Frappe contre la porte trois fois, se demande ce qu'elle fait là. Respire fort, relâche la respiration. La porte s'ouvre, un homme se tient droit et je fais de même du haut de mes talons, recouvert d'un jean trop large. "Bonsoir, je ehm j'ai ma voiture juste là et..." essaie de se contenir, de se reprendre. Stevie, les Cesarini c'est dans son sang, elle sait mentir, elle a vu faire des tas de voir. Elle devrait savoir comment ça fonctionne. Je baisse la tête, rigole nerveusement et remet mes cheveux, d'un charme de gamine qui ne trompe pas. "Je suis très gênée de vous déranger mais vous étiez la seule maison allumée... ma voiture ne démarre plus et j'ai besoin de rentrer chez moi, est-ce que vous sauriez m'aider ?" se pince les lèvres, alors que l'homme hoche la tête et m'accueille chaleureusement. Gentiment, il me dit qu'il va voir ce qu'il peut faire, et me propose d'attendre dans son salon. En le remerciant, je lui demande si je peux faire un tour aux toilettes, j'en profite pour bien évidemment faire pipi et en revenant dans le salon, sur les photos, il y a cette femme que j'ai déjà croisé. Cette femme que j'ai déjà suivi jusque ici, avant de trouver cette histoire de la voiture. Un vieux truc que mes oncles font, qu'ils m'ont appris. En regardant les photos, j'entends quelqu'un entrer dans la pièce. Je me tourne, et j'ai l'impression que mon cœur loupe un bon. Elle est là, grande, sublime. Bonsoir, c'est votre mari qui m'a ouvert, ma voiture... et l'homme reprends les explications derrière moi. Il va probablement mieux la convaincre que moi.
 

Son jour de repos consacré à la conception de sa manigance prochaine. Opportunité bien trop belle qu’on lui avait offerte, pour ne pas s’engouffrer dans la brèche. Historique qu’elle avait effacé après son passage, préférant éviter que son mari la questionne sur les recherches approfondies faites autour d’un Ellington. Une investigation qui aurait pu s’étendre encore, si la faim ne s’était pas manifestée, la forçant à quitter leur suite à l’étage. Arrivée au salon, ses pas freinés par la présence d’une tête blonde face à un meuble où reposait quelques photos. – Bonsoir ? Silhouette qui lui faisait désormais face, elle voyait un visage qu’elle n’arrivait pas tout à fait à reconnaître, sans qu’il ne lui soit pour autant étranger. Les yeux légèrement plissés, comme pour se concentrer. Et finalement, les explications de son mari qui apparaissait dans la pièce, manches de sa chemise qu’il retroussait. – Je vois. Comme une envie de rire face à ce cirque. L’enfoiré profitait seulement du fait qu’il s’agissait d’une belle fille. – Il ne s’occupe même pas de sa propre voiture, c’est votre jour de chance. Faux rire qu’elle lâchait, pour ne pas mettre mal à l’aise la jeune femme. Ce n’était pas sa faute, après tout. Tant que lui, recevait le message. Il passait par la porte d’entrée, tandis que les deux femmes se retrouvaient à deux. Le regard qui se posait sur l’horloge. – Le temps que mon mari s’en charge, vous avez faim ? Spare ribs au menu. Autant être une hôtesse de qualité, pendant que le conjoint jouait au garagiste.

 

Je bafouille des mots qui n'ont pas de sens, j'ai moins de stress à un entretien ou pendant une de mes chorégraphies ou à l'un de mes spectacles. La ressemblant est forte, trop forte même. C'est la fille des photos, ou quelqu'un qui lui est proche, peut-être une sœur, une cousine proche ou quelqu'un comme ça. Peut-être juste un clone. Il paraît qu'on a tous un double à nous, quelque part, et j'ai peut-être trouvé le double de la femme en photo, que j'ai toujours connu sous le nom de maman.  – Il ne s’occupe même pas de sa propre voiture, c’est votre jour de chance. Elle se pince les lèvres, souris un peu gênée. Je l'entends souvent, que les hommes il leur en faut peu, un battement de cils et on a approximativement tout ce qu'on veut, et vraiment, c'est pas faux. Je l'ai essayé plus d'une fois, je gagne mon argent d'hommes qui craquent peut-être trop facilement. – Le temps que mon mari s’en charge, vous avez faim ? Spare ribs au menu. Les sourcils se relèvent, Spare ribs ? Un large sourire ; Ah bah bien sûr ! C'est le meilleur repas ?? J'attends pas vraiment de réponse, mais c'est le cas. Enfin, je veux pas déranger non plus... Si le mari s'y connaît en voiture, j'ai un heure de temps, une petite heure, s'il galère, ça peut prendre deux heures. Dans l'idée, je saurais réparer ma voiture, mais l'excuse avait été particulièrement bien trouvée. Ma grand-mère fait les meilleurs spare ribs, si j'donne son secret elle me tue mais bon c'est pas grave, j'peux aider à en faire des un peu moins meilleurs. rigole légèrement, remet ses cheveux, enfin je saurais seulement après les avoir mangé bien sûr, j'veux pas de suite dire que... enfin bref. et dans ma tête, je cherche activement un stratagème pour avoir plus d'informations, alors je regarde autour, et demande : ça fait longtemps que vous êtes mariés ? peut-être qu'avec quelques calculs, je pourrais tirer mes conclusions.
 

