Ce matin fut un drôle de matin. Je m’étais réveillée très tôt, comme chaque matin afin d’aller promener Spike mon beau bouvier bernois. Je mis ma tenue de sport avant d’engloutir quelques bouchées de mon croissant au beurre. J’amenai quelques fruits pour la route avec ma gourde d’eau bien fraîche. Le sourire aux lèvres, j’appelai spike pour lui mettre sa laisse et sortie à l’extérieur de la maison.

Je courus quelques kilomètres avec mon toutou avant de m’arrêter quelques temps dans un parc où je pouvais le faire courir à sa guise. Je sentais ma peau scintiller à travers mes vêtements. J’aimais beaucoup le silence du matin où la plupart des gens sont encore endormis à cette heure-là. Pas que je n’aime pas l’achalandage, mais cela me permet de bien me réveiller, d’avoir un moment pour penser à moi.

Je laissai mon chien s’amuser un peu alors que je m’étendais dans l’herbe. J’avais commencé à enseigner depuis peu et j’étais tellement heureuse dans ce que je faisais. Je n’avais pas entièrement confiance en moi, mais je savais que ça viendrait peu à peu. L’important pour moi était de bâtir un cours solide, avec des données récentes qui pouvaient motiver mes étudiants à apprendre et à peut-être avoir la même passion que moi pour la psyché de l’humain, aussi tordue qu’elle puisse être.

Toujours dans mes pensées, j’avais un peu perdu la notion du temps et…. La trace de mon chien. Encore petit bébé, il ne saisissait pas encore les limites de jusqu’où il pouvait aller. Je le cherchais du regard, mais malheureusement il n’était pas là. Je me levai illico et l’appelai très fort. Je courus un peu ici et là dans l’espoir de le croiser, mais sans succès. Je pris une énorme respiration pour me calmer. Je ne pouvais rester attentive deux minutes? Je demandai à quelques passants, les seuls qui pouvaient y avoir à cette heure-là, mais ils ignoraient avoir vu un chien passer. Les remerciant quand même, je repris ma course et fit le parc de fond en comble.

Je n’étais pas le genre à désespérer ou à pleurer toutes les larmes de mon corps. Réaliste, je voyais bien que j’avais un peu couru après les ennuis, sachant qu’il était encore petit pour le laisser à lui-même. N’empêche, il n’était pas du genre à se sauver. « SPIKEEEEEEE! » criais-je à pleins poumons! « Où es-tu mon chien? » ajoutai-je en tappant des mains. Découragée, je continuai de chercher dans tous les moindres racoins, courant tout bord tout côtés.