L’anniversaire d’Asia. Je l’attends depuis plusieurs mois cette journée. J’ai eu peur de ne pas pouvoir mettre au point cette surprise à cause de ton tournage à Vancouver, mais je suis bien heureux que tu dois de retour. Pour cette journée si spéciale où tu vieillis d’un an, j’ai voulu marquer le coup. N’ayant tout de même pas les moyens de te préparer une journée de rêve comme j’aurais aimé le faire, j’espère que tu apprécieras le geste que je porte pour toi. La veille, les derniers petits préparatifs, les coups de téléphone, étaient effectués. Tout était prêt pour pouvoir voir ton beau sourire. Je t’avais demandé au préalable de te vêtir confortablement. Je sais que tu ne veux rien, que ma seule présence te comble de bonheur, mais tu dois me connaître assez, après un peu plus de six ans, que je n’aime pas faire les choses à moitié et rien n’est très beau pour ma princesse. Après t’avoir demandé de te montrer prête à 13 h, je me suis rendu chez toi heureux et maître de la situation. Sans doute que tu ne m’auras jamais vu autant en confiance qu’aujourd’hui. Trois petits coups donnés à ta porte d’entrée et lorsque je vois ton beau visage, mon sourire s’élargit. « Tu m’expliques comment fais-tu pour être aussi rayonnante et magnifique? » dis-je émerveillé. Je te présente ma main pour que tu la saisisses et te demande de me suivre. Le trajet jusqu’à la première destination se fait sans encombre. Et lorsque nous sommes à un coin de rue du lieu de rendez-vous, je te demande : « J’espère que t’aimes t’envoyer en l’air et que tu n’as pas le vertige! » dis-je sourire en coin. Non, il n'y avait pas de double sens dans cette parole, je ne prévoyais pas réellement te faire l'amour dans les airs, soyons sans crainte. Dès que je termine cette question, qui n’attend pas réellement de réponse, tu peux te rendre compte de l'activité prévue. Un tour en montgolfière. Pendant ton absence, j’ai eu droit à plusieurs cours afin que nous puissions partir que tous les deux sans problème.

Réveil difficile ce matin. Non pas que je n'ai pas envie de me lever mais parce que la fatigue semble avoir pris possession de tous mes muscles. Je passe pourtant mes journées à me reposer mais rien n'y fait. Je devrais aller voir un médecin mais la peur d'une mauvaise nouvelle me fait repousser cette décision. Et puis de toute façon, aujourd'hui n'est pas le bon moment. Je n'ai pas le droit de gâcher cette journée que tu as spécialement organisé pour moi. Je n'attends pas mont et merveilles, tu le sais. Je m'en fiche que tu ne me payes pas un restaurant quatre étoiles, ou un collier hors de prix. Les choses simples sont les plus savoureuses, surtout avec toi. Tu m'as demandé de m'habiller confortablement mais ce n'est pas pour autant que ma tenue est fade. Le maquillage m'aide à cacher mes quelques traits fatigués, ainsi l'illusion est parfaite. Evidemment il me suffit de te voir à ma porte, pour me sentir un peu mieux." Il n'y a pas d'explications, c'est inné chez moi. " Oui j'aime bien me lancer des fleurs pour mettre en avant l'une de mes rares qualités. M'accrochant à ta main, je te suis les yeux fermés ayant une totale confiance en toi, toi qui sait me guider même dans les moments les plus sombres. Plus qu'une lumière: mon soleil. Arrivés à destination, tu peux aisément lire l'étonnement sur mon visage lorsque tu me dévoiles l'activité au programme. Mais je regarde très vite autour de moi pour saisir l'entièreté de la chose, forcément je ne peux que rire avant d'afficher un large sourire. Un tour en montgolfière c'est une activité hors du commun, l'occasion parfaite pour de nouveaux souvenirs." J'ai peur de beaucoup de chose mais le vertige n'en fait pas parti. " Ne commençons pas à lister toutes mes peurs sinon on est encore là demain." C'est une super idée que tu as eu là. Dire que je suis sur un petit nuage avec toi prendra tout son sens aujourd'hui. " Mes lèvres viennent doucement caresser les tiennes avant que l'aventure nous appelle. Une fois dans la nacelle, je n'attends plus qu'on décolle, que le ciel s'offre à nous.

