J'essuie les traces de mes larmes avant de quitter ma chambre. Mais avant de le rejoindre, je dois m'occuper de trouver de quoi satisfaire l'ours ! Même si cette sortie a été salutaire, parce que j'ai pensé à tout ce que je devais faire pour le rejoindre, c'est en frappant à sa porte et en le voyant, que je me sentais vraiment mieux. -- Salut... je fais d'une petite voix en venant déposer le repas sur une partie de son bureau où c'était encore libre. Je me tourne et pose mon fessier contre la table, en le regardant. je ne dis rien, j'ai envie de fondre en larmes. il sait un bout de moi, je me sens encore plus nue que si je l'étais physiquement.

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T'as pas totalement saisie l'entièreté de son histoire mais elle semble faire écho avec ta génitrice et sa famille. Elle t'a envoyé chier mais c'est du Sana. Ca te choque même plus. T'es resté calme car tout te parait futile quand les gens sont en détresse émotionnelle. Tu la laisses prendre ses aises pendant que tu te prends ton burger. Clairement, ce n'est pas ce qui va t'arrêter de manger. - Reprends de zéro merci que tu ordonnes. T'as besoin de ranger les informations pour l'aider au mieux. Mais surtout qu'elle vide son sac avant tout.

Si mes yeux pouvaient électrocuter sur place, ils le feraient. je prends mon burger, je ne le touche pas. -- Il y a des années, le père d'Hugo, mon géniteur, a séduit et a entamé une relation avec ma mère. Mais... quand elle lui a annoncé "la bonne nouvelle", il l'a rejetée et elle a découvert qu'il était déjà marié et avait un enfant. Il n'a jamais voulu me reconnaitre ou même me voir. Quant à ma mère et moi, elle m'a toléré même si je n'ai jamais réussi à avoir son attention... Elle m'a avoué que j'avais un frère et il s'installait à Boston... comme nous. ça m'a fait rester ici et j'ai pris le courage de le cotoyer comme si j'étais une nouvelle rencontre. Une nouvelle amie dans sa vie. Plus le temps passait, plus j'avais peur de lui dire... je marque une pause car ma conversation avec Hugo remonte les émotions, celles que je ne peux plus contrôler. -- L'autre jour, on est allé faire du saut à l'élastique et il a envoyé une photo à sa famille. Et son père a posé des questions sur moi, il a du paniquer. Et Hugo... quand il m'a confronté, je n'allais pas lui mentir. Je lui ai dit que j'étais sa soeur. Demi-soeur, exactement. Mais quand on est reparti chacun de son côté, par message, la conversation s'est envenimé. J'ai eu peur et je voulais pas que ça change entre lui et moi. ça ne lui a pas plu que je n'ai jamais eu l'intention de lui dire. et tu le sais plus que quiconque que je sais pas réagir quand les émotions me submergent... Je n'avais pas remarqué que les larmes menaçaient, elles s'écoulent à nouveau sur mes joues. -- Il m'a dit que je devais l'oublier. Il a fait pareil que notre géniteur. Il m'abandonne. Je voulais pas ça... J'essuie férocement les larmes en essayant de tourner le dos à Nevan. Ce n'est pas dans mon habitude de laisser voir mes faiblesses. Même si Nevan avait cette place particulière pour me lâcher. un peu.

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Les histoires de famille recomposée, tu ne pouvais que les comprendre. - Tu as été bête de lui mentir. Tu veux toujours plus que ce que tu es capable de supporter à perdre. C'est toujours comme ça avec toi Sana. T'es pas là pour l'enfoncer mais c'est un fait. Tu décides de te lever, posant ton burger. Tu prends une grande inspiration avant de la prendre dans tes bras. Tu la surplombes de ta hauteur embrassant le haut de sa tête. - Pourquoi tu ne lui as rien dit ? Le mensonge n'a jamais rien n'apporté de bon dans la Vie des gens.. Tu en sais quelque chose.

je ne supporte pas grand chose, je le sais. je suis beaucoup trop émotive pour y ajouter la moindre réaction envers Nevan. Les mots sont dérangeants mais je suis obligée de m'y plier. Faute d'en avoir parler avec personne jusqu'à présent, la finalité est d'autant plus douloureuse. Je sens la chaleur de son étreinte, je me blottis contre lui. Je le savais, il m'apaise. -- Plus le temps passait, plus j'avais peur de sa réaction. D'affronter ce qu'il vient de se passer. Le perdre. Je me suis attachée à Hugo alors que je savais qu'il pourrait me rayer de sa vie comme l'a fait notre géniteur. -- Je n'étais pas prête. L'aurais-je été un jour ?

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- C'est une décision égoïste que tu as prise aussi. C'était pas que Sana. Mais Sana et Hugo. Tu te doutais bien que ça allait arriver tôt ou tard. Maintenant, tu as perdu ta famille. Tu sais comment te rattraper ? Si son frère est comme moi je suis avec ma mère, elle va être mal barrée. A date, ma génitrice galère toujours autant. Et je ne suis pas prêt de lui pardonner son abandon. Tu gardes la demoiselle dans mes bras pouvant tenter de comprendre son désarroi.

J'encaisse les mots de Nevan. C'est dur mais je dois l'accepter. J'ai merdé, et lourdement. Je pose ma tête sur son torse alors qu'il me posait la question à un milliard. Je pousse un gémissement alors que mes neurones bouillonnent. -- J'en sais rien... Je n'ai jamais eu la motivation à me rattraper. Sauf avec l'homme qui me câline et Hugo. Les autres, je m'en suis toujours moqué. Ce n'est pas un bouquet de fleurs ou des chocolats qui feront le chemin jusqu'au pardon. Je prends mon téléphone pour relire les messages. ça ne fait qu'encore plus mal. -- Un "Je suis désolé" ne suffirait pas. Je l'ai blessé. Je laisse tomber mon téléphone sur mes genoux pour venir me serrer encore plus contre le tatoué.

- Si tu tiens à lui, et j'en doute pas, va falloir tout dégainer à présent. Tu peines à te mettre de son côté. Car tu trouves vraiment la situation insensée. Mais Sana est bien plus jeune que toi. Elle finira bien par parvenir à faire les bons choix à terme. Tu soupires ne sachant que trop dire pour lui remonter le moral. Tu n'es pas franchement doué dans cet exercice, encore moins quand tu as la fautive dans tes bras mais tu ne bouges pas. Etre présent c'est tout ce que tu peux faire pour le moment.

Je grimace. -- Je sais. et un soupir s'échappe de mes lèvres. -- Il a dit "oublie moi", comment revenir vers lui ? Rhaaaa... Je me laisse tenir simplement en étant dans ses bras. Je n'attendais pas de solution de la part de Nevan. Il me permettait d'avoir les idées moins confuses. -- Merci d'être là, ça me fait vraiment du bien. finalement, je me redresse un peu parce que je voulais regarder le tatoué droit dans les yeux. -- Est-ce que je m'en sors bien avec toi ? Je veux dire... j'ai pas l'habitude et j'ai merdé avec toi. je le caresse dans le sens du poils car il a aussi son caractère mais je ne me permets pas de le souligner. Je passe ma main sur son torse avec douceur. -- Est-ce que je fais les choses un peu mieux ? je me frotte les joues pour essayer de retrouver un peu de fraicheur, un peu de lumière.

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