Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityalways remember us this way ☽ ft bb Ef.
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Le deal à ne pas rater :
    Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
    Voir le deal

    always remember us this way ☽ ft bb Ef.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postVen 30 Aoû - 1:52
    taggercitereditionsupprimeradresse

    always remember us
    this way
    ~~~~
    L'heure avait été aux au revoir et chacun avait reprit sa route après cet agréable pique-nique à quatre. C'est précisément à ce moment qu'une gifle imaginaire mais bel et bien monumentale était venue s'abattre sur Jonah qui lui, réalisait à peine avoir gagné une année supplémentaire au compteur. C'était finalement bon d'avoir fêté l'événement simplement en bonne compagnie, sous la chaleur d'un soleil bercé par une brise légère et délicate, balayant le jour sombre qu'était normalement son anniversaire et l'intégralité de cette période de sa vie qu'il ne supportait jamais vraiment voir défiler. Quoi qu'il en soit, cette année était différente des autres, elle relevait tous les impossibles ; se faire « larguer », rater ses examens, rechuter encore et toujours dans les mêmes vices, puis, ça, présenter officiellement Efrain à sa sœur, faire de lui sa priorité, comme au bon vieux temps. Seulement, Jonah n'était pas stupide, il l'avait laissé filé sous la crainte, sous la peur dévorante d'être un poids, de ne pas être assez une nouvelle fois et désormais, son âme-sœur du premier jour fréquentait sûrement quelqu'un. Oh, pas d'inquiétude, Jo ne pouvait tomber plus bas, alors si Efrain venait à confirmer ses soupçons, il serait seulement ancré davantage dans le sol, là où se trouvait sa place initiale. Il était bien conscient que ça n'était pas le moment de l'épuiser émotionnellement parlant, et c'était foncièrement le fond de sa pensée là, alors qu'il conduisait sa moto en direction de l'hôtel que résidait son allié qu'il ramenait comme convenu. Cependant, les questions ne cessaient d'assassiner son esprit d'un brouhaha le martelant de part en part, le foudroyant de doutes intenables. Les pensées éteintes par l'arrêt du moteur, Jonah se contentait de suivre son semblable jusque sa chambre, toujours un peu high mais assez lucide pour se rendre compte de l'absurdité de son comportement – et si cette question qui lui brûlait les lèvres d'un feu ardent s'échappait sans même qu'il n'ait pu se résoudre à y faire quelque chose ?

    Son cœur se mettrait probablement à battre intensivement avant d'imploser dans sa poitrine pour fondre en miettes sous le supplice de son rythme cardiaque, tel qu'il était présentement. La sonorité du faible grincement de porte tintait à ses oreilles, l'arrachant de ses songes pour le ramener sur terre, près de celui qui s'accaparait quelque peu sa bulle ces derniers temps – ça n'était pas pour lui déplaire. L'encadrement passé, il posait ses affaires dans l'entrée, se débarrassant de ce poids, bien qu'un second pesait toujours vivement sur ses épaules. C'est juste de la curiosité, après tout, tentait-il de se convaincre lui-même. Alors, une fois la porte fermée, loin des regards, il approchait de lui d'un pas assuré, bien que derrière l'impassibilité de son visage, l'envie de faire demi-tour incendiait chaque parcelle de sa peau. Désormais près à souhait, ses doigts glissaient le long de l'abdomen d'Efrain avant qu'il daigne enfouir ses mains dans ses poches, l'air de rien. Ses pupilles dilatées heurtaient ses jumelles, un semblant de rictus à la commissure des lèvres - « il faut que je te montre quelque chose mais.. ». Suspens. Sa phrase restait incomplète alors qu'il engendrait quelques pas jusque la première fenêtre à sa portée, fixant l'horizon sous l'indifférence même de ses traits, dissimulant chacune de ses émotions, chacun de ses sentiments, tous sans exceptions ; « je vais te poser une question, mais j'ai besoin que tu sois honnête avec moi ». Il n'était pas en sucre, qu'il disait souvent, et pourtant, pourtant il n'osait même pas lui lancer le moindre regard. Un silence venait doucement se faire une place entre eux, laissant peser une atmosphère qui imprégnait Jonah depuis qu'ils avaient quitté ce bel endroit où ils avaient mangé. Puis, finalement, comme s'il connaissait déjà quelque peu la réponse, un brève soupir émanait de sa bouche, presque imperceptible - « dis, tu vois quelqu'un en ce moment ? je veux dire, pas comme des potes, tu me suis ? J'ai- enfin, est-ce que tu fréquentes quelqu'un ? », était-il encore temps de fuir, pouvait-il échapper à la réponse, aux questions que ça pourrait susciter, pouvait-il seulement disparaître ?


    @Efrain Delarosa
    credits img/gif: pinterest
    code by lumos s.

    ps ; suuurprise, pour me faire pardonner mon absence. :heaart:
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 1 Sep - 0:08
    taggercitereditionsupprimeradresse


    always remember us this way

    L’après-midi est passée à une allure hallucinante. Le temps passe vite, quand on est en bonne compagnie. Le temps passe encore plus rapidement quand pour la première fois tu parviens à oublier ta condition, ta maladie, te cancer profondément ancré sur ta colonne vertébrale. Quand ton crâne rasé n’interpelle pas, n’inspire pas la pitié, la compassion. Quand ton air fatigué n’attire par la curiosité, quand ta perte massive de poids ne déchaine pas les passions et les hypothèses les plus folles. Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai été comme tout le monde, un garçon de son âge, savourant les derniers jours de vacances, prêt à affronter une rentrée scolaire qui, soyons honnêtes, nécessitera de gros ajustements. Je me sens bien, épuisé mais requinqué moralement. J’ai passé l’après-midi aux côtés de mon rock, de cet être qui fait s’étirer mes lèvres inlassablement, à travers duquel je me sens si brave, si courageux, capable de tout accomplir. Tu ne te pensais pas capable d’espérer à nouveau, de rêver à travers son regard, de te sentir beau à nouveau malgré tous les aléas liés à cette pourriture… Il te redonne espoir, tu t’en sortiras… Pas pour toi… Pour lui… Pour vous ! La journée touche à sa fin, et malgré la fatigue, la lenteur que je lui impose pour rejoindre la moto, torturé par ce casque qui semble peser une tonne entre mes doigts, je trouve encore la force de sourire, bêtement. J’aimerais trouver un moyen de le retenir ici, d’arrêter le temps pour ne pas avoir à retrouver mes quartiers. Demain, je devrais à nouveau reprendre l’avion pour un ultime trajet, pour retrouver Cambridge et reprendre le combat, accepter de recevoir ce poison dans mes veines pour combattre le monstre encore plus nocif qui s’est logé en moi sans même m’en demander l’autorisation. Demain… Demain cette journée passée demeurera mon arme principale pour tenir le coup, pour accepter les nausées, la douleur, la fatigue, la peine, les idées noires et les vomissements. Pour l’heure, j’aimerais juste être capable de remonter le temps pour revivre cette après-midi une nouvelle fois, juste une fois. Jonah, il est tellement beau, peu importe l’heure de la journée, peu importe le temps passé à l’extérieur, à enrager ou se baigner. Il resplendit, il brille de mille feux. Je pourrais passer un nombre incalculable de moments à ne rien faire d’autre que le regarder, l’admirer, le contempler comme le Dieu qu’il est à mes yeux. J’espère qu’il a aimé la montre qu’il arbore à son poignet. Elle que je trouvais tellement magnifique qu’elle ne pouvait pas appartenir à quelqu’un d’autre que lui. Ce cadeau que des fleurs étaient censées accompagner, fleurs qui n’ont pas été livrées en temps et en heure.

