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I LOVE HARVARD
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    Beautiful Trauma

    Getting hard to break through the madness. You're not here it never makes sense. Tidal waves of tears are crashing.


    MG Hospital, 14 Janvier 2019

    Dix-huit heures passées de vingt-sept minutes. La stridente sonnerie d’un bipeur pourfend la quiète vacuité et le silence monacal, régnant dans le douillet confinement de l’une des nombreuses salles de garde, allouées aux grands pontes de la médecine et autres membres du personnel soignant du Massachusetts General Hospital. L’onctuosité prodiguée par les plumes d’un bref sommeil, guère réparateur au sortir de vingt-deux heures de bons et loyaux services médicaux sans interruption, s’envole et s’évapore en un tournemain. Ramené sans ménagement ni douceur du royaume de Morphée par cette horripilante et discordante fanfare électronique vrillant et perçant ses sérénissimes tympans, le second fruit tanguant au bout de la dernière branche de l’arbre généalogique du Comté de St. Andrews meut indolemment son gisant marmoréen. Un éveil pour le moins rude, que ses pâteuses cordes vocales vrombissantes accueillent par un feulement digne d’un tigre acariâtre. Minois crayeux déformé par une disgracieuse moue de contrition, les doigts ankylosés de la dextre du nobliau anglo-saxon parviennent, bon an mal an, à se munir du petit gadget arrimé à un passant du pantalon azuréen, ayant un tantinet dévalé les contrées de son tour de hanche. Elément ô combien caractéristique de l’uniforme, que se doivent de revêtir les membres de l’escadron du bistouri. Dans un geste lent et encore empreint d’une savante dose de léthargie, celui qui n’a du conquérant que le prénom approche le condensé de technologie de sa frimousse albescente, avant d’ouvrir à grand-peine ses amandes pralinées à la manière d’un petit faon qui viendrait de naître. « Renfort Pavillon A ». Tels sont les trois mots défilant de droite à gauche, sur l’écran à cristaux liquides de l’appareil le surplombant. « Pavillon A » ou l’autre nom pour désigner ce que l’on a coutume d’appeler dans le milieu « la mine » et qui équivaut pour le parfait quidam aux urgences. Service qui, une fois n’est pas coutume, doit très certainement être engorgé et faire face à une cruelle pénurie en terme d’effectif. Les arcs labiaux de l’infant britannique décoche un tonitruant soupir, qui à lui seul suffirait pour enrhumer tout les chérubins se prélassant sur leurs amas de coton ouatés, tandis que sa main crème choit lourdement contre son sternum. L’instrument aux dysharmoniques sonorités raccroché à la ceinture, le notable londonien lève laborieusement sa carcasse dans un ahan d’effort. Assis sur le rebord de la modeste couche, le timoré traumatologue en herbe s’octroie le luxe d’une poignée de secondes pour réaliser une salve de mouvements circulaires de la nuque et une volée de roulements des épaules. Petit routine immuable dont il s’acquitte constamment, afin d’extirper de la torpeur et solliciter son corps engourdi. Fondement galbé délaissant à contrecœur le moelleux du matelas monoplace inférieur des lits superposés, le gentilhomme à la timide barbe cendrée gagne la pièce attenante en traînant la semelle de ses baskets flashy et tirant sur l’élastique du pantalon, afin qu’il ceigne à nouveau convenablement son bassin. Posté devant la vasque d’un lavabo, les paumes en puits de l’aimable dandy recueille une brassée d’eau fraîche qu’il asperge allégrement sur son visage. Une vivifiante ablution à laquelle viennent se greffer d’énergiques frictions des pommettes et joues pileuses, dans l’optique de parachever l’émergence des flots de la somnolence. Promptement, l’adonis distingué remet à l’aide du reflet chiffonné par la fatigue que lui renvoie le miroir, un semblant d’ordre dans sa forêt capillaire mordorée en y passant le râteau de ses phalanges ivoirines. Ses extrémités palmaires, recouvrant petit à petit leur vivacité, défroissent les vagues de plis gondolant l’étoffe bleutée de sa tunique à grand renforts de remous déferlant de ses clavicules jusqu’à sa région ombilicale. Deux bonnes minutes à se laver méticuleusement les pattes et les avant-bras avec ce zèle typiquement médical plus tard, l’uraniste européen quitte la microscopique salle de bain et enroule le stéthoscope abandonné sur le montant du lit autour de sa nuque. Les pôles de l’ustensile d’auscultation léchant de part et d’autre le relief de ses vallées pectorales. L’immaculée blouse pendue à la patère rivée sur la porte à la peinture partiellement écaillée enfilée, « le Petit Prince des cœurs » quitte la paisible oasis, prêt à replonger dans la frénétique fournaise des urgences. Cinq minutes de déambulation dans un enchevêtrement de couloirs suffisent pour que point à l’horizon le « champ de bataille ». Infirmières, internes, aides soignants, résidents et chirurgiens titulaires s’agitent en un chaotique ballet déstructuré ponctué de cris de douleurs, pleurs et injonctions au degré de politesse fluctuant. Le cap mis sans plus attendre sur le grand îlot central parsemé d’ordinateurs, derrière lequel œuvre un essaim de secrétaires médicales, le royal mirliflor made in Great Britain s’empare machinalement d’une main lambine du premier dossier trônant sur les cimes d’une pile ne demandant qu’à trouver preneur. Prunelles chocolat faisant la navette de gauche à droite, l’arrière petit fils au second degré de sa gracieuse Majesté prend prestement connaissance du compendieux abstract en première page, résumant de manière très succincte le cas. « Homme blanc, vingt-trois ans. Nombreuses plaies et entailles au visage. Présence de multiples bleus et ecchymoses sur le buste et les membres antérieurs. Fracture probable de la C4 et la C6. ». Pointe du nez redressée, le « plan B de la famille Windsor » lorgne en direction du box où celui qui est désormais son patient a été temporairement installé. Un vaillant golgoth à la sculpturale plastique, qui siérait à ravir pour la pratique du football américain ou du hockey. Une solide carrure ainsi qu’une robuste largeur d’épaule. Des biceps râblés aux sublimes proportions. Une splendide écorce laiteuse, dont les multiples contusions et blessures n’entament en rien le caractère éclatant. Des traits, bien que tuméfiés et boursouflés, naturellement épais mais dont l’ineffable harmonie confère à son détenteur un sempiternel air juvénile. Une souple et soyeuse tignasse supplantant l’étincelante blondeur des blés au plus fort de l’été. Une bouche aux lippes charnues et aussi gourmande qu’un bonbon. Deux saisissantes et hypnotiques gemmes d’émeraudes, déifiant ce portrait transcendant les canons de beauté de la Renaissance italienne. Bigrement émoustillé, la guimauve myocardique du très fleure bleue anglais se met à réaliser d’incontrôlables loopings dans sa cage-thoracique. La dilatation de ses pupilles est telle, qu’elles avalent la quasi totalité de ses orbes caramel. Lèvres pincées, le bellâtre à la carne opaline tente de se ragaillardir autant que faire se peut, en s’éclaircissant la voix. Salive péniblement déglutie et poumons abreuvés par une grande bolée d’air afin de cueillir un surcroît de courage, le gentleman part à la rencontre du colosse à la porcelaine neigeuse, en zyeutant vers le dossier tenu entre ses mains fébriles pour connaître le nom de cet exquis inconnu. « Monsieur Klausen ? Bonjour, je suis le Docteur Windsor. Outch, c’est encore plus douloureux à voir qu’à lire. », déclare-t-il de sa voix de basse sur un ton navré, après s’être plié aux présentations d’usage, en arborant une fugitive grimace de componction. L’inesthétique rictus cède très vite la place à une bienveillante et affable risette. Nonobstant, celle-ci fane et flétrit de façon évanescente, sitôt que l’avenant médecin, ayant toujours à cœur de mettre autant que possible à l’aise ses patients et de gagner leur sympathie, réalise que ses mots sont probablement loin d’avoir l’effet escompté. Confus et gêné par ces propos quelque peu maladroits, les billes d’andalousite du futur praticien s’écrasent sur les lacets de ses converses jaune citron et ses joues, d’ordinaire si pâles, se parent de subtiles touches grenadines éparses. Le dossier niché sur le support en plastique apposé contre le rebord du lit, l’étudiant en antépénultième année de médecine dégaine de la poche pectorale de sa blouse un petit stylet lumineux, afin de tester les réflexes pupillaires de l’attrayant éphèbe au patronyme nordique et s’assurer qu’aucune atteinte neurologique de quelque sorte ne soit à déplorer. Paume épousant délicatement l’arrière du crâne du blessé, l’illustre citoyen des bords de la Tamise approche le faisceau de lumière de ses joyaux smaragdins. Connaissant la relative photosensibilité des individus affublés d’iris clairs, il tâche de ne  point trop s’appesantir et s’éterniser, afin de ne pas incommoder plus qu’il ne faut l’Apollon meurtri. « Soit vous vous êtes battu, soit vous êtes un adepte du rodéo. », dit-il d’une voix modulée en guise de second essai pour tenter de rectifier le tir, suite à son entrée en matière laissant grandement à désirer. Une pusillanime risette éclosant sur le terreau de ses labres pulpeuses. L’assurance de l’absence de lésion cérébrale acquise, le réservé sujet de sa Majesté met fin à ses stimuli oculaires digne d’un supplice de la Gestapo et rengaine son instrument de torture. Mains saisissant doucement en coupe le turgide - mais non moins séduisant - faciès de l’hyperboréen, l’enfant du Old Smoke tâte légèrement les pourtours des coupures et taillades afin d’en mesurer davantage la profondeur et l’ampleur. Son arcade sourcilière droite. Sa saillante pommette gauche. Les commissures opposées de ses croissants de chair. L’estafilade serpentant sur les rives de sa jugulaire et mâchurant le fin derme lactescent de son cou. Un pullulement de frissons germe le long de l’épine dorsale du natif de la perfide Albion, et une perle de sueur dégringole de sa nuque, à mesure que la pulpe hyaline de ses doigts se délecte de la suavité du grain satiné du gaillard aux origines septentrionales. « Plus de peur que de mal. Vos entailles sont heureusement superficielles et peu profondes. Quelques petits points de suture et tout ceci ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir pour votre visage. Mais avant cela, je vais continuer de vous examiner. Pouvez-vous vous allonger et relever votre T-shirt s’il vous plaît ? », demande-t-il courtoisement en laissant ses empreintes digitales languides, dégringolées de la mâchoire prononcée de l’athlétique damoiseaux du grand nord jusqu’à sa clavicule, avant de les rapatrier contre le tissu plus blanc que blanc de sa blouse. Un amène sourire tracé sur l’incarnat canevas de ses lippes. Les mollets cotonneux qui flageolent et s’entrechoquent. Le palpitant jouant des claquettes sur les planches de ses cotes. Honteusement exalté à l’idée d’à nouveau s’enivrer de la douceur de cette enveloppe opalescente. Coupablement agité par la perspective de s’enfiévrer, au contact des pleins et des déliés d’un majestueux corps, à faire pâlir les statues helléniques taillées dans la pureté du marbre de Cararre.              


