Tout le monde est bien né quelque part, non? Eh bien moi, né River Alexander O'Malley, un 15 mai 1990, je suis né nulle part. Comment ça, nulle part, me demandera-t-on? C'est impossible! Pourtant, c'est bien vrai. Nulle part, signifie pour moi, dans un lieu qui prédisait déjà que ma vie serait simple comme l'on cueille des fruits. Simple, aisée. Pas nécessairement facile, mais bien aisée, oui. Mes parents étant riches, notamment mon père, qui tire ses nombreux millions de dollars de je ne sais trop où ni trop comment, est un homme fiable sur qui l'on peut compter, honnête jusqu'au cou, mais qui n'a jamais été très présent à la maison. À vrai dire, je me suis habitué avec cela dès ma naissance, même si je n'en avais pas très conscience au départ. En effet, j'avais ma mère qui prenait soin de moi, qui restait à la maison pour s'occuper de son petit bébé tout mignon, et qui attendait impatiemment la plupart du temps, son mari revenir à la maison. J'ai été habitué aux absences prolongées de mon père, oui, alors cela ne me faisait pas un gros choc ni ne me faisait trop souffrir.

Bref, j'ai passé une enfance plutôt facile, même très facile. Mes parents m'ont envoyé dès l'âge où je fus apte à aller à l'école, et même un peu avant, dans un établissement scolaire bien haut gradé, où les petits garçons en majorité, ainsi que quelques petites filles, allaient afin de suivre une éducation comme se doivent les enfants de familles très riches et aisées. Certes, en très bas âge, jusqu'à l'âge de 12 ans approximativement, je trouvais cela ennuyant que les professeurs soient si strictes, si sévères, si peu enthousiastes et amusants. Mais bon, avec le temps, j'ai peut-être, indirectement, réalisé que cela ne pouvait être que meilleur pour moi.

À l'adolescence, l'âge fétiche où tous les garçons en pleine puberté et découverte de leur corps de dieu - ou pas -, je commençais à découvrir un peu ce que les mots «alcool, fête, filles» voulaient dire, mais je ne pouvais quasiment pas sortir les soirs et les week-ends. Pourquoi? Parce que j'étais le gosse d'un riche homme et que celui-ci voulait que je ne me concentre que sur mes études. J'ai souvent réussis tout de même à m'éclipser de chez moi, mais restait très raisonnable. Je ne côtoyais pas vraiment les filles, même si celles-ci essayaient très souvent de me faire les yeux doux pour attirer mon attention. Elles me laissaient assez indifférentes à vrai dire : les dires de mon père étaient très importants pour moi, et je ne voulais pas le decevoir. En réalité, je ne souhaitais pas le décevoir lui, mais moi non plus. Je voulais un bon et beau futur, avec une belle vie tout aussi aisée que celle que j'avais présentement. Mon père m'a toujours offert ce que je voulais quand je le voulais, puisque de toute façon, l'argent n'étais pas un problème du tout. Nous ne comptions pas, comme les familles les plus pauvres. C'est donc grâce à tout cet argent que mon père m'a acheté pour le première fois une tablette à dessin. C'était sur un coup de tête, mais je me suis réellement découvert une passion dans ce domaine. Bon, je voulais toujours devenir un grand chirurgien en étudiant à Harvard, choix que moi et mon père avions fait en grandissant, mais l'art me passionnait, et je le faisais en cachette souvent, ou quand je n'allais pas bien.

À 17 ans, j'ai fait le con. Après une dispute avec l'un de mes potes, une engueulade sévère avec mon père, et une déception avec mon cahier à dessins, je m'enfuis de chez moi en cachette, tard dans la nuit. À vrai dire, j'avais 17 ans, et dans à peine un an, je devais me rendre à Harvard, où j'avais bien entendu été accepté dans le domaine de la chirurgie. Oui, j'ai fait le con, et j'ai bu beaucoup d'alcool, avant de prendre la route pour retourner chez moi. Un accident est survenu : une voiture m'est rentrée dedans, ou moi je suis rentrée dans une voiture, peu importe, puisque le résultat a été le même : des blessures aux jambes, au bras gauche, et un léger traumatisme que je n'ai plus maintenant, heureusement. Un peu plus et je restais pris dans la voiture, qui se serrait transformée en véritable brasier incendiaire. Mes parents sont venus me chercher, colère disparue : ils m'aiment beaucoup, ces deux-là, même s'ils sont assez stricte avec leur fils unique, qu'ils souhaitent voir réussir à tout prix.

Finalement guéri, un an plus tard j'entrai à la prestigieuse Université d'Harvard. Dans la Eliot House depuis 4 ans, étudiant dans le domaine de la chirurgie, chose qui me passionne vraiment, j'ai toujours des notes très élevées. J'ai rencontré une fille, une fille merveilleuse, nommée Eden. Blonde, grande, parfaite, mignone. Elle me fait littéralement craquer depuis que je la connais, à vrai dire... Elle hante mes pensées, et c'est la première fois que ça m'arrive, de craquer pour une fille. C'est merveilleux comme sentiment, surtout quand c'est réciproque... Voyons voir comme cela évoluera...