    Accroché à sa taille comme une moule à son rocher, bercé par le vent et le bruit du moteur de cette moto s’aventurant à toute allure dans les différentes allées de Las Vegas, la tête callée du mieux possible contre lui malgré ce casque imposant et érigé en obstacle désagréable mais nécessaire… Je me sens vivant, je vibre, j’aimerais me redresser et lever les mains, apprécier l’air s’éclatant contre mes traits assombris par la maladie. Rien de tout cela n’est possible, alors je reste accroché à lui soigneusement, cette proximité toujours aussi nécessaire à mon équilibre. S’il savait à quel point tu as peur de le perdre à nouveau, comme l’an passé, toi qui pensais… Toi qui pensais naïvement pouvoir revenir à ce que tu n’as jamais su remplacer ! Le moteur cesse de vibrer contre mes jambes, le silence prend le dessus et nous guide jusqu’à cette chambre que j’occupe à l’hôtel. Final countdown. Pourquoi suis-je si triste ? Si nostalgique ? J’ai l’impression d’être sur le point de dire aurevoir à une part de moi. Tu ne veux pas qu’il s’en aille, tu veux qu’il reste, tu veux qu’il te serre à nouveau contre lui, qu’il caresse ta peau comme si la maladie ne l’avait pas sacrément endommagée, tu veux qu’il recouvre du voile de ses lippes pour effacer la douleur qu’il te faudra à nouveau endurer lorsque l’aiguille viendra à nouveau violer l’innocente intimité de tes veines. Tu veux qu’il reste cette nuit, avec toi, rien que tous les deux… Comme avant !

    Nous y sommes, à l’intérieur, il se rapproche et mon cœur se met à galoper dans ma poitrine. J’ai oublié qu’il était capable de battre de la sorte. Je frissonne lorsqu’il effleure ma peau, ferme les yeux un court instant pour en apprécier toutes les sensations. Tu aimes lorsque ses phalanges se pressent contre ton corps, ça te rends complètement fou. C’est tout mon être qui s’éveille, qui vibre au contact de ses doigts. Il doit me montrer quelque chose mais. Mais quoi ? Je le regarde s’éloigner, insatisfait d’être victime d’une telle distance. « Pas de mais, montre-moi ! » Je l’intime, sans le quitter des yeux, me rapprochant de lui pour initier un contact à mon tour, près de cette main que j’attrape pour entrelacer mes doigts timidement. Honnête, je le suis toujours, encore plus avec lui si on excepte le cancer que j’ai tardé à lui annoncer. J’attends, soudainement très inquiet, pas du genre à apprécier les battements de mon cœur qui s’emballent pour la mauvaise raison. Un sourire amusé étire mes lèvres lorsqu’il passe finalement aux confessions, lorsqu’il entre dans le vif du sujet. « Je n’ai personne dans ma vie… Et pourtant… Je rêve intensément de quelqu’un… » Je relève la tête pour le percuter du regard, cette lueur provocante dans les yeux. « Et toi ? Tu as quelqu’un ? »


    (C) CANTARELLA.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 1 Sep - 23:19
    taggercitereditionsupprimeradresse

    always remember us
    this way
    ~~~~
    L'horizon lui apparaissait à travers le carreau, dressé silencieusement sous le soleil couchant, imperturbable, comme l'un de ses tableaux de musées qu'il pourrait contempler durant des heures, et pourtant. Pourtant, quelques tâche de noir venaient abîmer les couleurs de cette toile, des tâches noires invisible à l’œil nu mais bel et bien réelles, infiltrées muettement sous la peau d'un être qui avait consacré sa vie à autrui et qui désormais, devait la soumettre à un combat dans la durée, un combat rude, difficile, éreintant, une guerre qu'il devait se faire à lui-même, dans l'injustice, parce qu'une chose était sûre ; Efrain ne méritait pas ça. Il ne méritait pas de sentir son corps s'affaiblir au moindre soupir, de céder aux caprices d'un cancer qui désirait le voir à genoux plutôt que sur ses deux pieds, à mener la vie qu'il avait amplement méritée. Toutes ces choses qui arrivaient aux gens qui ne le méritaient pas, toutes ces choses offertes par un simple coup de pieds de la vie, toutes ces choses qui imposaient des insomnies, des nuits entières à trouver une solution à un problème sans issue, toutes ces choses qui rendaient malade, qui poussaient à l'isolement, à l'ignorance la plus complète face à un seul reflet dans un miroir. Toutes ces choses qui pleuvaient telle une averse sur une poignée de personnes choisies au hasard d'une vie aveugle, sans coeur, sans scrupules. Toutes ces choses et d'autres plus terribles les unes des autres qu'il ne méritait pas de vivre, qu'il ne méritait pas de connaître, toutes ces choses qui avait changé son sourire en rictus, en un semblant éphémère, toutes ces choses dont Jonah était uniquement spectateur, sans moyen à sa portée de le soulager quelque peu de ce poids qui pesait sur ses frêles épaules, des épaules qui endossaient des responsabilités qui s'étaient imposées d'elles-mêmes.

