s’enfonce à travers les montagnes. traîne des pieds les derniers mètres qui m’séparait encore de la cascade. un gazouillis de fond qui, au fil des pas devenait de plus en plus net à l’ouïe. l’envie de s’exiler, trouver un morceau de paradis, d’osasis, n’importe quoi de beau à regarder. oubliant les dernières soirées de boston, encore difficile à encaisser. oubliant les poings de mon père. le visage du passé. le manque du présent. seulement moi, là, au milieu des hauts pics de terre. le trouble déjà lointain, l’âme s’abreuve de la serenité du paysage. aspire son énergie jusqu’à m’combler d’elle. et, elle se dévoile. la vue. l’eau qui dégouline de son toit, termine dans un nuage de mousse par la pression. sourire sur les lèvres, attrape mon portable pour capturer l’instant. tente d’envoyer la photo à quincy mais pas d’réseau. haussement d’épaules avant de ranger le cellulaire. balancer mon sac près d’un rocher et me décharger de mes vêtements un par un. approche de l’eau, trempe le pied. source d’eau chaude. le corps qui fends les reflets du liquide calme, au milieu d’un petit puit. profite de l’instant, les yeux se soulèvent pour dévorer chaque détails. au point de ne pas t’entendre arriver, dos à toi, envoûtée par l’atmosphère.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

eau douce câline à moitié le derme. laisse le courant se fragmenter contre les hanches, silhouette bancale tangue dans le bain agité. les doigts se perdent entre les filaments bruns ondulés, crinière ramassée en vulgaire queue de cheval. vole l’âme, cherche un repère, un réconfort mal assumé. vie qui bascule, histoire rayée du tableau, laisse les taches d’encre empoisonné le palpitant. résidus toxiques, persistent à hanter. à saigner. torture furieuse, s’éteint dans la plénitude d’un paysage sans fin. s’étendent les falaises, le ciel à peine découvert, cieux bleutés presque trop beaux pour être vrais. aquarelles precises, s’imprègnent dans les rétines un brin admirative. loin d’tout, coupe le cordon qui lie au monde. j’y crois, jusqu’à ce que ta voix transperce le silence. attire le regard d’un coup sec, tornade dans les pupilles quand elles te voient. c’est toi. l’inconnu aux viles faiblesses. violences reviennent matraquer l’cerveau, celui qui se rappelle encore de tes excès. d’ce soir là. la rage indomptable, celle qui t’habite et qui t’submerge. traumatismes flottent comme des fantômes dans ta tête, je les ai vus. dans tes yeux. ceux qui m’observent d’loin, m’oblige à me retourner entièrement vers toi. - dans un entre deux. comme toi. mitigé entre la folie et la raison. comme tes poings encore serrés. remarque la mauvaise habitude, celle qui ruisselle encore le long de tes phalanges tachetées de pourpre. - ça fait longtemps qu’t’es là ?

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;