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    Soirée d'hiver ordinaire. Retour des congés de fin d'année, retour à Cambridge. Mon année 2018 s'est conclue de la plus belle des manières. Ces dernières semaines en Islande ont vraiment été thérapeutiques, je dois remercier mes parents pour ça. Revoir ma terre natale avec eux, 21 ans après mon adoption, la boucle était bouclée. Ça m'a fait du bien, beaucoup de bien même. Mon retour à Harvard s'est naturellement fait beaucoup moins facilement que les années précédentes à cette période de l'année. Chaque année le même rituel. Je m'envole de Boston, j'arrive à Copenhague, je roule jusqu'à Odense, et je n'y bouge pas jusqu'à mon départ 10 jours plus tard. Et forcément lorsqu'une routine se brise, tout notre monde se transforme. Tel était mon cas. Si j'avais pu rester quelques jours de plus à Reykjavík, je ne m'y serais pas opposé. J'avais pris l'habitude de partir avec un simple sac à dos lorsque j'allais rendre visite à mes parents, ce qui peut sembler inimaginable pour beaucoup de gens lorsqu'on s'apprête à parcourir quelques milliers de kilomètres vers l'ouest. L'avantage se ressentait au retour. Que je revienne de la bibliothèque ou d'Islande, personne ne pouvait le savoir. Mais surtout, je n'avais pas une seule valise à ranger. Lessivé par le vol, je me pose sur mon lit, scrutant vaguement les détails de ma chambrée avec des yeux mélancoliques. Je connais cet état d'esprit, et il fait mal. C'est donc dans un élan de nostalgie que je décide d'aller battre le pavé jusqu'en ville le soir-même de mon retour. Il valait mieux pour moi que je me change les idées. Après un faible soupir, je prends les devants avant d'être victime de ma fainéantise et fonce en direction de la douche qui hurle mon nom tant je suinte de saleté. Je la joue furtive, je sais à quel point le froid de la Nouvelle-Angleterre peut être vicieux. Pas que je sois très impressionné, je suis un viking qui revient d'Islande. Mais si je pouvais éviter de chopper froid, ça m'arrangerait. Chaudement vêtu, je me camoufle dans ma grande écharpe et trace la route jusqu'en ville. Mes sorties seul se multipliaient. J'avais pris l'habitude depuis plusieurs années de m'entourer. D'amis, d'amours, de sexe. Retrouver les plaisirs de ma propre compagnie me faisait du bien, je dois dire. C'était le seul moyen pour moi d'avoir les idées claires et de faire le point. Le pavé glissant, la pluie fine mais tranchante, les flocons de neige gisant sur les toitures, le charme de l'hiver à Boston ne me lasse jamais. C'était le 2 janvier, j'étais rentré bien tôt, mais travail oblige. Vivre ici devenait de plus en plus cher, et mon taff de vendeur payait bien pendant les vacances d'hiver. J'allais profiter des derniers jours pour me mettre un peu d'argent de côté. Qui dit nouvelle année, dit célébrations pendant 1 semaine dans les quatre coins de la ville. Les hordes de gens bourrés décoraient les rues, j'étais pas à l'aise. Je décide de finalement me poser dans un établissement rustique. Petit mais bondé. Les gens présents avaient déjà bien entamé la soirée, me frayer un chemin jusqu'au bar tenait du miracle. Je décide de me prendre une bière et de me laisser transporter par l’atmosphère vibrante de cette nouvelle année, dans mon coin. Puis des bras, autour de moi. Une voix, avec l'haleine fermentée d'alcool et de tabac, qui hurle dans mon oreille. J'te connais, t'es à Harvard ! On était dans la même promo en première année de droit. Avant que je me fasse virer parce que j'avais pas une thune. Faut bien sûr s'imaginer les grammes d'alcool qui vont avec. Désolé pour toi. Précédé par ma "réputation", visiblement "responsable" de son éviction d'Harvard, mon nouvel ami s'est mis à me prendre pour cible. Pas physiquement, mais verbalement. Et très brièvement, car il n'a suffi que des quelques mots. Toujours à la recherche de la pute du grand Nord ? Ça, c'était ma mère biologique. Aussi lointaine soit-elle de ma vie, elle fait partie de moi. Elle est au sommet de la pyramide des êtres pour lesquels j'éprouve le plus de haine, mais c'est ma mère. Et lui avait fait une terrible erreur, moi aussi d'ailleurs. Le cœur en ébullition, les idées floues, éternel prisonnier de mes propres émotions, mon poing s'envole jusqu'à sa mâchoire. Mon déchaînement fut vite contrôlé par sa bande de potes. Trois personnes, quatre peut-être, qui ont préféré me sortir avant de se retrouver, à leur tour, soumis à leurs pulsions violentes dont j'étais la cible. Un attroupement, une embuscade, un encerclement, c'est le dernier souvenir que j'ai de cette scène.