    La première fois qu'il avait vu Efrain, son regard avait intercepté le sien et leur course avait duré plusieurs mois, une course folle dans laquelle il n'avait jamais perdu un seul instant le souffle, et la vie, toujours la même, a continué, les abandonnant à des sorts que ni l'un, ni l'autre, ne méritaient. En un coup de vent, leur relation s'est faite emportée par les aléas d'un quotidien trépident, mais si le contact visuel avait été rompu, l'esprit lui, était resté le même. Alors, ce soir là, lorsqu'il avait frappé à cette porte, à la sienne, comme ils l'avaient prévu, lorsque leur deux regards se sont croisés et que la chaleur de l'atmosphère était venu le frapper de plein fouet, il s'était immédiatement de nouveau senti à sa place, laissant derrière lui, sur le pas de la porte, ses troubles compulsifs, la maladie, ses craintes, ses doutes, ses addictions. Pour une fois, juste une fois, c'était comme s'il n'avait jamais été ce garçon traîné dans la boue, frappé par l'amour, tabassé par les sentiments et le chantage affectif, comme s'il était neuf et ses veines intactes. Il ne pouvait pas laisser cette sensation mourir, il ne pouvait pas laisser Efrain partir un million de kilomètres au dessus de sa tête, il ne pouvait pas non plus laisser cette maladie le mettre à terre, le contraindre à ce qu'il détestait et il ne pouvait encore moins la laisser lui retirer le seul être qu'il ait jamais aimé ici bas.

    Alors il était temps, temps de lui dire, là, ce qu'il se passait dans sa tête, ce qui le secouait de part en part lorsque sa peau avait le malheur d'effleurer la sienne, aussi infime soit le contact, tel que ce dernier ; sa main s'invitait dans la sienne et ses doigts se mêlaient les uns aux autres comme s'ils n'avaient jamais connu la moindre séparation. Ses orbes louchaient un brève instant sur cette étreinte pour laquelle ses yeux avaient longtemps brillé de mille et unes étoiles, avant de finalement regarder leur foyer primaire ; le regard d'Efrain. Ses mots venaient caresser son épiderme d'un frisson certain, le secouant d'un sentiment qu'il n'avait jamais perdu à son égard. « Oui, j'ai quelqu'un », soufflait-il, impassible, tandis que sa paume lâchait la sienne, laissant doucement s'installer un court silence. Ainsi, il daignait finalement tourner le dos à cet horizon, à ce ciel éblouissant, à cette vue resplendissante mais pleine d'incertitudes pour faire face à quelque chose de plus concret, à quelqu'un de bien réel. « Je t'ai toi », marmonnait-il, très sérieux, avant que ses traits ne s'adoucissent en un sourire qui se voulait sincère. « Je t'ai toi et tu t'es engagé à ne pas m'abandonner de nouveau, alors laisse-moi te promettre de ne plus jamais fuir », déclarait Jonah, aussi difficile soit-il à dire à voix haute. Ses doigts fébriles s'élançaient vers le t-shirt d'Efrain, l'attirant un peu plus près encore pour rompre cette faible distance insoutenable - « c'est moi ta maladie maintenant et je refuse qu'une autre vienne empiéter sur mon terrain, alors on va la dégager ensembles, t'entends ? En attendant.. », suspens, une fois de plus.  C'était sa marque de fabrique, se faire désirer. Alors, dans un pas de recul, rapidement suivi par un fin rictus, ses doigts tombaient sur la bordure de son pull ; oui, un pull, certes très fin, assez ample pour laisser traverser les courants d'airs, mais un pull quand même, toujours un peu répugner par sa propre silhouette. « Tu te souviens, tu avais demandé à voir mes tatouages et je n'ai jamais rien montré », commençait-il simplement, avant de poursuivre par les gestes, délaissant la parole contre son gré. Il soulevait doucement le tissu jusqu'au niveau de son nombril, la peau visible, dont une faible partie du serpent qui longeait son abdomen, mais le détail le plus important, lui, était gravé à l'encre indélébile sur le ventre ; une date, simple, sans écriture décorative, juste une date, et pas n'importe laquelle. « Tu l'as vois ? », questionnait Jonah, désignant par des mots ces chiffres qui n'étaient autre que la date de naissance de son allié - « j'ai vraiment pris cher alors me fais surtout pas la morale, sinon je te promets que je fais demi-tour et je m'en vais ».


    @Efrain Delarosa
    credits img/gif: pinterest
    code by lumos s.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 2 Sep - 22:16
    taggercitereditionsupprimeradresse


    always remember us this way

    Il ouvre la bouche et pour la première fois j’ai peur, une crainte qui me pétrifie, qui pèse une tonne dans mon estomac. Est-ce le cancer, que je sens aussi vif dans mon dos ou est-ce finalement cette pression à l’idée que la réponse apportée à ma question ne soit pas celle dont je rêve ardemment. Rien n’a jamais été simple à ce niveau-là, pourtant tout le reste coule de source, comme si nous étions faits pour composer l’un en présence de l’autre. Un ciel bleu, magnifique, sans aucun nuage à déceler sur un horizon plus ou moins lointain, des étoiles par centaines à la nuit tombée et aucune brise trop fraiche pour encourager à battre en retraite. Entre nous, ça a toujours été immédiat lorsque les sentiments n’étaient pas abordés explicitement. Aujourd’hui, j’ai pourtant l’impression que nous avons fait un pas immense, un pas de géant. Les années nous ont permis de murir, d’arriver à maturation. Rien n’arrive sans aucune raison, nous n’étions peut-être pas encore au bon endroit au bon moment, notre histoire était peut-être trop précipitée pour fonctionner auparavant mais dorénavant, en cette fin de journée du mois d’août, j’ai pourtant l’impression que nous y sommes. Que le moment tant attendu est arrivé, que nous sommes enfin en position pour un corps à corps qui ne durera pas seulement le temps d’une étreinte passionnelle, il ne s’agira pas de sexe, pas d’un retour de flamme étouffé sur une courte période… Il a prononcé les mots, Efrain. Pour la première fois depuis que tu le connais, il a osé te dire qu’il t’aimait, et une telle chose… Que tu sois capable d’entamer une telle démarche de toi-même en le lui confessant en premier… Ce n’est pas rien, Efrain. Tu l’as ressenti, de plus en plus pressant, de plus en plus profond, de plus en plus… Tu craignais qu’il s’agisse d’une illusion provoquée par sa présence, par son soutien infaillible en ces temps sombres mais maintenant tu sais… Jamais ton cœur n’a vibré à s’en déchirer comme il le fait pour lui. Il est celui qu’il te faut, pour affronter la guerre, certes, mais également l’accalmie. C’est dans ces bras que tu veux pouvoir te réveiller tous les matins en appréciant la vie. Tu veux pouvoir couler des jours heureux, jouir d’une légèreté de laquelle tu t’es bien trop privé toutes ces années sous prétexte que tu avais des études à terminer. La médecine, elle te sauve la vie, elle ne fait pas ton bonheur pour autant. Tout est différent maintenant, le cancer, aussi corrosif soit-il, t’as fait ouvrir les yeux sur tellement de choses Efrain… Une malédiction bénéfique ? Je frissonne à cette simple pensée, pendu à ses lèvres. Imperturbable, il brise mon cœur en une fraction de secondes. Tu as entendu, Efrain ? Il a déjà quelqu’un. Tu as laissé ta chance passer, tu n’aurais jamais dû arrêter de te battre pour lui, même s’il n’était pas prêt. Tu aurais dû le lui dire, à cette époque, que tu l’aimais ! Il n’était peut-être pas prêt à l’entendre, mais toi tu étais prêt à le lui faire savoir, à ce qu’il sache qu’au milieu d’une foule d’inconnus, complètement perdu, il aurait toujours cette présence discrète pour lui vouer un amour inconditionnel. Je baisse la tête, ayant tout le mal du monde à mettre un filtre à mes émotions. Dans des instants comme ceux-là, j’aimerais être capable d’user de ma célèbre Poker Face, mais le cancer a tout fait valdinguer, je ne sais plus comment faire semblant, je n’y arrive plus. « Oh… » Je me mords la lèvre très fort pour ne pas laisser échapper ma déception. Rien n’est terminé pour autant, rien ne le sera jamais réellement entre nous. C’est impossible.

