Quatre jours que je pétais un câble, quatre jours que je ruminais sans interruption ce qu'il s'était passé chez Brinley. D'abord notre échange passionnel, vite interrompu par l'arrivée inattendue de ma soeur. Moi qui me planquais dans la salle de bain en attendant qu'elle s'en aille. Puis cette discussion, me révélant les activités de Brin avec ce Braden. Qu'elle se tapait allègrement. Très bien. Parfait. J'avais les boules, j'avais la haine. Cette impression de m'être fait prendre pour un con de a à z quand pour une fois, j'avais eu le malheur de baisser ma garde. Brinley, obsession de mes jours et de mes nuits, à présent source principale de ma rancœur. Je vrillais, complètement. Au point de m'enfiler les verres de whisky tout en envoyant des sms à mon ex. Je réfléchissais même pas à ce que je faisais, amusé de la titiller, d'essayer de la provoquer avec ce pull que j'avais retrouvé par hasard dans mes affaires. Elle le voulait ? Eh bien qu'elle vienne le chercher. Même si c'était le jour de son anniversaire. Sur un coup de tête je décidais de prendre un bain en l'attendant, me foutant pas mal qu'elle me trouve là. Au contraire, je crois que j'avais envie d'aller dans la provocation, désinhibé par l'alcool, libéré de toute convenance. Alors je trônais là, dans cette baignoire luxueuse avec vue sur tout Boston, nightcall qui résonnait dans toute la suite, verre de whisky dans une main et clope dans l'autre,

messages qui s'enchaînent, des provocations qui te piquent, tout ça pour un pull. pull que tu cherches depuis des mois et dont tu t'étais résignée ne jamais retrouver. ta chambre en avait fait les frais, retournée de fond en comble sans jamais mettre la main dessus. normal, quand en réalité, il était chez marcus depuis tout ce temps. tu pourrais t'en passer, le laisser chez lui, mais t'es trop fière pour lui donner raison. il sait comment te titiller et te faire rappliquer. t'es jamais arrivée aussi vite chez lui qu'en cet instant précis. t'as juste enfilé tes baskets, et t'as pris ta voiture. quinze minutes se sont écoulées entre ton dernier message et le moment ou tu te retrouves plantée devant sa suite. musique que tu peux entendre résonner à travers sa porte d'entrée. ta main qui vient frapper plusieurs coups, sans réponse de sa part. une dernière tentative alors que ton impatience se fait ressentir. ─ c'est pas drôle marcus. dis-tu sur un ton agacé. t'as pas de temps à perdre, tu veux juste récupérer ton pull. tu frappes une nouvelle fois, de manière plus soutenue mais en vain. sans plus réfléchir, tu t'octroies toi-même le droit d'entrer. personne pour t'accueillir, la pièce principale est vide. seule la musique est maitresse des lieux. tu t'aventures de pièce en pièce, cherchant l'occupant des lieux.  ─ maaaarc.. ? tu tombes enfin sur lui, dans sa salle de bain. tu t'arrêtes net, figée devant lui.  ─ tu t'fous d'moi ? pas du tout désolée d'être rentrer comme ça chez lui, ni même de le voir dans cette situation. juste surprise de le voir chiller, quand tu lui disais arriver.

Les minutes défilaient alors que je m'enfonçai dans ma propre décadence, poussé par ce besoin de tout envoyer valser, d'oublier cette amertume qui me martelait douloureusement l'esprit. Les messages s'enchainaient avec Nora, sans aucun filtres, sans aucune retenue. Et je me délectais à la provoquer, à tout faire pour avoir la satisfaction de la voir se pointer ici. Jusqu'à avoir cette fameuse capitulation, m'annonçant son arrivée, quelques minutes plus tôt. Ma tête basculant en arrière, je tirai sur ma cigarette et expirai longuement, encensé par la musique qui vibrait à mes oreilles et l'eau chaude qui me donnait l'impression de m'évaporer. Redressais légèrement le menton en entendant mon prénom, pour découvrir Nora dans l'encadrement de la porte de la salle de bain. ─ tu t'fous d'moi ? Alors elle était vraiment venue hein ? Un sourire en coin étira mes lèvres, la détaillant de la tête au pied. Pas perturbé le moins du monde par la situation. « Ne prends pas cet air, c'est triste d'être comme ça le jour de son anniversaire » lâchai-je, faussement concerné. « Happy birthday to youuuu, happy birthday to youu » chantonnai-je avec ironie. « Tu aurais pu enlever tes chaussures à l'entrée » notai-je en prenant une gorgée de whisky.

