revenu peu de temps avant l’été à boston, t’as pas eu l’occasion de la revoir depuis la fin d’année dernière ; t’as pris de vagues nouvelles et t’as appris qu’elle avait eu un accident de voiture qui lui a laissé de belles séquelles qui l’ont poussée à retourner chez ses parents pour quelques mois. désormais de retour, t’as sauté sur l’occasion pour lui proposer de vous retrouver en lui réservant un après-midi, à sa totale merci, prêt à abdiquer face au moindre de ses désirs pourvu que ça puisse lui faire plaisir. le rendez-vous fixé au centre-ville, tu t’es installé sur les marches devant le building pour attendre son arrivée, à tenter de profiter du soleil qui est encore parmi vous en ce début du mois de septembre.

ta vie a été particulièrement mouvementée ces dernières années. t’as pensé perdre lyse au moment où t’espérais la récupérer, t’as fini en garde à vue et tu lui as menti ; mais elle l’a su, la brune, sans que tu t’y attendes. t’es quelqu’un de secret, qui étale que ce qu’il veut bien de sa vie ; relativement discret, tu préfères mettre en avant ta galanterie et ton côté romantique pour paraître aussi doux qu’un agneau. mais les femmes sont ta faiblesse ; tu te plierais en mille pour elles si tu le pouvais, capable du meilleur comme du pire pour ta dulcinée. lyse t’a brisé le cœur pourtant, y a un peu plus d’un an de ça maintenant. cinq mois de relation, heureux à ses côtés, avant qu’elle ne décide de partir à des milliers de kilomètres de boston ; alors toi aussi t’as fui. tu t’es plongé dans tes entreprises, dans tes combats, t’as abandonné tes études. et à l’heure actuelle, y a que ça qui peut bien t’atteindre. le sourire qui s’étire avant de rire doucement quand elle t’appelle beau gosse et vient t’étreindre ; tes bras qui s’enroulent autour de tes épaules avec délicatesse. « salut princesse. » la voix charmeuse, l’accent anglais prononcé, comme à l’accoutumée. le rire qui revient pourtant quand elle reprend la parole et se met à tâter tes muscles. un baiser que tu déposes sur son crâne avant de la relâcher. « j’aurais sincèrement pensé l’inverse mais il paraît que les femmes ont toujours raison alors je vais pas te contredire. » t’as pas été aussi régulier que par le passé dans tes entraînements mais elle le dit, elle doit avoir raison la belle blonde, n’est-ce pas ? « qu’est-ce qui te ferait plaisir ? c’est toi qui choisis et je fais chauffer ma carte bleue. » pourvu qu’elle puisse se changer les idées et passer un bon moment, c’est tout ce qui te fera plaisir.

t’as toujours été aux petits soins avec tes proches, c’est souvent ce qui ressort lorsqu’on parle de toi, bien qu’un tantinet trop protecteur sur les bords ; mais ça, c’est plus fort que toi. parce que tes sœurs n’ont pas toujours eu la vie facile, que le monde ne leur a pas réellement été tendre et que c’est à toi de veiller sur elle, quitte à passer pour un frère ou un second père excessivement lourd. la finalité étant la même : c’est pour leur bien à elles. ruby te fait remarquer qu’elle a toujours raison, ce qui te fait sourire de plus belle sans que tu ne commentes davantage ; parce que tu l’as dit : les femmes ont toujours raison et tu la contrediras pas. vérité ou non, tu préfères rester sur cette idée. épaules que t’hausses légèrement quand elle te parle de faire du shopping dans les magasins de vêtements et de lingerie, toi, ça t’importe peu ; pourvu que tu la vois heureuse, c’est tout ce qui compte à tes yeux à cet instant. « tu sais que ça me dérange pas ? si c’est ce qui te fait plaisir, je t’y suis et tu prends tout ce que tu veux, je te l’offre. » sans rien attendre en échange mais ça, elle le sait déjà ; tu fais pas partie de ces mecs-là.

t’as aucune idée de ce que ruby a pu vivre, parce que t’es jamais passé par là de ton côté. mais tu peux au moins l’imaginer, l’impact que ça a pu avoir sur sa vie tout entière, sur chaque détail aussi infime soit-il. alors t’es forcément heureux de la revoir, de la retrouver, toi qui as pu constater que bon nombre de tes anciens camarades ont quitté la ville depuis, comme tu l’avais fait durant de longs mois en ne venant qu’en coup de vent pour voir tes cadettes. évidemment, cette journée est axée autour d’elle exclusivement, autour de vos retrouvailles, de manière à lui changer les idées et passer du bon temps tous les deux. « dis-toi que c’est pour fêter ton retour. et le mien aussi. » un cadeau pour le retour à votre vie d’avant, celle que vous aviez laissée ici pendant tout ce temps, chacun de votre côté, quand bien même ledit cadeau ne te profitera pas à toi. mais quand tu la vois rougir, ton bras s’enroule autour de ses épaules avec délicatesse pour la rapprocher de toi, tes lèvres se posant dans ses cheveux pour y déposer un baiser. « vas où bon te semble, je te suis. » pas de commentaire sur ses joues rougies, évidemment, c’est pas forcément ton genre d’embarrasser davantage tes amis. « le boulot et les combats, rien de nouveau. je continue sur la même lancée. mais je pense que j’ai tourné la page avec lyse, c’est ma victoire de l’année. » tu crois. tu l’as pas recroisée depuis et, d’un côté, tant mieux. t’es même pas certain de pas reflancher si ça venait à arriver. « et toi ? »