Si son meilleur ami lui manquait beaucoup au quotidien, Sienna aurait tout donné pour qu'il ne soit pas à Boston en cet instant. Malgré sa relation compliquée avec son père, elle sait combien ce moment est difficile... et qu'il ne le montrera qu'à de rares personnes. Des embuches viennent en plus s'ajouter dès qu'il met les pieds sur le territoire, et Sienna ne sait que trop que Iwan n'est pas en état de gérer le malheur de sa soeur en plus et la peine que peut lui causer le fait qu'il ne soit au courant de rien. Elle n'a aucun mal à comprendre qu'il soit au bord de l'implosion et s'ils ont tranquillement prévu de passer la soirée chez elle, elle ne manquera pas de lui proposer qu'ils aillent faire un peu de sport le lendemain. "Hey fusto" dit-elle, espérant que "beau gosse" soit l'un des mots d'italien qu'il parvient à retenir - surtout maintenant qu'il y vit. Sienna l'enlace, le serrant un peu plus fort qu'à l'accoutumée dans ses bras avant de l'observer, quelques secondes. "Tu mets pas assez de crème solaire." le taquine-t-elle avant de l'enlacer à nouveau puis de le laisser rentrer. Il y a beaucoup de choses qu'elle voudrait lui dire mais vu son état d'énervement de la veille, elle préfère le laisser parler. "Je te sers à boire ?" demande-t-elle, attrapant sa veste pour la déposer sur le fauteuil.

boston, ça t'manques pas. c'est ce que tu répètes à chaque fois qu'on te le demandes. ce sont les personnes qui y vivent qui te manquent. du moins, si tu devais être honnête, t'aurais aimé ressentir ce manque. mais t'as pas eu le temps. boston t'as bien vite rattrapé. trop vite. quatre mois, c'est rien. quatre mois, ça passe vite. ton départ de boston, c'était hier. mais ça n'empêche que revoir sienna te fait plaisir. t'es là une semaine. tu comptes bien passer le peu de temps que t'auras avec elle. fusto. ― salut.. un mot dont tu n'as pas oublié la signification dans ta langue maternelle. l'sourire qui vient se braqué au coin de tes lèvres. t'as capté l'compliment. puis elle t'enlaces, te serrant contre elle. comme ta mère hier soir, jusqu'à l'étouffement. ouais t'as pas changé. toujours dans l'abus lockhart. étreinte que tu prolonges. puis, arques un sourcil quand elle vient t'observer. hausses les épaules en roulant des yeux ― pas besoin d'en mettre... grimaces, puis pénètres dans l'appartement. c'pas tout ça, mais t'as faim. ― une bière. t'as des cacahuètes ? des pistaches ? des chips.. j'ai faim. t'poses la question mais te hâtes vers les placards, pour fouiller ces derniers. on perd pas les bonnes habitudes. c'est comme ci t'étais venu la veille. tu te souviens même exactement où se trouve chaque chose ou presque. ― attend.. t'es au régime ou quoi ? j'trouve pas les gâteaux apéros ! tu refermes le placard, puis lui fait rapidement face. cho-qué.

Quand le visage d’Iwan s’illumine à son compliment, le coeur de Sienna se serre encore plus. Ils ont beau se laisser des vocaux et s’appeler régulièrement, les horaires décalées de la jeune femme aidant, ce n’est pas pareil que d’avoir son meilleur ami à disposition. Parfois, on a pas besoin de raconter quelque chose en particulier, juste de passer du temps avec la personne et c’est compliqué quand ladite personne se trouve à des milliers de kilomètres et avec un décalage horaire aussi importante. “Bien sûr que si t’as besoin d’en mettre.” dit-elle d’un ton sérieux. Loin de Sienna l’idée de lui faire la morale sur sa santé - même si c’est bien ce qu’elle vise en réalité, elle s’explique : “Après tu vas être plus beau que moi, et c’est pas possible ça, non, non.” dit-elle, les mains sur les hanches avant de s’écarter pour le laisser pénétrer dans l’appartement. Elle acquiesce d’un signe de tête quand il lui demande une bière et de quoi grignoter et se dirige vers le frigo, souriant en l’entendant fouiller dans les placards. “Mon nouveau coloc a tendance à oublier de faire les courses, c’est super relou.” précise-t-elle avant de disparaître dans sa chambre. Elle revient quelques minutes plus tard avec des victuailles : pistaches, chips, et autres cochonneries délicieuses en bouche. “Tiens, sers toi. Et maman a déposé des boulettes de viande, je cite, “que pour Iwan hein”, tout à l’heure. Tu vas pas mourir de faim, t’en fais pas.” Elle lui ouvre sa bière et lui tend avant de s’en ouvrir également et de s’installer sur son canapé. “Sur une échelle de 1 à 10, tu te sens comment ?” Elle sait que Iwan ne va pas commencer à s’épancher, du moins qu’il y a peu de chances qu’il le fasse mais peut-être qu’en lui faisant parler avec des chiffres, elle parviendra à en savoir à quel point il est effondré, même si l’échelle du deuil n’est jamais constante.

les vrais potes, tu peux les compter sur les doigts d'une seule main. pas facile d'en garder avec ton sale caractère. disons que c'est surtout parce qu'ils ont pas eut assez de patience pour creuser plus. tu ne leurs a pas non plus laisser l'occasion d'le faire. pourtant avec sienna ça avait pas bien commencé. trop différents, toi toujours 'trop' et souvent ça casse. mais au fur et à mesure, avec d'la patience, sienna et iwan, inséparables. tu t'es rendu compte qu'elle était la seule personne sur qui tu pouvais vraiment compter. avec qui tu pouvais vraiment être toi. du drama king, à l'angoissée, au gars qui a besoin d'attention, d'affection. différents, mais au fond, tellement de points communs. ― j'reste pas longtemps, donc j'vais éviter de te vexer.. arques un sourcil quand elle prétend qu'tu risques devenir plus beau qu'elle. toujours à vouloir s'comparer avec l'incomparable. toi. pénètres dans l'appartement puis reprends rapidement les bonnes vieilles habitudes à faire comme chez toi. fouiller dans les placards, grogner parce que ya rien à bouffer. ― donc c'est toujours toi qui payes les courses ? t'es déjà assez fauchée comme ça; abusé l'gars. ah oui, t'as tendance à faire remarquer à tes amis pauvres... qu'ils le sont. heureusement, elle a dépassé tout ça sienna. quelques secondes plus tard, elle revient avec le st graal. la bouffe. tu reviens vers le canapé, hâte de faire servir. smile qui s'élargie lorsqu'elle parle du cadeau d'sa mère ― tu lui diras merci d'ma part à mamma morelli. et tu commences à picorer un peu. tu savais qu'elle te poserait cette question. pas un regard. pas envie d'ça te trahisses, alors tu restes focus sur la bouffe, sur ta bière ― là j'suis à cinq, six ? mais c'est l'effet boulettes... chips et tout.. hier j'étais à moins dix. tu lâches ça l'plus normalement possible tout en portant bière à tes lèvres pour en boire une gorgée. c'est vrai, hier, avant hier, et surtout mercredi, t'étais au plus mal. essayes de garder la face, renifles en fronçant les sourcils. tu fais le gros dur iwan. ça t'aides. le drama king a pas envie d'se morfondre maintenant.