    Puis du blanc, par intermittence. Une étrange sensation de me déplacer sans fournir le moindre mouvement. Puis mes paupières qui s'allègent, à gauche du moins, une image floue qui s'offre à moi, puis de la douleur. Beaucoup de douleur. Intense, difficile à localiser. Je la ressens partout. Puis je ne bouge plus, ne reste que le seul son d'une machine et les balbutiements d'une silhouette. Je suis effrayé, j'ignore où je suis. Les minutes défilent, du moins j'en ai l'impression. L'image devient nette, les sons plus clairs. Je comprends que je suis à l'hôpital, et je comprends vite pourquoi. L'épuisement et la douleur sont mes deux seules certitudes. Un épuisement difficilement repu par ma perte de conscience, visiblement. Je m’efforce de ne penser à rien, jusqu'à ce qu'une nouvelle silhouette pénètre dans la petite pièce où je me trouvais. Jeune, mon âge j'dirais, brun je crois, barbe de 3 jours ou qui galère à pousser, plutôt beau mec en soit. Il se présente et tente de faire de l'humour. Je me retiens de lui répondre par peur d'avoir davantage mal, et pour pas lui répondre un "Oui c'est douloureux connard. Bravo Sherlock." La seule chose qui m'a interpellé, c'est son nom. "Windsor", putain mais on a foutu mon corps dans une soute et envoyé à Londres ? Puis il en rajoute une couche en plus. Adepte de rodéo mon cul, ouais. J'ai senti qu'il cherchait une réaction cela dit, je me suis alors permis de lui offrir un sourire. Puis je pense pas qu'il avait besoin que je réponde à ça, il savait très bien que je m'étais battu. Il me fait un diagnostique, me révélant toutes les blessures physiques que je pouvais avoir mais dont j'ignorais encore l'existence jusqu'à maintenant. J'avais honte de moi, j'étais furieux aussi, et triste. Beaucoup de sentiments et d'émotions se contre-choqués dans mon esprit. Il me demande de me foutre torse-poil, mais je suis pas sûr d'être en mesure de refuser. Je m'exécute donc avant de me rasseoir sur le lit. Je suis où, putain ? Mes premiers mots, pleins de politesse. Bien douloureux, cela dit. J'avais vite compris que j'étais à l'hôpital, mais dans lequel ? Depuis que le docteur m'avait dit son nom, je craignais de pouvoir être n'importe où. Je ne supportais pas l'idée de ne pas savoir où j'étais, je suis bien trop familier avec cet âpre sentiment.


     

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    MG Hospital, 14 Janvier 2019

    Ses professeurs ainsi que son référant à l’hôpital, ne manquent jamais une occasion de le fustiger, en lui reprochant de faire preuve d’une trop grande implication et d’une compassion excessive envers les patients. « Tant que vous ne parviendrez pas à mettre votre affect en sourdine : jamais vous ne serez un bon médecin. ». Oui … mais il est comme ça Alex. Désincarner, déshumaniser et considérer homme, femme et enfant comme des morceaux de viande dans lesquels on peut allégrement tailler dans le vif … c’est au-dessus de ses forces. La peur, la souffrance, la douleur et le mal auxquels les estropiés franchissant le seuil des urgences sont aux prises, trouvent une résonance et font vibrer la plus infinitésimale fibre de l’être du sensitif d’outre-Atlantique. Alors … tant pis si d’aucuns prétendent que cela fait de lui un mauvais médecin. Tant qu’il n’aura commis aucun impair pouvant faire l’objet d’un licenciement ou d’une radiation à vie de l’Ordre des Médecins, son Altesse continuera de pratiquer ce qui donne un sens à sa vie, tout en restant fidèle à ce qu’il est. Soigner. Sans faire de distinction où de hiérarchisation en fonction des cas. L’androgame sans moitié traitera le vigoureux nordique avec autant d’assiduité et de diligence, qu’une victime de plaie par balle. N’en déplaise à ses homologues en blouse blanche. Déboussolé et certainement quelque peu inquiet, – même si rien dans sa suave voix ne le laisse transparaître – le musculeux viking s’enquiert de savoir où il se trouve. Convoquant les facultés de sa mémoire photographique, l’esthète anglo-saxon s’efforce de se remémorer le contenu du compte-rendu des ambulanciers, gréé au dossier et qu’il a promptement survolé un peu plus tôt. « Vous êtes à Boston. Au service des urgences de l’Hôpital Général. Des passants ont appelé les secours après que vous ayez été retrouvé inconscient devant un bar du centre-ville. Rassurez-vous, on s’occupe de vous désormais et vous serez à nouveau très vite sur pied. », explique-t-il posément sur un ton lénifiant, en lui faisant la grâce d’un nouveau sourire accort. Les lignes de la dextre fugacement accolées derrière son trapèze noueux, en guise de geste rassérénant. La consigne édictée exécutée, le derme du révérencieux songe-creux de haute naissance s’habille d’un igné voile de frissons, sitôt que ses lagunes de miel éclaboussent le somptueux buste de cover-boy, portant tout les stigmates d’un passage à tabac en bande organisée, du phébus nord-européen. Une fantasmagorique charpente, n’étant pas sans rappeler au romanesque nanti, celle des malabars ornant la une et les pages des magazines de fitness, ainsi que des publications se lisant à une main à destination des « pédérastes », comme le dit haineusement « daddy ». Ces revues qu’il feuilletait en catimini durant cette transitoire, ingrate et existentielle période de la vie nommée adolescence. Les cuticules flânant langoureusement sur les protubérances et proéminences en acier trempé. Des périodiques qui depuis moisissent dans sa chambre à St. James’s Palace. Dissimulés dans le double-fond d’un des tiroirs de son bureau en bois de charme. Carotide pulsant à bride abattue, l’incorrigible idéaliste cligne des paupières à vive allure et se fend d’un laconique raclement de gorge fort peu distingué, afin de recouvrer un semblant de consistance. La pulpe tépide des doigts alunit doucement sur l’éclatante faïence criblée d’hématomes, recouvrant la puissante ceinture abdominale du bellâtre scandinave. La plus grande déception du patriarche Windsor palpe l’abdomen de son patient, en décrivant des huit lents et des boucles de l’infini autour de son nombril, afin de s’assurer qu’aucun centre vital n’est touché. Ses météores chocolatés faisant la navette entre le mirifique 8-pack de l’Hercule des rives de la baltique et ses gemmes de béryl. A l’affût d’une éventuelle grimace qui déformerait son minois d’albâtre, sous les affres d’une douleur plus aiguë que celle suscitée par la myriade de contusions, et qui serait symptomatique de dommages internes encore plus préoccupants. Les nervures tapissant l’extrémité des tiges digitales alpestres qui frémissent, en s’engouffrant dans les sillons délimitant la grappe de muscles. Les molaires qui déchiquettent l’intérieur des joues, à chaque ascension des adamantines collines de chair. La sensation que des braises crépitent dans la région sub-ombilicale. Le corps en suspension. L’impression que l’oxygène se raréfie. Le souffle saccadé. Qui s’étouffe. S’asphyxie. S’étrangle. Une lame de chaleur qui déferle sur les littoraux rénaux. Un climat caniculaire qui sévit sur les hauteurs des pommettes. Un examen ventral indéniablement longuet et qui voit la résurrection de ce petit garçon effacé, vivant ses tout premiers émois devant les splendeurs de l’anatomie masculine. L’escalade palmaire se poursuit en direction des obliques parfaitement définis de l’adonis aux yeux pers. Notamment sur les cotes C4 et C6 vraisemblablement sujettes à quelques fractures, d’après les annotations consignées dans le dossier. Une savoureuse exploration des versants tribords et bâbords de la robuste cage-thoracique de l’éphèbe à la carapace de quartz, révèle au trente-septième aspirant dans l’ordre de succession au trône britannique, que ces atteintes osseuses sont grâce au ciel d’ordre bénigne. L’hyperempathique Lord aux dragées cuivrées s’arme du stéthoscope dormant autour de son cou et dispose les embouchures à l’intérieur de ses conduits auditifs. « Allez-y, respirez à fond. », prie-t-il aimablement de son timbre velouté à l’accentuation anglo-saxonne parsemé d’inflexions balsamiques. La tête de l’instrument doucement appontée sur le pan occidental des pectoraux de l’alcide aux écheveaux capillaires ambrés. Celui dépeint d'après la presse comme étant l’un des plus beaux partis de Grande-Bretagne, écoute religieusement la mélodie entonnée par le palpitant du nemrod aux éclats d’opale. Paupières légèrement plissées et billes boisées fixant le vague sous le poids de la concentration. La main ondoyant lestement afin de sonder la moindre portion du métronome cardiaque. Ventricules, veines caves, oreillettes, aorte. Pas de murmure, de souffle ou d’irrégularité dans la fréquence de battement des valves tricuspide, mitrale et aortique. Bifurcation du côté des poumons. Aucun signe d’affaissement ou de perforation. Esquisse faiblarde animant ses lippes replètes, l’étudiant opine du chef et replace le boa médical autour de sa nuque, pour à nouveau exhumer le petit bâtonnet lumineux de la poche de sa blouse. « Ouvrez la bouche, s’il vous plaît. », somme-t-il respectueusement sur un ton totalement exempt d'autoritarisme. Les abysses de l’antre buccale du jouvenceau à la stature de gladiateur illuminées par le labile rai de lumière ; le gentleman ayant crû au gré des tintinnabulements de Big Ben ne détecte pas l’ombre d’un quelconque obstacle encombrant les voies respiratoires. Fort de ce fait, ses doigts étirent ensuite méticuleusement les virgules labiales de l’apollon aux embruns septentrionaux, afin de vérifier qu’aucune macule ensanglantée n’entache ses gencives. L’examen touchant à sa fin, Monsieur le Comte troque la filiforme lampe contre un stylo et récupère le dossier trônant dans son compartiment au bord du lit. « Je ne décèle aucune lésion ni hémorragie interne à la palpation. Mais par acquit de conscience, je vais vous faire passer un scanner ainsi que des radios, afin de mieux mesurer l’ampleur de vos fractures aux cotes. Compte tenu que vous avez perdu connaissance, je vais également vous garder en observation pour la nuit. Si vos constantes sont stables, vous pourrez sortir dès demain dans la matinée. », conclut-il en laissant ses étangs boueux souiller sans vergogne les joyaux d’émeraudes du damoiseau à la sportive carrure. Un énième bourgeon affable et avenant s’épanouissant sur ses royales pulpeuses. La mine de la plume du vingt-et-unième siècle couchant quelques notes sur le papier. Index prestement humecté, celui que ses concitoyens considèrent comme étant le fils spirituel de Lady Di, du fait de sa fervente implication dans le domaine associatif et caritatif, épluche les feuillets du dossier. Phalanges flagornant le fin parterre de ronces clairsemant sa mandibule, l’expatrié décortique attentivement la liste des antécédents de son ravissant patient. « Votre dossier ne faisant état d’aucune allergie ou contre-indication médicamenteuse, je vais donc pouvoir localement vous anesthésier et commencer à vous recoudre. », déclare-t-il d’une voix ponctuée d’imperceptibles trémolos. Enrobé dans un sourire cette fois-ci davantage pincé et crispé, à l’idée de devoir suturer un si magnifique visage tutoyant les crêtes de la perfection. Et ce malgré l’audace des intumescences ayant l’outrecuidance de s’ingénier à en atterrer la majesté.


