L'heure était venue ! Tu devais rentrer de cette fichue opération militaire et tu en étais content, parce que plus les jours passaient, moins ça allait. Tu te sentais vraiment mal en ce moment et encore pire, avec ce que tu avais vécu... Tu ne pensais pas voir l'un de tes vrais frères d'armes, se mettre une balle dans la tête. Bref, tu devais mettre cette mission derrière toi ! Il fallait que tu penses à rentrer chez toi et profiter de tes proches etc. De plus, l'Equipe de France venait de remporter la Coupe du Monde récemment, donc tu devais clairement te mettre dans le même état d'euphorie qu'en Métropole sauf que tu n'y arrivais pas du tout... Etrange non ? Pas du tout, ce n'était pas du tout rassurant pour toi mais comme à ton habitude, tu allais masquer tes émotions. Du coup, tu t'étais mis à bosser sur les questions diplomatiques de Monaco à bord de ton jet privé en destination de Boston... Ta fiancée était censée te rejoindre à l'aéroport de Boston, mais honnêtement, tu avais un peu de mal à le croire. Fin bref, avec un peu d'avance sur l'horaire prévu, ton avion privé atterrit sur la piste de Boston. En descendant de celui-ci, tu ne t'attendais pas à voir ta fiancée devant ta voiture officielle, en compagnie de ton chauffeur et quelques gardes du corps. « Nova, tu es donc vraiment venue ? » demandas-tu d'une voix étonnée, avant de saluer tes hommes d'un signe de tête alors qu'ils te faisaient une révérence digne de ton rang.

C’était le jour J. Aujourd’hui, ton fiancé allait rentrer de sa mission et peut-être que tu aurais l’occasion de parler avec lui. Des mois de silence, un éloignement, ton côté égoïste sûrement alors que tu ne l’étais pas. Ça faisait quelques jours que tu étais de retour à Boston. Depuis que Nathan t’as jeté comme une merde par sms sans avoir le cran de venir te voir en face pour parler de vos problèmes. La fuite, l’abandon. Voilà la solution qu’il avait choisie te mettant dans un état pas possible. Seule pour les vacances, tu n’avais rien qui te retenais alors t’es rentré. Ta tête allait exploser, t’avais cette douleur dans la poitrine. Une douleur qui devenait gérable quand l’alcool coulait dans ton sang. Bref, t’es arrivé en avance avec le chauffeur du prince et quelques gardes du corps. Tu attendais patiemment, lunette de soleil pour cacher le peu de sommeil au compteur et surtout tes yeux bouffis et rouge d’avoir autant pleurer. Il descendait du jet privé et même si t’avais l’air d’un zombie, t’avais ce petit sourire au coin de tes lèvre. Il était sain et sauf et le poids que tu avais sur tes épaules s’envolait aussitôt. « Je t’ai dis que je viendrais, je tiens ma parole. » bon, tes paroles se faisaient rare, mais tu comptais honorer ton engagement. « J’suis contente de te voir Arthur. » Tu ne savais pas trop comment réagir, mais tu faisais le pas en venant le serrer dans tes bras.

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Très honnêtement, tu n'arrivais guère à afficher de la joie sur ton visage princier. Et pourtant la victoire de l'Equipe de France de football devrait te réjouir parce qu'il y avait des joueurs de l'AS Monaco au sein du groupe... Mais voilà, tu n'avais pas du tout le cœur à ça et ton trajet de retour jusqu'à Boston s'était vite passé. Au lieu de dormir, tu n'avais fait que travailler encore et encore... Donc il va de soi que tu étais dans un état de fatigue extrême... Tu ne savais plus trop comment tu arrivais à tenir debout mais une chose était sûre, tu allais probablement craquer comme la dernière fois. D'ordinaire, tu arrivais à te protéger de toutes ces mauvaises émotions mais maintenant... C'était devenu impossible, malheureusement. Fin bref, en descendant de ton jet privé, tu vis ta fiancée qui avait « enfin » tenu parole. « Dois-je me réjouir de ça, alors que tu vas probablement me lâcher comme d'habitude ? » dis-tu d'une voix sèche, alors qu'elle venait te serrer dans tes bras. « Désolé... Moi aussi je suis content de te voir Nova... » cette fois, ta voix était sincère mais elle devait probablement remarquer que ça n'allait pas de ton côté. « Que t'arrive-t-il ? » demandas-tu en la détaillant longuement, sans la lâcher de tes bras.