une année de plus au compteur, et tu te retrouves devant la suite de marcus. dernière personne que tu penserais voir aujourd'hui. bien trop attachée à ce pull pour le laisser dans l'insécurité de ne plus jamais le revoir, pour de bon. tu ne roules pas sur l'or, alors tout achat à sa valeur pour toi. de mémoire, celui-ci valait plus cher que ceux que tu as l'habitude de t'offrir. en débarquant chez lui, tu t'attendais à tout, sauf à tomber sur lui dans son bain à se délecter d'un verre de whisky. surement pas le premier. sourcils qui se froncent face à la situation improbable dans laquelle tu te retrouves malgré toi. ─ t'es saoul ? il en a tout l'air pour t'accueillir de la sorte. c'est pas comme si tu l'avais pas prévenu que t'arrivais. il te connait assez pour savoir que tu ne dis jamais rien dans le vent. et en prime, t'as droit à une chanson d'anniversaire. ─ et toi tu aurais pu m'accueillir de manière plus décente. dis-tu en croisant les bras, sans même détourné le regard une seule fois. tu l'as déjà vu dans des situations plus intimes. ce n'est pas un bain qui te mettra mal à l'aise. ─ il est où mon pull ? la raison du pourquoi tu te retrouves là. tu ne te laisses pas distraire, gardant ton objectif en vue.

Qu'est-ce que je faisais au juste ? J'en avais foutrement aucune idée. Des mois qu'on s'adressait à peine la parole elle et moi, le peu de nos échanges s'en tenant à des disputes et des sarcasmes. Et voilà que je jouais carrément avec ses nerfs, parvenant à l'attirer jusqu'ici pour ma plus grande satisfaction. J'avais terriblement besoin de me distraire. Et à cet instant, les pensées désinhibées par l'alcool, Nora faisait une distraction des plus alléchantes. Je plissais les yeux à sa question, réfléchissant un instant. « Non. Peut-être un peu. Est-ce que ça a vraiment de l'importance ? » répondis-je en jouant avec mon verre, faisant tanguer le liquide ambré. Je laissais échapper un léger rire en l'entendant réclamer un peu plus de décence, réellement amusé de la situation. « Depuis quand ça ne te plait pas, l'indécence ? » demandai-je en haussant un sourcil, provocateur. J'étais complètement en roue libre, me foutant pas mal des convenances et de ce code d'honneur pourri qu'on pouvait avoir entre exs. Je voulais la pousser dans ses retranchements, tester ses limites et... il y avait ce petit démon sur mon épaule tout à coup, qui voulait voir jusqu'où je pouvais encore plaire à Nora. « Peut-être que si tu me rejoins je te dirai où il est » répondis-je, un air de défi dans le regard.

