Tu ne vois pas l’utilité de tout ça, cette conversation qui mène nul part, qui n’aura jamais de fin et qui te fera perdre un temps précieux. Deux opposés, deux visions très différentes de la vie, du plaisir et tout ce qui s'ensuit. Tu préfères ignorer sa question à propos de ce qui te rend, ou plutôt de ce qui t’amuse. Elle ne pourrait pas comprendre. D’ailleurs, c’est un soupir las qui franchit la barrière de tes lippes lorsqu’elle tente de t’ensorceler avec ses mots. Il faut bien plus qu’un vent de mensonge pour alimenter ton ego démesuré ou encore plus pour te charmer. T’es pas de ceux qui se laisse atteindre par ce genre de futilités. Paroles qu’elle aura oubliées dès qu’elle aura perdu cette guerre. ‘’ La bonne blague. ‘’ Tes épaules tressaillent d’elles-mêmes sous le poids de sa connerie. T’es clairement pas son genre de mec et la réciprocité est de mise. ‘’ Parce qu’être blonde représente un risque ? J’crois pas non. Les risques je les prends quand ça en vaut vraiment la peine. ‘’ Tu commences à saturer. ‘’ T’es déjà en train de redescendre, la chute risque d’être brutale. ‘’ Verre qui claque contre le bois, tu t’enfonces dans la foule en pleine effervescence. Tu choisis un endroit plus ou moins occupé et entame quelques mouvements de danse pour te mettre dans l’ambiance. Il faut dire que ce n’est pas ton domaine de prédilection, mais l’alcool fait bien son travail ce soir. Lorsque la blondinette te rejoint, tu lèves les yeux au ciel. ‘’ Si tu te crois au-dessus de toutes ces filles, vas-y, montre moi ce que tu sais faire. ‘’ Sourcil arqué, tu attends sagement de voir ce qu’elle a dans le ventre.

Elle continue de provoquer dans l’espoir d’éveiller le démon qui sommeille en toi, toutefois, elle s’y prend mal. Tu n’accordes aucune importance à ce qu’elle dit et encore moins à ce qu’elle pense. T’es le gars sur qui elle a jeté son dévolu le temps d’une soirée, l’illusion éphémère du chérubin déchu qu’elle cherche à dompter. Pas de chance pour elle, tu n’es pas de ceux qu’on dresse. La blonde prétend savoir comment tu es, elle insinue que tu n’es pas le genre à prendre des risques que tu n’es qu’un pion dans ce jeu d'échecs sans fin, mais il se trouve que les meilleurs attributs reposent dans l’ombre. Ils analysent, attendent le bon moment, car quand la nuit vient, il est plus facile pour un spectre de s’en prendre à sa proie. Une fois sur la piste de danse, tu la mets au défi de te montrer ce qu’elle à dans le ventre. Sans surprise, Rothschild en profite pour te toucher, te goûter. Ce n’est pas ce à quoi tu faisais référence en termes de talent, mais il est un peu tard pour te rétracter. Regard figé dans le marbre, tu la fixes dans expression, mâchoire serrée lorsqu’elle laisse ses lippes courir le long de ta jugulaire.