    Je t’ai toi Tu l’as entendu, Efrain. Ouvre tes oreilles, nom d’un chien ! J’ai le palpitant qui bat la mesure tellement fort dans ma poitrine que je peine à interpréter ce qui n’a pas besoin de l’être. Je ne comprends pas, je n’y comprends plus rien. Quelques minutes auparavant il disait pourtant que… Mes yeux s’ouvrent grand et je réalise. Tu es l’homme dont il parlait, tu es sien ! Cette simple pensée me fait pétiller les prunelles, plantées dans les siennes. Cette chute, je l’accepte, et tant pis si elle me mène à ma perte. Je me rapproche de lui, cède à cette proximité que je recherche depuis que mes bras l’ont abandonné après ce trajet en moto. Il me tire par le t-shirt et je me laisse faire docilement, les yeux respirant l’amour, le dévorant. Tu l’aimes à en crever… Et crever, tu es à deux doigts de le faire ! Il reprend la parole et mes yeux se remplissent de larmes, achevés par des paroles d’une sincérité troublante. Ce combat, je ne le mène plus tout seul, il a toujours été là, mais sa position est différente à présent. Il ne m’abandonnera pas. J’effleure ses bras pour pouvoir enlacer nos deux mains, pour que nos doigts puissent s’entrelacer et se retrouver après beaucoup trop de temps passé éloignés les uns des autres. « Toi et moi contre la maladie, toi et moi contre ce putain de cancer… Toi et moi contre le monde entier… Toi et moi, l’un pour l’autre ! » J’acquiesce lorsqu’il mentionne à nouveau son tatouage et cette fois, face à cette pièce d’une finesse folle, maitrisée au détail près, les larmes débordent et roulent sur ma joue. « Mon dieu mais tu es fou ! » Je recule d’un pas pour pouvoir me pencher et laisser mes doigts longer chaque centimètre carré de sa peau, de ce tatouage que je caresse avec une curiosité tendre. « Je ne mérite pas de figurer sur ta peau… Je ne te mérite pas Jonah… » Je suis tellement chanceux, il n’a pas idée. « Tu es extraordinaire et j’ai peur… Tellement peur de t’empêcher de resplendir comme tu le fais… Tu me rends plus fort, tu me rends beau. Ton amour me donne des ailes, ton amour mettra cette saloperie au repos forcé ! » Je le pousse, l’oblige à reculer jusqu’à ce qu’il soit coincé entre le mur et ces deux bras que je plaque de part et d’autre de lui, si proche, mon souffle se heurtant au sien pour une danse exaltée. « Je t’interdis de t’en aller, tu m’as compris ?! » Et sur ces mots… Le cœur à deux doigts d’exploser, je maudis toutes les règles, toutes les barrières et toutes les excuses qui pourraient me convaincre de ne pas céder. Je fais le serment de l’aimer, pour le meilleur et pour le pire, tous les jours un peu plus qu’hier mais un peu moins que demain, tous les jours envers et contre tous, en dépit des obstacles et des moments de doute. Parce que lui et moi, au-delà de l’évidence, nous avons toujours été plus forts ensemble. Mes lèvres retrouvent langoureusement les siennes, habitées par une passion qui me dévore de l’intérieur et s’autorisent pour la première fois depuis notre première séparation à exulter contre les siennes. « Si tu savais comme tu m’as manqué… Comme ma peau pleurait la tienne ! » Je souffle, front contre front, lèvres contre lèvres, les mains occupées à gravir son torse comme un Everest plus magnifique encore. Il est à couper le souffle, et de souffle… J’en manque terriblement.

    (C) CANTARELLA.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 4 Sep - 2:49
    taggercitereditionsupprimeradresse

    always remember us
    this way
    ~~~~
    Ce petit manège de courte durée n'était rien d'autre qu'une légère vengeance contre toutes ces fois où il avait attendu un message de sa part, toutes ces nuits blanches à attendre dans le noir que son nom s'affiche sur l'écran, toutes ces heures passées à l'imaginer dans les bras d'un autre, à le savoir loin de lui. Cependant, il se rattrapait bien rapidement en lui soufflant qu'il l'avait lui, lui et lui seul. Son cœur, son corps, son âme lui était destiné depuis la minute où son regard avait intercepté le sien au milieu de la foule et qu'importe l'heure, l'endroit, le moment ou la situation, ils finissaient indéniablement par se retrouver ; comme maintenant. Ce moment précis où leurs paumes se retrouvent enfin, où tout semble à la fois s'être ranimé et mit sur pause, cet instant même où tout semble enfin retrouver tout son sens. Il fallait se rendre à l'évidence, Efrain était l'unique à pouvoir le faire sentir aussi bien, pleinement vivant – il était aussi le seul à pouvoir balayer le passé d'un regard, d'un sourire ou d'une étreinte, noyant les démons d'un geste, d'une caresse, d'un toucher qui n'appartenait qu'à lui et qu'il pourrait aisément reconnaître parmi des milliers d'autres. Lorsqu'il échappait à son champ de vision, tout redevenait incroyablement fade, comme si immédiatement tout perdait son sens et ne devenait qu'amertume, comme si plus rien n'avait réellement d'intérêt, jusqu'à ce qu'il réapparaisse et oblige de nouveau son monde à fonctionner. Se déchirer pour mieux se retrouver, c'est précisément ce qui était entrain d'arriver, là, en cette fin du mois d'août, dans cette chambre d'hôtel, où les mots étaient soufflés comme des promesses, les doigts liés ensembles tel un véritable serment.

