un moment déjà qu'ils suivent le chemin principal, gagnant en kilomètres comme en altitude à chacun de leurs pas. ce n'est pas quelque chose qu'il pensait faire, une randonnée. et encore moins avec maze. eux et leurs foutues habitudes. mais elle avait raison, en fin de compte. pas besoin de partir à l'autre bout du monde pour se dégourdir les jambes et profiter de beaux paysages. pourtant, à mesure que la végétation s'amenuise, l'air, lui, semble se raréfier. — c'est moi où il fait de plus en chaud ici ? il s'arrête, grimaçant légèrement, le regard qui se perd tout autour puis en contrebas, les profondeurs du vide à portée de mains.

(( @Jonah Blum )) Je prenais de grandes inspirations et j’expirais lentement pour chasser l’air dans mes poumons. J’avais un sourire scotché sur les lèvres et j’avançais en tenant les bretelles de mon sac à dos. Il ne me fallait pas plus qu’une randonnée bien entourée pour reprendre des forces. Avec cette petite excursion, j’avais le sentiment de casser les vices de nos habitudes et d’équilibrer un peu la balance. — Je trouve que ça va ? Je tournais le regard vers toi, remontant mes lunettes sur le sommet de ma tête. — T’es livide, on fait une pause ? Je me stoppais, commençant déjà à retirer mon sac à dos.

tw : crise de panique

L'impression d'étouffer couplée à la chaleur environnante rendait tout de suite le paysage beaucoup moins agréable. — nan ça va, je dois juste boire un coup. pas question de s'arrêter rien que pour lui ni d'avouer une quelconque faiblesse. il va bien. imitant la brune, il pose son sac sur le sol pour en sortir une bouteille d'eau qu'il porte immédiatement à ses lèvres avant d'en vider quelque peu du contenu sur son front. — chanceuse, tu gagnes un strip-tease en plus d'une rando. qu'il lance en nouant autour de sa taille le sweat qu'il vient de retirer, persuadé d'être la cause de son malaise. erreur. ils n'ont pas repris depuis cinq minutes que cette sensation fait son retour, beaucoup plus forte. manches longues ou courtes, il étouffe jonah. l'impression soudaine qu'on lui compresse la poitrine. il inspire profondément, à plusieurs reprises, pour chercher l'air qu'il lui manque. la vue qui se trouble peu à peu tandis qu'il perd toute notion de la réalité.  

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) C’était carrément le genre de journée qui semblait parfaite. J’avais mangé avec Zayn, je passais l’après-midi avec toi, dans une activité qui me faisait le plus de bien et ce soir, je retournerai à mes premiers amours, le dessin, avec un modèle difficile à persuader. Pourtant, les sensations qu’avait la randonnée sur moi, semblaient être inverse chez toi. — Petite pause forcée alors. Je te souriais, mais je n’étais pourtant pas rassurée. Les traits de ton visage se transformaient peu à peu. Ton teint légèrement rosi blanchissait à vue d’œil et j’entendais ta respiration d’ici. Je pensais forcément à une baisse de tension, quand j’entendais mon rire faire écho, à la suite de tes mots. Je haussais un sourcil, amusée. — J’ai presque gagné le jackpot. J’aurais préféré pouvoir en profiter. J’observais les alentours, regardant ma boussole posée sur une carte pliée, pour vérifier la direction du sentier à prendre. Quand je relevais les yeux sur toi, je tentais de m’approcher un peu. — Jonah ? Puis d’un autre, pour arriver tout près de toi et me saisir d’une de tes mains pour essayer de capter ton regard. —Tu ne veux pas t’asseoir un peu ? J’ai des bar protéinés dans mon sac, j’ai l’impression que tu fais une grosse baisse de tension là.

tw : crise de panique

Prétendre que tout va bien quand il sent le pire arriver, du Jonah tout craché. Il fait le malin cinq minutes de plus pour faire rire Maze et surtout détourner son attention. Dans le fond, il essaie encore de contrôler la situation alors que son corps tout entier lâche prise. — Jonah ? Elle est juste à côté et pourtant le son lui semble si lointain. La tête tourne faiblement, les sens complètement déréglés. Il voit trouble, l'impression d'être présent et ailleurs à la fois. Qu'on lui comprime la poitrine si fort qu'il se voit mourir, encore. Des flashbacks de l'accident qui lui reviennent alors qu'il tente une dernière fois d'inspirer, clignant des yeux à multiples reprises pour chercher le regard de son amie. — ou...ais... Qu'il parvient à peine à articuler en soufflant avant de s'écrouler, genoux et paumes contre terre, la respiration haletante.

