L'histoireUne citation ici

Dans les années 70 je suis née. Plus précisément en 77, un 21 janvier. Mes parents semblaient heureux. Mais j’apprendrais plus tard que les apparences sont trompeuses. J’ai tout de même eu une enfance plutôt sympa, calme, tranquille et divertissante. Jusqu’au jour où mes parents divorcèrent. J’avais alors quatorze ans. En pleine adolescence, je leur en voulais. Je leur en voulais de ne plus s’aimer comme avant. De me faire vivre ça maintenant, alors que j’ai besoin des deux. Le divorce a été difficile pour tous les trois, mon père est parti, me laissant avec ma mère. Trop compliqué de le voir aussi souvent que possible alors qu’il partait à l’autre bout de l’océan. Depuis cette période, j’ai voulu devenir avocate, afin d’aider toute famille traversant une telle période, ou autre. Cela m’avait fait du mal et je ne voulais pas savoir que d’autres enfants puissent vivre la même chose.

A seize ans, je suis tombée amoureuse pour la première fois. Mais ce n’était pas réciproque. Encore une fois, on m’abandonnait, on ne voulait pas de moi. Triste, je pensais alors ne jamais trouver une personne qui voudrait de moi. Pour la personne que j’étais. Mais très vite je rencontrais Marshall, l’homme de ma vie. Celui que j’allais épouser, à qui j’allais donner deux beaux enfants. On se maria à mes dix huit ans, et neuf mois, mon premier fils apparu. Mars. A peine dix huit ans, mariée et maman. Mais j’étais heureuse ainsi, car j’étais avec l’homme de ma vie. Amoureuse, je pouvais tout faire pour lui. Je le laissais gérer son entreprise, alors que moi je cumulais des petits boulots, tout en enchainant les cours du soir, pour ne pas avoir de diplôme le jour où j’en aurais.

Dix ans plus tard, on accueillit notre deuxième enfant. Une petite fille qu’on appela Rosy. On était comblé. Tous les quatre, c’est ce dont j’avais rêvé, toute ma vie. Une petite famille, mais on était soudé comme les doigts d’une main. C’était ma petite tribu et pour eux je pouvais tout faire. Tout comme décrocher une promotion et devoir déménager toute la famille à Boston afin de leur offrir la meilleure des vies possibles. Sans savoir que Boston allait m’accueillir les bras ouverts mais aussi m’enlever ce dont j’avais le plus cher au cœur. Mon mari et mon fils.

Quelques années à Harvard pour enseigner à côté de mon poste au cabinet de Bradley. J’aimais enseigner et former les nouveaux avocats. J’étais heureuse ici. Sans savoir ce qui allait m’attendre en décembre 2020. La chute libre. La mort des deux hommes les plus chers dans ma vie. Je sombre, pour ensuite tenter d’aller mieux. Et alors que je pense aller mieux, une nouvelle vint me rabaisser de nouveau. Juillet 2021 je me retrouve à l’hôpital, on m’apprend que j’accouche. Un déni de grossesse. Le bébé ne s’en sort pas. J’y passe de très peu. Je ne peux pas m’en aller de la sorte, j’ai encore ma fille qui m’attend. Je suis le seul membre de la famille qui lui reste. Alors je survis, une nouvelle fois.

Je ne parle pas, je ne raconte rien à personne. Et c’est une grosse erreur que je fais là. Je sombre davantage, dans l’alcool. Rien ne va plus. Je souris, mais au fond de moi, rien ne va. Je tente d’aller mieux, maintes et maintes fois. Je demande de l’aide à Bradley, je déménage chez lui, pensant qu’il m’aiderait. Mais c’est encore pire. Il n’est pas aussi présent que je l’aurais imaginé. Rouge de colère et de déception, je prends la moto, avec Kassim. Alcoolisée, oui. Et ce qui devait arriver arriva. Un accident fut causé par ma faute. Des semaines de coma pour mon ami. Et moi-même. Mais pour une autre raison. Une erreur de la police, une balle tirée par erreur. Le corps médical se voit obligé de me mettre dans le coma pour que mon corps récupère plus facilement. Et à mon réveil, je me rends alors compte à quel point ça n’allait pas. Je décide de consulter un psychiatre car je veux réellement aller mieux. Pour ma fille. Pour Kassim. Pour les prochaines personnes que je pourrais rencontrer. Au revoir Rebecca Walsh, et bonjours Rebecca Walsh-Davies.

merci à tous