Il est hyper tôt et tu te réveille en sursaut. Tu jettes un coup d’oeil au cadran numérique pour t’apercevoir qu’il est six heure du matin. Colombe dort à poings fermés à côté de toi, nue et magnifique comme toujours. Tu déposes un chaste baiser sur son épaule, suivi de sa joue avant de glisser hors du lit. Ton fils doit être sur le point de se réveiller, si ce n’est déjà fait. Tu t’étires de tout ton long, enfile un boxer Calvin Klein couleur marine pour tenter de camoufler ton érection matinal sans grand succès. Au pire t’en a rien à foutre, y’a que ta femme et ton fils dans la baraque. Tu sors de la chambre en baillant, refermant la porte derrière toi. Tu étires le cou pour regarder ce que fait la mini version de toi-même et sourit, attendri de le voir assoupi. Comme t’es de bonne humeur, tu décides de te mettre aux fourneaux et de préparer des crêpes aux fruits pour tout le monde. T’envoie la musique sur ton téléphone et hop le vacarme commence. Tu rassembles les ingrédients, sort la poêle, le bacon et tout le bataclan. Petites pommes de terre en cube comme accompagnement, rien de trop beau pour tes amours.

T’es dans ton petit monde à toi. Tu songes à ta dernière journée à l’hosto, aux patients hyper bizarres sur qui t’es tombé. Difficile de reprendre la routine études / travail quand on a une copine et un enfant à charge. Heureusement qu’il y a des petits moments comme ceux-ci pour te rappeler quelqu’il y a quelque chose en dehors de la médecine. Tu coupes les pommes de terre lorsqu’une personne se ramène dans la cuisine. Comme Colombe ne te dit jamais rien, t’ignorais qu’elle vivait avec quelqu’un. Cette dernière à un balai dans les mains, vêtue d’une simple nuisette, dieu merci ton fils dort encore, mais pas pour longtemps. Le petit bout commence à chouiner lorsque cette folle prend parole. ‘’ Le mec de Colombe. ‘’ Siffles-tu entre tes dents. ‘’ Et toi t’es quoi ? La pute des bas quartiers qui a trouvé la charité. ‘’ Tu pointes le couteau dans sa direction, qui de vous deux à l’avantage ? T’a qu’une envie et c’est de lui foutre dans le cul son manche, mais plutôt que d’y accorder trop d’attention, tu files rejoindre ton fils qui se hisse dans tes bras pour venir s’accrocher à ton cou. Tu déposes machinalement un baiser sur le sommet de son crâne, quelques caresses sur son petit dos pour le rassurer. ‘’ J’imagine pas l’effet que tu fais aux mecs, même un gosse à peur de toi. ‘’ Reprends-tu simplement.

Ce type de rencontre au petit matin, c’est le genre de chose que tu aurais kiffé quelques semaines plus tôt alors que t’étais encore célibataire. Une jolie brune dans une nuisette sortie de nul part, de quoi faire rêver, mais pour l’heure, ça n’a rien d’un rêve. Tu te trouve face à une énergumène de bas étages qui se croit supérieur à toi. Ça te faire rire sur le coup. Elle réveil Ismaël avec ses putains de conneries et toi tu t’empresses de le rejoindre et de le consoler pour ne pas qu’il réveille Colombe. ‘’ C’est clair qu’il est impossible de bander quand on voit une grébiche comme toi. ‘’ Un baiser sur le sommet du crâne du petit. Colombe et sa grande gueule sérieux. T’arrive pas à croire qu’elle ait raconter cette histoire à madame tout le monde. Après c’est dans la nature de l’homme d’éprouver ce genre de panne lorsque le taux d'alcoolémie fait sauter les compteurs. Elle te traite de connard, tient donc. Un compliment à tes oreilles. ‘’ Salope. ‘’ Tu bouches les oreilles de ton modèle réduit et pouffe de rire à sa nouvelle tirade. ‘’ Parce qu’en plus d’être moche t’es stupide ? ‘’ Un rire sarcastique caresse ta gorge. Qu’elle s’imagine ce qu’elle veut, elle n’a pas besoin de connaître ta vie. ‘’ Tu veux aller par terre buddy ? ‘’ L’enfant s’accroche encore plus fort à ton cou d’une main, tirant sur tes mèches d’une autre. ‘’ Papaaaaa. ‘’ Qu’il bafouille d’une voix à moitié endormie et pleine de chagrin. ‘’ Ok… ok tu veux un peu de lait ? Arrête de pleurer sinon tu vas réveiller Colombe. ‘’ À entendre le nom de ta copine, il se redresse et ravale ses larmes. Il te pointe la porte close de la chambre et tu lui fait un signe approbateur de la tête en lui soufflant un petit ‘’ Shhht ‘’ Au creux du cou avant de simuler un pet sur sa peau pour le faire rigoler. T’en oubli presque la présence de l’autre. ‘’ Toujours là toi, t’a pas un client qui t’attend en bas? ‘’ Ton fils posé sur une de tes hanches, tu attrapes le lait dans le réfrigérateur ainsi qu’un de ses gobelets à bec rangé dans l'armoire approprié. Tu essaies de lui verser sans faire un mess, mais difficile lorsque monsieur s’agite comme une puce.

