première fois que j'posais un regard neuf au gymnase depuis mon arrivée à boston. lieu qui m'était méconnu, les visages à peine étudiés. habituellement. regarder des fessiers courir à droite et à gauche pour attraper un ballon, guère jouissif. changement inattendu dans mes habitudes du soir pour te retrouver après tes entrainements. les rétines qui te détaillaient sans discrétion. j'étais venue pour ta bouille inoffensive, après tout. un visage angélique qui allait rencontrer la perversion déguisée. j'espérais que tu sois préparé à ça. j'faisais pas vraiment dans la dentelle. ni dans la douceur. même si avec toi, j'me semblais plus sereine. plus apaisée. une impression sans doute. les dernières minutes qui s'écoulent, foule qui finit par se dissiper, laissant ton âme encore sur le terrain à ma merci. —  j'espère que t'as gardé un peu d'énergie pour moi. t'as l'air lessivé je t'interpelle venant te prendre le ballon, mes mains frôlant les tiennes dans un geste plus vif que je ne l'avais imaginé. sourire qui éclaircit mon visage, m'éloignant progressivement pour me diriger le panier adverse. sans dribbler bien évidemment. 

Il avait beau sentir la fatigue se rependre le long de ses muscles, l’impatience gagnait haut la main. Il avait déjà repéré Rose dès son entrée, aussi discrète soit-elle, dans le gymnase. Parce qu’elle était de celle qu’on remarquait. Elle était d’une insolence qui intriguait, d’une beauté qui nous envoutait. Il ne pouvait pas décrocher son regard de la brune, qu’attendait patiemment le départ de ses coéquipiers. Après de brèves salutations, il se laissait surprendre par sa fougue. Tantôt, la balle était dans ses mains, tantôt dans les siennes. Puis elle lui échappait, partait à l’opposé de lui. Asher s’arrêtait un instant, pensif, avant de réduire l’espace entre eux, soufflant doucement dans son dos à quelques centimètres d’elle. — C’est une manière détournée pour dire que j’ai une sale tronche ? Il glisse ses mains sur les siennes pour les relever, jointe. Et après deux secondes de calcule, il les fait marquer, à deux. Il finit par la contourner pour réceptionner le ballon, dribblant autour d’elle, comme pour l’apprivoiser. — J’aurais toujours de l’énergie pour répondre à tes attaques, Mademoiselle Rose. Répond-il, l’air joueur.

le ballon coincé entre mes doigts, j'te laissais aucun répit. parfois je m'éloignais. parfois je m'écartais. je jouais avec toi, avec tes nerfs. avec ta fatigue. j'voulais comprendre tes limites. comprendre si ce faciès bénin dissimulait une détermination insoupçonnée. en réalité, j'connaissais pas les règles ; je contournais l'interdit. t'offrant un sourire à chaque fois que je les enfreignais. un sourire qui en disait long sur mon enthousiasme. je me surprenais à me prendre au jeu. jusqu'à ce que tu te retrouves subitement derrière mes épaules. ta taille réduisant la mienne au silence. — j'aurais bien aimé te dire oui. mais faut croire que même fatigué, tu restes toujours aussi attirant. sentiment frustrant. mais j'étais pas de ceux qui feignait l'indifférence. à quoi bon perdre son temps à nier l'évidence ? tu le sais très bien non ? que t'attires facilement les regards. tes doigts guident les miens, me permettant de marquer mon premier panier. mon esprit compétitif s'éveille, rage légèrement. de ne pas avoir été en mesure de le faire moi-même. le voilà désormais maitre du jeu. faisant du ballon sa propriété. mes rétines captivées par son corps sans cesse en mouvement. fallait bien que je me rende à l'évidence, j'avais aucune chance. autant jouer ma carte maitresse. sans crier gare, j'fonce vers lui. me positionnant derrière, mes bras saisissant sa taille. — j'ai jamais précisé que je te battrais à la loyale. essaie de marquer pour voir je te provoque, arrogance peinte sur un visage bien trop amusé. technique des chatouilles. ne sachant pas s'il y était réceptif. tentant le tout pour le tout avec cette attaque surprise. allez lâche ce ballon asher. 

Il oubliait sa fatigue à la vue de la jolie brune. Il avait toujours aimé captiver le regard des femmes, peut-être parce qu’il avait grandi entourer de personnes différentes ou qu’il avait le sentiment d’avoir parfois été traité différemment. Il était fier de son pays natal et des traits de son visage qui le prouvaient. Il se sentait bien dans ce corps qu’il prenait le temps de sculpter et aimait voir Rose poser son regard joueur sur lui. Le sourire aux lèvres, il sentait que l’alchimie se prolongeait au-delà des messages échangés. Il osait donc s’approcher d’elle, collant son corps contre le sien pour accentuer une proximité qu’ils avaient déjà créé. Il se sentait déjà proche d’elle, sans même l’avoir vu avant ce jour. — C’est peut-être parce que tu fais pulser le sang dans mes veines. Elle allait le rendre dingue, il le savait. Pourtant, il ne pouvait détacher ses prunelles d’elle, se délectant de chacun des sourires qu’elle lui offrait. Peu habitué à faire face à des femmes comme Rose qui savait ce qu’elle voulait et comment elle le voulait, Asher tentait de l’apprivoiser, tournant autour d’elle, sans chercher à faire d’elle, une proie. Il la respectait trop pour ça. Mais joueuse, elle s’approchait finalement de lui pour venir glisser avec aisance ses petites mains et à l’action, une seule réaction possible. Le ballon glissait de ses mains et il se retournait pour la saisir par la taille à son tour, non pas pour la chatouiller, mais pour la porter. — Quand je te relâche au sol, tu as trois secondes pour te jeter sur le ballon, si tu veux continuer notre partie. Il la laissait glisser contre lui, pour que ses deux pieds retrouvent le sol, ancrant son regard dans le sien. — Et gardes tes mains pour toi, si tu ne veux pas que j’change les règles de notre jeu. Il retirait doucement la prise de sa taille, pour l’observer. Il n'avait plus aucune envie de jouer avec ce putain de ballon maintenant.