    « On est les rois du monde », rétorquait Jonah en arborant un doux rictus, le coeur aussi vif que lorsqu'il était sous l'emprise de la drogue. C'était quelque peu le cas certes, mais rien n'était aussi puissant et efficace que l'effet d'Efrain sur sa personne. Les veines apaisées, la respiration coincée dans la trachée, difficile de réaliser la véracité de la situation – il en rêvait depuis ce triste jour où la porte s'était refermé derrière lui, ce jour où il avait attendu des minutes entières en bas de chez lui dans l'espoir d'être retenu, ce jour où vivre s'était seulement transformé en survie.   C'est l'une des raisons pour lesquelles cette date figurait sur sa peau, au beau milieu des arts qui le façonnait, parce qu'il faisait partie intégrante de lui-même et qu'il ne pourrait jamais, pas un seul instant, regretter tout ce qu'ils avaient pu vivre ensemble. C'était symbolique, cette peau qui n'avait vécue que pour lui, tout ce temps, se retrouvait gravé de cette racine solide qui le construisait – l'idée lui était apparue telle une évidence, et l'amour, peut-être aussi, comme une folie devant laquelle il s'extasiait chaque minutes un peu plus. Alors, au contact de ses doigts contre son épiderme encrée, un frisson parcourait irrémédiablement son échine, lui arrachant son rictus pour étirer ses traits d'un sentiment bien plus profond qu'il ne paraissait l'être, sa chair répondant elle-même à ce geste d'un hérissement automatique presque effrayant. « J'ai toujours été fou, mais c'est toi qui me rends barge chaque jour un peu plus, mais ça va, j'aime bien ça », affirmait Jonah en décidant d'oublier pour ce soir tout le reste, toutes les incertitudes, les craintes, les troubles, les maladies respectives, tout, tout ce qui faisait tâche dans leur petite bulle aux couleurs inégalables.

    « T'arrêtes de dire des conneries ? Tu n'as pas à avoir peur Ef, je suis là et je compte bien le rester », soufflait-il doucement, le coeur battant plus fort qu'il ne l'avait jamais ressenti, tant qu'il pouvait l'entendre faire échos dans sa tête. Extirpé de ses songes passager par un geste, un seul – il se retrouvait contrains de reculer, jusqu'à ce que son dos heurte le mur d'une délicatesse qu'il ne connaissait plus, emprisonné par deux bras qui eux, lui étaient familier. Ses deux orbes onyx heurtaient les siens de plein fouet, les tripes retournés par la somptuosité des iris qui lui faisaient face. « Je ne partirais pas mais je t'interdis de me laisser tomber, mh ? », c'était une réécriture de leur histoire et malgré la confiance aveugle instaurée entre eux, il subsistait toujours la crainte de voir l'autre retourner sa veste, de le voir s'en aller pour ne plus jamais revenir, mais pour l'heure, il préférait nettement resté fixé à ce qui était pleinement entrain de se produire. C'est ainsi qu'il venait à clore les paupières tandis que ses lèvres retrouvaient enfin, depuis ce temps infini passer sans elles, celles d'Efrain, dans un baiser au goût de retrouvailles, d'un lien indivisible qui n'appartenait qu'à eux et dont seuls leurs deux cœurs détenait le secret, profondément scellé dans leurs âmes. Ses doigts grimpaient aisément jusque sa nuque, l'être complètement renversé par les montagnes de sensations qui gisaient présentement dans ses veines. Ses mots heurtaient ses muqueuses et aussitôt, un soupir émanait d'entre elles, planant sous cet effet divin qu'il lui procurait juste par de simples paroles, par des gestes qui pouvaient peut-être paraître anodin mais qui ne l'était assurément pas.

    Ses paumes glissaient jusque la ceinture de son pantalon pour saisir la bordure par le biais de ses doigts, l'attirant davantage contre lui, un sourire un brin provocateur en commissure alors qu'il venait doucement lui mordre la lèvre inférieure un court instant, relâchant son emprise mais restant tout de même d'une proximité qui plaisait à sa bouche, le regard dorénavant explorateur, louchant de près sur les moindres détails de ce visage aux imperfections invisibles, inexistantes. « Tu m'as manqué aussi », chuchotait-il, laissant sa respiration se mêler à la sienne avant qu'il n'échoue ses lèvres sur sa mâchoire, lui offrant toute la douceur qu'il possédait dans une mêlée de baisers, prenant grand soin d'y déléguer chaque sentiments, chaque émotions ressenties à ses côtés. Alors, ses muqueuses remontaient jusque son oreille - « cesse de le faire pleurer et fais-le rencontrer le mien à nouveau », soufflait-il telle une invitation au corps à corps. Inutile de préciser combien de fois il s'était imaginé le retrouver, combien de fois il l'avait rêvé et là, en cet instant, il n'en perdait pas une miette. C'est ainsi que ses lèvres finissaient leur trajectoire sur son cou, se délectant de chaque parcelle qu'il embrassait avec la plus grande des tendresses, s’imprégnant de cette odeur qui lui semblait terriblement sécurisante, ce parfum digne de lui et qui lui avait affreusement manqué. Malgré tout, il revenait à la source afin de pouvoir le regarder dans les yeux - « je suis vraiment, mais vraiment dingue de toi Ef et là, tout de suite, je te veux plus proche de moi encore ».