Tu es dans la cuisine à faire ton truc. T’as rien demandé à personne et cette folle fait son entré en scène en te racontant un tas de conneries. Tu prépares sagement un déjeuner pour ta petite famille, tu es de bonne humeur, mais clairement cette conne vient de pourrir l’ambiance. Elle insiste sur le fait que t’es incapable de bander et clairement tu te demande ou ça sort ce délire à la noix. Tu penses direct à Colombe et à votre première nuit ensemble et t’a les nerfs à vif. ‘’ Ah ouais clairement elle raconte ce qu’elle a envie de raconter, parce que ça ne s’est pas passé comme ça ! Tout fonctionnait à merveille, merci de t’en inquiéter pour elle, c’est moi qui lui a dit non pour ne pas qu’elle soit vexée. ‘’ Tu te retiens de lui balancer un truc à la gueule, parce que ce n’est clairement pas l’envie qui manque et une conversation avec ta copine est déjà inscrit à l’horaire. ‘’ Même avec ta putain de grande gueule tu serais incapable de te la prendre alors tu vas la boucler! ‘’ Elle t’insulte, tu l’insultes, c’est du donnant donnant. Tu t’en fiches de passer pour un gamin, tu vas lui balancer toutes les atrocités possible. ‘’ En âge de pouvoir reconnaître que ton ventre est flasque, t’as besoin de faire un peu d'exercices et pas qu’avec ta grande bouche. ‘’ Un petit clin d’oeil avant d’attraper ton fils qui commence à pleurer. Tu essaies de consoler son gros chagrin du mieux que tu peux en le couvrant de baiser et en lui murmurant que s’il continue sur cette lancée, il risque de réveiller Colombe. Ça le calme un peu, du moins juste assez pour récupérer le gobelet et le lait. En voyant son breuvage sur le point d’être servi, monsieur décide de s’exciter entre tes bras. Tu renverses quelques gouttes à côté avant que la pseudo coloc de ta copine décide de te l’arracher des mains. C’est quoi son problème ? Parce qu’elle croit que tu vas t’abaisser à lui demander de l’aide ou pire encore à lui dire merci ? ‘’ J’ai pas besoin de ton aide. ‘’ Tu déposes ton fils par terre, ce dernier accroché à ta jambe, pire qu’une mante religieuse. Malheureusement, elle a déjà versé le liquide dans le verre et toi tu t’empresses de foutre le couvercle dessus pour le tendre à ton fils qui le tient d’une main, accroché à ta jambe de l’autre. ‘’ J’l’ai jamais vu autant traumatisé. ‘’ Tu la fusille du regard. Toute cette agitation c’est à cause d’elle et ses fausses insinuations concernant ton appareil reproducteur. Dans un soupir, tu t’accroupis pour donner un petit baiser à l’enfant. ‘’ Buddy, il faut que tu ailles jouer avec tes jouets si t’as envie que je te fasse à manger. Je n’arriverai à rien si tu reste accroché à moi et je n’ai pas envie que tu sois brûlé ou blessé. ‘’ Le bras du petit passe autour de ton cou et tu le soulèves pour aller le porter dans son lit ou trône un paquet de jouer. ‘’ J’suis juste là… tu me vois ! ‘’ Tu lui adresse un clin d’oeil pour le rassurer. ‘’ Évite de lui faire peur tu veux. ‘’ Souffles-tu à ta rivale avant de reprendre tes occupations.