la fatigue allait bientôt pointer le bout de son nez. à force de courir dans tous les sens. tantôt pour t'échapper. tantôt pour t'attraper. toi la souris, moi le chat. j'voyais pas le temps passer. n'ayant même plus la notion du temps. c'était l'effet que t'avais sur moi. incapable de penser à autre chose qu'à ce corps qui se rapprochait bien trop près. à ces émotions exaltantes qui s'éveillaient dès lors que nos peaux entraient en contact. le sourire qui n'a pas quitté mes lippes depuis que j'ai posé un regard bien trop bienveillant sur toi. sourire qui s'étire davantage, amusée par ton côté don juan. — et ton coeur ? il s'emballe ? je réplique sournoisement, ma main venant se poser à l'endroit même où son pulsant travaillait. me surprenant moi-même à vouloir déclencher des sensations qu'il ne connaitrait pas avec une autre. danger. l'esprit d'une chasseuse en éveil, j'étais forcée de tenter le tout pour tout. de te prendre au piège. de caresser rapidement chaque partie censée être sensible au toucher d'autrui. priant pour que tu y sois réceptif. et le résultat fut plus qu'encourageant. j'me retrouve dans les airs, quelque peu décontenancée. mes mains attrapant tes épaules à la hâte. m'accrochant à ce corps qui attisait un brasier éteint par l'indifférence des autres. — qui te dis que j'avais envie que tu me relâches ? je rétorque, laissant mes pieds retrouver le sol. tes rétines désormais plantées dans les miennes. je m'y noie. j'dois inverser la tendance. reprendre les rennes. faire attention à mes mains ? c'était mal me connaître. — mh, moi je les préfère ici, plaçant mes paumes au niveau de sa nuque. mes lèvres attrapant un bout de peau pour le mordre. doucement. j'y laisserai ma marque plus tard. — puis ici. les doigts descendent vers son torse. pour atterrir au niveau de son entrejambe. — pardon tu disais ? tu voulais changer quelles règles ? j'ajoute, dernier baiser de l'autre côté de sa nuque avant de m'écarter subitement. faire naître un manque, éveiller un désir qu'il n'avait jamais expérimenté auparavant. j'vais te rendre dingue, asher.  

Il perdait très clairement le contrôle de la situation. Face à lui, il avait une Rose déterminée à le faire tomber. Ses mains parsemaient sa peau, sans aucun gène, comme s’ils s’étaient rencontrés des centaines de fois avant ce jour. Asher n’était pas habitué à se confronter à des femmes de la trempe de sa partenaire de jeu. Mais de quel jeu il parlait ? Du basket ou celui de la séduction qui prenait une part bien plus importante à présent. Il baissait les yeux, sur la main posée contre son palpitant, répondant amusé : — Est-ce que t’as réellement besoin d’une réponse ? Ses pupilles retrouvaient les siennes aisément, quand elle se décidait à venir affoler bien plus que son pouls. S’en était assez pour lui. L’attrapant pour l’empêcher de commettre l’irréparable, il se sentait piégé. Il était tiraillé entre l’envie de prendre plus de temps pour la découvrir et l’envie de foncer vers ce petit jeu auquel ils s’adonnaient depuis quelques minutes maintenant. Il la mettait donc en garde, sous-entendant qu’à ce rythme il ne tiendrait pas plus de quelques minutes avant de foncer droit sur elle pour réclamer son dû. Avait-il un quelconque droit sûr Rose ? Certainement pas, mais forcé de constater qu’elle était téméraire, il avait quand même tenté le tout pour le tout. Dans un dernier élan de contrôle, il respirait pour canaliser ses démons. Il levait les yeux au ciel, décidé à ne pas craquer tout de suite, mais s’était sans compter sur la force de persuasion de sa partenaire. — Rose… Qu’il soufflait presque exaspérer de n’avoir aucun contrôle sur la situation quand ses mains se posaient autour de sa nuque. Lui ne pouvait s’empêcher d’entourer sa taille des siennes, de vouloir la rapprocher de lui quand son esprit lui criait de résister. Un petit grognement de frustration s’échappait de ses lèvres, quand elle plantait légèrement ses dents dans sa chair. Et comme un mirage, elle s’éloignait, créant le manque, accentuant l’envie. Il posait ses deux mains sur le sommet de sa tête, tournant un peu sur lui-même, en pleine bataille contre lui-même. Se tournant à nouveau vers elle, qu’était presque à l’opposé de lui maintenant, il lui fallait à peine quelques secondes pour réduire la distance qui les séparait. — On arrête le basket. Il l’attrapait au passage, pour l’emmener avec lui jusqu’à l’extrémité du gymnase et venir la plaquer contre le mur. Il l’observait, son souffle court se mélangeant au sien, plantant ses pupilles dans les siennes. — J’te jure que j’ai tout essayé pour résister. Qu’il chuchotait en fixant ses lèvres, passant doucement son pouce contre sa lèvre inférieure. Il approchait ses lèvres de son oreille, chuchotant contre cette dernière : — Mais j’ai besoin de ton feu vert avant de faire quoi que ce soit. C’était sa règle d’or, il respectait les hommes, mais encore plus les femmes. Et quand bien même il n’avait aucun doute sur les motivations de Rose, ses valeurs, il les portait fièrement, au risque de casser l’ambiance.