un verre de whisky en main en prenant son bain. ça a tout l'air d'être une grosse blague. yeux qui roulent au ciel lorsque tu comprends qu'il est inhibé par l'alcool. ─ j'sais pas, à toi d'me dire. si ça a de l'importance ou pas. t'as pas vraiment de temps à perdre avec ses conneries. ─ depuis là, maintenant. ok, un point pour lui. il te connait trop bien pour prendre tes paroles au sérieux. mais c'est tout ce que tu as trouvé à dire sur l'instant. tu ne perds pas ton objectif de vue, bien déterminée à récupérer ce pull que tu es venu chercher. la seule et unique raison de ta présence dans ces lieux. mais comme s'il n'avait pas assez joué avec tes nerfs entre ses messages et maintenant, il te provoque. ─ putain, à quoi tu joues marcus ? t'as un peu de mal à le suivre là, comme déstabilisée. t'aimes les défis, mais celui qu'il te lance est beaucoup trop dangereux. ─ j'suis pas venue ici pour prendre un bain avec toi mais pour récupérer mon pull. t'insistes et continues de t'en convaincre aussi par la même occasion. ne surtout pas sortir du chemin de la raison. ─ j'partirai pas d'ici sans, même s'il faut retourner ta suite. ô, combien tu en es capable.

Je savais pas dire ce qui me poussait à emprunter cette voie. Peut-être le fait que j'avais toujours adoré la provoquer, même quand nous étions ensemble. Nous étions tous les deux des joueurs émérites et Nora, une compétitrice née. Toujours prête à tout pour avoir le dernier mot, pour montrer qu'elle n'avait pas froid aux yeux. Moi non plus je n'avais pas froid aux yeux. Encore moins ce soir, imbibé d'alcool et les idées de plus en plus tendancieuses maintenant qu'elle me faisait face. Des mois que nous étions en froid, que j'ignorais cette attirance que j'avais - que j'aurais toujours malgré tout - pour elle. Ce soir je m'en foutais des convenances, une envie d'interdit bien plus présente que tout le reste. ─ putain, à quoi tu joues marcus ? J'haussais un sourcil, sourire aux lèvres. Parce que derrière cette fausse indignation je la sentais là, cette faille. J'te connais par coeur Nora. Je levais les yeux au ciel en entendant sa tirade sur la raison de sa venue, bla-bla-bla. « Tu es d'un ennui » lâchai-je, provocateur, cherchant à la défier toujours plus. « Très bien » soupirai-je en posant mon verre sur le bord de la baignoire. Je calais ma cigarette entre mes lèvres, et sans plus de cérémonie, me relevais pour sortir de mon bain. Tout nu. Prenant à nouveau ma cigarette entre mes doigts, je tirai une taffe tout en lui passant devant pour attraper mon peignoir, lui lâchant un clin d'œil au passage. Peignoir sur les épaules je me dirigeais vers ma chambre, cherchant le pull dans mon immense dressing avant de le lui tendre. « Tu devrais l'essayer, je crois qu'il a rétréci au lavage » glissai-je, m'adossant à la penderie. « Enfin, chez toi, vu qu'à priori t'es pas d'humeur à te dévêtir devant moi » ajoutai-je, toujours dans la provocation.

t'as l'impression d'avoir loupé un épisode. depuis quand, marcus te fait des sous-entendus comme ça ? ok, il y a encore quelques semaines tu le snobais, donc difficile de t'en rendre compte. mais là, il joue clairement avec le feu. en temps normal, t'aurais foncer tête baissée sans te poser de questions. sauf que cette fois, tu t'en poses parce que tu sais pertinemment que tu pourrais te brûler. on parle pas d'un mec lambda, mais bien de ton ex. chacun de ses propos sont pensés pour te défier. il te connait, il sait comment t'atteindre. tu tentes une esquive, de te convaincre toi-même du pourquoi tu es là. t'es rarement raisonnable comme fille, tu t'efforces de l'être en cet instant précis. à ta demande, marcus décide enfin de bouger ses fesses. il se hisse hors de l'eau, apparaissant dans une nudité la plus totale. ton regard ne peut s'empêcher d'admirer ce qui s'offre à toi. tu te ressaisis aussi tôt avant qu'il ne te grille. ─ ENFIN. lâche-tu sur un ton faussement exaspéré. tu le suis dans ses pas, restant de marbre comme tu peux. tu ne voudrais surtout pas qu'il pense que tes intentions pourraient changées. il connait tes failles, c'est évident. tu attrapes le pull qu'il te tend, l'étirant devant toi pour juger sur ses propos. mais sa dernière phrase est celle de trop. ce petit ange que tu gardais précautionneusement au dessus de ton épaule est sur le point de s'éteindre. ─ tu veux jouer marcus ? alors jouons. l'expression de ton visage change du tout au tout. sans un mot de plus, tu ôtes ton sweat et lui donne ce qu'il veut ; la nora joueuse. ce n'est pas comme si il ne t'avait jamais vue à poil. quelques secondes en soutien gorge apparent, et tu enfiles le pull que tu étais venu récupérer. ─ il m'va toujours, non ? regard encré dans le sien, sans trop savoir où tu vas. trop faible pour nier ses provocations, barrières sur le point de s'effondrer.