Tous mes espoirs étaient rivés sur le fait que tu aimes l’activité que j’ai préparée. Ce n’est pas extraordinaire, mais je pense que la vue sera à couper le souffle et que nous allons réellement nous retrouver seuls, tous les deux à plusieurs mètres du sol. Toutefois, lorsque j’ai pu voir le large sourire que tu m’offres, tous les doutes se sont apaisés. C’est comme si on m’enlevait un poids de sur les épaules. « C’est vrai? » dis-je, les yeux brillants. « T’aime vraiment? Tu ne dis pas ça simplement pour me faire plaisir? » Je voulais marquer le coup. J’avais demandé de l’aide à ta meilleure amie, mais elle ne s’est jamais pointé, ne m’a jamais répondu, ni envoyé de message comme elle devait le faire en revenant de son pays natal, suite au décès d’un membre de sa famille. Donc, savoir que tu aimes, me comble de joie. J’accueille ton baiser avec une très grande fière et bonheur, avant de t’aider à t’installer convenablement dans la nacelle. Par la suite, j’ai sorti d’un petit panier d’osier une bouteille de vin mousseux sans alcool, sachant le trouble que tu as eu ces derniers mois à te sortir de cette fâcheuse dépendance, et t’offre une flûte, après avoir ajouté un peu de jus d’orange. « mimosa sans alcool, pour la plus belle. » Je te souris et prépare enfin tout ce qu’il faut et vérifie les derniers trucs avant que l’on puisse s’envoler lentement, quittant la terre ferme. Me plaçant derrière toi, j’enfouis mon nez dans ton cou, encerclant ta taille de mes bras. « Joyeux anniversaire mon ange! » Je t’offre un baiser dans le cou, resserrant un peu mon étreinte. « Il y a quelque chose que tu aimerais faire, ce soir? » que je m’intéresse, tout en profitant du paysage qui se dessine lentement tout autour de nous.

Mes muscles ont beau être endoloris, il est hors de question que je te fasse faux bond. Des moments à deux, on en a terriblement besoin après ces semaines passées loin de l'autre. Je crois que mes rares amis doivent m'en vouloir de passer trop de temps avec toi mais en fait je me fiche un peu qu'ils ne soient pas contents. Je suis égoïste et j'ai besoin d'être avec toi, de te crier mon amour jour et nuit." Bien sûr c'est parfait. Je n'ai jamais fais ça de ma vie. " J'aime les nouveautés, l'inattendu alors m'envoler dans les airs avec toi m'emplit de joie. Ce n'est pas parce que j'ai un compte en banque qui déborde que je mène un train de vie de luxe. Certes j'ai mes petites habitudes, un penchant pour les vêtements haute couture mais le reste je m'en fiche. Les petits bonheurs sont les plus savoureux. J'ai le droit à une version spécial d'un mimosa avant qu'on ne prenne notre envol." Tout ce romantisme me fait t'aimer encore plus " Toutes ces petites attentions qui me font sentir si spéciale à tes yeux c'est le plus beau des cadeaux que tu puisses m'offrir. Tout cela me redonne goût à la vie alors que je n'avais plus espoir. Ma main libre se pose sur tes bras qui m'entourent. Je suis sur un petit nuage, quand bien même je suis un peu ailleurs parce que mon cerveau peine avec la fatigue. Doucement je tourne la tête." Non pas vraiment. On peut juste se poser chez moi, commander à diner et surtout un gâteau pour que je souffle mes bougies. Braeden n'est pas là de toute façon. Il se doutait très bien que je voulais une soirée rien que pour nous. " Ouais j'ai un meilleur ami envahissant qui squatte encore chez moi parce qu'il a la flemme de chercher un appart. Il a de la chance que je ne le mette pas à la porte." Ca faisait longtemps que j'avais pas eu une si belle surprise pour mon anniversaire. " L'an dernier j'étais en cavale avec Braeden, et ma vie ne ressemblait à rien. Les années d'avant c'était loin d'être mieux. Tout ça pour dire qu'il n'y a que toi qui peut me rendre heureuse en ce jour spécial. Dommage que je ne sois pas au top de ma forme pour vivre cette journée à 100%.