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    La confusion, vite remplacée par le soulagement après les informations que le docteur m'avait fournies. Puis de la confusion à nouveau. J'étais à Boston, et le contraire m'aurait beaucoup surpris, je dois dire. J'avais merdé, je m'étais embrouillé, mais il était difficilement envisageable qu'on ait échangé des coups au point d'atterrir Outre-Atlantique. "Échangé" était un qualificatif bien optimiste. Je les ai subis plus qu'autre chose. Et pour avoir été retrouvé par des passants, il est fort probable que mes nouveaux amis s'en soient tiré sans la moindre égratignure. Sauf peut-être pour l'heureux gagnant de ma droite, pas sûr qu'il passe une bonne nuit en ce moment. En tout cas, elle est sûrement moins chaotique que la mienne. J'étais perdant en tout point. Les émotions se mêlent dans ma tête, comme si j'étais incapable d'en choisir une et de m'y tenir. La colère cède sa place à la honte, qui elle-même s'incline face à la tristesse la seconde qui suit, je suis une calamité. Je me sentais ridicule, idiot même. J'épiais la pièce, un peu à la recherche d'idées claires, mon regard vide suggérait aisément que j'étais perdu. Il se pose finalement, un peu timidement je dois l'admettre, sur mon ange gardien de l'heure. J'ai pas bu. Je passais une soirée tranquille avant qu'un de ces connards se mette à m'embrouiller. Mon regard se détache du docteur à l'allure très rassurante. Il avait l'air de mon côté, ça peut paraître évident quand on parle de quelqu'un qui cherche à me rafistoler, mais je sentais qu'il avait une volonté sincère de me sortir de cet enfer. Cette situation était tragique, mais j'y trouvais une forme de réconfort entre deux pics de douleurs. Je n'étais pas intéressé par les hommes, mais j'aimais m'amuser avec eux à l'occasion. Mais ce jeu auquel j'aime me prêter est finement rôdé, c'est probablement l'un des secrets les mieux gardés d'Harvard. Voilà pourquoi cette situation est stimulante. Torse-nu, couvert de bleus, "jouant" au malade, le charmant docteur palpant le moindre centimètre de ma peau à la recherche d'éventuels dégâts. Ses instruments glacés parcourent certaines zones de mon torse, en rythme avec les respirations que mon ange gardien m'a réclamé. Quelques secondes plus tard, le voilà parti en exploration dans ma bouche. Il n'y a rien de tendancieux et pourtant être au contact d'un homme si "publiquement" me plaisait. Difficile que mon interlocuteur s'en aperçoive, et je peux remercier mon état de ne pas avoir la capacité d'avoir ne serait-ce qu'une partielle érection. J'ai vraiment la tronche en vrac. Je suis une épave humaine, ramassé au vol par une ambulance, et tout ce qui m'occupe l'esprit mis à part la douleur c'est cet échange avec Mister UK. Le verdict tombe : je suis cassé de partout mais rien de bien grave. Quatre sur moi et même pas capable de me mettre en pièce ? C'étaient les Teletubbies, ou quoi ? J'offre mon premier sourire au docteur. La pression redescendait et c'est souvent par l'humour que ça se manifeste, la preuve en est. Rassuré d'être en sécurité, et rassuré de ne pas partir tout de suite, bizarrement. La raison finie par se frayer un changement jusqu'à mes pensées embuées. Puis vient l'effroi, alors même que ce Dr. Windsor s'apprête à procéder à mon anesthésie locale. Je n'ai rien sur moi. Ni papiers, ni téléphone. Mon portable est une vraie mine d'or, entre les mains de tels connards je n'ai plus qu'à dire adieu à tout ce qui me tenait à cœur de garder secret. Attendez, vous avez mes papiers quelque part ? Mon téléphone ? Le regard nerveux, j'examine la pièce. Je tente de me relever, sans succès, bien vite rattrapé par la douleur. Je serais capable de fuir la ville si je savais ce téléphone dans la nature. La gorge serrée, le cœur dont le rythme s'était accéléré, des sueurs froides qui s'invitent à la fête, il n'y a rien qui pourrait arriver de pire.


     

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    MG Hospital, 14 Janvier 2019

