Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle Tik Tok/Jade et j'ai 21 ans. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à Ferdi le beau gosse .  Je m'étais déjà inscrite mais je n'avais pas terminé ma fiche, mais j'aime énormément ce personnage alors j'ai décidé de m'inscrire enfin de me réinscrire[/b]. J'utilise Natalia Vodianova comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par N-Dia. Je fais environ 600/700 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

   Mot de la fin ? ▲ Ferdidi le meilleur
   Je souhaite ▲ (ajoutez "checked" pour cocher une case)
    adhérer un flood d'intégration (?)

Vous savez ce que c'est que d'avoir une famille, n'est-ce pas ? Moi, je ne le sais pas. Je n'ai pas de famille. Du moins, je n'en ai pas eu jusqu'à l'âge de mes dix ans. J'ai été abandonnée à la naissance. Ce qui m'a toujours donné l'impression de ne pas avoir été voulu. Vous n'imaginez même pas à quel point ce sentiment a pu me ronger et combien il me ronge encore. Je croyais que je ne méritais pas d'être aimée ou même qu'on prenne soin de moi. Encore aujourd'hui il m'arrive de ressentir cela. Comme si je n'étais pas assez bien pour les autres. Comme si je n'avais pas ma place dans ce monde. Je ne sais pas d'où je viens. Je ne sais pas qui je suis. Mon identité actuelle est celle que l'on m'a créée, à défaut de savoir celle de mes parents biologiques. Je ne les connais pas et pourtant je leur en veux. Je les déteste de m'avoir fait subir une vie remplie de solitude. Je n'avais rien demandé. Je n'étais qu'une victime dans l'histoire. La victime de la lâcheté d'un homme et d'une femme. Si certains orphelins cherchaient désespérément à retrouver leurs "vrais" parents, ce n'était pas mon cas. Pourquoi voudrais-je rencontrer les personnes qui m'ont laissé tomber ? Pourquoi perdrais-je mon temps à chercher des gens qui ne me désiraient pas dans leur vie ? Ils n'ont rien à m'apporter. Absolument rien. Par leur faute je n'ai pas eu d'enfance. Trimballée de famille en famille ce n'est qu'à l'âge de 10 ans que j'ai rencontré les Summers. La seule famille qui a bien voulu de moi. La seule qui a su m'aimer et m'accepter telle que j'étais. Sans eux je n'en serais pas là où j'en suis aujourd'hui. Chaque jour qui passe je remercie le destin de les avoir mis sur ma route. Ils m'ont sauvé de cette qui vie qui devenait insupportable. Ils sont mes anges gardiens, et jusqu'à la fin de mon existence je leur serais reconnaissante.

J'ai toujours considéré Alice et Jack comme étant mes véritables parents. Lorsque j'ai su qu'ils allaient me garder pour de bon, j'ai compris alors qu'ils venaient de m'offrir l'une des plus belles choses au monde : une famille et un foyer. Je sentais enfin que je faisais partie de quelque chose, que je n'étais plus un être perdu et sans attache. Ils m'ont donné de l'amour, beaucoup d'amour. Ils étaient les parents que tout le monde rêverait d'avoir. Généreux, attentionnés, stricts quand il le fallait. Je n'étais pas le seul enfant de cette famille. Les Summers ont adopté quelques années après moi un petit garçon. Ryan. Il avait 6 ans quand il est arrivé et moi 12. Malgré la peur de perdre ma nouvelle famille je n'ai jamais ressenti la moindre jalousie envers Ryan. Lorsque j'ai compris que rien n'allait changer, j'ai appris à découvrir ce petit garçon. Mon petit frère. Nous ne sommes peut-être pas liés par le sang mais l'amour que nous nous portons est plus fort que cela. Je donnerai n'importe quoi pour lui. Tout comme pour mes parents. Il m'a fallu dix ans. Dix ans pour ans pour savoir ce qu'était l'amour familial, alors je ne le laisserai personne leur du mal. Personne. C'était ma promesse. La promesse d'une petite fille sauvée d'un monde chaotique.





