Enfin. Tout ça est derrière elle. Deirdre a le sentiment de sentir de nouveau le souffle circuler en elle. Une année en apnée c'est long. Elle se sent libre mais étrangement vide. Le bonheur devrait être sans faille, la joie immense, la gloire intacte. Et pourtant, elle sent ses paumes écorchées de s'être agrippées autant. Dans la sérénité, le tourment viendra toujours te hanter désormais. Cotoyer les bas-fonds a laissé une marque indélébile sur son âme déjà sombre. Le blaphard de sa peau n'est qu'illusion sur l'innocence de la personne. La Solitaire s'ennuie cependant dans sa tour d'ivoire et un mois en Ohio, c'est bien trop. Heureusement, le téléphone lui a sauvé la mise et elle a gardé contact avec quelques privilégiés. La Belle s'envole donc pour Mykonos où elle rejoint sa vie d'avant. Elle a profité quelques jours de l'hôtel avant l'invasion étudiante mais se réserve désormais pour Liam. Le Dunster l'a aidé plus que de raison dans cette affaire. Elle déteste être redevable et maintenant c'est bien ça le feu de leur relation. Elle ne doute pas que le jeune homme n'est pas resté sans rien faire en attendant son retour mais elle l'attend désormais avec un certain empressement. Assise au bar de l'hotel, une robe turquoise et longue habille sa peau légèrement mordoré, prouesse incroyable pour la pâleur héritée des gênes irlandais. Le maquillage se fait discret, presque absent, si bien que son visage semble moins austère, plus enfantin également. Elle remue distraitement la touillette de son cocktail en attendant que ce cher Liam l'honore de sa présence. Une certaine animation battant dans ses veines mais extérieurement rien n'y paraît.

Liam n’avait pas vraiment fait grand-chose de palpitant pendant son été. Ce n’est pas vraiment grisant de ce retrouvé au chevet de son père malade d’un cancer et suicidaire à New-York. Fort heureusement c’était un détail que Liam avait gardé pour lui, seul quelque privilégier avait été mis au courant et Deirdre ne faisait pas partit de ceux là. Le Gremlins avait pourtant garder contact avec elle durant tout le mois de Juillet, suite au procès de son père. Lui prêter moins forte lui avait évité de ce concentré sur ses propres problème et en quelque sorte ça lui avait été autant bénéfique à lui qu’à elle. Il avait été ravi d’apprendre qu’elle avait gagné – en même temps il serait un excellent avocat une fois diplômé, pas de doute ! – et encore plus de savoir qu’elle venait au Summer Camp fêtait ça avec lui. Il se dirigea vers elle alors qu’elle remuait son cocktail. «  C’est très malpoli de commencer à boire sans moi. » lui lança-t-il avec ironie avant de prendre place face à elle.

@Deirdre M. Wheelan

Un sourire se peint sur ses lèvres quand elle entend le son de sa voix. Elle ne l'a pas attendu non, elle n'est pas patiente et encore moins dépendante de quelqu'un. Elle tourne néanmoins son regard limpide vers le Dunster. « Tu n'aurais pas aimé que je dois déshydratée pour t'accueillir ? » Elle se lève toutefois pour lui souhaiter la bienvenue comme il se doit. Ses lèvres se posent délicatement sur la joue masculine. « Que puis-je t'offrir pour ton plaisir ? » minaude-t-elle avec un clin d'oeil. Elle parle bien là de boisson, mais le sous-entendu est évident. Les deux reprennent place dans l'attente de la commande, et la Brune questionne. « Tu as passé de bonnes vacances ? » Les siennes étaient particulières mais ce goût de victoire venait s'ajouter comme une délicieuse touche finale.

