De son côté, Moana n’était pas choquée une seconde d’accompagner Willow dans son périple jusqu’en Italie. Et pour cause ! De son côté, son pays natal lui manquait affreusement, de même que ses parents et l’un de ses deux frères aînés. Si elle voyait Luis très régulièrement, ce dernier faisant le voyage Los Angeles - Boston dès qu’il le pouvait, ce n’était pas le cas de son autre frère, Fabio, resté à Palerme avec le reste de la famille. C’était la raison pour laquelle la jolie blonde n’avait pas hésité une seconde à suivre sa meilleure amie, les yeux fermés, même si elle sentait d’ici la nervosité de cette dernière. « Ce voyage va te faire un bien fou, tu verras ! Puis ça dépayse de voir l’Italie… tu pourras compter sur moi tout du long, je ne serai jamais loin en prime ! »

Jamais Moana n’aurait pu laisser sa meilleure amie, avec tous ses doutes, ses craintes partir à des milliers de kilomètres de Boston sans l’aider. Puis retourner en Italie ne constituait pas un voyage chiant aux yeux de la jolie sicilienne, bien au contraire, et ce fut pourquoi ses encouragements verbaux ne tardèrent pas, alors que les deux amies avaient déjà leurs valises en main et sortaient de concert de l’aéroport. « Nous réserver ? Mais que des bonnes choses ma chérie ! En tout cas y’a intérêt… mon pays natal m’a tellement manqué qu’il n’a pas intérêt à me décevoir » plaisanta-t-elle dans un sourire exagéré, histoire de faire rire Willow et la détendre pour la rencontre à venir d’avec son père biologique. Rencontre qui risquait d’être troublante pour son amie, Moana n’en doutait pas une seconde. « En même temps elle est superbe cette caisse… on grimpe vers l’aventure ? »

Moana pouvait totalement comprendre les craintes de sa meilleure amie. Non pas parce qu’elle ressentait forcément les mêmes, mais parce que l’inconnu restait effrayant quoi qu’on en dise. Voilà pourquoi sa présence aux côtés de Willow ne semblait pas de trop, et il n’était pas question de la laisser tomber une seconde, à moins qu’elle ne lui demande de partir. La piquante sicilienne savait pertinemment que ses parents pourraient attendre quelques jours avant de la voir, quitte à ce qu’ils ne lui en fassent la réflexion à son arrivée. Tant pis. « Tu verras, l’Italie est un pays merveilleux. Tu vas l’adopter direct j’en suis sûre ! » opta-t-elle pour cette approche rassurante alors qu’elles venaient d’apercevoir la limousine gigantesque que le père de son amie avait affrété pour elles. A l’intérieur, c’était encore plus luxueux - Moana était riche mais pas forcément habituée aux limousines pour autant - et le voyage jusqu’à la maison du père de Willow assez rapide, dans le fond. « Bordel mais c’est limite un roi ton paternel ! »

Le bon pressentiment de Willow arracha un franc sourire à Moana, totalement enthousiaste avec l’idée de faire découvrir absolument tout ce qu’elle connaissait de son côté sur l’Italie. Son amie aurait besoin de temps pour connaître son père, bien sûr, et pendant ce temps, la sicilienne irait voir sa propre famille. « Quand tu voudrais visiter ou qu’on passe du temps ensemble, tu n’auras qu’à m’appeler » fit-elle valoir dans un petit clin d’œil, juste avant que la limousine ne les amènent jusqu’à ce qui ressemblait davantage à un château qu’à une véritable maison en bonne et due forme. « Tu déconnes, je dirais plutôt qu’il est blindé jusqu’à la moelle moi ! » Bien sûr, si elle était excentrique et peu discrète, Moana avait susurré ses mots à sa meilleure amie. Inutile de la mettre mal à l’aise. « Tu veux que je t’accompagne ou moi je dois dormir ailleurs ? Tu m’as rien dit pour ça au fait… »

« Je suis sûre que je ne suis pas la seule ! » s’exclama-t-elle en plaçant quelques instants sa main contre l’épaule de Willow. Moana la soutenait avec grand plaisir, ne sachant que trop bien ce que cela pouvait faire d’être rejetée, incomprise. Certes leurs deux situations n’avaient rien de similaires, mais avec son vécu, la sicilienne pouvait totalement comprendre. De plus, elle était ravie qu’un homme de main du père de la blonde - enfin ce qui y ressemblait - vienne lui dire qu’elle pouvait rester avec son amie. L’idée de ne pas la quitter était préférable pour Moana, qui ne souhaitait pas la laisser affronter un tel flot d’émotions et d’inconnues toute seule. « Eh bien… des idées j’en ai toujours plein la tronche mais que dirais-tu de nous faire bichonner dans un bon spa ? Après on pourrait aller dépenser une petite fortune en fringues… histoire d’être les plus sexy du coin - même si on l’est déjà ! »