A partir du moment où je suis arrivée chez les Summers ma vie a été plutôt paisible. Il y avait rien de bien palpitant en soit. Et malgré le foyer dans lequel je grandissais je n'ai jamais cessé de me sentir différente. À l'école, j'étais plutôt du genre solitaire. Je n'avais pas beaucoup d'amis, pour ne pas dire aucun. Mais cela m'importais peu. Concentrée dans mes études je ne désirais qu'une chose : réussir. Et être seule était finalement la meilleure alternative pour moi. Il fallait dire aussi que je ne supportais pas la plupart des autres jeunes. J'étais bien plus mature que la majorité des étudiants, ce qui ne me donnait pas particulièrement envie de me lier d'amitié avec eux. Bien sûr, il m'arrivait de discuter avec quelques camarades de classe, j'avais quelques connaissances mais ça n'allait pas plus loin. Je ne ressentais pas le besoin de m'attacher davantage à eux. Peut-être qu'inconsciemment je continuais de croire que je ne méritais pas qu'on m'apprécie. Je n'ai jamais su ce qu'était la véritable amitié. Les seules personnes sur lesquelles je pouvais compter étaient mes parents ou mon frère. Pourtant je ne crois pas en avoir souffert. Et puis, ce n'était qu'une question de temps. Ma solitude m'avait permis d'obtenir d'excellents résultats au lycée. Être seule avait au moins quelques avantages. J'ai réussi mes examens avec brio. Seulement, les Summers avaient beaucoup de dettes, leurs revenus moyens n'aidaient pas vraiment surtout lorsqu'on avait deux étudiants à charge. La bourse que j'ai pu obtenir ne me permettait pas de prétendre à une grande école. J'ai du revoir alors mes exigences à la baisse et accepter d'aller dans une université de seconde zone. Si cela permettait à mes parents de ne pas perdre toutes leurs économies dans mes études alors ça ne me dérangeait pas. Ils avaient tant fait pour moi... Ils m'avaient donné plus que n'importe qui l'aurait fait. Je suis allée à l'université de Sommerville, sans le moindre regret. Je n'avais pas besoin d'Harvard ou des autres grandes écoles pour réussir. J'étais décidée à prouver à tous que la détermination était la clé du succès.

L'université étant à plusieurs kilomètres de chez moi j'ai dû aller dans une chambre universitaire. J'avais la sensation à l'époque de prendre doucement mon envol. C'était à la fois agréable et effrayant. Cela voulait-il dire que j'allais me retrouver seule pour de bon ? La réponse était non. C'est là que j'ai rencontré ma première véritable amie : Lucy. Elle et moi partagions la même chambre et si au début j'étais sceptique à l'idée de devoir partager mon espace avec une autre, cela s'était finalement avéré plus qu'agréable. On ne pouvait pas ne pas aimer Lucy. C'était impossible. Même moi, la grande solitaire, je n'avais pu résister à son charme. C'était une fille drôle, sympathique, toujours de bonne humeur mais qui n'était pas agaçante comme pouvaient l'être certaines personnes. Non, elle, elle était différente. Elle ne me jugeait pas et j'aimais ça. Elle se contentait de m'accepter telle que j'étais, sans se poser de questions. Nous pouvions parler de tout. Elle savait être sérieuse quand il le fallait mais cela ne l'empêchait pas de s'amuser également. C'était ces deux côtés qui faisaient d'elle quelqu'un d'exceptionnel. Je me sentais en confiance. Et pour la première fois de ma vie j'ai compris ce que voulait dire le mot amitié. Elle était mon amie. Ma meilleure amie. Même si je n'étais pas très friande de ce terme c'était pourtant cette place qu'elle occupait dans ma vie et qu'elle occupe toujours aujourd'hui. Avec elle j'ai vécu mes plus beaux moments. J'ai ri, j'ai pleuré. J'ai compris ce que c'était d'être entourée. J'aimais Lucy comme une sœur. À mes yeux, elle faisait partie intégrante de ma famille. Elle et moi on ne s'est jamais disputé. Jamais. Nous n'avions aucune raison d'en vouloir à l'autre, parce que nous nous étions acceptées telles que nous étions. On avait nos caractères bien évidemment, on ne se laissait pas marcher sur les pieds, mais on était assez matures pour nous tempérer et nous calmer à temps. Je crois que c'était l'une des principales qualités de notre amitié. On savait écouter l'autre. On apprenait à ne pas toujours faire passer nos désirs avant. La réciproque. C'était ça le plus important. Nous étions sur un pied d'égalité. C'est pourquoi nous sommes toujours amis aux jours d'aujourd'hui... Et bien que l'on se voit moins souvent qu'à l'époque de l'université, rien n'a changé entre nous.