    Le débonnaire fils cadet du clan Windsor n’a jamais été de ceux chassant les étoiles. La renommée, la postérité, la gloire et les lauriers sont autant de choses qui l’indiffèrent. Ce n’est pas pour cela « qu’il a signé ». Les prix d’excellence, les articles dithyrambiques dans les revues médicales cotées, les hautes distinctions honorifiques, le Nobel, l’envie de laisser une trace dans l’histoire de la profession : le timoré jouvenceau ayant crû dans le fog londonien n’en a cure. Ambition, avidité et convoitise ne sont jamais entrées dans la composition de l’humus de sa vocation. C’est à onze ans que celle-ci naquit. Lorsque « daddy » l’emmena avec lui rendre visite et apporter son soutien aux hommes et femmes des Forces Armées britanniques, partis guerroyer en Afghanistan. Dans ce lugubre baraquement à l’arrière du front, où un trio de fraters fit avec les moyens du bord et se tua à l’effort pour sauver un soldat aux viscères s’échappant d’une gigantesque béance abdominale. Du sang, de la suer et au final des larmes. Une scène qui marqua profondément l’impubère et qui continue d’habiter ses nuits de jeune adulte. Les sauver … . Pour que plus aucune vie ne chavire. Pour que plus aucun œil ne s’embrume. Pour que « plus jamais ça ». Contemplant dans un plaisir honteusement coupable la supercoquentieuse fringance du buste de l’infortuné nordique, l’incorrigible utopiste rassemble ses esprits pour procéder à l’incontournable auscultation. Doigts en lévitation au-dessus des abdominaux en acier trempé, Monsieur le Comte s’immobilise et tourne le chef en direction du mirmillon scandinave pour recueillir religieusement ses explications. Sourire avenant serti sur ses babines, le nobliau croulant sous les complexes dodeline négativement de la tête. « Vous n’avez pas à vous justifier de quoi que ce cela. Je suis votre médecin. Mon travail consiste à vous soigner sans émettre un quelconque jugement. Vous n’avez pas l’air d’être quelqu’un de belliqueux ou qui se complaît en recherchant et attisant le conflit. Si vous en êtes venu aux mains, vous deviez selon moi avoir d’excellentes raisons. », déclare-t-il sur un ton complaisant. Les lippes pincées et étirées en un frêle rictus bienveillant. Les joues rosissant imperceptiblement, après avoir une énième fois bu la tasse en se baignant dans ses atolls aigue-marine. Son Altesse exècre les appréciations hâtives, les préjugés méphitiques et les jugements formulés à l’emporte-pièce. Voir ses pédantesques, pontifiants, bien-pensants et sentencieux confrères outrepasser leur rôle, en s’arrogeant le droit d’énoncer des sermons péremptoires ou de faire la leçon à leurs patients, en déblatérant sur leur style de vie ou leurs convictions … rien dans son travail ne saurait mettre plus en rogne l’introverti nabab anglais. Lui qui connaît et a pâti plus de fois qu’il ne saurait le dire, du tranchant des mots et de leur dimension assassine. Ces cinglants phonèmes qui tel des poignards acérés transpercent l’écorce, laissant dans la chair d’indéfectibles, béantes, suppurantes et incurables plaies. Il n’est pas comme ça Alex. Jamais il n’aura l’impudence d’infliger cyniquement à autrui un moralisateur et tendancieux châtiment, dont il ne connaît que trop bien la portée destructrice. Encore moins envers un patient, qu’il se doit de soigner et de veiller autant que faire se peut au bien-être. Alors … non. Non, il n’aura pas l’indélicatesse de s’adonner cruellement à la présomption. Non, il ne cherchera pas à lui tirer les vers du nez, pour savoir des choses qui ne seront nullement contributives dans l’exercice de son travail. Non, il n’extorquera pas les mots de la bouche du valeureux gladiateur à la huppe cendrée, pour connaître la nature de ces « excellentes raisons ». Des raisons sans doute personnelles, intimes, qui lui appartiennent et ne regardent personne d’autre que lui. Mais … si d’aventure l’envie lui venait de spontanément lui en parler, l’illustre esthète sera là et l’écoutera de toutes ses oreilles. Voire en discutera avec lui. A condition que le sémillant viking y consente et que là soit sa volonté, bien entendu. Au sortir d’une auscultation de tout les dangers - au cours de laquelle la palpation s’apparenta par moments furieusement à de suaves caresses – et qui équipolla pour son myocarde troublé à d’innombrables tours de grand huit ; le « presque Docteur » pose son diagnostic liminaire, avant d’exposer en des termes clairs et exempts de jargon médical alambiqué, la marche qu’il compte suivre afin d’obtenir le bon et prompt rétablissement de l’Odin aux billes de jade. Le carrousel cardiaque de l’étudiant en passe d’être diplômé reprend sa course effrénée, sitôt que le ravissant pugiliste lui offre un premier et franc sourire. Un exquis témoignage de sympathie qui agit en miroir sur les zygomatiques du traumatologue. Riotant légèrement suite à la badine remarque du robuste athlète, ses calots de glaise s’ancrent sur le relief de ses pectoraux et les saillies de ses muscles abdominaux. Le souvenir de leur contact brûlant encore au creux de ses paumes. Pommettes un tantinet empourprées et lèvres pincées, l’aristocrate incline la tête sur le côté et hausse brièvement les trapèzes. « Vous êtes très sportif et disposez d’une solide constitution physique largement supérieure à la moyenne. Vos assaillants devaient sûrement avoir l’air de poids plume à côté de vous. Dans un sens, j’ai envie de vous dire heureusement et tant mieux. », rétorque-t-il d’une voix saupoudrée de bonhomie, en referment le dossier entre ses mains avant de le replacer sur son socle. Quelques pas lestes réalisés en direction du classeur de rangement médical en inox plus tard, le notable citoyen de la patrie à l’Union-Jack ouvre les divers compartiments pour se munir du matériel qui lui sera nécessaire dans cette procédure dite « de routine ». Une poignée de gazes et compresses. Un mignonnette de solution désinfectante. Un baume cicatriciel. Un flacon d’anesthésiant. Une seringue de trois millilitres à usage unique. Et bien entendu, un kit de suture. Seulement, à la place du traditionnel fil de soie noire que le règlement de l’hôpital enjoint aux médecins d’utiliser dans ce genre de circonstance, l’enfant au haut lignage opte pour un fil 4/0 résorbable incolore Ethicon Vicryl. Utilisé habituellement dans les interventions de chirurgie esthétique et réparatrice. Le must. Outre le fait de ne pas se voir, il permet aussi et surtout de ne laisser aucun stigmate sur la peau. Préoccupation ô combien importante pour le dandy en blouse blanche, qui a par dessus tout à cœur que rien n’altère l’indicible somptuosité du faciès du malabar au derme crème. L’arsenal de premier secours déposé sur le chariot métallisé à sa droite, le réservé « fils de » revient au chevet de son patient. Fessiers galbés alunit sur l’assise circulaire d’un tabouret à roulettes adossé contre le mur gris anthracite et récupéré en chemin, le copurchic british s’attelle à la préparation de son attirail de couturier lorsqu’un aquilon de panique souffle subitement sur l’homme au charme boréal, qui se demande alarmé quid de ses effets personnels. Tel un diable sortant de sa boîte, le futur médecin urgentiste bondit de son siège tel un ressort aussitôt que le beau minois du blessé se défigure sous les affres de la douleur. Tentant de tranquillement l’immobiliser en posant doucement une main sur le creux séparant ses pectoraux, tandis que sa jumelle établit provisoirement ses quartiers sur le hyalin épiderme en nage de sa nuque en fusion. « Non, non, n’essayez pas de bouger pour le moment. Calmez-vous, je vais tâcher de me renseigner pour savoir ce que … . », dit-il en s’armant d’un ton apaisant afin de veiller à rasséréner au mieux l’Apollon passablement affolé. Une déclaration laissée en suspens lorsqu’une boite en plastique, posée à même le sol dans un angle de la pièce et recelant ce qui a tout bonnement l’air d’être un vêtement roulé en boule, capture son regard ambré survolant la large épaule du colosse à la trogne vultueuse. Sourcils subrepticement plissés, le dameret européen replonge dans les lagunes pers du bellâtre et hisse sommairement un index alors que ses labres disparaissent en un fin filet. Equivalant mutique d’un « Je vous prie de bien vouloir m’excuser un tout petit instant. ». Accroupi devant le contenant mystère, ses doigts décachettent hâtivement le couvercle et s’emparent de ce qui s’avère être une épaisse veste. Une masse au niveau de la partie antérieure du pan droit vient épouser sa paume, tandis qu’il s’affaire à défroisser l’étoffe de la mise. N’ayant pas l’impolitesse, l’indélicatesse et l’inconvenance de fouiller, le gentleman rapporte son bien à son propriétaire. « Les ambulanciers ont sûrement dû vous l’ôter pour pouvoir placer les électrodes de l’électrogramme sur votre torse. Il y a quelque chose dans la poche intérieure. Probablement votre porte-feuilles. », suppose-t-il posément en plaçant succinctement ses phalanges sur son omoplate, afin d’essayer de le rassurer et le tranquilliser un tant soit peu. L’assise regagnée, le « Petit Prince des cœurs » fignole ses derniers préparatifs. Gaze imbibée de désinfectant entre les doigts, ses disques de bronze se heurtent aux gemmes de béryl du titan contus. « Je vais d’abord nettoyer et désinfecter vos plaies. J-je … je vais probablement énoncer une lapalissade en disant cela, mais ça sera peut-être un petit peu désagréable. », ajoute-t-il dans une esquisse timide et teintée de tristesse, à l’idée que le séduisant éphèbe puisse avoir encore davantage mal. Une petit glissade des roulettes du tabouret sur le sol pour réduire la distance entre eux. Une main prenant délicatement appui sur son puissant deltoïde. L’autre s‘ingéniant à purifier l’entaille traversant de part en part son arcade sourcilière à l’aide de la compresse humide. Sous les sporadiques œillades de braises de ses joyaux d’émeraude, qui transforment le palpitant du praticien en boule de flipper et tarissent en un éclair sa gorge. La pomme d’Adam ondoyant fébrilement quand vient le tour de la pommette opaline meurtrie. Les picotements qui gambillent dans les extrémités digitales. L’apoplexie et la défaillance imminente lors de la halte sur la coupure, scindant la lippe inférieure de son affriandante bouche. La respiration en sursis et les fourmillements qui s’invitent dans les viscères intestinaux. Un infinitésimal soupir extatique qui vient gésir contre sa carotide, lors de l’assainissement de l’égratignure lézardant le grain laiteux de la fine enveloppe de son cou. La dernière compresse rejoignant son amas de semblables usagées sur le chariot, le descendant de sa gracieuse Majesté se munit de la seringue et perce l’opercule de la petite fiole d’anesthésiant en y plantant l’aiguille. Une légère préhension sur le piston pour puiser le liquide aux vertus indolores. Quelques pichenettes de l’index pour ramener à la surface du réservoir et éclater la petite bulle d’air, afin de tuer tout risque d’embolie. Les zones à traiter insensibilisées à grands renforts de quelques piqûres, – à l’exception de l’écorchure au cou pour laquelle un simple badigeonnage de gel cicatriciel et un pansement devrait suffire – le second rejeton de la meute Windsor s’équipe de l’aiguille au chas accueillant le fil incolore et entame son ouvrage de tisserand. Réalisant sur l’arcade sourcilière fendue les sutures en surjets abordées au cours de sa spécialisation en Chirurgie Reconstructrice. Veillant à bien resserrer et rapprocher chaque point, afin qu’aucune balafre disgracieuse ne reste ad vitam æternam une fois que les fils tomberont. « J’espère que votre vol fut moins agité que ce début de soirée. », s’enquit-il de savoir sur un timbre déférent, une expression amène peinte sur la toile de ses lèvres. Les prunelles rivées sur le tissage des filins et les pupilles suivant la valse de l’aiguille. Le soubresaut des sourcils et les rides d’expression ondoyant sur le front du vaillant fils de Thor, stoppent net l’étudiant dans ses travaux appliqués de rafistolage. Confus, ses croissants de chair tressaillent et seules d’inintelligibles sonorités, dignes d’un bambin babillant, parviennent à franchir son delta buccal dans un premier temps. « V-vous … vous avez encore la marque circulaire d’un patch à scopolamine, que l’on distribue dans les avions pour lutter contre le mal des transports, derrière l’oreille. », balbutie-t-il penaud à mi-voix. Le geste nerveusement joint à la parole en touchant l’arrière du lob de son conduit auditif, à l’aide de sa main libre. Les bajoues neigeuses virant au cramoisi. Sphères terreuses fusant de tous côtés et ne sachant où se poser. Tel un bombyx affolé prit dans un abat-jour. Guttural et disgracieux éclaircissement de voix émis, le galant Sir reprend le fil de sa besogne. Un tantinet honteux d’avoir formulé pareil propos. Un propos trahissant le fait que son Altesse se perd dans une blâmable admiration de l’adonis du grand nord. Un zèle, une empathie et une sollicitude excessive, dont un « bon médecin » ne ferait jamais preuve envers un patient. Mais que faire ? Que faire d’autre quand le cœur exsangue sort de sa torpeur et recouvre son aplat rubicond ?                                


