Cap ou pas cap. Quatre mots qui résonnaient souvent à ses oreilles lorsque Cornélia était dans les parages. Entre la Mather et le Quincy, c’était une question de défis. Ils adoraient se lancer des paris, des challenges tous plus barrés les uns que les autres. C’était un moment défouloir dans leurs vies depuis qu’ils se connaissaient. Tous les deux enfants de la haute, leurs parents avaient depuis des années, l’habitude de fréquenter les mêmes sphères si bien que Cornélia et lui, se voyaient régulièrement. La jeune femme, d’aussi loin que remontent ses souvenirs, avait toujours pris sa défense face aux attaques racistes et débiles dont il avait fait l’objet. Et leur amitié en avait découlé. Aujourd’hui, ils aimaient passer du temps ensemble pour s’amuser. « Cap ou pas cap de sauter dans cette flaque d’eau en chaussette ? » commença-t-il avec un sourire amusé. Elle allait avoir les pieds trempés dans ses chaussures mais c’était ça qui était marrant. Ils n’étaient que des gosses par moment ! « A moins que tu te dégonfles et que tu souhaites mettre un gage sur ta dette d’honneur ? » suggéra-t-il, avec ironie. La dette d’honneur, petit carnet qui leur servait à noter les services que l’un ou l’autre devait se rendre si jamais ils refusaient un défi. C’était un peu une sorte de cagnotte. C’est comme ça qu’un jour, Bonaventure avait agité la dette d’honneur pour l’obliger à l’accompagner à un gala de charité. Cornélia n’avait pas pu refuser étant donné qu’il s’agissait d’une dette d’honneur. « D’ailleurs, ça me fait penser que pour le moment, aucun de nous deux n’a de dette d’honneur d’inscrite sur le carnet… Va falloir que je te force à en mettre une » s’amusa-t-il à dire.