erreur. Sauf qu’encore face à lui, je réalise que tout ceci ne sert strictement à rien, qu’ils sont déjà opposés nos destins, comme si dans le fond, nous n’avions que forcé les choses. Que Malcolm et Cooper ne peut pas s’accorder, donner raison à mon père lorsqu’il m’a craché « Ton choix, tu vas le regretter. » Papa, tu vois, t’avais dit vrai. Ca me fait ce mal terrible, oui, ce mal de chien. Il se redresse pour de bon, me contourne, sans trop m’observer alors que je me voudrai – par lui – comme une œuvre d’art contemplée. Stupidité. Il fuit cette chambre dans laquelle je suis pourtant revenue à lui, mes prunelles suivant ses mouvements, mon souffle s’arrêtant au moment où il relève sa main, pour préciser … " Pour le lit, le prix, c'est une pipe. " Cruel, c’est certain. Et malgré cela dans les abysses de mon esprit ça fait son chemin.

    En un soupir, j’en perds soudainement un rire. Me souvenant de cette fois, où je lui avais soufflé qu’en bouche il n’était pas aussi délicieux qu’il pouvait le penser. Un mensonge détourné, puisque ma langue de lui ne s’est jamais lassée. Les pensées perfides irradient mon esprit, et je tente de me convaincre que je n’ai rien à faire ici, que cette fois, je ne serai pas la même qu’il y a des mois. Je ne céderai pas, alcool ou pas. Les minutes s’étiolent, mes mains sur mes hanches m’aident à contrôler les vacillements incessants de mon corps que j’ai moi-même malmener. En ayant, pourtant, prit Clay pour seule excuse … Comme si je n’avais été qu’un simple et unique pantin, abîmé par ses mains. « Une putain... » qu’il a mise en cloque, qu’il a bafoué. A croire que finalement c’était vraiment un défit, quelque chose qu’il a du adorer relever. Ca me donne à nouveau la nausée, c’est donc pour cette raison, que mon corps trouve son lit.

    J’en recourbe mes jambes pour mieux m’allonger, position foetale dans laquelle je me sens presque en securité. Fermant les paupières qui se trouvent toujours embuées, je ne désire que dormir, m’apaiser, je n’ai pas de mal à réaliser que ce n’est pas la position qui me donne cette impression d’être à ma place, là où je me dois d’être, mais bel et bien l’endroit. Dans ces draps que j’ai apprivoisé, dans ce cocon où j’ai cru pouvoir à jamais rester. Et mon visage dans l’oreiller, je respire longuement, cette odeur qui m’enivre, l’a toujours fait, mélange de son parfum, de sa peau si longtemps embrassée. Quand j’aimais comme on était doués pour n’être plus qu’un, pour s’oublier. Et même s'il vient, s'il me rejoint, je n'ai pas peur, bien au contraire, de tout mon coeur, j'en ai besoin. C’est pour toujours que je suis tatouée à l’encre de Clay.  

     
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    Lien du postVen 12 Mai 2017 - 20:34
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    « Décembre 2016
     
    " Ne noies pas tes problèmes dans l'alcool, ils savent nager. "
    ⤇ Annalynne & Clay

    Le mirage qui se prête à ma vue n'efface pas cependant ce mal-être que j'éprouve vis-à-vis de ce qui s'est passé ici même il y a quelques mois de çà. Ses cris, ses hurlements mais aussi ses pleurs et ce geste pendant lequel elle a détruit la symbolique de mon affection. Comme si de rien n'était, Anna s'est couchée, repliée sur elle même comme une enfant mutilée, éreintée d'avoir lutté contre ses envies de charnel qu'elle n'a su combler... Crois-moi, j'en suis le premier désolé parce que je sais ô combien tu aimais te donner.

