ELLIOT ET BASILE, LA BASE.

Deux coups vifs sur ma porte, pas de doute, ça ne peut être qu'Elliot. Comme tous bons potes, il a sa manière bien à lui de frapper du poing sur le bois de l'entrée. Je lui ouvre aussitôt, faut avouer que son petit séjour au pays des perroquets et des kangourous m'a paru long. Une accolade viril et un sourire éclatant, qu contraste avec son teint hâlé made in Australia. Sa petite tête de Winthrop m'avait manqué. - Le retour du fratééé ! J'ouvre la porte en grand pour qu'il puisse entrer, il enlève sa veste et la jette sur une chaise. Il est chez lui ici, il le sait. Il déboutonne fièrement sa chemise pour me donner un aperçu de son bronzage, comme si ça se voyait pas déjà sur sa tronche. Je lâche un sifflement amusé. - Regardez-moi ça.. Tu veux faire de la concurrence à mon beau métissage ? Je relève ma capuche comme si c'était un col de chemise. Et pendant qu'il réclame déjà les potins du campus, je sors deux bières du frigo. Je lui tends celle qui attendait sagement son retour depuis quelques jours et décapsule la mienne à l'aide d'un briquet qui traînait sur la table. - Pas de drame à ma connaissance.. Malheureusement. Je fais claquer ma bière contre la sienne juste avant de la porter mes lèvres pour en boire une longue gorgée. En même temps les autres, là tout de suite je m'en fous. Je veux savoir comment s'est passé son exil en charmante compagnie. - Et toi, raconte un peu. J'crois que j'ai loupé un ou deux épisodes.. Un clin d’œil complice et je m'affale sur le cuir blanc du canapé en attendant qu'il m'y rejoigne comme d'habitude.