Il s'appelait Matthew. Pendant des semaines, c'était plus ou moins la seule chose que je savais à son sujet... Et cela me suffisait. Je ne m'étais jamais vraiment intéressée aux hommes auparavant. Probablement car je croyais qu'aucun d'eux ne seraient capables de m'aimer. J'avais si longtemps pensé que je ne méritais personne que j'avais fini par en être persuadée. Comment quelqu'un pourrait me porter une quelconque attention alors que mes propres parents n'avaient pas voulu de moi ? Même si ma nouvelle famille avait réussi à m'enlever ces idées négatives de la tête ils n'avaient pu éteindre la crainte que j'éprouvais envers les hommes. L'amour m'effrayais. J'avais pris soin de m'éloigner de tout ce qui s'en approchait. Et si j'avais ressenti à l'époque une attirances pour certains garçons, je m'étais appliquée à rapidement l'oublier. Aimer ce n'était pas pour moi, voilà tout. C'était déjà un véritable miracle pour moi d'avoir trouvé ici une amie sur laquelle je pouvais compter, je ne cherchais pas plus. Seulement, ce n'était pas ça la vie. Non. La vie est une suite d’évènements, d'imprévus, de surprises... C'est un jeu de carte. On ne sait jamais sur laquelle on va tomber. C'était ce qui m'était arrivé avec Matthew. Ça m'était tombé dessus sans que je n'y sois préparée. Matthew Stevens. Voilà la seule chose que je savais de lui. Ça et que tout comme moi il étudiait le droit. Autant vous dire que ces informations étaient plutôt minces. Et pourtant... Il était devenu celui avec qui j'ai partagé ma vie pendant trois longues années. Mon premier petit ami. Je ne sais même plus comment nous en étions arrivés à nous fréquenter. Il avait suffit de quelques soirées passées ensemble pour que le premier baiser arrive. Matthew était beau garçon, c'était probablement même l'un des plus charmants de l'université. Évidemment, l'idée qu'il puisse s'intéresser à moi ne m'avais pas traversé l'esprit. Je n'avais pas la prétention de me croire irrésistible, loin de là d'ailleurs. Au contraire, je m'appliquais à tout réussir pour cacher mes imperfections. Malgré l'image que je renvoyais, je manquais de confiance en moi et le jugement des autres m'importait plus que je ne souhaitais l'admettre. C'était pour cela que durant des années j'avais pris soin d'éviter tout liens affectifs. Mais je ne pouvais plus vivre enfermée dans cette solitude qui m'était propre. Je l'avais appris au fil du temps. L'université m'avait permis de m'ouvrir et de faire face à cette peur de l'attachement. Cette peur des sentiments. Je rejetais tout ce qui pouvait me rendre vulnérable, mais lui... Lui avait su passer ces barrières que je m'étais imposées. Il avait su se faire une place dans ma vie. J'aurai du voir qu'il n'était pas celui qu'il prétendait être, mais je ne l'ai pas vu...

Trois ans. Trois longues années durant lesquelles j'ai fermé les yeux. Aveuglée par mes sentiments, je ne parvenais pas à voir qui il était réellement. Ou plutôt je ne voulais pas le voir... J'étais peut-être amoureuse mais je n'étais pas naïve. J'ai réalisé, un peu tard, que Matthew n'était pas fait pour moi. J'avais la désagréable sensation qu'il allait me faire du mal. Pour une raison que j'ignorais, je pressentais que je ne sortirai pas indemne de cette relation. J'essayais de me persuader que tout cela n'était que dans ma tête, que c'était un tour de mon esprit blessé par une enfance ratée et douloureuse. Mais l'intuition ne ment pas. J'avais toujours eu un bon instinct, ce qui était un atout énorme pour devenir avocate. Seulement ici, ce n'était pas d'une affaire qu'il s'agissait, mais de ma relation avec l'homme que j'aimais. Le coup de poignard a fini par arriver. Je me souviens encore de ce jour. Ce moment où j'ai compris que j'avais eu raison, depuis le début...

