#01 - The past always catches us

Dans la vie tout passe, tout lasse ou parfois rien ne se remplace. La première fois que j'ai croisé Camilo sur le campus, de mon coté ce fut immédiat. J'ai toujours eu une mémoire impressionnante et malgré le fait que dix ans voir plus on passé, je n'ai jamais oublié. Ni son visage qui n'a pas tellement changé, oh si il est bien plus vieux. Il n'est plus cet adolescent avec qui j'aimais converser, celui que j'ai fini par considérer comme un véritable ami malgré la grande distance qui nous séparait. Nos conversations avait commencé par un échange de courrier étudiants étrangers. Vous savez celui qu'on est un peu forcé d'entretenir. Mais, Cam' et moi nous étions vite trouvés. Nos vies n'étaient pas si différents. Venant tout deux de famille pauvre, lui ayant perdu sa mère et moi mes parents. Très vite nous nous sommes confiés, nous étions une épaule l'un pour l'autre et puis un jour comme ça, aussi vite que tout avait démarré, il a disparut. Plus de réponses, plus signe de vie. Je n'ai pu que me résoudre à le mettre dans un petit coin de ma tête, dans un souvenir. Je n'avais pas d'autre choix qui ne s'offrait à moi. Avait-il eu un grave soucis, l'avais-je vexé d'une quelconque manière? Aucune idée. Mais, quand sur le campus on a failli se percuter, ma mémoire se raviva instantanément. La sienne pas. Devais-je le prendre bien? Mal? Allez savoir. Il s'était très vite excusé et nous en étions resté là. Il était très tôt ce matin et j'avais quitté l'appartement de Colt pour aller faire un petit jogging matinal le long de Charles River. J'avais couru pendant une bonne demi-heure, les écouteurs vissés aux oreilles. Je m'étais assise sur un banc pour souffler quand le destin le fit s'arrêter juste devant moi. Je le regardais reprendre son souffle lui aussi. Nous avions eu la même idée pour ce jogging matinal. Tiens Camilo, n'est-ce pas? dis-je tout bonnement presque machinalement, attirant son attention sur moi.

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