Il lançait les hostilités et tu le méritais. Tu l’as mis sur la touche depuis ton accident, te préoccupant que de ta petite personne même si t’avais besoin de ça pour savoir qui tu étais vraiment. Les disputes, embrouillent, les non-dits c’était votre quotidien à vous deux et encore plus depuis qu’il est parti pour sa mission et l’annonce de tes fiançailles. « T’as pas à t’excuser, je le mérite. » et même si ce n’était pas le cas, tu n’avais pas la force de lui répondre quoique ce soit ou même lui tenir tête. « Je vais bien Arthur. » Mensonge et un de plus à ajouter à ta longue liste. Tu voyais bien son visage fatigué, épuisé et que ça n’allait pas. Tu n’étais pas là pour « toi », mais pour lui. Tes soucis, ta rupture, ton mal de tête, tes yeux totalement défoncés n’étaient pas à l’ordre du jour. Tu quittais ses bras pour gagner la voiture juste derrière et y monter à l’intérieur, rapidement suivi par le prince. « Toi, par contre ça ne va pas… Tu veux en parler ? » T’étais toujours là, la Nova qui l’écoutait même si il t’a fallu du temps pour t’en rendre compte.

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Dans l'état où tu te trouvais, c'était presque obligé que tu lances cette pique à la jeune femme. Mais tu ne pensais pas être aussi froid... Certes, ça t'avait fait mal son comportement mais elle ne méritait pas que tu l'envoies chier aussi fort. Du coup, tu te rattrapas aussitôt en t'excusant de ces mots déplacés et tu lui avouais aussi qu'elle t'avait manqué. C'était véridique, sinon tu ne lui aurais jamais dit quand est-ce que tu reviendrais au Pays. Tu ne dis rien vis-à-vis de sa réponse parce que c'était son état à elle qui te préoccupait désormais. Elle ne pouvait pas te cacher le fait qu'elle ne semblait pas très bien là. « Je n'y crois pas... » dis-tu simplement alors qu'elle quittait finalement tes bras pour monter dans votre voiture. Une fois installés sur la banquette arrière de la voiture, elle te demandait si tu voulais parler de ce que tu avais. Il semblerait qu'elle ait aussi remarqué que ça n'allait pas de ton côté. « Pourquoi je te parlerais de moi alors que tu me mens sur ton propre état... Si tu veux vraiment qu'on retrouve ce qu'on a perdu Nova... Il faut que tu sois honnête avec moi. » répondis-tu en la regardant, tandis que la voiture démarrait enfin pour se diriger jusqu'à ta villa.

Il n’y croyait pas et c’était le cadet de tes soucis. T’étais pas là pour toi, mais pour lui. C’était lui qui n’allait pas si bien que ça et qui revenait d’une mission. Tu voulais te montrer présente, prête à l’écouter alors tu espérais avoir une réponse, mais en montant dans la voiture ce n’était pas celle que tu espérais. « Je ne te mens pas Arthur, enfin c’est pas comme ça que je vois la chose. » Bon, c’était un peu mentir de lui dire que tu allais bien alors que c’était tout le contraire. Encore heureux, tes lunettes cachait bien tes yeux qui pouvait apporter la preuve de ton sale état. Il avait raison, la discussion c’était ça le plus important, chose que finalement tu n’avais pas avec Nathan. « Mon état n’est pas important là, c’est toi qui rentre de mission, qui a vécu des choses, pas moi… » Il ne pouvait pas te dire le contraire. Tu lui montrait que son état t’importait, qu’il comptait un minimum pour toi sinon tu n’aurais pas fait tout ce chemin pour venir l’attendre. « Ce n’est pas important, c’est pour toi que je suis là, pas pour te dire ce qui ne va pas. »