« Écoute Amélia, je pense qu'il vaut mieux arrêter là. T'es une fille géniale, vraiment... C'est pas toi le problème, c'est moi. Tu n'as rien à te reprocher. » Un rire nerveux s'échappa de ma bouche tant cette phrase me paraissait ironique. Je l'avais si souvent entendu dans les films que je savais à quel point elle était fausse. « Me prends pour une idiote Matthew, s'il te plaît. Sois sincère au moins une fois dans ta vie. » Mon regard était planté dans le sien. Je voulais la vérité. Aussi dure soit-elle. J'étais blessée mais je n'en montrais rien. Je restais de marbre face à lui. Face à cet homme que finalement je ne connaissais pas. Il se mit à soupirer doucement, comprenant qu'il devait désormais assumer ses actes et arrêter de jouer cette comédie qu'il avait tant l'habitude de faire en ma présence. « J'ai rencontré quelqu'un... Elle s'appelle Brittany. J'suis désolé. » Mes sourcils se froncèrent à cet aveu. Ce nom... Je le connaissais, j'en étais certaine. Il ne me fallu que quelques secondes pour comprendre de qui il s'agissait. « Brittany... Brittany Monroe ? » Il baissa le regard et je compris... Je compris qu'il était aussi immature et superficiel que tous les autres étudiants. « Tu me quittes pour la garce de l'université donc. Classe, très classe Matthew. J'imagine que tu n'as pas attendu pour me tromper avec elle n'est-ce pas ? » Mes yeux me brûlaient, je sentais les larmes arriver doucement, mais il était hors de question que je craque devant lui. Il ne méritait pas ma souffrance. Il ne méritait plus rien me concernant. « Je suis... » D'un geste de la main je le stoppa dans sa réponse. « Ne me dis que tu es désolé, j'en ai rien à faire que tu sois désolé. Vas-t'en. Pars de chez moi immédiatement. » Il ne bougea pas d'un cil et je sentis la colère me prendre toute entière. « Dégage ! Je ne veux plus jamais te voir ! Barre toi ! » Criais-je, perdant alors tous mes moyens. Je ne pouvais plus supporter de me trouver dans la même pièce que lui. Plus désormais...

Cette relation n'était qu'un mensonge. Un jeu malsain. Une illusion qui avait eu raison de moi et de mes espoirs...




