(tw) bagarre. tentative d’empoisonnement sur chien. tout s’est passé très vite. trop vite. quand j’ai vu sa silhouette franchir de nouveau les barrières de la cour extérieure, j’ai vrillé. manque de chance pour lui, j’étais dehors. à quelques mètres de lui en train de fumer ma clope. il ne m’a pas vu tout de suite sinon je pense qu’il se serait barré. pris au piège de son propre délit. le sang n’a fait qu’un tour dans mon cerveau quand il s’est précipité sur moi. l’accumulation de la rage et de la haine contre lui s’est transformé en un shoot d’adrénaline. et je me retrouve à mettre en pratique toutes ces séances de boxe des mois précédents. tout s’enchaîne à une vitesse dingue. je ne t’entends même pas nous rejoindre dehors. focus sur notre échange musclé. j’ai quelques égratignures et cette côte qui me refait subitement souffrir. j’arrive tout de même à l’assommer, par je ne sais quel miracle. un pas en arrière puis un deuxième. mes yeux ne le lâchent pas. je le regarde, à bout de souffle, l’air embrumé. il a l’air ko mais pour combien de temps ? - @Ava Powell-Jobs

danse comme échappatoire en ce moment. difficile de le laisser seul hugo, difficile de quitter l'oxygène qui alimente ton corps. il est le tout. pilier central. l'air qui manque, tu suffoques quand les corps s'éloignent. la hâte au ventre de le retrouver, lui raconter le cours de danse. et tu passes la porte d'entrée, aboiements de zizi en écho. sourcils qui se froncent. affaires au sol, les pieds qui traînent jusqu'à l'arrière. une, deux dix secondes pour réagir. qu'est ce qui passe ??! encore sur le parvis, quelques marches pour rejoindre la terre ferme et la scène chaotique. tu t'avances la main sur la poitrine, billes qui fixent l'assommé au sol. c'est quoi ça ? tu sais pas. tu sais pas quoi dire. un regard effrayé qui tombe dans celui de d'hugo.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

(tw) un pas en arrière. sous le choc. je ne t’entends même pas arriver, parler. je le regarde, lui, cet enfoiré presque inconscient sur le sol. c’est moi qui ai fait ça ? un mauvais coup ? quand tu me demandes ce que c’est, je lève les yeux vers toi. regard vide. perdu. sourcils qui se froncent en me remémorant ce qu’il vient de se passer. est ce que c’est réel ? j’ai du mal à le croire. je… les mots me manquent. tout comme la lucidité sur la situation. sur ce qu’il s’est réellement passé. j’sais pas, il a escaladé la palissade. il a essayé d’empoisonner zizi sauf que je l’ai vu. il m’a vu… il s’est précipité vers moi et m’a frappé. j’me suis … défendu. j’lai tué ? le vide dans mon esprit et dans ma voix. je m’approche pour m’assurer qu’il respire encore. nan j’lai pas tué. j’devrais peut-être. - @Ava Powell-Jobs

le corps qui se crispe et la gorge qui se serre. tu veux hurler mais rien ne sort. il est là. dans ton jardin, devant toi. devant lui. hugo a côté de toi, qui vérifie le type, au sol. les larmes qui commencent à couler, les yeux qui brûlent. tes mains qui se précipitent sur hugo, trop hâtive. les gestes trop brusques, les larmes qui coulent. ça va ?! t'as rien ? t'es sûr ? les phalanges qui glissent le long de son corps, désordonnées. tu cherches des blessures, tu cherches à savoir si tout va bien.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

(tw) je ressens ta détresse. ta peur. à ta question, je baisse les yeux vers mes mains, ensanglantées. il m’a fait mal aux côtes.. pile là où je m’étais blessé il y a quelques semaines. je déglutis difficilement. mes mains tremblent encore sous l’adrénaline. je dois certainement avoir un œil gonflé. faut appeler les flics avant qu’il se réveille. avant qu’il ne nous échappe.

chaos dans tes tripes. il est blessé ? c'est son sang ? celui de ton agresseur au sol ? où est ce que tu dois regarder ? est ce que tu penses à respirer ? tu etouffes. les mains de hugo qui tremblent. tes billes bleus qui se noient dans ses yeux. cherche le réconfort, cherche le pilier que t'as besoin. oui, oui.. tu ne bouges pas pourtant. tu ne sais pas quoi faire. cerveau en off. les billes qui se tournent vers lui, au sol, inerte. regard qui se noie dans les souvenirs.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

(tw) l’adrénaline pulse encore dans mes veines. il faut réagir maintenant, tant qu’il est encore temps. tant que l’autre déchet humain est encore inconscient. il faut faire vite car il pourrait revenir à lui d’une seconde à l’autre. je te regarde mais tu as l’air désemparée. tu me réponds instinctivement mais je comprends bien vite qu’il n’y a personne aux commandes. j’vais l’faire. j’attrape mon téléphone dans la poche de mon jean foncé et je compose le numéro de la police. deux sonneries suffisent avant que je ne tombe sur quelqu’un. j’explique brièvement la situation puis raccroche. va chercher le garde du coprs devant la maison ava stp… hors de question que je ne te laisse seule avec lui. - @Ava Powell-Jobs

ses mots qui résonnent derrière toi quand il parle au téléphone. situation expliquée sans en lâcher trop de détails. rapidité et efficacité. mais tu n'as rien écouté toi, les azurs rivées sur le corps inconscient. les souvenirs qui t'appellent. tout ce qu'il 'ta fait endurer pendant des mois, pendant des heures, des secondes, à l'hôtel. les yeux qui détaillent ses mains, ses doigts. ses bras contre lesquels tu n'avais pas réussi à lutter toi. et la voix d'hugo qui te ramènes à la raison, un instant. le garde du corps devant ta porte à l'autre bout de l'activité. il suffit d'appuyer sur un bouton du téléphone pour l'appeler. mais le temps qui s'accélère à nouveau. l'inconscient qui bouge et commence à gémir en voulant se redresser. et toi t'es proche encore trop proche.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

(tw) je suis beaucoup trop dans le moment. dans l’adrénaline. je réalise à peine ce qu’il se passe. et ce traumatisme qui remonte pour toi. je n’ai pas vécu ce qu’il t’a fait subir. difficile pour moi de me mettre à ta place. je ne connais pas tous les détails. mais tu es là, à le regarder en détail. j’ai l’impression que tu n’as même pas entendu ma voix. mon rythme cardiaque semblait s’être calmé avant de le voir bouger. instinctivement, j’attrape ton bras et tire pour te reculer. VA CHERCHER LE GARDE DU COPRS BORDEL ! je te râle dessus, je crie peut-être même, je ne sais pas je ne m’en rends pas compte. mais il faut agir vite. - @Ava Powell-Jobs

sursaut de ton corps entier. l'âme qui manque de sortir de ce corps instantanément. ton bras attrapé qu'il te tire, la voix qui s'est levée. cerveau déconnecté qui agis machinalement. les pas qui se retrouvent à tracer à l'extrémité de la maison mais le garde, déjà là, à mi chemin, alerté par le hurlement. il te suit, tous les deux dans le jardin à l'arrière. samuel qui essaye de se relever. FAITES QUELQUE CHOSE ! tuez le, frappez le. et samuel te jette ce regard noir. son visage boursouflé. les billes qui se croisent et ton cerveau qui arrêter de fonctionner.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.