    @Efrain Delarosa
    credits img/gif: pinterest
    code by lumos s.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 5 Sep - 19:22
    taggercitereditionsupprimeradresse


    always remember us this way

    Il se joue de moi et l’effet est immédiat. En atteste cette tempête de sable au vent étouffant qui s’abat sur mes frêles épaules épuisées par le trop lourd protocole médical mis en place pour me sauver la vie. Ce doit être la chose la plus ironique au monde, le fait d’être obligé d’infliger une immense souffrance à mon corps pour lui éviter une fin tragique et définitive. Je ne suis qu’un pion parmi tant d’autres sur cet immense échiquier qu’est la vie, au point où le moindre mouvement de travers pourrait me mener à une perte que tout le monde ne tardera pas à oublier. Depuis que j’ai appris pour ce cancer, cette question me revient de manière récurrente : Quelle est ta place dans ce monde, Efrain ? Qu’as-tu fait de marquant qui pousserait les gens à se souvenir de toi quand tu seras parti ? Pas de cette mémoire à court terme qui ferait s’abattre sur mes proches des cartes de condoléances par dizaines, plutôt de cette empreinte qui laisserait une empreinte plus présente, indélébile et indomptable. À cette interrogation, je me dis que l’on pourra se souvenir de mes actions, de ces séjours passés en Russie où l’homophobie est toujours aussi mortelle, pays dans lequel j’ai pris tellement de risques pour sauver ces jeunes dans le besoin, mis à la porte par peur des représailles par des parents formatés aux doctrines russes. Peut-être que l’on se souviendrait de moi pour cette raison, effectivement. Mais qui viendra me pleurer pour autant ? J’ai réalisé à quel point survivre pouvait être synonyme de défaite sur le long-terme. Je l’ai compris lorsque les médecins m’ont demandé si je souhaitais procéder à un protocole de préservation censé me permettre de procréer avec assistance médicale si la chimiothérapie avait pour conséquence première de me rendre stérile. Il ne s’agit probablement que de la partie visible de l’iceberg, loin du bloc imposant qui demeure en sommeil sous l’eau, confortablement immergé et prêt à se dévoiler par surprise. Survivre implique de faire des sacrifices énormes et parfois… Parfois je me demande si ça en vaut la peine. Dans ces moments-là, je me surprends à devoir évacuer des pensées suicidaires, moi qui n’a jamais été dépressif malgré toutes les merdes ayant pu se hisser sur mon chemin.

    Jonah met fin à cette torture douloureuse, et ses mots font irrémédiablement s’emballer mon cœur dans ma poitrine. Lui qui est à l’agonie depuis des mois, depuis que, l’espace d’un instant, Morgan m’a fait croire qu’il lui serait possible de le remplacer. J’ai voulu le croire à tout prix, m’investir dans une relation que je savais condamnée depuis le début, l’évidence, elle était là. Il a toujours été le bon, celui qu’il te fallait, tu l’as toujours su malgré tout ce que tu as pu dire, malgré la déception qui a pris le dessus sur tout le reste quand le retour de flamme s’est transformé en pétard mouillé, étouffé pour une raison qui t’es encore inconnue. Lorsqu’il a repris ses distances l’an dernier, il y a un peu plus d’un an. « Les rois du royaume des malades ! » Je reprends, en un rictus détendu. La première étape d’acceptation consiste en une autodérision grandissante sur le sujet, signe de paix avec une maladie qui, que je le veuille ou non, demeurera toujours présente pour me rappeler qu’elle a la main sur tout le reste. Je le dévore des yeux, percuté par cette euphorie qui me gagne progressivement, cette adrénaline que plus jamais je ne pensais être capable de ressentir un jour. Il est le remède, il est MON remède. Je renonce à le dévorer du regard pour me concentrer sur ce tatouage au centre duquel ma date de naissance se trouve et je frissonne, ému par une telle attention. Il est complètement fou, mais cette folie est communicative, elle pourrait me faire soulever des montagnes sans craindre d’affronter les conséquences de mes actes plus tard, à froid. « J’aime quand tu l’es… Fou… Fou de moi, comme je le suis de toi ! » Au point d’en perdre pied, de ne plus savoir comment je m’appelle ni même où je me trouve, de ne trouver au milieu de cet océan complètement enragé que cette lumière qu’il représente, salvatrice. Un réconfort émotionnel et ces palpitations qui me ramènent encore et toujours à ce constat : Je n’ai jamais été aussi vivant qu’avec lui ! Pourtant j’ai peur, ô que oui, je suis pétrifié à l’idée de ne plus pouvoir ressentir cette sensation grisante lorsque ses doigts se perdent sur ma peau, inquiété lorsque j’imagine ne plus jamais pouvoir me perdre dans ses magnifiques prunelles, ne plus être en position de quémander ses lèvres, de me dérober sous leur présence sensuelle contre ma peau, brûlant d’un désir explosif à son égard. « Je te le promets ! » Je souffle, solennel, en liant nos mains près de nos poitrines quasiment collées l’une à l’autre pour sceller un serment auquel je crois profondément. « Always and forever ! » Pour toujours et à jamais, comme ça aurait toujours dû être le cas, dès le début.

    Je n’hésite pas une seule seconde, porté par une vague de courage avec laquelle je pourrais aisément tout affronter. Je m’ancre contre ses délicieuses lippes et déraille complètement. Je ne me souvenais plus de l’intensité de nos baisers, de ce que cela faisait instantanément naitre en moi. Je prends une décharge, déflagration amoureuse qui me fait terriblement trembler. Comment ne pas s’éprendre de lui, comment ne pas sombrer pour cette langue, taquine, qui retrouve sa jumelle entre mes lèvres et m’apporte un nouveau souffle nécessaire pour tenir le coup. Ses doigts se heurtent à ma ceinture de jean, elle que je rectifie chaque semaine pour pallier la perte de poids, pour donner l’illusion que les fringues d’antan continuent de m’aller alors que… Soyons réalistes, plus rien ne me va. L’explosion est immédiate, mon corps est pris d’un frisson qui me réveille et fait s’étirer mes lèvres contre les siennes en un sourire amusé, mes yeux rivés sur ce que je devine être le fruit de son désir. Il est là, jamais aux abonnés absent pour Jonah. C’est comme s’il m’avait jeté un sort, moi qui n’a jamais été capable de sombrer pour des plans d’un soir, moi qui me suis surpris à ne plus avoir envie à une, peut-être deux exceptions près en plus de deux ans… Peut-être était-ce pour cela… Ma peau l’avait compris avant moi, elle ne pleurait que son absence et se refusait à accueillir en son sein quelqu’un d’autre. Il est de retour et je me retrouve, comme si rien n’avait changé. Il ose se frotter à mon indignation lorsqu’il se résout à abandonner mes lèvres pour glisser les siennes le long de ma mâchoire, lorsqu’il m’invite à l’indécence, au renoncement aussi sensuellement et se plonge tête la première contre mon cou qu’il déguste non sans me faire gémir au passage. « Vos désirs sont des ordres, mon amour ! » Je babille, dans un français très américanisé. La douleur n’a plus d’importance, mes faiblesses non plus. Mes deux mains se perdent sous ses fesses, pour retrouver ses cuisses que je soulève pour le forcer à me suivre tandis que mes lèvres, elles, se perdent à nouveau contre les siennes, plus provocatrices que jamais. Je le plaque contre la table de cette chambre d’hôtel, le corps brûlant, à l’agonie. Il a besoin de lui, tu le sais ! »[/color] Je me redresse pour pouvoir retirer mon t-shirt, interrompu par cette image que je renvoi… [i]Tu n’es plus que l’ombre de ce que tu étais physiquement, Ef’… Crois-tu qu’il désirera ce qu’il voit ? Ta maigreur affolante, tes côtes qui ressortent, cette clavicule qui pointe, tellement pointue qu’elle pourrait s’avérer diablement tranchante. Je baisse la tête, honteux, les yeux rivés sur ce corps qui me fait honte, qui me complexe à un point inimaginable. Tu n’es pas beau, et tu devrais avoir honte de te présenter ainsi à lui ! « Je… »