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« S'il y a bien une chose qui m'insupporte c'est ça Nova... Me faire croire que tout va bien. Et ne se préoccuper que de moi... Comme si tu te rachetais. Ce n'est pas ce que je te demande... » dis-tu d'une voix glaciale alors que la jeune femme faisait en sorte de pas expliquer ce qui lui arrivait. Tu n'étais pas dupe du tout de son stratagème pour cacher ses soucis. Mais tu n'allais pas en démordre. Tu en avais plus qu'assez de ses faux-semblants. « Franchement au vu de la situation, j'aurais préféré mourir en mission que de rentrer. » répliquas-tu pour bien lui faire comprendre que ça te faisait chier là. « Je te raconterais ce que j'ai vécu... Si tu le fais aussi, parce que si tu veux vraiment qu'on reparte de bons pieds tous les deux, il va falloir que tu me dises les choses. Je me fiche que tu penses que ton état n'est pas important... Il l'est pour moi. Et si tu es vraiment là pour moi, alors tu dois aussi me parler de toi. La discussion ne doit pas porter que sur une seule chose... On est deux. Si tu ne comprends pas ça, je pense qu'il vaudrait mieux tout arrêter maintenant. ». Sur ces mots, tu demandas au chauffeur d'arrêter la voiture. Tu en sortis en trombe pour ne pas exploser.

T’essayais de te racheter en quelque sorte… Vous vous êtes éloignés et ça depuis plusieurs mois et t’as rien fait pour arranger les choses. Il voulait avoir des preuves, des actes et t’essayais mais ce n’était pas ce qu’il souhaitait… « Pourquoi t’es rentré si tu voulais mourir… » Aller, tu en rajoutais une couche mais son ton glacial n’aidait en rien et ça t’éloignais juste encore plus de lui. Il avait raison, une discussion ça allait dans les deux sens. C’était compliqué pour toi de lui dire ce qui n’allait pas alors que c’était tendu entre vous depuis des semaines et la source de conflit était le sujet de ta tristesse, de ton mal-être. Parler de toi, c’était ce que tu faisais depuis ton accident et tu te mettais à la place de tes proches, ça devait être soulant de toujours parler que « de toi ». Voilà pourquoi tu ne disais rien et restait si silencieuse. La discussion, encore et encore. C’était votre point fort à une époque, mais ça remontait tellement loin… Tu l’écoutais, trop silencieuse jusqu’à le voir sortir de la voiture. C’était ces derniers mots qui faisaient écho en toi. Tout arrêter… Il serait le deuxième à le faire et qui serais-tu pour lui en vouloir ? Personne. Tu sortais à ton tour de la voiture, claquant bien fort la portière pour qu’il se retourne. C’était sûrement l’heure de l’affrontement… « Toi aussi tu veux partir, tout arrêter comme il vient de le faire ? Tu veux peut-être me le dire par sms aussi ? On peut s’arranger Arthur si c’est vraiment ce que tu veux. » ta voix froide mais à moitié brisée par les émotions. T’avais mal, tout le monte te laissais et surtout Nathan. Tu l’aimais, bordel t’en étais amoureuse et il est parti.