La joie que tu peux voir sur mon visage lorsque tu m’annonces n’avoir jamais fait de montgolfière de ta vie, doit te donner un indice à comprendre l’état dans lequel je me trouve. Je n’aurais jamais pensé être capable de te surprendre et de préparer une activité que tu n’as jamais faite. Or désormais, c’est chose faite et j’en suis heureux. Sauf que cette joie que je ressens n’est absolument rien à côté des paroles que tu me prononces par la suite. Ce que je fais pour toi, te fait m’aimer encore plus. M’aimer ! Tu ne m’as encore jamais dit je t’aime jusqu’ici et voilà que tu prononces ces mots d’une façon différente certes, mais tu viens de me l’annoncer tout de même. Suite à ces paroles, je te regarde le cœur battant, les yeux ronds, cherchant mes mots. « Je… Qu’est-ce que tu viens de dire ? » Tu ne peux plus reculer désormais. Va au bout de tes pensées. Fais de moi l’homme le plus heureux en ce jour si important pour moi. « Tu… Tu m’aimes . » Et voilà qu’un large sourire prend place sur mes lèvres. Même que ça me prends plusieurs minutes à réaliser ce que tu as dit. Je me montre muet jusqu’à être capable de te demander s’il y a quelque chose que tu aimerais faire et je fus satisfait de cette réponse. Rien de mieux que se retrouver que tous les deux seuls, blottis l’un contre l’autre. « Tout ce que tu veux, c’est ta journée et je serai à tes ordres. » Déjà que le paysage était à couper le souffle, je me doutais que cette journée allait être extraordinaire. Du moins, je l’espérais mais je ne te sentais tout de même pas au top de ta forme. « T’es certaine que ça va, mon ange . T’as l’air à faire de la température. » Je colle mes lèvres à ton front et effectivement, t’es brûlante. « Tu préfèrerais qu’on se dépose ? » Je sors une bouillette d'eau du sac que j'ai apporté pour te le donner.

Comment ne pas être comblée à tes côtés ? Tu me fais même apprécier ce jour alors que je n'aime pas particulièrement fêter mon anniversaire. Difficile pour moi d'encaisser le temps qui passe et qui ne cesse de me torturer. Et même si je suis enfin posée et un peu plus sereine, j'aurais toujours cette impression que l'orage n'est jamais loin. Je voudrais croire qu'un jour mes craintes s'en iront, pour toi, pour nous, pour notre bonheur mais je ne peux le promettre. L'essentiel reste quand même que je suis heureuse d'être en vie à tes côtés et je te le fais savoir sans vraiment me rendre compte des mots qui se sont échappés de ma bouche. C'est toi qui m'en fait prendre conscience lorsque tu me demandes confirmation de mes propos. Mon regard empli d'étincelles te fixe, un sourire fin s'étire sur mon visage. Je hoche la tête en prononçant un petit oui. Ce n'est pas encore la phrase magique mais ça semble déjà te combler suffisamment. Pas étonnant que tu veuilles exaucer mes souhaits pour aujourd'hui. Je ne demande pas grand chose, juste marquer d'une petite pierre ce jour. De toute façon mon corps n'est pas capable de faire des folies aujourd'hui. D'ailleurs tu as deviné que je n'étais pas vraiment dans mon assiette, alors que je pensais que ma supercherie tiendrait jusque cette nuit." Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. Un peu de fatigue mais peut être que la hauteur n'aide pas. " Je n'ose pas te demander d'écourter ce vol, parce que je ne veux pas gâcher ce moment." Encore quelques minutes pour profiter du paysage. Je suis sûre que ça finira par s'estomper. " Une longue gorgée d'eau pour m'hydrater un peu. Ca me soulage un peu, mais je me sais encore dans les vapes." J'aimerais bien qu'on prépare nos vacances d'été aussi. " Peut être que penser à des vacances avec toi fera disparaitre la douleur.  