Tu en viens à te demander qui est deux joues le plus à l’enfant. Elle endosse le rôle de la garce hautaine alors qu’elle est loin de pouvoir prétendre à quoi que ce soit. Connard, vraiment, elle n’a que ça à la bouche et dieu sait à quel point ça te flatte lorsqu’une fille te traite ainsi. Ça veut dire que t’a tapé dans le mille. Tu t’en fiche qu’elle soit sa meilleure amie, sa coloc ou la reine d’Angleterre, pour toi elle ne vaut pas grand chose. C’est ce que ça fait lorsqu’on t’attaque d’entrée de jeu. Surtout qu’elle te nargue à propos de trucs complètement faux. Ça c’est le bout. Tu t’occupes de ton fils comme tu l’as toujours fait. Tu lui sers son verre de lait avant de l’emmener dans son lit, du moins, l’espace aménagé pour lui. ‘’ T’inquiète, mon fils est l’exacte copie de moi-même, un de ces quatre, c’est lui qui t’enverra chier, je n’y manquerai pas. ‘’ Tu élèves ton fils comme tu l’entends. Tu lui apprends les bonnes valeurs de la vie, mais tu lui apprend aussi à ne pas se faire marcher sur les pieds et surtout, ne pas se faire dire un tas de connerie par une fille. Il saura se défendre et répliquer, exactement comme toi, quitte à passer pour le dernier des connards. Il sait comment repérer les jolies filles, il connaît aussi la politesse. Tu continues de couper les pommes de terre lorsqu’elle revient à la charge en t’expliquant que c’est avec les parents qu’elle a du mal. Tient donc. Si elle s’entend aussi bien avec les gosses, c’est sans doute parce qu’elle en est une au fond. Tu gardes cette pensée pour toi, riant intérieurement. Elle reprend… décidément, elle a une grande gueule celle-là. Tu lèves les yeux au ciel exaspéré. Elle te met en garde et toi tu l’observes du coin de l’oeil complètement blasé. Elle ne te connaît pas, elle ne sait rien de ta relation avec Colombe donc ses réflexions du genre elle se les gardes. ‘’ Tu l’as dit toi-même, ça ne te regarde pas. ‘’ Répliques tu simplement avant d’envoyer l’oeuf d'Ismaël dans la poêle. Tu fais de même avec une petite portion de patate et le mélange à crêpe. Tu répartis le tout dans une petite assiette pour ton fils et laisse refroidir suffisamment avant de lui servir. Entre temps, t’envoie un bout de patate crue dans la tasse à café de la miss qui se croit parfaite. Sorry not sorry. Quelques secondes après, tu files installer le petit à la table et lui sert son assiette, chaque élément couper en mini morceaux pour ne pas qu’il s’étouffe avec. ‘’ Bon appétit buddy. ‘’ Tu déposes un baiser sur son petit crâne, celui-ci te remerciant avec un gros baiser baveux sur la joue.

T’as hyper mal au crâne ce matin. T’as passé une nuit de merde, tu t’es endormie sur la matinée. Tu te rappelles vaguement de ce qui s’est passé. Tu n’as pourtant rien bu. Tu tentes de secouer la tête, échec complet. Ça tambourine dans ta tête. T’entends des échos venus d’ailleurs. Tu te tournes et retournes. Tu gâtes à côté. Aucune trace de qui que ce soit. Ça te fait instinctivement soupirer. Tu te redresses, enfiles un grand t-shirt de tu ne sais qui. Khaled ? Jo ? Giacobe ? Marin ? Putain, tu t’en fous pas mal. Tu te masses les tempes. Ça résonne à mort et après quelques secondes, tu te rends compte que non, ce ne sont pas les voisins. C’est bel et bien chez toi que tout ça se produit. Tu soupires en traînant des pieds jusqu’à la pièce principale. T’es encore toute endormie quand tu te retrouves en tête à tête avec Khaled, Daisy et Ismael. Daisy, Khaled. Khaled, Daisy. Je savais pas que tu serais là... Bah ouais pour toi, elle est encore en vacances. Tu passes derrière le petit et ébouriffes ses cheveux. Vous m’expliquez c’est quoi ce bordel ? Vous comptez réveiller tout le quartier ? Tu les questionnes du regard d’un air grave. Ils étaient en train de s’engueuler ou quoi ?!