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« Parce que je tiens mes promesses. J'ai dit que je reviendrais et c'est pour ça que je suis là » répliquas-tu sans te dépêtrer de cette voix glaciale qui ne te correspondait pas. Du moins, il était rare que tu emploies ce ton-là en privé. Mais là, tu n'étais pas d'humeur à jouer avec Nova. Si elle ne comprenait pas ce que tu ressentais à l'heure actuelle, ce n'était vraiment plus la peine d'essayer quoi. Du coup, tu explosas presque en lui disant que si ça ne changeait pas, autant tout arrêter. Et sur ces mots-là, tu sortais de ta voiture pour prendre l'air. Sauf qu'il semblerait bien que tes mots eurent l'effet escompté, puisque la jeune femme sortait également de la voiture et elle te balançait des mots à la figure qui sonnaient clairement comme un aveu. De ce que tu comprenais, son « mec » l'avait larguée par téléphone. Tu te retournas finalement pour la regarder froidement, mais ta colère s'estompa légèrement. « J'aurais pu partir depuis longtemps. Je ne te laisserais jamais. Je n'en vois pas l'utilité et ma fiancée a toujours été prioritaire. » dis-tu d'un ton calme avant d'ajouter tout en t'avançant vers elle. « Je me doute que c'est dur d'en parler mais au moins, tu m'as dit ce que tu avais sur le cœur. Là j'ai une preuve que j'ai de l'importance pour toi. Parce que si ce n'était pas le cas, tu n'aurais pas réagi de la sorte. » constatas-tu avant de la prendre dans tes bras. « Je ne veux plus te perdre, Nova. C'est pour ça que je ne te disais pas tout pendant ton amnésie... Cela me permettait de te garder pour moi. Si je te révélais les choses, tu t'éloignerais forcément de moi. »

Comme à chaque fois depuis ton accident ou plutôt depuis que tu as appris qu’il fréquentait Echo, les disputes s’enchaînaient les unes après les autres. Aucun répit. Ah si, peut-être quand t’as passé quelques jours à Monaco avec lui après ta fausse couche, mais même là tu l’a très peu vu. Il voulait savoir, tu lui balançais le fond de ta pensée, ce qui te rendait dans cet état. Ce n’était pas simple de parler de ça, comme si tu perdais la « façon » d’agir en sa présence. Son regard froid s’adoucissait tout doucement et tu ne comprenais plus rien du tout. Malgré vos disputes, ces choses non avouées, il ne voulait pas te laisser. Ça te soulageait un peu d’apprendre qu’il restait malgré toutes ces histoires. À croire qu’il a toujours été ton pilier, mais que tu n’as rien vu. « Quoi que tu penses, t’as toujours été important pour moi. Même si c’est compliqué depuis quelques temps, tu restes important pour moi. » il ne devait pas en douter. Tu étais là et vu ta réaction, il en avait la preuve sous les yeux. « Je n’ai pas su faire de choix entre mon engagement envers toi et ma relation avec lui… J’y arrive pas. » et une fois de plus, c’était la même histoire. Ton couple n’était que poussière, tu n’étais que l’ombre de toi-même. Pourtant tu as fait l’effort de venir jusqu’à l’aéroport car une promesse est une promesse. Surprise, il s’approchait de toi en te prenant contre lui, ça faisait longtemps que tu n’as pas été aussi proche de lui… « J’suis toujours là… » disais-tu dans un murmure qu’il pouvait entendre en collant ta tête contre son torse. « T’aurais dû me dire la vérité… J’ai cru qu’on était « ensemble » mais vraiment alors qu’on me disait que non, c’était loin d’être le cas. J’voulais pas écouter et au final j’me suis éloigné… » Trop d’histoire que tu t’es même perdu en chemin. Tu ne savais plus trop qui tu étais et qui tu devais être et c’était ça le plus dur. Tu te détachais de son torse pour relever tes lunettes et croiser son regard. C’était plus simple comme ça, avoir le contact « Ne m’abandonne pas toi non plus, s’il te plait. » T’as perdu celui que t’aimais parce que tu avais cette relation avec Arthur et le perdre lui aussi, ça risquait d’être très compliqué à gérer…

@Arthur Grimaldi-D.M.