Elle t’aime, elle t’aime vraiment. Tu ne peux pas être plus heureux que tu l’es en ce moment. Passer un après-midi avec la fille qui fait battre ton coeur, à quelques mètres au-dessus de la terre. Bon, les trois petits mots que tu aimerais entendre de sa bouche ne sont pas totalement sorti comme tu l’espérais, mais c’est tout comme. Tu ne peux t'empêcher de l'embrasser comme si ta vie en dépendait. En revanche de ton côté, t’aime pas trop voir Asia avec cette expression au visage. Tu le vois bien qu’elle essaye de faire comme si tout va bien, mais en réalité, elle a mal. Mal où? Aucune idée, mais si ça se trouve, elle doit avoir le mal des hauteurs. Si elle a le vertige, tu aurais aimé qu’elle te le dise et jamais tu ne l’aurais fait monter. Heureusement, elle te rassure, t’assurant qu’elle n'a pas beaucoup dormi cette nuit, ce qui te convient. Elle peut tout aussi bien se reposer et regarder le paysage dans tes bras, comme vous êtes en train de faire. En fait, tout ce que tu demandes est qu’elle soit à l’aise avec toi, en pays avec elle-même et reposée. Après tout, c’est sa journée à elle et tu veux que tout soit parfait. « Ça me va aussi, de préparer nos vacances! » Tu lui donnes un léger baiser dans le cou, frôlant même délicatement ton nez sur sa peau. « Tu te souviens de l’autre jour où tu m’as dit vouloir voir où j’ai grandis et que je n’étais pas super chaud à l’idée? Eh bien, si t’en as encore envie, ça serait avoir joie. » Ce n’est pas sans une petite onze d’honte que tu lui proposes ça, parce que l’endroit où tu as vécu est sans doute complètement l’inverse de son coin de pays à elle, mais si pour elle tes origines sont importantes, tu te feras un plaisir de lui faire visiter ta ville d’enfance.

Les "je t'aime" c'est une étape difficile à franchir me concernant étant donné le peu de chance que j'ai eu dans mes relations. J'ai peur que prononcer cette phrase nous porte malheur. Mais ce n'est pas parce que je n'ai pas le courage de le dire que je ne le pense pas. Dire que je tiens à toi plus qu'à la prunelle de mes yeux est un euphémisme. Mais un jour viendra où je trouverai la force de te dire ces petits mots à voix haute. Dire que je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière est une excuse facile pour justifier mon manque de vitalité d'aujourd'hui. Je refuse de t'alarmer alors que tu as mis du coeur à préparer cette surprise. Tu me dis souvent que je suis forte alors je vais te le prouver et tenter de passer outre le mal qui habite mon corps depuis quelques jours déjà. Comme je m'en doutais cette excuse te suffit et je reste blottie dans tes bras en continuant d'admirer le paysage qui s'étend à perte de vue. Ce petit bonheur m'aide à aller mieux. Parler vacances me fait oublier les tracas. Ma peau frisonne à ton baiser. Quelques gorgées de mon cocktail avalés et je me retourne lorsque tu évoques la possibilité du Brésil." Sache que j'ai une excellente mémoire donc je m'en souviens très bien. Et c'est évident que j'en ai toujours envie. Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas. " A mes yeux c'est important de découvrir la terre où tu as vécu, parce que ça fait parti de toi." Rien que de penser au Brésil, j'ai déjà hête. En plus il y a de la bonne nourriture là bas si je ne me trompe pas. " La gourmandise est sans doute mon plus grand péché mignon mais ça tu le sais déjà. Après ces dernières minutes de balade dans le ciel de Boston, il est temps de reposer pied sur terre." C'était une super idée ce vol. On pourra refaire ça ici ou ailleurs. " Je vacille un peu lors de mes premiers pas et je pense bêtement que c'est juste un peu de vertige hélas je ne vois pas le black out arrivait. Mon corps qui s'effondre sur l'herbe et mon esprit qui s'endort sans que je ne puisse lutter.  

