La pluie en rafales perturbe mes sens à un niveau que je ne saurais décrire. Gauthier aurait très certainement quelques petites choses à y redire, alors que je me retrouve seul, noyé dans l'immensité des rues de Boston finissant par toutes se ressembler, à tenter de trouver quelque repère çà et là sur ma route. En désespoir de cause, je hèle un taxi, conscient de renier tout ce qui me caractérise côté écologie. On me pardonnera cette petite perdition alors que je pense qu'il y a urgence. Bien que parvenir à l'adresse souhaité se soit révélé semblable à un véritable parcours du combattant, et tandis que je suis trempé jusqu'aux os, mes mèches blondes collées sur mon front, je frappe avec une retenue certaine à la porte se trouvant en face de moi. A parti de là, je compte. Une seconde, deux, trois... j'entends finalement des pas un peu plus loin, se rapprocher de ma personne. Damya c'est Hélios, tu veux bien m'ouvrir ? Il va sans dire que je n'expliquerai ma venue qu'une fois à l'intérieur de l'appartement, si tant est que la demoiselle accepte de me laisser entrer. Cette conversation se regarde en aucune façon les potentiels voisins.

Les derniers jours avaient été difficiles pour moi. L’hopital. La sortie. Mon patron, et ce qui avait pu se passer avec lui et Teiva. Cet homme qui m’avait aidé. Tombant du ciel tel un ange déchu, voulant aider une âme perdue comme la mienne. Il n’avait rien d’un ange, et pourtant, il m’avait aidé. Il m’avait libéré. Je me savais redevable à tout jamais. Maintenant que j’étais libre, je ne savais plus quoi faire de ma soirée. Alors qu’il pleuvait dehors, je pris une douche. Comme si une longue douche pouvait m’aider à nettoyer toutes ces mains, tous ces corps qui étaient passés sur mon corps. Alors que je sortais de ma douche, de la buée partout, j’entendis quelqu’un frapper. Enfilant une serviette autour de moi, encore mouillée, je voulais voir de qui il s’agissait. Je n’attendais personne. Quand j’entendis qu’il s’agissait d’Hélios, je le fis entrer. Peu importe comment j’étais habillée, avec lui. « Qu’est ce que tu fais là Hélios ? » J’en avais presque oublié notre conversation alarmante lorsque j’étais à l’hôpital. « Je sors de la douche, tu me laisses m’habiller vite fait s’il te plait ? » Je vins tout de même lui déposer un baiser sur sa joue, avant de le laisser seul dans le salon. Je ne m’en faisais pas pour lui, il connaissait l’endroit par cœur. Tout en me séchant vite fait, je pris une petite culotte, plus un débardeur avant d’enfiler un dernier petit short.

@Hélios Grimaldi

Sans aller jusqu'à dire que je sois détenteur de la mémoire absolue, impossible pour moi de faire comme si de rien n'était, et de passer outre la discussion alarmante que nous avons eue, Damya et moi. Cette dernière sort de la douche et embrasse ma joue, m'arrachant un petit sourire amusé. Tu es au courant que je ne vois strictement rien des atouts étant les tiens ? Cela m'amuse et ne me vexe pas le moins du monde. Sûrement agit-elle de cette façon avec n'importe quel homme, voyant ou pas, sachant que ce petit élan d'intimité me rassure. Cela prouve, d'une certaine façon, que son corps lui apparaît moins comme un outil de travail. Du moins je l'espère. Ce que je fais là ? Tu me connais, je ne résiste jamais à l'idée de tailler une bavette avec toi que je cabotine en n'entrant que de quelques pas dans l'environnement de la brune. Mes mains restent dans mes poches, et mes prunelles turquoises se perdent dans le vague, incapables de se fixer sur un détail en particulier. Je voulais surtout savoir comment tu te sentais. Et si, par le plus grand des hasards, tu avais envie de compagnie.