Comédie qui prenait place. Espérer partager un dîner avec son mari, qui finalement portait la casquette de mécanicien pour les beaux yeux d’une fille égarée. Laisser couler, comme à son habitude. Se concentrer sur le dîner qui l’attendait, l’opportunité de le partager avec l’inconnue. – Tu as l’air nerveuse.. ça va te détendre. Le vouvoiement abandonné, parce qu’elle percevait une bonne énergie chez la blonde, derrière la gêne apparente qu’elle dégageait. Une qui ne semblait pas se dissiper. Et elle ne pouvait s’empêcher de rire face aux mots confus de la jeune femme. – J’ose espérer maîtriser la recette de mon plat préféré, au moins. Mais j’accepterai la défaite. Pur mensonge. Elle n’avait jamais accepté de perdre, ni dans son travail, ni même dans quelque chose d’aussi banal que la recette d’un plat. Quelques pas en direction de la cuisine, elle laissait l’invité s’installer à table tandis qu’elle sortait deux assiettes du placard. – Dix-huit ans. Et parfois, elle n’arrivait même pas à y croire. La moitié de sa vie passée à ses côtés, relation qui avait débuté quelques années avant leurs fiançailles. Temps qui avait filé à une vitesse folle, elle n’arrivait même pas à se rendre compte qu’elle avait bien atteint les quarante ans. – Et il faut croire que même après autant de temps, on en apprend encore tous les jours.. comme cette soudaine passion pour la mécanique automobile. Sans aucune animosité envers la blonde, qui n’était certainement pas responsable des actions intéressées du mari. Assiette remplie et déposée devant celle-ci, la rejoignant en face. – Qu’est-ce qui t’a amené dans le quartier, t’es du coin ? À son tour d’obtenir quelques informations sur celle qui a atterri pile devant chez eux.
 

– Tu as l’air nerveuse.. ça va te détendre. Nerveuse peut-être parce que face à moi, j'ai l'une des personnes les plus importantes, enfin, qui aurait pu l'être, de ma vie. Nerveuse parce que ça a l'air de ne pas être légal, ce que je fais. Parce que je me suis immiscé dans un quotidien qui n'est pas le mien, mais que j'aurais sans doute apprécié. Alors, je mentionne ma grand-mère, en espérant ne pas en avoir trop dit. C'est à ce moment là que je me dis qu'il va falloir que je mette u nn peu de mensonge sur la table si je ne veux pas que ce piège se referme sur moi. – J’ose espérer maîtriser la recette de mon plat préféré, au moins. Mais j’accepterai la défaite. J'offre un sourire, me pinçant les lèvres "J'pourrais certainement pas être juge de ça, j'suis sûre que vous êtes aux coudes à coudes et sans aucun doute même !" entre ses ribs et celle de ma grand-mère, je choisirais forcément celle de ma grand-mère, donc je serais un bien mauvais juge. Je m'installe à table, demande combien de temps qu'ils sont mariés. – Dix-huit ans. Et il faut croire que même après autant de temps, on en apprend encore tous les jours.. comme cette soudaine passion pour la mécanique automobile. je me pince les lèvres, les hommes, on les refera pas. Wow dix-huit ans c'est beaucoup... vous avez des enfants ? curiosité bien placée, parce que je prends les informations qui m'intéressent et qui en même temps sont logiques dans la tournure de cette conversation. N'importe qui demanderait. Le plat est amené et sent incroyablement bon. – Qu’est-ce qui t’a amené dans le quartier, t’es du coin ? je secoue la tête, regardant trop longuement l'assiette avant de reposer mon attention sur elle ; Non non du tout, j'avais un rendez-vous dans ce quartier et je rentrais chez moi et puis... ma voiture a... je sais pas, j'en ai aucune idée, j'm'y connais pas tellement... lance un petit rire pour excuser le fait de ne pas s'y connaître, qui est faux mais que personne ne sait, du moins pas dans cette maison. Si j'ai appris quelque chose de ma famille, de mes oncles surtout, c'est de retomber sur mes pattes. Je sais que ça ne lui suffira pas, je suis une inconnue, face à elle, avec une assiette pleine. Je vis un peu plus vers le centre et à côté de mes études, j'essaie de gagner un peu d'argent. J'ai trouvé une annonce pour être dog sitter et une chose en entraine une autre, me voilà ici. j'attrape mes couverts mais je me rends compte que ça va pas être possible, je veux être bien et propre mais c'est des ribs. est-ce que c'est.. gênant si je mange avec les doigts ? Personne mange ça avec des couverts, impossible.
 

Si ce n’était pas son mari avec qui elle partagerait le dîner, autant nourrir la blonde qui semblait s’illuminer sous le nom du plat préparé. – C’est vrai ce mensonge ? Finalement amusée de l’entendre la mettre sur le même pallier que sa grand-mère, par pure politesse. Et le dos se raidit d’un trait sous la dernière question. Qu’elle avait l’habitude d’essuyer à vrai dire, auprès de toutes les personnes qu’ils rencontraient lorsqu’ils étalaient la longévité de leur union. Et une question à laquelle elle savait toujours se préparer psychologiquement. Pas cette fois-ci. – Non, on est trop occupés pour ça. Et elle n’avait pas menti. Jamais ils n’avaient eu d’enfant.. ensemble. Sourire aux lèvres qu’elle avait perdu sans s’en rendre compte. Deux assiettes servies, et l’interrogatoire se poursuivait. Elle n’en pensait trop rien, Giorgia. Les armes baissées, bien trop confiante sous son propre toit. L’erreur de penser que la jolie blonde n’était rien d’autre que ça. – UMass ? Harvard ? Parce qu’elle avait bien compris qu’elle ne roulait pas sur l’or, et l’université publique était une option que beaucoup avaient tendance à oublier. – C’est pas gênant si je connais au moins ton prénom. Tu m’as l’air familière. La naïveté de trop en dire, lui donner de son propre chef l'équipement pour la tromper davantage.