Tu n’es pas le plus à l’aise de montrer où tu as grandi à Asia, mais tu feras un effort pour elle. Il faut dire que tu as un peu honte de ce qu’elle pourrait penser. C’est loin de ressembler à un endroit familial. Bon, ce n’est pas non plus un taudis, heureusement, mais tu as toujours cette inquiétude qu’elle s’aperçoive que vous n’êtes pas du tout du même monde. Ce qui est vrai, en fait. « Oui, la nourriture est bonne, je ne te le cacherai pas. Par contre, en ce qui concerne le village où je suis né, c’est autre chose. » Et voilà, l’abcès est crevé, tes craintes ont été évoquées. Elle devait tout de même se douter quelque peu de ta réticence à ce sujet. Néanmoins, c’est décidé, cet été vous allez aller voir tes pères au Brésil. Lui montrer ta chambre d’adolescent, tous les recoins que tu as pu visiter et même les écoles que tu as fréquentées. Ce sera à coup certain un grand moment de nostalgie, à coup sûr. Lors de la descente de la montgolfière, tu as trouvé que ta dulcinée avait le teint pâle. Ne voulant pas t’inquiéter, supposant qu’il s’agissait simplement d’une fatigue, t’as décidé de passer outre, mais gardant tout de même un œil sur elle. Mais une fois sur la terre ferme, ton cœur s’est arrivé une demi-seconde, au moment où tu l’as vu tomber. T’as eu à peine le temps de la rattraper avant qu’elle se fracasse le crâne sur le sol. « Asia... Asia mon amour. » Crie-tu, panique générale activée. « Aidez-moi, quelqu’un… À l’aide ! » Tu ne sais plus comment réagir. C’est comme si tous tes neurones ont disparu de la circulation. Les larmes coulent sur ton visage, s’écrasant sur celui d’Asia. Voir ta copine inerte dans tes bras, te coupe le souffle et tu crains le pire. T’es en train de la perdre, t’en es certain. Et c’est là que tu te réveilles. Sans perdre plus de temps, Asia est dans tes bras et vous êtes parti en direction de l’hôpital… De longues minutes passent où tu es dans la salle d’attente à faire les cent pas. Tu n’en peux plus, si bien que tu vas voir la femme à l’accueil à toutes les dix minutes dans l’espoir qu’elle t’en dise plus à son sujet… Que vas-tu faire s’il lui arrive quelque chose ?

Cette journée aurait pu être parfaite de chez parfaite si j'avais été capable d'en profiter. Je sais que j'aurais du aller chez le médecin, que ça aurait été une sage décision mais j'avais peur. Trop peur qu'il m'annonce que j'étais en train de faire un rejet. Je ne l'aurais pas accepté. Donc oui effrayée et idiote que je suis, je prends le risque que ma santé se détériore pour profiter de cette journée. Profiter de toi tout simplement. J'ai repoussé l'inévitable, pensant que la douleur pourrait passer en planifiant mon été avec toi. Je suis débile parce que l'été on ne pourra pas en profiter si mes craintes s'avèrent réelles, mais je refuse d'évoquer cette possibilité, de penser qu'une fois encore mon bonheur est en train de me filer entre les doigts. Dépourvue de toute énergie, je finis par m'écrouler sans avoir le temps de m'en rendre compte, sans pouvoir t'en informer par le biais d'un regard. Je sombre dans mes rêves ou plutôt mes cauchemars. La vie peut nous échapper si rapidement mais par chance ce n'est pas la lumière au bout du tunnel. Tes yeux sont cela dit agressé par une luminosité. Tes muscles bien qu'endoloris se réveillent doucement. D'abord le petit doigt, puis tes paupières qui s'ouvrent et le monde se révèle à nouveau. Mais en réalisant où tu as atterri, ton corps s'emballe. Une chambre d'hôpital, tu détestes cela. Tu suffoques, encore un peu dans les vapes mais en alerte. Il n'y a personne à tes côtés. Une raison d'être encore plus effrayée. De ta main tu cherches ce bouton d'appel en cas d'urgence, afin d'alerter les infirmières. Puis la névrose commence: celle qu'on t'impose de rester ici pour x ou y raison alors tu commences à arracher les fils de tes bras, peu importe la douleur physique. Une infirmière entre médusée par ton comportement de folle furieuse qui veut s'échapper mais tu n'en as que faire. Du peu de forces que tu as, tu tentes de la repousser." Je vais bien. Laissez moi. Je vais rentrer chez moi. " Et puis même si tu vas mal, tu t'en fous. Hors de question de rester une minute de plus en ces lieux. Une autre infirmière. Puis ton visage familier." Dis leur Davi ! Dis leur que je n'ai rien à faire ici. " Que tu hurles à plein poumons, les larmes perlant sur tes joues, essayant vainement de te débattre.