Je sentais son regard sur moi, cette étincelle que j'étais volontairement en train d'allumer en la provoquant aussi ouvertement. Ce n'était pas la première fois qu'elle me voyait ainsi, dans mon plus simple appareil mais malgré son air faussement indifférent, j'étais sûr d'avoir piqué quelque chose là. Mais elle s'accrochait, aussi têtue que tentée. Lui rendant son pull je lâchais une dernière provocation, la cueillant au vol. Savourant ce regard de défi qu'elle me lançait à son tour, incontrôlable. ─ tu veux jouer marcus ? alors jouons. Un sourire étira instantanément mes lèvres car oui, j'étais d'humeur joueuse, si elle ne l'avait pas encore compris. Croisant mes bras sur ma poitrine en attendant la suite, je me pinçai ouvertement les lèvres en matant ses seins lorsqu'elle se retrouvait en petite lingerie, remontant jusqu'à son regard déterminé qu'elle plantait dans le mien. Voilà qui était bien moins ennuyeux que tout à l'heure. — Je te préfère sans répondis-je en haussant un sourcil. Et sans lui laisser le temps de se poser des questions, j'attrapai les pans de son pull pour le faire passer par dessus sa tête, me rapprochant d'elle. Si bien qu'une fois enlevé, mon visage s'était fortement rapproché du sien. — Beaucoup mieux répondis-je presque contre sa bouche. Lentement j'attrapais sa lèvre inférieure entre les miennes, puis entre mes dents. — C'est ça... soufflai-je en la sentant frissonner. Lâche prise Nora. Puis je l'embrassais avec envie, ma main glissant déjà contre sa bretelle de soutien-gorge pour la faire tomber.

putain, dans quel mauvais plan tu t'es foutue ? un crochet chez ton ex qui devait durer deux secondes se transforme en une éternité. tu le connais ce regard, celui qui veut jouer et te faire sortir de ta zone sécuritaire. tu luttes depuis un moment pour ne pas faillir, mais il te défie une fois de plus, celle de trop. tu rentres dans son jeu, changeant de camp du tout au tout. pull enfilé, regard que tu encres dans le sien en lui demandant son avis. opportunité qu'il saisit, s'approchant dangereusement de toi pour jouer un peu plus avec le feu. barrières que tu baisses sans te poser de questions, t'es vraiment trop faible nora. encore trop sensible à son charme et l'attraction sexuelle qui vous lie encore aujourd'hui. tu te laisses aller, lèvres que tu pinces lorsque son visage n'est qu'à quelques centimètres du tiens. t'as envie de l'embrasser, mais ton égo te dit d'attendre. ta lèvre inférieure prise en otage, frisson qui te parcourt l'échine. tu réponds favorablement à son baiser, prolongeant ce moment qui traduit clairement ton état d'esprit actuel. main qui glisse le long de son torse nu, souffle qui s'accélère au rythme de la température qui grimpe entre vos deux corps. échange langoureux que tu rompes, regard planté dans le sien avec un sourire malicieux. ─ c'est ça que tu veux ? passer du bon temps, sans se prendre la tête, assouvir un désir toujours présent.