Deirdre c’était l’élégance et la classe à elle toute seule. Si Liam avait toujours ce petit sourire au coin des lèvres, cette insolence dans le regard, la Eliot, elle, avait toujours cette arrogance qui lui était propre, cette arrogance qui faisait son charme. Taquin comme toujours, il lui fit remarquer qu’elle aurait dût attendre avant de commencer à boire. «  Ça dépend où tu pose tes lèvres. » répondit-il du tact au tact alors qu’elle se plaignait de se déshydraté si elle l’avait entendu. Elle lui fit la bise  et un sourire naquit sur les lèvres du Gremlins alors qu’elle lui demandait ce qu’elle pouvait lui offrir. La perche était si grande pour son esprit pervers qu’il s’en saisit automatiquement. «  Oh bien des choses mais tu es sûre de vouloir faire ça devant tout le monde ? » demanda-t-il avant de faire style d’avoir compris le réel sens de sa question. «  Oh tu parlais d’un truc à boire ? Ou avais-je la tête ! » reprit-il, espiègle. «  Excellente ! » mentit-il avec brio quand elle lui demanda s’il avait passer de bonne vacances. «  Je ne te retourne pas la question n’est-ce pas ? »

Liam était un des spécimen les plus tordus qu'il lui avait été donné de rencontrer. Loin de la faire fuir, la perversité du Jaune l'amusait. Sans doute parce que dans sa noirceur, elle reconnaissait un peu de la sienne et parce qu'elle partageait avec son ex ce goût d'une approche quelque peu sauvage des conventions. Elle se contente néanmoins de poser ses lèvres sur la joue de l'étudiant. Non sans avoir pensé à d'autres endroits bien moins recommandables. Une lueur malicieuse éclaire l'opale de ses prunelles lorsqu'il lui demande si elle est bien certaine de vouloir se prêter au risque de faire certaines choses en public. Elle accentue le rictus peint sur ses lèvres pâles comparées à l'habituel, parce que Liam ignore qu'elle a fait bien pire devant un auditoire ces derniers mois et cela même souvent en sa présence. Il sera sans doute peiné de constater la disparition d'Iris, lui comme quelques autres. « Je suis curieuse de savoir. » rétorque-t-elle en haussant les sourcils d'une moue faussement innocente. L'Irlandaise est douée pour la comédie. « Oh non, je ne parlais pas seulement de quelque chose à boire mais on peut commencer par là. » Il faut bien amorcer le rituel de retrouvailles comme il se doit. « Je vois que tu n'as pas chômé pendant ta pause, veinard. » Deirdre hausse les épaules à sa remarque. Ses vacances n'étaient pas si catastrophiques puisqu'elles venaient sceller sa libération. « Inattendues et palpitantes, je pourrais dire, mais tout se termine pour le mieux et ce en partie grâce à toi. Maintenant, je suis ici, sur cette île superbe et la compagnie n'est pas trop mal ma foi, alors santé ! » lance-t-elle en levant son verre contre le sien qu'on vient tout juste de lui servir. Les vacances seront courtes mais elle a bien l'intention d'en profiter.

La relation que Liam avait entretenue avec Deirdre était sans pareille. Difficile à décrire, compliqué et définitivement malsaine, mais avec ses deux autres ex, dans un sens le Gremlins avait du mal à coupé le cordon. Pourquoi aurait-il accepté sinon d’aider Deirdre en lui imposant ses repas hebdomadaire ? S’ils ne s’étaient pas vus de l’été, les deux amants n’avaient cessé de s’envoyer des sms pour essayer de sortir la somptueuse Eliot de sa détresse. Futur grand avocat, Liam s’en était sortit victorieux et s’est naturellement que ce soir, ils allaient fêter ça. Il espérait juste que la fête ne serait ni sombre, ni chaste. Ce qui était plaisant avec Deirdre c’est qu’elle avait les idées aussi déplacé que lui. «  Alors  si ce n’est que le commencement… J’veux bien boire un whisky coca. » dit-il avec un sourire au coin des lèvres. « Je vois que tu n'as pas chômé pendant ta pause, veinard. » «  Où veut-tu en venir ? » demanda-t-il, n’étant pas certain de saisir. Ils se questionnèrent ensuite sur leurs vacances respectives. «  Pas trop mal ? » reprit-il en se mettant à rire. «  Je pense que tu t’es trompé d’adjectif. » dit-il avec une certaine arrogance. Il se rapprocha de son oreille pour lui chuchoter la suite. «  Laisse moi te rafraichir la mémoire ».