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    J'avais le regard bondé de perplexité. Un regard perplexe mais rassuré. Ce n'était pas mon premier passage dans un hôpital pour ce genre de raison, et la plupart du temps il était préférable que je justifie de ma présence ici. Pourquoi c'est arrivé ? Comment ? J'ai fini par croire que c'était la norme, mais visiblement pas. C'est la première fois que je rencontre un docteur qui ne se soucie de rien d'autre que de me remettre sur pied, sans exiger la moindre explication de ma part. Mais je crois qu'il m'aimait bien, ce doc'. En tout cas, il avait l'air d'apprécier mon corps. Il en faisait des éloges, et je dois avouer que ce n'est jamais désagréable de recevoir ce genre de commentaire lorsqu'on se trouve dans une telle situation. Je lui réponds avec un sourire un peu timide, le regard fuyant. Je sentais presque une confiance s'installer. Le fait qu'on soit dans la même tranche d'âge aide aussi sûrement, les vieux croulants avaient tendance à nous coller l'image de petits cons bagarreurs et irresponsables. Lui au moins peut me comprendre, se mettre à ma place. Mais à cet instant précis, ma seule préoccupation était de savoir où se trouvaient mes effets. Mes émotions se noient dans un cocktail de peur et de colère, j'avais envie de pleurer... Et de tout casser. Les mains fraîches de mon ange gardien se posent sur ma poitrine, cherchant à dompter ce que je ne saurais moi-même contrôler. Il tente de trouver les mots, en vain. Il est où putain ? Il me le faut avec moi, je vous promets. Ma voix affolée suggère facilement le degré de gravité que représenterait la perte de ce foutu de téléphone. Le jeune docteur finit par comprendre qu'il était nécessaire pour moi ne serait-ce que de savoir où il se trouve. Il trouve ma veste, émet son hypothèse et me rassure. Et contre toute attente, je me calme. Ça tient du miracle. Mes idées une fois rassemblées, je me rasseoir tout en prenant conscient de la comédie que je venais de faire. Je laisse Dr. Windsor finir ses explications sans vraiment prêter attention au fait que ce qu'il allait me faire allait être douloureux. Désolé pour euh... Je dessine un cercle avec mon index au niveau de ma tête, l'air de dire "désolé d'avoir pété les plombs". J'avais du mal à le regarder dans les yeux. Pas qu'il m'intimidait, mais j'avais un peu honte de toute cette situation. Il finit par débuter son ouvrage, et c'est loin d'être agréable. Je lui ai suffisamment donné du fil à retordre ce soir, je me contentais de serrer les dents et de le laisser faire. Comme tout bon docteur, il cherchait à me faire la discussion pour que j'oublie ce qu'il se passait. J'étais pas fan de l'avion, encore moins lorsqu'il s'agit de partir loin d'un endroit où je serais bien resté encore quelque temps. Mais c'est clair qu'en comparaison avec cette soirée de merde, c'était une thalasso. J'avais déjà pas envie de partir de chez-moi, mais après cette soirée je regrette vraiment d'être parti. La honte se dissipe, et j'ose finalement le regarder dans les yeux. Mais bon... Je vous ai rencontré, c'est déjà ça. Je souris avant de fuir à nouveau tout contact visuel. Je suis un grand courageux, ce soir. C'était assez cosmique comme situation, comme si rien de tout ça n'était vraiment sérieux. L'impression de jouer au docteur était nettement plus vive que la sensation d'être réellement à l'hôpital. Par ailleurs, en grand boulet que je suis, j'avais oublié d'ôter ce foutu patch de derrière mon oreille comme à chaque vol. La réaction du doc' était plutôt comique. Il commençait à rougir au moindre contact de ma peau, fuyant à son tour mon regard.  Ça va, docteur ? Les rôles étaient-ils sur le point d'être inversés ? Ce serait un comble.


     

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    Lien du postDim 29 Sep - 11:51
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    MG Hospital, 14 Janvier 2019