    Sa silhouette à demi-enveloppée est abandonnée quelques secondes pour appréhender d'un regard par dessus mon épaule une autre pensée : Il se présente à moi deux cas de figure, deux possibilités. Soit je reprends mes droits dans cette chambre en allant m'étendre à ses cotés pour les trois heures à venir, soit je la laisse seule se reposer comme la bienséance l'exigerait en regagnant le salon qu'elle a déserté. Et le dilemme est de taille puisque j'en reste interdit des secondes durant, là, posté sans ciller sur le pas de cette porte que je n'ai toujours pas franchi, les bras croisés, flanqué sur l'encadrement en guise d'appui. Laquelle de ces deux options serait la moins encline à la détérioration de cette pseudo relation que nous entretenons? J'en sais foutrement rien et à cette heure, il n'est pas question de me plonger dans de tordues spéculations. J'aurais autrefois allègrement contribué à lui faire vivre une nuit blanche en dérogeant à ce calme. Mais à présent que nos chemins se sont croisés pour donner naissance au fruit de nuits de luxure, je n'éprouve plus ce besoin viscérale de lui nuire comme lors de nos premières fois. Non seulement pour elle mais aussi pour le petit qui mérite, à l'instar de tout américain, de vivre son rêve entouré de deux parents avenants. Je suis déjà quelque peu soucieux qu'en au fait qu'elle puisse se montrer plus douce et plus aimante que ne l'a été sa propre mère avec elle durant son enfance... Puis son métissage, parce qu'il n'est pas toujours bon selon les quartiers d'être né d'origines jadis controversées. L'apartheid est une page de l'histoire bien tournée et pourtant, il suffit d'allumer sa télé pour contempler l'aversion que certaines nationalités éveillent chez d'autres, même chez les représentants de la loi. Tobias démarre cette vie avec de sérieux handicaps auxquels je ne veux en rajouter. Pour faire simple, on dira que toi et moi, qu'on le veuille ou pas, c'est ad vitam æternam pour le bien de la postérité, pour ma lignée.  

    Alors à défaut de lui céder une once d'intimité, mes pas s'enchainent lentement vers elle comme si je venais réclamer mon du et m'arrête au niveau de sa vue, complètement assoupie et les traits apaisés par quelques songes dont elle seule en connait la nature. Impuissant face à son sommeil profond, mes doigts ponctuent sur la peau de son bras nu une caresse jusqu'au drap qu'ils remontent sur elle avant de l'abandonner. Dans moins de deux heures, le soleil nous baignera de ses premières lueurs, encore trop faiblardes pour voiler d'une fine pellicule de rosée les vitres des devantures en contrebas où mon regard se pose. Je reste là, à méditer devant ma fenêtre pendant que je m'accommode de son silence, peinant à retrouver le sommeil maintenant que les heures me sont comptées. Un dernier soupir en la dévisageant par dessus mon épaule et je retrouve ma place d'un pas lourd et assuré, la main calfeutrée dans la pénombre de mon tiroir d'où je ressors les comprimés. Deux devraient suffire à me calmer bien que ça ne me soit pas très conseillé, ayant déjà pris ma dose quotidienne. Deux de plus ou de moins... Ils sont direct avalés, sans même prendre le soin de boire en complément et le reste est dument rangé avant de m'allonger, le regard rivé sur le plafond à défaut de vouloir l'observer. Mais les effets des cachetons se font attendre et le temps qui m'est imparti avant de reprendre, lui, s'épuise petit à petit à l'écoute de ma trotteuse déposée contre le bois de ma table de chevet.

    Alors ne trouvant encore le sommeil après des minutes à ressasser le passé, je me roule sur le flanc, mon bras se glissant sur sa hanche afin de l'attirer jusqu'à moi, de façon à ce que sa silhouette épouse la mienne parfaitement et murmure à son lobe si tant est qu'elle m'écoute: " Ne t'y méprends pas. Je n'ai pas envie de te sentir greloter le restant de la matinée. " Mensonge ou vérité, un peu des deux je dois l'avouer.
    MAY


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    Lien du postSam 13 Mai 2017 - 16:20
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    Noies pas tes problèmes, ils savent nager ▬ Clay.