Elle ordonne donc la commande de la boisson tandis que le Dunster s'étonne de sa réaction. Où elle voulait en venir ? Oh qu'il se rassure, elle allait aller droit au but. « Si elles étaient excellentes, te connaissant, ça m'étonnerait que tu les aies passées seul. » Liam était comme elle, il appréciait la compagnie entre ses draps, et qui dit été, dit activités de haute intensité de ce côté. Entre prédateurs, on se reconnaissait. Et Deirdre ne savait pas si elle devait s'en amuser ou le jalouser. Elle porte ses lèvres au liquide contenu dans son breuvage, profitant ainsi de la compagnie. Elle sourit lorsqu'il se rapproche de son oreille et sa langue vient doucement effleurer ses propres lèvres. « Je t'en prie, rafraîchis-moi la mémoire. » s'amuse l'Orgueilleuse en posant de nouveau ses billes pâles sur son allié de ces dernières semaines.

« Si elles étaient excellentes, te connaissant, ça m'étonnerait que tu les aies passées seul. » A vrai dire pas tant que ça. C’était sans doute pour ça que c’était un mensonge et que ses vacances n’avaient pas été si excellentes que ça. Une intoxication alimentaire. Une tentative de suicide pour son père. Pas trop le temps de batifoler avec tout ça. Oh il n’avait pas fait abstinence pour autant, soyez pas fou. Seulement disons qu’il avait connu un meilleur cota. Les années d’avant il pouvait se tapé trois filles différentes dans la même journée. « Je n’ai pas à me plaindre. » dit-il en laissant Deirdre avec son imagination. N’empêche, elle le connaissait plutôt bien. Elle le provoqua, affirmant que la compagnie n’était pas trop mal et à sa réponse Liam eut un sourire amuser. « Toi par contre tu semble avoir passé l’été sans aucun plaisir charnel. J’me trompe ? »

Le sourire se fait satisfait quand Liam lui explique avoir passé des vacances satisfaisantes. Quel dépravé. Oui elle était jalouse. Il doit le remarquer d'ailleurs puisqu'il lui demande si elle a eu l'occasion de coucher avec des mecs pendant l'été. « J'ai du retard à rattraper. » s'amuse-t-elle avec un sourire en coin. Les ploucs de l'Ohio, ça va bien. « Mais je vais pas te solliciter si tu es épuisé par tes vacances. » Oh oui, elle n'allait pas le fatiguer davantage. Elle porte de nouveau le verre à ses lèvres pour boire une nouvelle gorgée. « En tout cas, je voulais te remercier de ton aide, car désormais je n'ai plus aucune raison de passer un été aussi calamiteux. » Tout ça c'était loin derrière elle et elle lui en était redevable, à lui et Abelard, bien qu'elle déteste dépendre de qui que ce soit.

Liam appréciait voir la jalousie dans le regard de Deirdre, ça le faisait presque jubiler. Si elle avait su ! Il n’y avait largement pas de quoi être jalouse, mais il était trop fier pour avouer la vérité, d’autant plus qu’ainsi il avait l’avantage. «  Ça sera difficile d’égalé mon score » dit-il avec arrogance. «  Je récupère vite » reprit-il avec malice, ayant toujours réponse à tout. « Rien de mieux que l’exercice pour se maintenir en forme. » répondit-il plein de sous entendu avant qu’elle le remercie pour son coup de main concernant le procès. « Je t’en prie. Tu m’as permis de mettre à exécution certain cours. » Il avait surtout apprécié échanger avec elle parce que Deirdre avait cette noirceur dans laquelle il se reconnaissait.