Je suis sortie énormément touchée de cette histoire. J'avais été trahie et la souffrance n'en était que plus grande. Mais plus le temps passait plus je réalisais que ce que j'avais pu ressentir pour Matthew ce n'était rien... Rien en comparaison de ce que j'ai pu ressentir pour lui. Jonas. Mon grand amour. Mon véritable amour. Je n'ai jamais aimé quelqu'un plus que je n'ai aimé cet homme. Le verbe aimer prenait tout son sens lorsque je me trouvais près de lui. Je comprenais alors la force de ce sentiment si particulier et si unique. Aimer, c'est se donner corps et âme à l'autre. C'est accepter de se montrer tels que nous sommes : fragiles et vulnérables. C'est puissant et destructeur. Nous ne contrôlons plus rien, nous ne sommes plus que les pantins de nos sentiments et de nos désirs. C'est à la fois effrayant et terriblement excitant. Pour la première fois de ma vie, je me sentais vivante. Spéciale. Légère. Il arrivait à me faire ressentir tant de choses qu'il m'arrivait de croire qu'il s'agissait d'un rêve, d'un mirage qui allait se dissiper. Mais chaque fois que je sentais ses lèvres se poser sur les miennes, je comprenais alors que tout ceci était bel et bien réel. La chaleur qui s'emparait de moi ne pouvait être inventée, ni même les frissons qui me parcouraient le corps dès qu'il m'effleurait. C'était vrai, pur. Chaque sensation était décuplée, chaque sentiment renforcé. Il était le seul à avoir ce pouvoir sur moi. Le seul à me faire tant vibrer. Dès que mon regard croisait le sien mon cœur se mettait à battre la chamade. Jamais auparavant il n'avait battu aussi fort et aussi vite. C'était comme si toutes ces années je l'avais attendu... Comme si nous étions destinés à nous rencontrer. Il était ma lumière dans cette vie devenue sombre. Mon ange gardien. Ma source de bonheur. Mon espoir. Il était fait pour moi tout autant que j'étais faite pour lui. Je n'avais aucun doute là-dessus. Et pourtant, il nous avait fallu des années avant de réaliser ce que nous ressentions réellement l'un pour l'autre. Je crois d'ailleurs avoir été la première à craquer pour le jeune Henderson... Après ma rupture avec Matthew, Jonas a été très présent pour moi, même s'il était toujours l'homme réservé et secret que j'avais toujours connu. Cela faisait trois ans que nous étions colocataires. Trois ans sans même voir ce qui nous reliait réellement. J'avais toujours trouvé Jonas beau garçon. Tout était attirant chez lui. Je l'ai vu évoluer et devenir un homme, un vrai. Jonas a toujours eu en lui ce côté viril et sécurisant qui était terriblement craquant chez un homme. C'était une chose qui me faisait totalement fondre, je devais l'avouer. Il nous était arrivé, lorsque je n'étais plus en couple, de nous embrasser quelques fois. Souvent après des soirées un peu arrosées, mais je crois finalement que tout ceci n'étaient que des excuses que nous trouvions pour ne pas faire face à la réalité. C'était plus simple ainsi, voilà tout. Il m'a fallu presque un an après mon histoire d'amour chaotique pour réaliser ce que je ressentais réellement pour le beau blond. Je le voulais. C'était dingue à quel point je le voulais. Chaque fille qu'il ramenait dans cet appartement était une torture qu'il m'infligeait sans même s'en rendre compte. Je les enviais. Je les détestais. Je mourrais de jalousie en les voyant passer la porte de sa chambre. Je voulais être à leur place, être celle qui pouvait goûter à sa peau, à ses lèvres... Mais je n'étais rien de plus que sa colocataire. Cette fille réservée et solitaire qu'il appréciait mais à laquelle il ne s'intéressait pas. Je désirais tellement plus... Mais je devais voir la vérité en face, cet amour n'était pas réciproque. C'était du moins ce que je pensais, jusqu'à ce fameux soir... Celui où tout a commencé. Je revois encore son regard posé sur moi, ses yeux me détaillant comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Je revois son sourire, ce sourire charmeur qui faisait tomber toutes les filles. J'entends encore sa voix me complimenter. Je sens mon cœur s'emballer au contact de sa main sur ma joue, de la caresse qu'il procure à ma peau d'un simple geste du pouce. Je frissonne à ce souvenir merveilleux. Il me suffit de fermer les yeux pour me rappeler de chaque détail de cette soirée magique. Je me souviens encore de ce que j'ai ressenti lorsqu'il a posé ses lèvres chaudes sur les miennes, lorsque doucement il a caressé ma peau mais surtout lorsque je vis le regard tendre qu'il m'adressait me faisant comprendre que tout ceci ne serait pas que pour un soir. C'était plus que ça. Bien plus. C'était le début d'une histoire, notre histoire. Et je crois que de toute ma vie je ne me suis jamais sentie aussi heureuse que ce soir là. Mon rêve devenait alors réalité... Il était mien et j'étais sienne. Rien d'autre ne comptait.