     
    Dans mon for intérieur, je ne désire pas les bras de Morphée, mais bien ceux de l’homme qui m’a récemment bafouée. Ressentir sa présence à nouveau à mes côtés, être à deux dans ce lit, comme si rien n’était jamais arrivé. A demi consciente, je me force à ne pas bouger afin de ne plus ressentir cette impression intense de tanguer. Victime de ce mal que je ne pensais pas être capable d’endurer un jour, j’ai ce qu’on appelle naïvement, le mal d’amour. Même mes paupières je me refuse à les voir à nouveau s’ouvrir, à me confronter à cette réalité dans laquelle il ne sera pas entre ces quatre murs. Cette solitude qui pèse, qui est devenue si quotidienne. Qui est l’exacte opposée de cette union dont les draps se souviennent.

    Dans ce fantasme que je me joue, j’ai la sensation d’une masse venant s’allonger à quelques centimètres de moi. T’es déjà endormie, Anna. Parce qu’il ne m’a pas voulu autant que je le voulais, parce qu’il en a touché une autre alors que j’en suis encore au point de ne pas pouvoir en désirer d’autres … Parce qu’il n’y a aucune explication plausible au fait qu’il puisse venir se coucher avec moi. C’est l’évidence même, je suis en train de rêver.

    Et ce songe il a ce goût d’antan, il a ce côté manquant. Il en devient si vite rassurant. Comme si l’amour était toujours présent. Elle a l’impression de se voir, de se faire des histoires. De pouvoir regarder en hauteur, d’observer cette scène où ils ne sont pas séparés, d’apposer un peu de baume à son coeur. Comme si tout son malheur n’avait jamais existé. L’infime certitude de ne jamais l’avoir quitté. De ne pas s’être étouffée au grès de l’amour qu’elle pouvait lui porter. Tout va parfaitement bien, dans ce monde parallèle, il est lui, et elle est elle. Aussi égoïstes l’un que l’autre, aussi perfides et malicieux, mais ils ne sont meilleurs qu’à deux … Dans ce rêve, elle y croit dur comme fer au fait qu’ils sont heureux.

    Quand son bras se pose contre elle, elle trésaille, comme si un défibrillateur venait de heurté sa cage thoracique déjà amochée, elle se sent vivante, comme si c’était la première fois. Son être frêle épouse soudainement le sien, d’une perfection troublante, ils sont faits pour s’imbriquer. Mais pas d’un seul millimètre elle se permet de bouger, de peur de voir l’instant se brouiller. " Ne t'y méprends pas. Je n'ai pas envie de te sentir greloter le restant de la matinée. " Chut, garde-la, juste là, tout contre toi. Permets-lui de rêver pleinement encore une fois. N’efface pas tout de suite ce délire incertain mener par l’alcool. Laisse-la y croire, au moins jusqu’à demain, elle n'en veut plus de cauchemar. Mais elle se meurt en un mutisme, n’ayant pas la force de parler, la seule chose que son esprit ensommeillé commande à son corps, c’est de laisser sa paume aller chercher la sienne pour sentir ses doigts se mêler à ceux dont les caresses remontent à une éternité.


    Quelques heures de sommeil seulement, tumultueux et sinueux, perdu entre mirage et réalité. Je ne saurai définir ce qui me tire de ma torpeur, de ce presque coma éthylique que j’ai encouragé et dans lequel j’ai sombré. Mais le fait est que la lourdeur de mes paupières m’est difficile à supporter, aussi bien que mon mal de tête d’ailleurs … je n’ose même pas penser au moment où je vais devoir me redresser. Cependant un détail m’interpelle, un souffle régulier qui effleure mes mèches ondulés. Je prends conscience, avec une douleur poignante, que ce n’était pas seulement mon esprit, que c’est ensemble que nous avons dormi. Assaillit par une incommensurable peine, la souffrance s’écoule de mes veines. Bercée par une vérité qu’un jour quelqu’un a scénarisée : Tu vois, ce moment entre le réveil et le sommeil, ce moment où l’on se souvient d’avoir rêver ? C’est là que je t’aimerai toujours, c’est là que je t’attendrai. Et je ne me lève pas, j’attends encore, afin de profiter parce que je sais que c’est bientôt terminer. Faute de mon pardon absent, de ses sentiments inexistants. Ou tout du moins pas comme je les attends. Alors quand je remarque le rythme de sa respiration changé, je profite d’une seconde afin de délicatement me retourner, effleurer sa mâchoire du bout des doigts, contempler les traits de ce visage qui n’en fini pas de me hanter et puis souffle afin d’achever ce songe auquel j’ai voulu vraiment croire. « Cooper … tu m’étouffes. »  