    (C) CANTARELLA.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 11 Sep - 0:44
    taggercitereditionsupprimeradresse

    always remember us
    this way
    ~~~~
    Retrouver goût à la vie, cette expression prenait désormais tout son sens. Reprendre goût à la vie c'était s'évanouir sur les lèvres d'Efrain, effleurer sa peau de ses doigts, les laisser parcourir chaque parcelle pour les découvrir comme si c'était la première fois ; reprendre goût à la vie c'était se sentir réanimer par un seul et même sentiment, un sentiment qui s'invitait dans ses veines, s'inventait son propre ADN et s'introduisait dans chacune de ses terminaisons nerveuses pour le marquer, se générer une place que Jonah prendrait grand soin de lui garder, de chérir, reprendre goût à la vie c'était réapprendre à aimer, à aimer vraiment et aimer de cette façon là, c'était possible qu'une fois dans une vie et il ne voulait aucunement passer à côté de ce renouveau, de cette opportunité inespérée. Il l'aimait, il le désirait et il le voulait, il le voulait sien et rien, ni personne ne pourrait écraser sa détermination à les vouloir unis à nouveau, pour de vrai, pour de bon. C'était peut-être mauvais d'aimer autant, sans limite, à débordement, sans compter, mais Jo, il était comme ça ; il ne savait pas aimer correctement, alors il aimait à sa façon, trop, beaucoup trop, certes, mais lorsqu'il aimait, il ne faisait pas semblant, c'était sûrement toxique, malsain, nocif, mais c'était lui, c'était tout ce qu'il avait, tout ce qu'il pouvait donner, il donnait et d'une certaine manière, la sienne, c'était beau, c'était beau parce que rien de tout ça n'était superficiel, tout était authentique, véritable, tout était sincère et c'est principalement pour cette raison que s'engager dans une relation lui était particulièrement difficile, parce qu'il savait ce que ça lui coûtait lorsqu'on le laissait finalement sur le bord de la route après avoir épuisé tout ce qu'il y avait à en tirer, il savait combien c'était douloureux de se retrouver démuni, lessivé, vide.

    Il ne voulait plus vivre ça, mais il avait confiance en Efrain, il savait qu'il ne le ferait jamais plus souffrir, qu'ils étaient destiné l'un à l'autre, aussi niais que cela puisse paraître – il n'avait jamais été aussi sûr de lui qu'à l'instant même où leurs lèvres s'étaient retrouvées. Les couleurs s'étaient aussitôt réanimés dans ce décor en noir et blanc, un paysage resté terne depuis leur rupture. Efrain était le seul, hier, aujourd'hui et demain, le seul à l'avoir traité de la bonne façon, à l'embrasser dignement, à utiliser les bons mots et lorsqu'il levait la main, ça n'était jamais pour lui faire du mal, ses doigts ne touchaient que sa peau et s'aventuraient uniquement dans ses cheveux, toujours avec une douceur qui lui était propre. C'était probablement la raison pour laquelle il était irrémédiablement accro à lui, parce qu'il savait qu'il était son autre moitié, cette partie complémentaire, ce remède, cette bouée, cet ancrage, il était le bon, mais avant tout ça, il était celui pour lequel son muscle vital s'emballait au moindre toucher. Alors lorsque ses mains glissaient sur son corps pour le soulever de terre, c'est son être tout entier qui réagissait, le secouant d'une multitudes d'émotions qu'il croyait éteintes, mortes depuis longtemps. « J'aime quand tu me parles comme ça », murmurait-il doucement en faisant référence à cet accent qui lui allait bien, notant dans un coin de son esprit que le français était une langue qu'il portait vraiment bien. Rapidement, ses lèvres retrouvaient leurs âmes-sœurs, se liant à ces dernières dans un échange aussi complice que taquin alors que Jonah trouvait sa nouvelle place sur la table.

    Ses pupilles dilatées, non pas seulement par les substances qui gisaient dans ses veines mais davantage par ce spectacle divin se déroulant sous ses orbes, il observait d'un regard attentif ce morceau de tissu quitter sa silhouette tant désirée. Et puis, plus rien. Non, plus rien du tout, comme si Efrain venait simplement de s'éteindre à l'instant même où son vêtement s'échoue sur le sol. Instinctivement, Jonah se mit alors à pencher la tête sur le côté, cherchant un quelconque problème qui pourrait le pousser à se voiler d'une telle expression ; c'est là qu'il comprend. Il avait comprit en l'espace de plusieurs longues secondes le pourquoi du comment, et pourtant d'une certaine façon, il avait du mal à saisir – Efrain était beau, il était incroyablement beau, irrésistible serait même un euphémisme. Assis sur le bord de la table, il venait lui faire relever la tête afin de croiser son regard, ses iris affectueux heurtant les siens de plein fouet ; « plus jamais tu te jettes ce genre de regard, c'est bien compris ? », grondait-il, bien qu'il usait d'un ton particulièrement doux. « Il n'y a absolument rien à dénigrer chez toi, regarde-toi, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau, c'est pas quelques kilos en moins qui vont changer ça, j'aime ce que je vois et tu devrais l'aimer aussi », continuait Jonah alors que sa paume glissait sur sa nuque qu'il caressait du bout de ses doigts pour l'apaiser de ses pensées négatives, un fin sourire sur les lèvres - « c'est toi que je veux, c'est toi que je désire, je suis tombé amoureux de toi, de chaque partie de ton corps, de ce que tu représentes, de tout ce que j'ai là, sous les yeux, de tes mots, de tes lèvres, il n'y a que toi pour me faire vibrer autant, t'es beau et tu l'es chaque jour un peu plus, je t'aime comme t'es Ef, je- », arrêt du système. Les trois mots fatidiques lui avaient échappé et son sourire était balayé de son visage par la crainte d'avoir fait l'erreur de trop. Sa paume quittait aussitôt sa nuque pour retrouver le bord de la table qu'il serrait fermement, le regard tombant vers le sol - « j'te trouve incroyable, c'est ce que je voulais dire ».


