make it right
@Soo-Jin Min
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(09.08.2019) C'est avec un simple sac à dos pour bagage que tu traverses les longs couloirs de l'aéroport de Toronto en direction de la sortie. T'as prévenu Soo-Jin sitôt l'avion posé et elle t'a confirmé bien être à la porte des arrivées. Tu ne sais pas trop ce que tu attends de ce weekend improvisé, ni même pourquoi tu es vraiment là. La seule chose dont tu te rappelles c'est qu'elle te semblait esseulée, triste et un peu amère dans les messages que vous vous êtes échangés plus tôt dans la semaine, amertume que tu comprends parfaitement si ses amies sont pour la plupart occupées à s'amuser ailleurs en la délaissant. Sur le coup ça te semblait être une raison suffisante pour tenter de lui remonter le moral, prendre des billets à la dernière minute et sauter dans un avion dès ton service à l'hôpital terminé pour la semaine. Mais à présent que tu t'apprêtes à la retrouver, tu n'es plus aussi certain de ce que tu es en train de faire. Les portes au bout du couloir s'ouvrent sur l'attroupement de personnes venues attendre les voyageurs et malgré sa petite taille, tu la repères rapidement dans la masse. Un sourire se dessine sur ton visage et lorsque tu te retrouves devant elle, l'envie de l'embrasser pointe à nouveau le bout de son nez. Pourtant tu n'en fais rien, te contentant de classiques salutations. « Salut, comment tu vas ? » Sans être mal à l'aise, tu n'es pas aussi détendu qu'à l'accoutumée.  

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@Sihan Harrison
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Tu tournes en rond, tu trépignes, regard qui alterne entre le panneau des arrivées et les portes qui dissimulent les voyageurs fraîchement débarqués de Boston. L'aéroport de Toronto est bondé malgré l'heure tardive, mais habile, tu te fraies un chemin au milieu des canadiens venus attendre leurs amis, leur famille... et toi ? Qui est-ce que tu attends au fond ? Qu'est-ce que tu fais ? Tes derniers messages échangés avec Cece te remontent à l'esprit, pensées parasites que tu balaies d'un revers mental de la main dès lors que les portes s'ouvrent enfin et qu'avec, les premiers voyageurs arrivent, valises en main. Tu pousses les silhouettes qui se bousculent sur ton petit gabarit, ne tarde pas à le remarquer, enfin, quand ses iris s'arrêtent sur toi, et que son sourire gomme toute autre présence parasite dans le hall des débarquements. A ton tour de pousser tout le monde, parvenir à lui faire face, sourire pour répondre au sien, quoique teinté d'une certaine timidité. Peu habituée à ce type de situation, à un face à face en dehors des quatre murs de vos appartements, t'es en terrain inconnu, et si une part de toi déteste ça, l'autre ne peut pas s'empêcher d'être ravie. Vraiment ravie. Dès lors qu'il prend la parole, tes épaules se détendent un peu, et c'est d'un simple hochement de tête que tu réponds enfin : « Ca va. Le vol n'a pas été trop long ? » Il semble fatigué, mais reste beau. Diablement beau. Et c'est une lutte interne que tu te mène avec acharnement pour ne pas l'embrasser, ne pas revenir en quête de ce contact dont tu t'es languie en secret durant ce dernier mois passé. Et c'est également le moment que choisit une mégère sans gêne pour te bousculer, taper dans ton dos, ta silhouette qui rebondit sur la sienne et avec, tes joues qui s'empourprent rapidement tandis que tes doigts s'accrochent à sa veste pour te permettre de te redresser. « On.. » est quoi, toi et moi ? Amis, amants, les termes se mélangent dans ta tête, alors que tu te redresse finalement. « .. on a deux heures de route encore, la voiture est par là. » Un dernier échange de regards, et tu te détournes, prenant la direction de la sortie pour rejoindre la voiture que tu as louée le temps du week end et où ton sac est déjà chargé, rapidement rejoint par celui de Sihan avant que vous ne preniez tous deux la route vers la frontière, direction l'hôtel que tu as réservé pour le week end. « Tu veux qu'on mange dans un restau du coin avant la route ? » Tu lèves un oeil vers lui alors que tu t'arrêtes à un feu rouge, soucieuse que la route lui ai ouvert l'appétit. Puis tu te penches vers lui pour attraper un sac au niveau de ses jambes, sac que tu lui tends sans le regarder, le feu qui passe au vert, la route à surveiller. « Je t'ai pris deux trois spécialités du Canada. Au cas où tu connaîtrais pas. » La nuit pour dissimuler ta gêne, quoique probablement apparente. T'avais pensé à lui en passant par une des boutiques du centre ville de Toronto. C'est aussi simple que ça.

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