     
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    Lien du postSam 20 Mai 2017 - 22:01
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    " Ne noies pas tes problèmes dans l'alcool, ils savent nager. "
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    Il y a comme un sentiment de déjà vu, un instant si plaisant, n'échappant au sceau du souvenir de ces moments partagés, qu'il est bon de taire mes préoccupations pour le moment. Mon lit lui étant soumis pour quelques heures seulement, c'est un compromis qui me permettra de lire en braille sur sa peau, aussi bourré d'amertume que je le suis, le peu de sentiment que le contact de ma paume fait naitre en elle. Il n'y a pas le moindre signe de désapprobation de son coté mis à part ce léger frissonnement lorsque je suis venu la chercher, contraignant nos corps devenus pour l'un et l'autre étrangers à une promiscuité. Son odeur, elle non plus ne m'a pas quitté alors que je pensais l'avoir annihilée. Malgré le fait d'avoir fait main basse sur l'un de mes produits d'hygiène afin de décaper sa carcasse comme demandé, draguer chaque effluve alcoolisée, elle exhale ce doux parfum dépaysant qui engage à de lointains rivages et à d'ardents horizons. Une dérive dans laquelle je décline peu à peu, la traduction de cette félicité se reflétant sur mes traits lorsqu'elle glisse sa main sur la mienne,  plongeant vers ce sommeil dont elle a voulu dans un premier temps me priver.
    [...]

    Une mélodie légère me commandite un réveil et pourtant je n'en fais rien, assoupi profondément comme jamais, conséquence de cette automédication ou peut-être seulement sa présence. Le thème de ce film en bruit de fond s'estompe progressivement pour s'achever sur un silence poignant. Elle vient de bouger, j'en donnerais ma main à couper, mais reste dans cette position latente comme si elle ne souhaitait être démasquée. Ce n'est que lorsque je me décide de sortir de ma léthargie, les yeux clos et la respiration plus prononcée, qu'elle s'anime et se retourne discrètement, la soupçonnant de ne vouloir me voir m'éveiller et jouir d'une image idyllique une dernière fois pour mieux s'en attrister, ce que je suis disposé à lui donner. La main sur sa hanche répond à celle qui souligne mes traits, se faisant plus prudente et pesante sur des courbes féminines. Mais toute chose a une fin et se sont ses lèvres qui y mettent un terme. « Cooper … tu m’étouffes. » Au sens littéral ou...  Alors pour répondre à ses besoins, ma paume se dégage de son écrin halé et cherche en vain de la haine et du dégout dans son expression.

    Une impasse, voilà dans quoi nous a amenés son désir de lubricité, à présent rongés entre nostalgie et adversité. Et afin d'écourter cette situation indécente - parce que je n'en connais pas beaucoup qui partagent leur lit avec leurs ex sans le moindre échange - je me retourne en grognant à moitié groggy " Quelle heure il est.." tout en connaissant déjà la réponse à deux ou trois minutes près, ma main s'étalant sur ma table de chevet. La coque du téléphone râpe le vernis, rompt le silence. 10h15. Ce qui est étonnant c'est que le petit n'a rien dit encore, lui qui d'habitude réclame toujours son premier biberon avant. A présent assis sur le bord du matelas, visualisant ces mains qui réussissent sans trembler là où d'autres échouent, d'une dextérité assurée lorsque certains n'osent essayer, c'est l'absence d'un anneau qui vient s'enchevêtrer dans mes pensées faute d'être marié à l’État, à mon métier plus que je ne le serais jamais à une femme. Il est évident qu'un homme ayant pris épouse, surtout un flic, apparait comme moins chiant au quotidien, la symbolique de sa réussite à la fois à sa ceinture mais aussi à son doigt. Il est ainsi perçu comme capable de tout encaisser, des incompétences de ses subordonnés jusqu'aux inquiétudes de sa femme qui l'attend jusque tard le soir pour souper. Tobias est en quelque sorte la seule preuve de cette humanité dont je suis dépourvu une fois l'uniforme endossé.

