J’avais eu le besoin de prendre un peu l’air ce matin, mon cours s’était annulé et je n’étais pas de permanence à l’hôpital non plus. J’étais libre de faire ce que je voulais et c’était sûrement pour cela que j’étais venu sur cette plage. Je pouvais me retrouver seul avec ma propre personne pour faire un point sur ma nouvelle vie fraîchement commencé. Je m’en sortais plutôt bien malgré les prises de tête à cause de mon départ. Je savais avoir été dans l’erreur mais le fait qu’ils ne me comprennent pas me pousse à penser que je devrais juste passer à autre chose … Même pour Keyla… Nan pas elle, mon engueulade avec elle me brise un peu plus chaque jour, elle était ma meilleure amie et la femme de ma vie, je ne pouvais pas ne plus lui parler. Je m’étais décidé à lui envoyer un message, il le fallait car elle, elle ne viendra pas en premier vers moi. Mes pieds étaient plantés dans le sable et ça me rappelait mon moment passé avec Nirvana sur la plage… La couleur du sable me faisait pensé à Cornélia, si doux au touché mais peut être douloureux quand on tombe dessus. En fait, ma vie est compliquée et mon envie d’aider tout le monde également. Je m’inquiétais pour Emma et pour Alaska surtout… Elles étaient mes amies, je devais être là pour elles également. Je pris une grande bouffée d’air pour essayer d’oublier un moment ce qui se passe et me retourne prêt à marcher un peu les pieds dans l’eau, les chaussures en main. Je m’arrête net quand je vis au loin Arabella, mes problèmes n’étaient définitivement pas fini et je n’étais pas prêt à lui parler et à la voir pour le moment. Je fis volte face prêt à partir de l’autre côté en priant pour qu’elle ne vienne pas mais trop tard. Elle était là plantée devant moi à me regarder comme si j’étais un fantôme. Si je voulais avancer, je devais avant tout mettre les choses au clair avec elle. J’imagine qu’il est temps qu’on se fasse face toi et moi après tout ce temps. dis-je en détournant le regard, celui-ci posé sur la mer calme. Je n’étais pas encore prêt à te faire face mais pour passer à autre chose on a pas le choix… dis-je en souriant doucement. Si je pouvais me barrer en courant je le ferais sans réfléchir.

Si je m’attendais à me retrouver devant Arabella ? Oui, je savais que cela allait arriver un jour mais pas aussi rapidement. Enfin, il était temps qu’on se fasse face elle et moi, mais maintenant que c’était fait… Je ne voulais plus. Je n’allais pas non plus me barrer en courant, ce n’était pas le but. Si j’avais fait demi-tour, elle s’était mise en face de moi signe qu’elle en avait sûrement besoin également. Il le fallait pour qu’on puisse avancer l’un comme l’autre, avec ou sans nous. Asseyons-nous, cela évitera sûrement des réactions stupides. Comme partir en courant… Je m’installe sur le sable avant de poser mon regard sur la mer qui bougeait quelque peu à cause du vent froid. Honnêtement, j’ai peur de toi… C’est sûrement con à dire, mais tu es celle qui m’a emmené dans la drogue et maintenant que je n’y suis plus, j’ai peur d’y retourner … J’ai peur d’y retomber en étant simplement dans la même université que toi. C’était sûrement débile comme réaction, mais la peur est une chose stupide quand on regarde bien. Je savais que j’étais assez fort pour ne pas y retourner, je trainais avec des drogués et j’allais parfaitement bien. J’ai réussi à passer à autre chose mais je ne pense pas t’avoir vraiment pardonné de m’avoir fait vivre cette partie de ma vie… Même si au fond, cela m’a rendu plus fort aujourd’hui. dis-je en secouant la tête doucement. Elle n’aura pas eu que du mauvais sur moi au final…

J’avais un contrôle sur moi que je n’avais pas en compagnie de Carrie, peut-être est-ce à cause des sentiments forts que j’avais aux égards de Carrie et qui ont disparu pour Arabella. Enfin, maintenant qu’on était installé je pouvais enfin lui dévoiler ma plus grande crainte. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, c’est elle qui m’a emmené dans ce monde de débauche et certainement pas moi. Je sais mais les choses sont tel qu’au final, cela ne changera pas comme cela. J’ai été traumatisé de mon overdose, je ne peux plus voir la drogue en peinture… J’ai été seul quand je me suis réveillé à l’hôpital, il n’y avait personne même pas toi. dis-je en me tournant vers elle. J’ai été tellement con à l’époque que je faisais tout ce qu’elle me demandait, j’étais la naïveté en puissance et le pire c’est que je sais que je suis toujours naïf. Je ne lui avais plutôt pas laissé la chance de s’excuser puisque j’étais déjà parti pour les Etats-Unis, ne lui laissant aucune adresse possible pour me joindre. Pour moi c’était juste fini. Je n’ai jamais pensé que tu faisais cela intentionnellement, j’ai juste toujours pensé que tu t’es toujours bien servi de moi et que j’ai été pendant un moment hors de ton contrôle ce qui a engendré l’overdose. J’étais totalement sous ton charme et hypnotisé par toi, tu m’aurais dis de sauter par la fenêtre je l’aurais certainement fait. Au final, je suis le seul responsable moi et ma naïveté dis-je en secouant la tête les yeux posés sur la mer.