Comblée. Sereine. Heureuse. Tout me souriait enfin. Amour, travail, tout se déroulait pour le mieux et je peinais à le croire tant cela me paraissait irréel. Le bonheur est une quête difficile et éprouvante mais je goûtais enfin à ma part du gâteau. Je profitais de chaque minute, de chaque seconde, trop effrayée de perdre ce que j'avais mis des années à construire. Je savais à quel point les bonnes choses pouvaient être éphémères et j’appréhendais le jour où tout allait s’écrouler. J’avais bien trop souffert au cours de ma vie pour être d’un optimisme infaillible. Je le voulais pourtant, je le voulais plus que tout… Seulement, ce n’était pas moi. Je ne pouvais m’empêcher de redouter le pire. Dans l’espoir peut-être de m’éviter de nouvelles souffrances. Oui mais voilà, peu importe à quel point on est préparé, lorsque tout déraille, la douleur reste la même. Elle viendra vous tirailler et vous détruire et ce malgré les pressentiments que vous aviez. On ne peut se préparer à souffrir, ni même anticiper le mal qui viendra nous ronger. On doit simplement attendre. Attendre et savourer chaque instant de bonheur auquel on a droit. Car vient toujours un moment où il s’échappe et s’envole hors de notre portée. Et dès lors, nous devons réapprendre à vivre comme avant. Alors oui, tout allait pour le mieux. Durant des mois et mois la douceur et la joie constituaient mon quotidien. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille et rien ne se passe jamais vraiment comme on l'avait prévu ou espéré. Je ne le savais que trop bien... Vivre une histoire d'amour avec Jonas ne s'est pas avéré être aussi simple que je l'avais imaginé... Et malgré tout ce qu’il pouvait m’apporter de bien, les difficultés du quotidien nous ont éloignés peu à peu. On ne réalise pas à quel point certains détails peuvent tout foutre en l'air. Il y a les détails et puis il y a les évènements. Ceux qui viennent tout bouleverser dans votre vie sans que vous ne l’ayez vraiment vu venir. Le genre de changement qui vient tout remettre en question. Le notre, c'était Boston...




« Chère Mademoiselle Summers,
Le cabinet Hays & Skerry, a l'honneur de vous compter désormais parmi ses plus brillants avocats... »
Une lettre. Il avait suffit d'une lettre. Je me revois encore, le papier en main, le coeur battant à chaque phrase un peu plus fort et un peu plus vite. Une promotion... Le poste que je convoitais depuis des mois pouvait enfin être mien. Il ne me restait plus qu'à accepter. Le bonheur d'avoir réussi fut de courte durée. Immédiatement, j'ai pensé à Jonas. Qu'allait-il en penser ? Qu'allait-il dire ? Serait-il heureux pour moi ? Toutes ces questions en suspend me donnaient le tournis. La boule au ventre, j'avais attendu qu'il rentre. Ma décision était prise. Malgré l'angoisse de le perdre et l'appréhension de sa réaction, j'avais fais mon choix : celui de partir. J'ai toujours été ambitieuse. La réussite fait partie de moi, de mon caractère. Je ne supporte pas l'échec. J'avais travaillé dur, très dur et je voyais enfin la récompense à tant de sérieux et d'allocation. Il comprendrait... Enfin, je tentais de m'en convaincre. J'espérais tout du moins qu'il serait compréhensif. Jonas a toujours été - à mes yeux - un homme mature, capable de réagir de manière rationnelle. La vie n'avait pas été tendre avec lui non plus alors il était plus apte à comprendre certaines choses. Comme mon choix d'aller vivre à Boston...

