Qu'est-ce qui ne va pas? La jeune femme regardait tour à tour les deux hommes se tenant face à elle tout en maintenant son bébé dans ses bras. Un nouveau né qui lui ressemblait déjà tellement. Un tout petit bambin aux yeux bleus et aux airs angéliques. Marie, on doit l'amener d'urgence en néonat.   avait sinistrement dit son mari, un imminent chirurgien, adulé.  La mère ne comprenait pas et regardait ses interlocuteurs, perdue. Le meilleur ami de son conjoint, pédiatre, répondit alors : Elle éprouve de grandes difficultés à respirer, nous devons confirmer le diagnostique à l'aide d'examens complémentaires mais il semblerait qu'elle soit atteinte d'un asthme sévère. Marie eut les larmes aux yeux suite à cette annonce. Un père chirurgien et un bébé malade, ironique non? Elle regardait alors sa fille et peinait à la lâcher. Avez-vous choisi un prénom? Il faut en choisir un avant de l'admettre? continua le pédiatre. Les mariés se regardèrent tour et à tour lorsque le père lui demanda ce qu'elle pensait de Noémie. Elle hocha la tête, tremblante avant de confier son bébé à l'ami de la famille.

C'est ainsi que Noémie Alessandra Devauchelles pénétra dans le monde des vivants. Heureusement, elle avait un traitement en sa possession mais elle n'eut pas une enfance ordinaire. Partagée entre l'école à domicile et la garderie de l'hôpital afin qu'elle puisse plus souvent voir son paternel qui avait un emploi du temps de ministre. Elle se baladait dans les couloirs de l'hôpital, attendant parfois près du bloc. Mais personne ne lui disait rien, elle était l'unique enfant d'Adrien Devauchelles, l'un des scientifiques les plus respectés dans le monde entier. Elle ne se gênait pas pour en jouer, déjà jeune. Elle comprenait que sa famille possédait beaucoup d'argent et qu'ils étaient ainsi supérieurs aux autres. Du moins, elle l'interprétait comme cela. C'était une gamine puritaine et pourrie gâtée mais elle en était fière.

Elle a grandit en pensant que tout lui était acquis, ne serais-ce qu'au collège et au lycée où chaque personne était à ses pieds. Ca aide l'argent pour se faire une réputation. Puis vint le temps des responsabilités et la période achevant l'innocence. Plusieurs dossiers empilés souscrivant une candidature dans différentes universités et Adrien annonça ses souhaits: Princesse, j'admire ton acharnement mais sache que dans la famille, de génération en génération; nous sommes tous allés à Harvard. Il regardait Noémie tendrement. Jamais elle ne l'avait déçu, jamais. Une personne irréprochable, au tant au niveau scolaire que relationnel ou familial. Mais fais-moi plaisir, ne fais pas comme moi, rend-toi chez les Eliots, là où est ta place. C'est la seule confrérie qui pourrait te correspondre.  La jeune femme souriait alors. Il était évident qu'elle allait faire ce que lui dictait son père. Elle ne se sentait même pas obligée, c'était un plaisir pour elle que d'honorer le blason familial. Et puis, elle était bien trop jeune pour décider de sa vie, seule.     

C'est ainsi qu'elle se rendit aux Etats-Unis, afin d'étudier dans le meilleur programme.