    Au-dehors le quartier a déjà repris vie, les passants chassant les volatiles qui viennent trouver refuge sur le bord de ma fenêtre, des indésirables que je suis le seul a apprécié pour leur compagnie. C'est un autre mystère que je ne m'explique pas, celui de jamais fermer les volets au risque d'être dérangé par les premières lueurs de l'aurore. Un besoin de maitriser constamment mon environnement, d'avoir un œil sur lui de façon perpétuelle, un brin voyeur à mes heures. Une prompte œillade lui est jetée par dessus mon épaule, travestissant ce désir de la regarder - elle - par l'excuse de devoir me lever pour l'admirer sur le flanc. " T'aurais pas laissé une fenêtre ouverte hier par hasard ? " Si tant est qu'on puisse y passer via l'escalier de secours histoire de ne pas attendre un serrurier toute la matinée. Nous ne sommes qu'au premier d'un bâtiment de gré marqué par l'histoire, aux pierres apparentes et aux moulures saillantes. En somme, très peu de risques encourus de passer d'une fenêtre à une autre pour quelqu'un en bonne condition physique. Quelques fringues sont ramassées sur mon chemin à la volée: un pantalon laissé pour compte sur une commode, une chemise d'un beige sablé qui jurera avec toutes celles des autres officiers car tel est ce qui me fait bander, cette volonté de me différencier des autres, d'asseoir mon autorité.

    Palpant dans ma paume une dernière fois la pile de tissu, immobile sur le pas de ma porte, je songe quelques secondes sur la façon d'opérer, lui lâchant avant de reprendre mon chemin direction la salle de bain:  " Ta quittance, songes-y. " Parce que je ne te ferais pas cadeau d'une nuit.  
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    Lien du postLun 5 Juin 2017 - 9:05
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    Sa paume sur ma hanche se fait plus pressante, et je ne saurai l’expliquer mais ça retourne complètement mon intérieur. Quelque chose qui se passe juste là, au niveau de l’estomac, comme une pucelle qui n’a jamais été touchée. Comme une idiote amoureuse qui ne parvient pas à effacer. Un frisson anonyme, qui pousse vers des lubriques abîmes. Me sentir femme dans ses draps, une nouvelle fois. C’est si tentant, grisant, et ses lèvres m’appellent, j’en suis certaine … Ou peut-être que j’en deviens totalement paranoïaque face aux souvenirs et désir qui m’aliènent. Et lorsque je voudrai lui dire de rester encore, de me prendre dans ses bras, pour m’étouffer réellement, et ne jamais me relâcher, je lui fais comprendre que j’ai besoin de distance entre nous, sous peine de craquer, parce qu’à sa personne je suis comme aimantée.

    J’ai envie de toi … voilà ce que voudrait lui dire ma voix. Mais c’est avec un déchirement que je le regarde se retourner, pour l’écouter me demander, d’un ton fatigué " Quelle heure il est.." Je ne sais pas, j’ai souhaité que le temps se soit arrêté. Il se redresse, m’abandonne pour de bon, une nouvelle fois, ça en deviendrait presque un comique de répétition cette façon de m’esseuler, alors que je ne souhaite qu’être à ses côtés. Alors que je patiente pour le voir me dire qu’il m’aime, bien qu’il n’ait pas su le faire de la bonne manière. J’étais prête à tout faire, même à jouer les veuves éplorées, tu sais, je l’ai comprit le jour où tu as prit cette balle, où je pensais t’avoir perdu pour de bon. J’y croyais, j’aurai même omit le nom Malcolm. Pour de bon.
    Mes prunelles se heurtent à son dos, le redessinent, détaillent ses muscles qui le subliment. Les secondes s’amoncellent, et plus encore je me retiens d’aller apposer sur lui la marque de mes mains. Esquisser ses tatouages de mes doigts, croire pouvoir y lire le prénom Anna … Stupide, n’est-ce pas ? Il se lève, et j’en perds mon souffle. Proximité achevée. Retour en arrière inapproprié. A ses iris de me brûler, alors que l’espoir vient de mourir. " T'aurais pas laissé une fenêtre ouverte hier par hasard ? " Tu n’es pas obligé de faire ça. Il ne peut pas me sauver à chaque fois. J’en soupire, même si cette idée n’est pas déplaisante, bien loin de là. Il a su panser mes plaies comme personne avant, mais c’est terminé à présent. J’ai besoin de devenir indépendante de toi. Que tu ne sois plus cette drogue dont je peine à me passer. Comment fait-on pour se désintoxiquer ? Personne ne sait l’expliquer. Concept bien trop abstrait, comme le verbe aimer.

