Micah. Le fragment d’absence. Ainsi se meurt au large de ta carotide sa respiration. Lente. Profonde. Beauté qui s’étouffe de tes brisures. Multiples. L’avalanche l’avalant complètement pour te rendre insupportable à sa vision, à sa présence.... A elle. Désormais, entre vous s’érige une barrière. Nourrie allègrement par tes revirements et successions d’erreurs, par votre incompréhension et langage distordu. Par l’intensité de vos haines et affections. Ses pierres façonnées par vos silences, suffisamment épaisses pour que tes hurlements ne percent pas au-delà. Hérissée de pointes pour que l’idée de l’escalader provoque sur ton échine un torrent de peur. Elles suivent tes mouvements, ondulant à tes supercheries. Micah... Elle a bien compris tous tes sortilèges. Depuis le trottoir, tu feuillètes les visages à la recherche d’une échappatoire mais rien ne t’inspire. Tes yeux sont vides, envahi par les souvenirs d’elle. Elle. Elle... Elle. Tu écrases ton mégot, soupirant longuement. Son parfum fantôme s’insinuent dans tes narines, luttant contre le poison de nicotine alors que tu sonnes à l’interphone. « — C’est moi. Je peux monter ? »  

Chapitre 1 : Acceptance

Dernières paroles échangées par message texte, mots honnêtes qui une fois de plus, te donnent raison. Lenny s’est taillé une place de choix sur le banc des absents, brillant par son inexistence.  Fossé qui se creuse au fil des secondes qui passent, abîme qui devient infranchissable, même pour l’âme la plus téméraire. Vide créé par le principal intéressé qui lentement se rempli par les paroles honnêtes des gens qui gravitent autour de toi, ceux qui te font comprendre que tu n’es pas difficile à apprécier, à aimer. Tu  as arrêté de compter les jours, cessé d’espérer ou d’attendre quoi que ce soit venant de lui. Déceptions entassées dans un coin de ta tête, tu t’efforces d’aller de l’avant en réalisant l’ampleur de la situation. Sérénades fausses qui tentent une fois de plus de s’immiscer dans ton crâne, discours vus et revus qu’il sort à toutes les femmes de sa vie. T’as fini par comprendre que tu n’as pas plus d’importance à ses yeux qu’un grain de sable au beau milieu du désert. Ça fait mal, mais tu as fini par accepter. S’il a trouvé son bonheur ailleurs, t’es heureuse pour lui.

Confortablement assise dans la véranda entourée de tes fleurs, tu t’évertues à étudier malgré la fatigue qui t’assaille et étire les traits fins de ton faciès d’ange. Playlist qui joue en background, il t’arrive de pousser quelques notes lorsque les paroles ont une signification particulière pour toi, puis sursaute lorsque la sonnette stridente de l’interphone retentit. Couverture tombant lâchement sur les épaules, tu délaisses tes bouquins pour te rendre à la porte d’entrée. La voix aux échos passionnels et presque oubliés retentit, troublant ainsi la quiétude du battant accoutumé à l’absence. ‘’ Qui toi? ‘’ Innocence dans la voix, sarcasme qui est tien servant à te protéger de toi-même. Un soupir franchit la barrière de tes lippes, étonnée qu’il connaisse encore le chemin menant jusqu’ici, davantage qu’il préfère la présence d’un spectre relégué au second plan qu’à celle de toutes les catins qu’il fréquente sur une base régulière.