    Qu’il soit virtuose du scalpel assermenté, ou graine de praticien en passe de prêter le serment d’Hippocrate et caressant l’espoir de rejoindre les rangs de l’Ordre de la Médecine ; tout chirurgien qui se respecte vous attestera pétri de fermeté et de résolution, que c’est entre la fraîcheur des austères murs aseptisés d’un bloc opératoire, qu’il puise au quotidien l’essence même de sa raison d’être. Tenir entre ses mains d’or gantées de latex le manche d’un bistouri à la lame acérée. Se prendre pour Dieu le Père en personne, le temps d’une intervention dont il connaît par cœur et maîtrise insolent de facilité la moindre étape d’une complexe procédure. User d’une pléiade de gestes lestes, agiles et adroits, réalisés dans une précision horlogère afin de parachever l’exécution de manœuvres hautement périlleuses. Etre au fait avec la pléthore de complications pouvant à tout moment survenir inopinément. Déployer des trésors de concentration et d’acribie, tout en demeurant sur le qui vive afin de rondement pallier les ravages d’une impromptue anicroche. Garder la tête froide et recourir à tout un arsenal de techniques empressées, pour juguler la propagation des dégâts et en tarir la source. Cruellement se repaître des jubilatoires vertus du shoot d’adrénaline - engendré par la pernicieuse irruption de l’imprévu traînant dans son sillage un cortège de tension. - fusant dans leur lacis de veines, alors que dans le même temps une vie se démène sur le billard pour se raccrocher à tout ce qui la retient ici-bas. Petit florilège non exhaustif de tout ce qui fait la substantifique moelle de ces enorgueillis et présomptueux spécimens répondant au nom de chirurgien. Un corps de métier mettant au ban des notions tel que modestie ou humilité, et dans lequel l’hyperempathique Lord aux dragées cuivrées fait figure d’atypique OVNI. Si pour la vaste majorité de ses confrères être affectés « à la mine » s’apparente à une fastidieuse corvée, c’est bel et bien dans ce maelstrom de bruit et de fureur que la pondérée tête couronnée tire la quintessence de son sacerdoce. Aux avant-postes et en première ligne. Membre quasi à part entière de l’escouade des médecins urgentistes, c’est à lui qu’incombe la charge de tout mettre en œuvre pour stabiliser l’état des blessés hâtivement amenés par les ambulanciers. Tâche des plus délicates et ne pouvant être menée à bien sans une étroite coopération avec l’équipe de réanimation. Cautériser des plaies béantes, enrayer l’épanchement des hémorragies, réduire des fractures, sauver un maximum de chairs nécrosées et traiter les maux des grands brûlés. Poursuivre en assistant au bloc les chirurgiens ayant opté pour une spécialité. Mettre en place des dérivations, intuber, réaliser des trachéotomies en urgence, réanimer, défibriller, échouer. Ainsi va la vie en Traumatologie. Impitoyable domaine de compétences guère des plus glamour, et ne pouvant nullement soutenir la comparaison en terme de prestige avec la neurochirurgie, la cardiologie ou encore la pédiatrie. Un secteur d’activité, qui au même titre que la Médecine Légale, peine pour attirer les foules étudiantes, mais sans lequel les coroners auraient hélas bien plus de travail qu’ils en ont déjà. Que les confrères en médecine forensique du coulant aristocrate se rassurent, ce n’est pas lui qui leur donnera du fil à retordre et du pain sur la planche en cette morne soirée hivernale. Sauf caillot d’hémoglobine obstruant la bonne circulation sanguine ou autres complications à la survenance subite engendrant un foudroyant, inattendu et sibyllin trépas : le preux belluaire au scalp flave pouvait d’ores déjà être considéré comme tiré d’affaire médicalement parlant. Absolument rien ne sape, ni n’entame son pronostic vital. Point de détail – qui ne l’est pas tant – ô combien important aux yeux de Chimène du plus sage rejeton de la portée Windsor. Le seul qui prévale. Oui ... « Il va bien. ». Parachevant l’apprêt de son fourbi de mercier, l’humble barbu laisse ses galets d’orichalque faire des ricochets sur les fjords olivâtres de l’homérique Goliath à l’épicarpe platiné moucheté d’hématomes. Un pampero de débonnaireté influant sur le ris mouvant ses serpes de guimauve rosées. Les persiennes couvrant les fenêtres de sa royale âme quand sa tête dodeline négativement, et que sa dextre pâle ondoie en un geste chétif. Une mutique pantomime venant à la rescousse de l’étudiant, voyant sa frêle prestance fondre en un clin d’œil devant le flamboyant soleil scandinave. Silencieux ersatz se substituant à un « Non ne vous en faîtes pas ce n’est rien. » ou un « Vous n’avez pas à vous sentir désolé, ni à vous excuser. » lui faisant défaut. « C’est normal. ». Tout à chacun serait déphasé au sortir d’une agression et aurait de quoi s’inquiéter quant à l’état de ses effets personnels. « C’est humain. ». D’autant plus lorsque l’on se retrouve seul dans un environnement pouvant être source d’angoisse tel un hôpital. Même si … même s’il aimerait bien avoir le cran de le lui dire, Alex. « Vous n’êtes pas seul ». L’aiguille jerke lestement sur la piste de l’arcade sourcilière. Le fil zigzague, se lace et rassemble les versants d’épiderme désunis. La pointe de son appendice buccal de cœur d’artichaut dardée contre les commissures de ses pulpeuses et les sourcils fronçant sous le poids de la concentration, quand vient le temps des derniers et plus complexes points de suture en bordure de l’entaille. Le timbre profond et onctueux de la voix du sculptural patient, attirant les iris havanes de son languide médecin comme un aimant amène à lui le fer. Les lippes couperosées s’articulant en un timide sourire, gagnant petit à petit du terrain sur l’ovale du minois de l’illustre britannique. « Je suis vraiment navré que la chanson « Bad day » de Daniel Powter ait pris tout son sens pour vous ce soir. Entant que médecin soucieux de savoir votre intégrité physique saine et sauve, je ne peux que déplorer les circonstances ayant favorisé cette rencontre. Mais en…entant qu’homme je … je suis vraiment ravi de te euh … . Tu as vraiment l’air d’être une belle personne qui gagne à être connue. Je peux me permettre de te tutoyer ? Enfin, si tu n’y vois pas d’inconvénient. », balbutie-t-il d’une voix rendue presque enfantine par l’hésitation, en tentant au mieux de se rattraper aux branches. Le cartilage des oreilles incandescent et rougeoyant. « Petit Prince des cœurs » devenu funambule s’adonnant à un périlleux numéro d’équilibriste. Oscillant entre la rigueur imposée par le professionnalisme et la spontanéité intrinsèque de l’affect aiguillonnée par la si charmante compagnie du malchanceux adonis. Tiraillé entre l’obligation de revêtir la peau du Docteur Windsor et l’envie d’être tout simplement lui-même. D’être Alex. Une épineuse situation cornélienne contraignant le londonien à peser scrupuleusement la moindre de ses paroles, afin de ne pas sortir du cadre de sa fonction. Même si ses tics et attitudes non-verbales trahissent cet impératif. En témoigne la débandade de ses prunelles pralinées et le léger rosissement de ses joues blêmes sous les alizées de l’émoi, au moment où sa dextre s’empare de la paire de ciseaux pour couper à ras le fil de la boucle du dernier point de suture. Un rapide « passage au stand » pour se délester des chutes de filin en nylon et en enchâsser une nouvelle bande dans le chas de la meilleure amie de la couturière. Perdu dans une contemplation un peu trop soutenue du faciès joliment anguleux du costaud nordique, la glotte du troisième membres masculins de la famille royale préféré du peuple britannique hoquette, alors qu’il pince délicatement d’une préhension pouce-majeur l’os saillant de sa mâchoire pour faire pivoter sa tête et ainsi avoir une meilleure vision de la plaie criblant sa pommette. Les siennes virant au vermillon des suites de sa remarque un tantinet intrusive, alors que les chairs se referment. « Non, pas que je sache. En tout cas, si je t’avais croisé auparavant ; sois certain que je m’en souviendrais. Oui … oui, oui, ne te tracasse pas, tout va bien. Je suis juste … désolé et un peu confus de m’être montré indiscret en te questionnant sur quelque chose qui ne me regarde pas. », confesse-t-il dans une moue de contrition en recouvrant doucement mais sûrement son teint cireux. La blessure obturée, le kid de London réarme son filamenteux éperon. Un compendieux haussement en accent circonflexe des sourcils allié à un bref hochement de la tête, en constatant qu’il a eu le compas dans l’œil puisqu’il dispose de juste ce qu’il faut de fil pour achever son ouvrage. Dernier colmatage : celui de la coupure au niveau de la lèvre inférieure du viking au nom fleurant bon la samba et le soleil brésilien. Le plus complexe des trois. Du fait de l’épaisseur considérablement plus fine de l’épiderme, requérant une minutie ainsi qu’une finesse dans le geste digne d’un orfèvre. Sans compter le caractère particulièrement attrayant de la charnue zone à traiter, ayant le chic pour complètement tournebouler les sens du doux rêveur estampillé U.K. L’étoffe d’un maillot de basket aux couleurs des héros locaux - plié à la hussarde et sommeillant sur les robustes quadriceps de l’Apollon septentrional - s’incruste dans la rétine du Comte, lorsqu’il se fend d’une fugace œillade en plongé. « Tu es un fan des Celtics ? Ils sont un peu dans le creux de la vague en ce début de saison. La fin de la suspension et le retour de Walker dans le cinq de départ devraient leur faire du bien. Surtout quand on sait qu’ils s’affrontent les Miami Heat ce week-end. », déclare-t-il un sourire réservé fleurissant sur ses croissants de chair, afin de pourfendre le silence qui s’enracine en tentant d’orienter la discussion sur ce qu’il devine être un centre d’intérêt de l’éphèbe à la solide charpente d’ivoire. Son Altesse, férue de basket-ball ? Pas vraiment. Côté sport, le dandy s’avère davantage être un aficionado de la petite balle jaune que du lancé-franc. Quand bien même la fierté de tout un peuple, alias Andy Murray, amorce le crépuscule de carrière. L’art de Jordan ; le nobliau ne l’a pratiqué qu’au collège et lors des loufoques soirées avec la bande dans le gymnase sur le campus de la FAC. Comment sait-il tout cela alors ? En ayant laissé traîner ses sérénissimes esgourdes du côté de la machine à café lors de sa pause de dix heures. Inaltérable habitude partagée par deux confrères en neurochirurgie mordus de NBA et intarissables sur le sujet. Le point final apposé, le traumatologue en devenir troque l’aiguille contre un tube de gel cicatriciel et un applicateur, avec lequel il enduit le trio d’estafilades résorbées ainsi que celle courant sur le cou de l’athlétique force de la nature. La guirlande d’attaches apposée sur les sutures et le pansement accolé soigneusement sur la déchirure verticale criblant la gorge du musculeux nord européen ; l’altruiste nabab recule et admire son ouvrage à la manière d’un peintre appréciant le rendu final de sa toile. Moue de satisfaction établie sur sa frimousse albescente, qui s’articule de haut en bas et laisse s’échapper un bref éclat de rire hyalin. « Je vais te frictionner avec un baume thermo-chauffant afin d’accélérer l’estompage de tes ecchymoses et empêcher que d’autres apparaissent. », ajoute-t-il placidement en dévissant le couvercle d’un pot et piochant une noisette de substance crémeuse à l’aide de la pulpe de l’index et du majeur, avant de l’étaler dans le sens antihoraire sur la constellation de bleus et d’hématomes criblant le cuir laiteux du golgoth des neiges. Manipulation qui n’est pas sans valoir au myocarde de « Monsieur deuxième », une nouvelle salve de vocalises. De languides onctions sur des pectoraux bombés et fermes. D’indolentes arabesques dessinées sur une taille gainée et dessinée en un « V » frisant la perfection. Tout en veillant à ne point trop appuyer sur la quatrième et la sixième cote, vraisemblablement fêlées. De cossardes spirales tourbillonnant sur le chapelet d’abdominaux en béton armé et les landes ombilicales. Un unguineux pétrissage des biceps bien découplés et des avants-bras râblés. D’onctueuses malaxations des trapèzes proéminents, des dorsaux noueux et des lombaires puissants. Exquise tâche qui s’achève hélas bien trop vite au goût de l’interne en chirurgie, qui manqua plus d’une fois de défaillir. Capuchon replacé sur le pot désormais vide, le gentilhomme jette le contenant dans la poubelle réservée aux déchets médicaux en mimant un tir au panier. Poing serré à la manière d’un Djokovic ayant converti une balle de break ou remporté un set, il débarrasse par la suite en toute hâte le chariot médical en mettant également au rebut tout ce qui s’y trouve. La caissette en plastique - où dormait jadis la veste du bellâtre – récupérée, l’inconditionnel fan de Madonna attrape sur le sommet d’une pile entreposée sur une étagère une casaque médicale taille L et revient au chevet de son patient. « Un petit crochet par la case scanner et radios pour être certain que tout va bien et on aura terminé. Tu peux déposer tes affaires là-dedans si tu veux. Je demanderais aux aides soignantes qui prépareront ta chambre de les faire suivre. Si cela te rassure de les avoir auprès de toi durant ces examens, je m’arrangerais pour que tu puisses les garder à proximité, ne t’inquiète pas. Bon … je te laisse un peu d’intimité pour enfiler cette blouse sexy en diable. », ponctue-t-il en écarquillant des yeux comme des soucoupes et prenant une profonde inspiration, traduisant d’un dégoût certain face à l’hideux motif ornant le tissu. Un fragment de rire badin se faufile d’entre l’antre buccale du gentleman à la tignasse châtain, qui assène une légère tape sur l’épaule du colosse au corps luisant et oint de baume, mettant ainsi en valeur ses muscles à la manière des culturistes arpentant les plages californiennes. Dossier médical récupéré, le royal sujet de sa majesté quitte la salle d’examen et renoue avec le classique capharnaüm régnant aux urgences. Vertèbres plaquées contre le bois de la porte promptement refermée. Les doigts tirant sur le col céruléen de son haut. En quête d’une vivifiante brassée d’air frais. Une tonitruante expiration. Le front imbibée de sueur. Les chairs avilies attisées par les feux de l’excitation. Petit funambule évoluant sans filet et les yeux bandés sur son câble en acier. Tanguant, vacillant et brimbalant au-dessus du précipice. Le spectacle doit continuer. Même si la chute est si belle. Et son appel irrésistible.                                    