    Cependant dans ma mémoire je recherche, si j’ai bel et bien laissé une fenêtre ou pas, avant de venir me poser la bonne question, celle de savoir où se trouve le trousseau. Mais j’ai mal au crâne, alors j’ai bien du mal à remettre en place mes idées. Il en profite pour prendre une pile de vêtements, que je devine pour s’habiller une fois qu’il sera douché, et mes yeux, malgré mon introspection, ne le quittent pas, je jure qu’ils lui hurlent de ne pas s’échapper de cette chambre, qu’une fois que ce sera fait, je n’aurai plus rien qui me retient. Sauf qu’il le fait. Ca ne devrait même pas me surprendre à la vérité. Comment ai-je pu penser qu’il se battrait ? " Ta quittance, songes-y. " Bien sur. Un nouveau soupire s’éprend de moi, et je laisse ma tête – lourde – reposer contre l’oreiller. Comme un ressenti d’avoir le corps alourdi, comme si tout effort semblait incommensurable. Infranchissable. Mais à l’attente de l’eau au loin qui doit se déverser sur lui, en manque de son corps dénudé, je me décide à me relever. L’envie de gerber aux bords des lèvres quand l’envie de pleurer est à la lisière de mes paupières. Clairement, j’étouffe, et ce n’était pas un euphémisme. Le sol tourne moins, dans l’embrassement de la porte, je reste un instant, et mon visage va même se poser contre le bois de cette dernière. Tiraillée, alors que mon regard se décale vers la porte de la salle de bain. Le rejoindre et le supplier de me toucher ? J’voudrai, mais jamais. Blâme sur ma fierté.

    « Les clefs ... » Je sors totalement de la pièce, je bride mes envies, et me voilà dans sa cuisine, comme si je n’étais jamais partie, j’ai encore un sentiment de réalité parallèle, dans laquelle tout va bien entre nous, celle où je n’aurai jamais découvert son écart. Une routine dans laquelle j’étais la seule à me plaire apparemment. Machinalement, je m’approche de la cafetière, celle la même que j’ai toujours détesté, et pourtant, dont me manque le café. Appuyant sur le bouton, remarquant les mugs sortis, j’ai un pincement au coeur, parce que ce serait si simple de recommencer, il suffirait juste que j’accepte, que de le haïr j’arrête. Et mon regard fixé sur le fil noir découlant de la machine à café, je ne le remarque pas de suite arriver. Soudainement gênée par cet interlude qui ne se fait pas, entre deux personnes s’étant quittées il y a quelques jours à peine, moi toujours dans l’accoutrement dont il m’a affublé, jambes beaucoup trop dénudées, lui fraîchement habillé, dégageant une odeur entêtante, devenant si facilement envoûtant, j’estime le silence inutile et porteur de malaisance, alors c’est pour cette raison que je nous offre une nouvelle danse. « Tu crois que tu pourrais nous déposer au Nirvana, en partant travailler ? » On reviendra à pieds, c’est juste le temps que je récupère et qu’une fois la-bas je retrouve ce qui me permettra de rentrer chez moi. Puis rester ici encore un peu, profiter de ce moment, avant qu’on ne décide d’y mettre un terme à deux. L’idée même d’abuser de son hospitalité ne me dérange même pas, parce que j’ai envie d’être là. « Tu pourras rallonger la note, si tu veux. » Faute de pipe, me demander tout ce que tu voudras, et je jure que c’est un sourire que je lui sers au moment où je fais de même, avec le café, dans sa tasse en verre.