@Maze Faulkner

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) Le dicton disait qu’après la pluie, vient de le beau temps, mais à en croire ces jolis rayons de soleil, c’était à nouveau à la pluie de s’abattre. Il n’était pas question d’un sens propre, mais bien littéral. Je sentais bien que depuis quelques instants, tu n’agissais pas comme d’ordinaire et pire encore, tu semblais ailleurs. Tu étais là, sans l’être vraiment. Tu entendais ma voir, sans réceptionner les informations que je te donnais. Putain. Désormais les genoux à terre, je m’abaissais à ton niveau. — Est-ce que tu peux me donner tes mains et t’asseoir ? J’essayais de ne pas céder à la panique, parce que te voir à terre, démuni, ça faisait écho à des souvenirs que je porterais à vie. J’inspirais profondément. — Concentre-toi sur ma voix et assied toi. Mes deux paumes étaient tendues vers toi.

tw : crise de panique

Les secondes défilent et tout semble s'accélérer, s'amplifier. Il sait qu'il n'est pas tout seul. Qu'elle est là, tout près. Il entend sa voix, qui résonne dans sa tête comme s'ils étaient dans un endroit clos. Ouais, il entend Jonah. Mais il ne comprend pas. Les mots qui s'arrêtent aux tympans sans remonter jusqu'à l'unité centrale qui leur donne sens. C'est pas la première fois que ça lui arrive, non. C'est pas la première fois qu'il fait face à cette situation et pourtant, c'est tout comme. Incapable de reprendre le contrôle sur lui-même. Tout ce qu'il parvient à faire, c'est lever les yeux. Et par chance, ils croisent les siens. L'océan qui rencontre la mer. C'est ce à quoi il s'accroche, l'espace d'un instant. Le temps de se vider l'esprit et de respirer à nouveau. Alors il obéit. Agrippant les mains de Maze comme si sa vie en dépendait. Il se laisse tomber avant d'inspirer à nouveau, les battements du coeur qui semblent peu à peu ralentir. — Je suis... désolé... De lui faire subir ça. De se donner en spectacle aussi. C'est pas comme ça que c'était censé se passer.

@Maze Faulkner

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) Je me sentais impuissante. Pouvais-je réellement t'aider ? T'accompagner ? T'aiguiller ? Je n'avais jamais pensé qu'on en arriverait là dès lors que nous avions évoqué une randonnée. Pourtant je gardais mon sang froid. SI tu sombrais, je ne pouvais pas me permettre d'en faire de même. Tu me donnais tes mains et plongait ton regard dans le mien et j'essayais d'être la plus douce et la plus clair dans mes propos. - Chuuut, gardes ton souffle. Je souriais à tes excuses, pour te faire comprendre que je les acceptais. Puis je posais mes genoux à terre et mimais un lente respiration, en te serrant les mains dans une même cadence. Dans le cas ou s'était le brouillon dans ta tête tu pourrais au moins te concentrer sur la pression de mes mains. - Sauf si t'as envie que je t'embrasse, arrête d'hyper ventiler. J'ai vu ça dans une série. Et je reprenais automatiquement la cadence pour te faire reprendre ton souffle.

tw : crise de panique

Perdre le contrôle total de son corps ou revivre l'évènement au travers de flashbacks, difficile de savoir qui est le pire. Là, tout de suite, avec Maze en face de lui, Jonah voterait sans hésiter pour l'option numéro une. Parce qu'une fois capable de respirer à nouveau et ses esprits retrouvés, c'est ça qui l'emmerde le plus. Il s'en rend compte petit à petit en sentant les pressions répétées de ses mains contre les siennes. Ça l'aide, c'est vrai. À se concentrer sur ce qui importe, à savoir respirer convenablement. À se calmer aussi. Elle sait y faire, même en improvisant. Alors il l'écoute, suit le rythme imposé pour retrouver peu à peu celui de la normalité. Et il sourit, intérieurement, à défaut de pouvoir lâcher un vrai rire. Ou de lui sortir une réplique qui la ferait rire elle aussi. — Merci... Qu'il articule au bout de quelques minutes en relevant la tête pour la regarder, et la voir. Les sens qui ne lui font plus défaut.

@Maze Faulkner

(( tw : crise de panique / @Jonah Blum )) Je n’étais pas certaine d’être la mieux placée pour t’aider, mais au milieu de nulle part, tu n’avais que moi sur qui compter. Dans d’autres circonstances, j’aurais commencé à paniquer et probablement qu’on aurait été deux idiots incapables de respirer correctement. J’étais loin de comprendre ce qu’il se passait, mais je redoublais d’efforts pour te garder avec moi, sur terre et piéger dans ta propre torpeur. Mes mains dans les tiennes, mes gestes se joignaient à ma parole. On restait comme ça le temps nécessaire qui se comptait en minutes. À mesure que ta respiration se normalisait, je sentais le poids sur mes épaules s’envoler. Ce qui achevait de me rassurer, c’était d’entendre à nouveau ta voix. Sans avoir quitté tes mains, je les écartais pour les glisser derrière moi et te prendre dans mes bras quelques secondes. — Je suis désolée. Que je chuchotais avant de prendre du recul et de me redresser doucement. — Désolée pour ça aussi. Le câlin. J’étais envahissante alors même que quelques minutes auparavant, tu manquais d’air. Mais putain qu’est-ce que c’était bon de voir ton visage reprendre des couleurs. Je frottais mes genoux pour retirer la poussière de boue desséchée. — Tu te sens mieux ?