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    Lien du postMer 9 Oct - 1:32
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    Beautiful trauma
      w/ @Alexander E. Windsor
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    Il était très professionnel, même s'il était évident qu'il donnait beaucoup de sa personne pour ne pas briser le personnage. Avant que je puisse m'en apercevoir, la fine pointe de son aiguille se lie à l'écorce de mon arcade sourcilière. L’anesthésie était une belle invention, je ne pouvais déceler que le rythme des vas-et-viens de la pointe serpentant sur ma plaie. Je ne pouvais pas faire grand chose à part attendre. Je profitais de cet instant pour observer mon docteur. Si concentré, si dévoué à la tâche. Il était définitivement passionné par son métier. Mon regard se baladait sur la moindre courbe de ce qui m'était donné de voir de son corps. Du haut de ses mèches de cheveux jusqu'en bas de son ventre. La légère opération se termine relativement rapidement, l'occasion pour Dr. Windsor de faire le bilan de cette situation. Il avait parfaitement bien choisi sa référence musicale. Adéquat et suffisamment populaire pour que le dano-islandais la comprenne. En tout cas, je lui faisais de l'effet. Il passait même le cap du tutoiement, c'était presque touchant. Oui oui, sans problème. En tout cas merci énormément de vous... Enfin de t'être occupé de moi. J'ai beau avoir passé une soirée de merde, je suis presque content que tout ça se soit passé. Je saisis le miroir de poche le plus proche afin d'analyser le résultat final de cette charmante soirée. Ou bien serait-ce plutôt pour me cacher ? Possible aussi. La discussion se fait plus houleuse, plus hésitante. Peut-être serait-ce le cap du tutoiement qui le perturbe. Ou surtout ma question un peu provocatrice. Oui, c'est sûrement ça. En tout cas, il me rappelait Morgan sur un aspect. Cette manie d'être désolé pour tout, même quand il n'y a aucun mal. Ça avait tendance à m'insupporter, mais avec ce cher docteur ça me faisait surtout. J'avais un... Un ami qui s'excusait en permanence. Ne fais pas comme lui, j'apprécie que tu t'intéresses à moi. Ça me change les idées de tout ce chaos. Tel un mécanicien, il poursuit son œuvre. Son œuvre consistant à me redonner une tête correcte, ou en tout cas de réparer les dégâts. La discussion se fait plus discrète, en toute logique. Puis voilà qu'il mentionne le basket et notre équipe. Ça m'a pris de court, je m'attendais pas vraiment à ce qu'un docteur puisse s'intéresser au sport. Ce qui, en y réfléchissant bien, est une supposition un peu stupide de ma part. Totalement d'accord avec toi ! J'ai confiance en eux, ils s'améliorent vite avec ces derniers changements. T'aimes le basket, donc ? Va falloir qu'on se regarde un match un de ces jours. J'ai un pote qui tient un bar, il retransmet la NBA. Enfin un pote... Je le connais à force d'y aller quoi. Ce nouveau point commun était un peu inattendu. Et très agréable. Mon visage s'ouvrait davantage, ce qui peut paraitre ironique quand on cherche à en refermer les plaies, mais je me sentais bien. Il prend du recul, il me regarde tel Monet admirant "Le Bassin aux Nymphéas", et commence à me parler en langage codé. Un "baume thermo-chauffant" ? Pour me quoi ? Si tu le dis. Frictionne-moi donc. Puis je comprends ce que tout cela signifie. C'était un peu le bouquet final, la récompense de tout ce labeur. Pour lui comme pour moi, j'en suis sûr. Un soupir de soulagement s'échappe de mes poumons. Ses mains finissent par fuir mon épiderme, la fête est terminée. On arrive à la fin de notre aventure, c'est presque dommage. Dernières instructions, je les suis avec attention. J'étais en confiance, ma petite panique d'il y a quelques minutes concernant mes affaires s'était envolée. Ça ira merci, du moment que je les sais en sécurité c'est le principal. Et j'avais été suffisamment chiant, il était temps que je lui donne un peu de répit. Il finit par quitter la pièce. Encore merci. Il a vraiment été formidable. Je lui souris, me voilà seul. Je prends quelques secondes afin de me remettre les idées en place. C'est la première fois que j'ai le temps de réaliser ce qui se passe depuis mon réveil. Je pouffe de rire nerveusement, qu'une soirée soit en même temps si chaotique et si agréable était un vrai sketch. Je profite alors de ma solitude pour m’accoutrer de cette blouse exquise qu'il venait de m'offrir. Une véritable horreur, mais je suppose que j'ai pas le choix. Me voilà prêt pour la New York Fashion Week, ne reste plus qu'à attendre d'être embarqué pour mon photoshoot.


     

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