Je me rappelle de ce moment, celui où je lui ai annoncé la grande nouvelle. Tremblante, stressée, grimaçant légèrement en attendant sa réaction. Je le revois, lui, un peu sonné, un peu perdu, avant de me prendre dans ses bras en me félicitant. Je me souviens à ce moment là m'être dis qu'il était parfait et qu'aucun autre homme ne pourrait mieux me convenir que le jeune Henderson. Pourtant aujourd'hui la réalité est toute autre. La distance. Voilà ce qui nous a tué. Enfin ça et tout ce qui allait avec. On ne réalise pas à quel point il est dur d'aimer quand on est loin. Pas que les sentiments disparaissent ou s'atténuent, non. Mais l'absence et le manque viennent nous détruire à petit feu. Ils viennent emplir notre âme de doutes, d'hallucinations dont on se passerait bien. Et puis il y a la jalousie... Celle qui vous gagne au fil des jours jusqu'à vous faire devenir fou. Celle qui vous ronge. Celle qui vous change aussi... Car oui, j'avais changé. La colère, était devenue l'une de mes compagnes les plus fidèles. Parce que je ne discernais plus le vrai du faux, le mal du bien. Parce que tout ne semblait qu'être mensonge de sa bouche. Et il y avait les autres. Ces gens qui viennent donner leurs avis sans même connaitre la relation. Ceux qui viennent vous conseiller alors qu'eux-même ont échoué. Ceux qui viennent vous mettre des idées, des images en tête sans que vous ne le souhaitiez. Je m'étais faite avoir moi aussi, comme une enfant stupide et naïve que je n'étais plus depuis longtemps. Leur venin s'était infiltré dans mes veines comme un poison douloureux. Je souffrais en permanence. Je souffrais de ne plus le voir, de ne pas savoir ce qu'il faisait. Je souffrais de ne plus arriver à lui faire confiance, de ne plus voir l'homme bien que je voyais autrefois. Ils avaient réussi. Ils m'avaient changé. Ils m'avaient fait voir ce qui n'existait pas. Et je les croyais. Bêtement je les croyais... Les circonstances me poussaient à imaginer une trahison qui n'a jamais eu lieu. Une tromperie qui n'a même jamais été pensée. Parce qu'il est trop bon, trop honnête, trop amoureux pour me faire ça. Et pourtant.... Pourtant, j'ai tout gâché. Il a suffit d'un appel pour réduire en miettes ce que nous avions si ardemment construit. Un appel, et tout était terminé. 3 ans de relation partis en fumée. Ça a l'air simple, dis comme ça. Et pourtant... Ce fut probablement l'un des moments les plus difficiles de ma vie. Quitter quelqu'un qu'on aime est une souffrance sans nom. Une douleur poignante s'était emparée de moi au moment où j'avais prononcé ces quelques mots... « C'est fini entre nous. » Une phrase. Une simple petite phrase et mon cœur s'était désintégré, à tel point que j'avais la sensation de ne plus le sentir battre dans ma poitrine. Pendant des semaines j'ai cru que je ne m'en remettrai jamais. Le manque de Jonas ne disparaissait pas; pire, il s'accentuait au fil des jours devenant de plus en plus dur à supporter. Chaque journée qui passait était une torture sans nom. Je passais la plupart de mon temps à guetter mon téléphone dans l'espoir d'un signe de sa part. Mais rien... Silence radio. Il avait accepté mon choix. Après tout, qu'est-ce que j'espérais ? Qu'il vienne me courir après alors que je lui avais planté un poignard en plein cœur ? Ça n'avait pas de sens ! C'était moi qui avais pris la décision, c'était donc à moi de l'assumer. Je n'avais rien à lui reprocher, la distance et ma jalousie m'avais poussé à la rupture. Je devenais folle de lui. L'insomnie m'accompagnait depuis des mois. La perte d'appétit aussi. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même.  Et puis il y avait l'angoisse de trop... Celle qui m'avait fait chuter. Celle qui m'avait fait passer cet appel destructeur. J'étais loin de me douter que c'est en le quittant que j'allais comprendre ce que souffrir veut dire...

Mais tout ça, au fond, c'est du passé. Un passé pas si lointain. Un passé encore bien présent. Seulement, je suis allée de l'avant. Ce fut dur. Ça l'est encore. Mais j'ai réussi à avancer un peu plus chaque jour. La vie est une bataille. Un combat de chaque instant. J'en étais la preuve vivante. Mais lorsqu'on tombe, on se relève toujours. Parce que c'est ainsi. Je ne vis plus à Boston. Plus depuis la bombe qui a explosé à Harvard, là où se trouve mon petit frère. J'ai cru le perdre pour de bon. Alors j'ai décidé de tout quitter pour venir vivre à Cambridge. Mes parents vivent ici aussi. Au final, je retrouve doucement ma famille, sans me douter un seul instant que je vais également retrouver l'homme qui continue de hanter la moindres de mes pensées...