1. ne jamais trop espérer.
2. ne pas trop y croire.
3. et surtout, ne pas rêver.

j'ai jamais su suivre mes propre règles.

je me suis mis à espérer. puis, j'ai fini par y croire. j'ai même prié. pour finir par toucher mon rêve du bout des doigts. j'l'ai juste frôlé aux débuts, en fermant les yeux. j'avais peur qu'elle s'en aille, avant que j'ai finis de faire le tour de la question. j'osais pas y croire, me faire trop d’espérances. j'étais qu'un gamin. qu'un gamin égoïste et agaçant. têtu, trop intelligent et un putain de rebelle. qui ne rêvait que de tuer son père. dans tout ses rêves et ses cauchemars. dans le plus littéral des termes qui puissent exister.

le rayer de cette existence.

inhaler, exhaler, respirer.
inhaler, exhaler. respirer.
inhaler. exhaler. respirer.


► t'es né à los angeles. et t'as jamais su qui était ton père avant de longues années. c'était juste toi et ta mère. toi et ta mère au milieu des vautours. c'était la gouvernante/femme de ménage d'une grande famille américaine, avec laquelle t'as vécu les plus longues années de ta vie et les personnes que tu détestes le plus au monde. après ton père. ce vilain secret de famille. cet homme à qui tu ne veux jamais ressembler. ce violeur en liberté. heureusement ta mère n'est plus à son contact depuis que tu le sais et que tu t'occupes d'elle aujourd'hui. estimant qu'elle assez donné pour toi durant toute ces années de calvaire. et toi tu vis avec tes envies de meurtre et de voir disparaître la seule personne que tu as jamais cessé de chercher.

► tu as passé ta vie scolaire à te faire passer pour un cancre. le petit couillon de service. celui qui récoltait plus d'heures de colles pour bastons que de A. mais t'étais loin d'être un con et ils le savaient tous autour de toi. tu voulais juste leur fais payer le fait que t'avais pas ta place au milieu de tout ça. dans ces écoles de bourges. ta mère payait pour une école que tu ne supportais pas et tu ne savais pas t'exprimer autrement qu'en étant violent. jusqu'au lycée.

► le lycée a été un vrai changement pour toi. à cause de certains profs qui ne voulait pas te lâcher et d'elle. elle savait que t'étais pas qu'un looser, elle croyait en toi et toi aussi, tu t'y mettais doucement. tu pensais plus à essayer de t'extraire de ce genre de système. tu décidais alors de t'en servir. pour t'en sortir. pour prouver aussi à ta mère et elle, que t'étais pas juste que ce petit connard imbu de sa personne, qui traînait avec les mauvaises personnes et qui voulait pas rentrer dans des cases. mais t'as jamais pu réellement cacher qui tu étais, te battre contre cette nature destructive.

► tu l'as perdu la dernière année. elle ne supportait plus tes sorties sans fins, tes secrets et tes histoires qui ne tiennent pas debout. elle a fini par te laisser et s'envoler à la poursuite de ses rêves. loin de toi. mais tu ne l'as jamais oublié. elle fera toujours partie de toi. où qu'elle soit. même si tu tais son nom, tu l'oublies pas.

► à force de courir après ton père, t'imaginer tout et n'importe quoi. t'as finis par savoir qui il était et t'es descendu de ton nuage. les rêves et fantasmes que tu t'étais fais autour de ce père, cet homme qui n'existait pas, ce sont brisés au moment où t'as su qu'il avait toujours été là toute ta vie. et qu'il n'avait engendré que le mal autour de lui. que tu n'étais au final que le fruit d'un viol. ça t'as rendu tellement ouf qu'il a failli en mourir. t'aurai pu le crever. vraiment. mais t'as finis par retrouver la raison et sauver la seule personne qui compte réellement pour toi : ta mère.

► c'était juste avant ton départ d'harvard. il y a maintenant plus de deux ans. presque trois. et c'était donc l'occasion pour toi de renouer avec les terres de naissance de ta mère, pour elle de retrouver les siens. trois années passées à reconstituer un passé que tu ne connaissais pas, à découvrir tout ces gens que tu ne connaissais pas. et à continuer de faire n'importe quoi à côté de tes études. peut être que le retour aux usa calmera les choses de ce côté. t'en doutes. mais tu te dis que ta mère va finir par découvrir ce que tu caches et qu'il est temps de prendre ta retraite de ce côté là, avant que ça t'éclates au visage et que tu ne sois plus crédible pour la suite.