     
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    Lien du postVen 7 Juil 2017 - 8:29
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    Il y a ici et là quelques traces de son passage, les empreintes résiduelles de son retour dans la chambre une fois lavée de toute fragrance. Et pour le maniaque que je suis, curieusement, je n'en fais fi et me déparais rapidement du seul textile recouvrant mon derme avant de m'engager à mon tour dans la cabine. De prime abord surpris par cette fraicheur qui s'étale sournoisement sous mes pieds, j'accuse un soudain soubresaut lorsqu'il faut m'y confronter dans mon intégralité.  Contraint de pousser le mitigeur jusqu'à son extrémité, je me surprends même à réfléchir quant au temps qu'elle a passé sous cette même douche avant de venir se coucher à mes cotés... Pas tant que çà mais peut-être que la fatigue de ce réveil impromptu a joué dès lors sur ma conception du temps. Toujours est-il qu'il m'est difficile d'obtenir la bonne température et finis par céder face à cette bataille qui me déplait tant, à me prélasser les coudes plantés contre la faïence damasquinée et le front reposant sur mes mains jointes, sous un jet salvateur qui sait effacer pour un temps maux et douleurs.

    L'eau tiède en quelques minutes aura joué son rôle purifiant et déjà je me sens prêt pour une nouvelle danse, un autre homme. Je quitte alors mon purgatoire et une serviette à peine décrochée de son perchoir vient s'étaler sur mes traits ragaillardis, épongeant avec vigueur les derniers filets qui ruissèlent et redessinent les courbes d'un corps sculpté dans la sueur. Au passage, je balaye du pied les fringues de pute qu'elle a sur le carrelage abandonnées et enfile les étoles prises tantôt sans plus chercher à les ajuster, laissant le col de ma chemise bailler et quelques boutons ouverts pour mon propre confort. Mes pas alors s'enchainent jusqu'à me mener au bout de se couloir d'où flotte une odeur familière: celle d'un marc torréfié à peine écoulé de cette bonne vieille machine à café.

    Les arômes imprègnent mon esprit tout aussi bien que cette vision d'elle tapie sur ma rétine, la tasse de verre entre les mains et ne m'ayant encore surpris faute d'avoir déboulé à pas feutrés. Et tandis que je m'approche, retroussant mes manches une par une par crainte de les souiller, un silence s'installe pendant qu'elle prend le soin de me détailler de coté. Je la sens poser ses yeux lourds d'amertume sur moi même si nos regards ne se sont encore croisés, une sensation exacerbée par cette mélancolie emprunte d'un passé commun. Elle se décale une fois sa tasse pleine et suggère alors que je me sers d'un doigt pressé sur l'un des deux seuls programmes de cette antiquité: « Tu crois que tu pourrais nous déposer au Nirvana, en partant travailler ? » Le problème, c'est que je ne suis pas encore quitte d'aller bosser et ai pris ma matinée. Par ailleurs, il est hors de question que Tobias paye pour l'erreur de sa mère. C'est un trajet qui lui est inutile et je n'ai nulle envie de le conditionner pour y aller. « Tu pourras rallonger la note, si tu veux. »  La machine termine de suinter son or noir liquéfié dans une notification sonore, signe que je peux dors et déjà approcher mes doigts de mon butin. L'anse est étreinte et le mug soustrait de son réceptacle, éveillant mes sens à chaque mouvement qui embaume les environs. " Et je te coffrerais pour atteinte à la pudeur. " Ses jambes sont toutes désignées d'un hochement de tête avant que la tasse n'accepte de venir à la rencontre de mes lèvres. C'est interdit par la loi de se promener dans un tel accoutrement sur la voie publique et il est bien évidemment inimaginable qu'elle ré-endosse son costume de pute extravertie. " T'as qu'à t'occuper de lui pendant que j'irais les chercher." Une alternative un peu plus réfléchie que sa précédente enchère. Je connais les lieux, certes pas aussi bien que je le souhaiterais mais aurais tout mon temps pour les trouver, ne reprenant le service que plus tard dans la journée. Elle n'acceptera jamais d'enfiler l'un de mes jeans et quand bien même, elle le perdrait dès la première foulée. " Ça te va? " De toutes façons t'as pas le choix. Et ainsi j'esquive d'une main de maitre les corvées parentales qui ce matin m'incombaient.  


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