    @Efrain Delarosa
    credits img/gif: pinterest
    code by lumos s.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 18 Sep - 16:25
    taggercitereditionsupprimeradresse


    always remember us this way

    Pendu à ses lèvres, accroché à son cou comme à une bouée de sauvetage, j’opte pour de douces retrouvailles enflammées. Tu as choisi le bonheur, pour une fois. Le reste importe peu, la peur qui me ronge l’estomac dès lors que j’imagine ce que pourraient être les conséquences d’une nouvelle séparation sur nous s’envole, s’évapore, chassée par la libération qu’a pour effet la présence de ses lippes délicieusement sucrées contre les miennes. Je prends un shot d’adrénaline en pleine face, blindé d’oxygène avec ce sentiment de puissance, d’invincibilité que lui seul a toujours été capable de faire naitre au plus profond de mon âme. Dans ses bras, je suis complet, nous ne formons plus qu’un, l’addition parfaite, la fusion totale. Je l’aime et c’est tout mon corps qui se presse contre le sien, par peur qu’il puisse se mettre à rétropédaler, à vouloir revenir en arrière et nous imposer un espace qui me rendrait terriblement malheureux. Never mind I’ll find someone like you ! disait Adèle. Il est impossible de trouver quelqu’un comme lui, Jonah est unique, il est un condensé de tout ce que j’aime, de tout ce qui me fait rêver, de tout ce qui me rend dingue au sens mélioratif comme péjoratif du terme. La passion dévorante qui, en bout de course, se termine toujours sur une note positive. À deux, nous sommes plus forts… À deux, aucune barrière ne peut nous résister, aucune difficulté ne peut s’avérer insurmontable. Tous les deux, nous sommes faits l’un pour l’autre et je défie quiconque d’argumenter dans une direction opposée. Je perds pied, mon corps reprend le dessus, délivré et étouffé par une vague de désir tellement intense qu’elle me donne l’impression d’avoir des ailes. Je nous survole, comme pour prendre une hauteur nécessaire pour parvenir à me glisser dans la peau d’un être égal, aussi formidable que lui. Il est somptueux, ravissant, un condensé de courage, d’optimisme et de légèreté. Cet homme représente à lui seul le remède contre ce cancer qui me dévore, contre ces idées douloureuses qui s’ancrent un peu plus profondément chaque jour sous ma peau. Une trace indélébile et pourtant invisible à l’œil nu. Une souffrance que peu de personnes pourraient parvenir à déchiffrer. Lui, il y est parvenu, il a su trouver les mots pour booster le combattant que je suis, il m’a poussé à retourner sur le ring, à affronter ce fils de pute droit dans les yeux. Il ne m’aura pas, ce cancer, je danserai sur sa tombe, je me le répète à chaque fois que me vient l’idée de baisser les bras. Jamais je ne cesserais d’aller de l’avant, les yeux rivés sur un futur que je ne veux pas uniquement envisager de manière hypothétique. Mon avenir, il est là, lové contre moi, ses lèvres fougueusement pressées contre les miennes… Lui, il m’enflamme et me fait perdre mes moyens, comme s’il était le premier, comme s’il était amené à l’être encore et encore, pour toujours et à jamais. Tu aimerais tellement qu’il puisse te regarder comme il le fait présentement à l’infini. Ses yeux brillent d’un amour que tu es en capacité de lire, auquel tu peux répondre avec la même intensité. Toi, qui le tient fortement entre tes bras. Toi, qui le soulève jusque sur cette table de laquelle tu chasses l’intégralité des items sans te soucier de leur valeur. Plus rien ne compte, si ce n’est ce désir enivrant que tu laisses prendre le dessus, toi qui as tellement rêvé à cet instant, toi qui t’interdisais d’espérer un tel moment… Et pourtant, tu y es.

    Et puis soudainement, c’est le drame. Je retire ce t-shirt qui s’écroule à mes pieds. Le dévore à nouveau du regard, la lèvre malmenée contre mes dents et mes yeux se perdent sur ce corps qui me heurte de plein fouet. Le lourd poids de la réalité. Je passe d’un extrême à l’autre, embarrassé par la vision que je lui offre. Elle est tellement éloignée de ce que j’étais, de cette statue taillée au couteau et ardemment perfectionnée par des heures et des heures de natation couplées à un programme intensif de musculation. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même et je me déteste pour me présenter ainsi, sous un tel angle. Comment pourrait-il désirer quelqu’un comme moi ? Lui qui est si beau, si confiant… Si fort malgré la maladie, malgré les cicatrices qui, je le sais, le font également complexer. Je baisse la tête, honteux, soucieux de fuir ce regard qui me mettrait encore plus mal à l’aise. Je sens ma tête se redresser, poussée par les doigts résolus de mon vis-à-vis. Il me pousse à la confrontation et j’ai d’ores et déjà compris que je n’en ressortirais pas vainqueur. Il me dispute tendrement, use de mots qui me réchauffent le cœur, qui font pétiller mes yeux, au bord des larmes. Et puis vient ces trois petits mots prononcés au téléphone mais jamais en face à face, ces lettres qu’il est à deux doigts d’articuler mais qui restent bloquées au fond de sa gorge… Cette tension qui me revigore et fait s’éclairer une flamme pleine de malice dans mon regard. Mes mains s’aventurer contre son torse recouvert d’une couche bien trop épaisse de tissu à mon goût, elles entament une chute sensuelle jusqu’à la ceinture de son jean que je chasse pour pouvoir le déboutonner et me glisser sous son boxer pour retrouver le fruit d’un désir que je prends en main sans le quitter du regard. Mes prunelles respirent à nouveau le désir, le feu, un feu sacré et affamé. « Dis-le… » Je supplie, fougueusement, mes lèvres si proches des siennes, mes doigts si conquérants autour de sa virilité. « Dis-le moi ! » Je souffle, comme une supplication, contre ses lèvres.

    (C) CANTARELLA.
    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum