bad luck
w/ @Jonah Kim
~~~~

Vegas bébé, est-ce qu’il pouvait rêver d’un meilleur endroit ? Probablement ouais, mais pour l’été, c’était suffisant. Tu crois vraiment qu’il est resté comme un sage garçon à toutes les autres escales ? Nop. Berlioz il nage dans l’argent, donc un vol première classe plus tard et il se trouvait déjà dans la meilleure ville d’arnaqueur du monde. Cette ambiance de James Bond, tu peux pas y résister. Il évita bien sûr de se retrouver dans les hôtels d’étudiant, il opta pour une chambre de luxe où la paix serait avec lui. Avec chance, la vue serait convenable pour son ennui. Au programme ? Casinos, spectacles de dragqueen, prier avant de se coucher pour que Britney Spears ou Céline Dion débarque à tout moment. Avant tout, il faut se mettre dans l’ambiance. Blasé comme d’habitude, dans une tenue qui ne criait pas trop sa richesse, Bebe se frayait un chemin jusqu’au bar. Même s’il est dans le meilleur endroit du monde pour s’éclater, le moral n’y est pas et ça se lit très bien sur sa gueule de mort. Il n’a pas le sourire facile depuis une bonne année, il n’arrive plus à se forcer. Un verre pourrait le calmer.

Au comptoir, il demanda un Bloody Mary pour s’enlacer dans un état second. Ça lui prendra plusieurs doses pour perdre la tête un peu, mais il y avait un début à tout. Ses doigts tracèrent des cercles devant lui, attendant avec impatience son drink pour pouvoir ensuite jouer un peu son argent. Pourtant, quelques choses lui attira son attention. Un autre coréen est à sa droite, mais il ne semble pas regarder au bon endroit, distrait ailleurs. Berlioz remarque tout de suite une main masculine qui vient glisser une petite pilule qui s’évapore en quelques secondes. Le Min-Ki attrapa tout de suite la main du Coréen. « Non non non, bois pas ça. J’sais pas c’est qui, mais le mec a glissé quelque chose dans ton verre. » il prévient le serveur et demande le même service, mais cette fois-ci, sans drogue. Quel idiot pouvait réellement faire ce genre de truc ? Tss. « Je vais t’en payer un autre. Sauf si tu veux t’empoisonner et te faire violer, vas-y. »

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Berlioz Min-Ki
~~~~

L'euphorie nocturne, l'effervescence impitoyable d'un royaume où le jeu et l'alcool semblait être les seuls vices autorisés. Un palais, un monde entier qui correspondait aux troubles multiples et toxiques de Jonah qui, pour la première fois du summer camp, se sentait enfin à sa place. C'était un rêve de gosse qui se réalisait après tant d'années à l'avoir rêvé, à en avoir parlé de longues heures avec une poignée de potes à l'époque du lycée, à prévoir d'y fuguer alors qu'il descendait ses premières bières et fumait ses premiers joints. Désormais il y était, il planait sous les lumières enivrantes de la ville et se noyait dans la frénésie de la foule toute aussi captivé qu'il paraissait l'être et il n'aurait jamais imaginé s'y sentir aussi vivant. Jonah voyait les jetons lui tomber sous le nez, le tournis des roulettes se reflétaient jusque dans les tréfonds de ses iris et il vibrait au touché des dés, des cartes ; il était ici chez lui, dans un milieu où il pouvait enfin être lui même.

Jonah savait mentir comme personne et si c'était un défaut dans la quasi totalité des états du pays, ici, c'était sa qualité maîtresse. Il bluffait comme il respirait et dieu sait que ses adversaires ne trouvait jamais le moyen d'anticiper l'imprévisibilité de ses coups. Alors, après avoir raflé la mise une énième fois, il s'éclipsait au bar pour se rafraîchir et accessoirement, claquer tout ce qu'il venait de gagner. Une pilule sous la langue, une cigarette coincée derrière l'oreille, ses cheveux lui gênaient les yeux, collant quelque peu à son front dû la la chaleur ambiante. Ainsi il s'installait au comptoir et demandait une téquila qui lui était servie peu après l'avoir commandé. Alors qu'il allait consommer sa boisson, les yeux pétillants d'envie, tel l'alcoolique qu'il avait toujours été, il fut stoppé dans son élan, attiré par une voix qui percutait ses tympans. Il posait alors les iris sur son interlocuteur, les sourcils froncés. Les événements ce sont passé trop vite, assez pour qu'il n'assimile qu'après avoir été servi à nouveau ; « ah ? bah, merci j'imagine », rétorquait Jonah qui ne perdait pas de temps pour lancer un regard meurtrier à l'égard du serveur. Les drogues, il aimait ça, mais il préférait savoir ce qu'il prenait. Il buvait son verre d'une traite et redemandait la même chose, gardant un œil sur le barman, sait-on jamais - « je te suis redevable maintenant, je suis super chiant quand je suis redevable à quelqu'un, t'aurais peut-être dû me laisser me faire empoisonner, alors.. monsieur le héro, c'est quoi ton nom ? ».

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Jonah Kim
~~~~

Cela ne prit pas une minute que le serveur délaissa son poste pour disparaître dans la foule, probablement pour une pause ou par honte d’avoir raté son coup. C’était chose commune ici, un billet pour une pilule, les personnels de casino sont toujours corrompus pour un 0 de plus sur leur chèque. Pauvres idiots. Berlioz se félicitait pour avoir arrêter l’élan de son interlocuteur, il aurait été tracassé pour le restant de la soirée sinon. Maintenant, il s’occupait de siroté son alcool sans s’attendre à entamer une conversation, mais bien sûr, le mec décida de demander le nom de son sauveur. Quel plaisir. Bebe pensa à s’inventer une vie et s’éclipser tel un chevalier de la nuit, mais un détail l’empêchait de partir. Jamais il n’avait toucher à la drogue, mais il pouvait facilement détecté la hype de son protégé. Un étrange sentiment de protection souhaitait continuer à surveiller le brun pour pas qu’il fasse une gaffe, un peu comme un grand frère. L’étudiant roula ses yeux et augmenta le son de sa voix pour ne pas répéter l’information. « Berlioz ». Inutile d’utiliser un nom de famille, être sans trace lui faciliterait la vie pour s’échapper du Coréen à la fois de la soirée, ou le matin. Une situation contradictoire.

« Viens. » à la fin de son Bloody Mary, Bebe demanda un cocktail plus sucré pour adoucir la rougeur de ses pommettes. D’un signe de la main, il invita le jeune homme à le suivre. Il ignorait où ses pas allaient le guider, mais il tentait de trouver un coin pas trop bruyant et peuplé pour garder un œil sur le Coréen. « T’as de quoi pour jouer ? » dit-il en faisant référence à ses billets verts. Pour lui, ce n’était pas un problème, mais il était prêt à lui laisser une partie de ses biens pour quelques tours d’excitation partagée. Finalement, ils arrivèrent devant une fameuse roulette rouge et noir, presque inoccupée. Avant de proposer un chiffre ou quoi que ce soit, il éloigna le brun et se pencha vers lui, dans une apparence beaucoup plus sérieuse. « J’sais pas pourquoi t’es défoncé et j’en ai rien à foutre de ce que tu prends, mais je te laisserai pas tranquille tant que je te raccompagne pas à ta chambre d’hôtel et que je te vois dormir. Compris ? » il marqua une pause. « puis pendant qu’on y est, c’est quoi ton petit nom ? » doucement, il retourna à la table où la roulette les attendait. Elle semblait briller pour leur attention, ce que Berlioz ne pouvait pas résister à l’appel du gambling et des jeux. Il savait pourtant être modéré. « T’es prêt à misé ? »

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Berlioz Min-Ki
~~~~

Berlioz, c'était son nom. Il n'en savait pas plus et doutait d'en savoir davantage sur la durée, mais ça lui importait peu, après tout, il mentait sûrement sur son identité. Ce qui était magique, à Vegas, c'était l'étendue infinie de possibilités ; on pouvait être qui on voulait, s'inventer la vie qu'on souhaite, rendre réel des désirs improbables le temps d'une soirée et c'est exactement ce qu'il avait fait des heures durant. Il savourait son envie d'être dans la peau d'un autre, se créer un passé de toute pièce, un passé un peu moins douloureux et épanoui de souvenirs en tous genres. Il bluffait comme personne, alors faire avaler ses mensonges à quiconque voulait les entendre était un véritable plaisir. Ah, Las Vegas, il faisait bon vivre, ici. Il n'était pas préparé pour la prochaine étape, s'il avait seulement pu avoir le choix, il serait resté là, dans cette ville aux mille et uns fantasmes, sans jamais songer à rentrer chez lui un jour. Jonah hochait simplement la tête, soulignant simplement qu'il avait intercepté son prénom malgré le brouhaha incessant mais terriblement fascinant.

Il reposait alors ses deux iris dilatés sur sa nouvelle consommation, l'avalant une nouvelle fois d'une traite identique à la précédente. Il daignait se lever, suivant le mouvement de cet inconnu dès plus intriguant. Tapis dans ses pas, il relevait les yeux à son encontre suite à sa question ; « évidemment », répondait-il. Son côté observateur fulminait de part en part, s'imprégnant des moindres gestes du peu de joueurs présents, fixant notamment cette délicate perle circulaire tourner à une allure qu'il s'avérait être entrain de calculer, jusqu'à ce qu'il se sente doucement s'éloigner, réveillé par les mots d'un inconnu. « On vient seulement de se rencontrer et tu envisages déjà de me regarder dormir ? J'en suis flatté mais je suis un grand garçon tu sais, j'ai pas besoin qu'on me borde, cela dit... je te suis redevable, alors je devine que je n'ai pas mon mot à dire là dessus », soupirait l'étudiant en vacances, « Jonah ». L'information glissé entre deux regards à son égard, il suivait le pas et s'approchait de nouveau de la roulette coloré. « Laisse-moi deux petites secondes », un rictus sournois venait habiller la commissure de ses lèvres alors qu'il s'informait des numéros les plus sortis de la soirée avant de clore les paupières un brève instant, le temps de faire un calcul – le hasard n'existait pas, nulle part, il suffisait d'un peu de jugeote, d'intelligence et peut-être, aussi, d'un brin de chance. « Tu devrais miser sur le trente-six, le vingt-neuf et le quinze, si t'aimes gagner de l'argent, je dis ça comme ça, rien ne t'obliges à suivre mes conseils », déclarait Jonah, imposant sa mise importante sous les nez des quelques spectateurs qui passaient par là, ceux qui avaient bien trop peur de jouer pour perdre.

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Jonah Kim
~~~~

« C’est ça, tu m’es redevable, alors pas un mot Jojo. » pour la première fois, un sourire apparut sur sa gueule beaucoup trop sérieuse et un fin ricanement s’empara du silence. Un second Coréen qui ne porte pas un prénom classique aux origines de leur pays. Jonah, c’était commun chez les américains, contrairement à Berlioz qui sonnait totalement européen. Probablement que le brun allait mal prononcé son titre comme la majorité de l’université, d’où son surnom Bebe, presque une référence au film Dirty Dancing. Au final ça lui convenait, même si au départ, ça sonnait très intime comme appel. Bref, le jeune homme ne perdit pas son temps à complimenter le prénom Jonah, à s’ enchanté de sa présence, nan, il voulait alourdir ses poches. Il voulait terminer la soirée comme un vainqueur et sortir avec un semblant de joie. Mais au fond, même l’argent n’aidait pas son coeur, peut-être que Jonah pourra l’aider à sourire un peu.

Son interlocuteur s’emballait dans une réflexion solitaire, calculant les probabilités, proposant ensuite les meilleures chiffres pour gagner. Le Min-Ki resta silencieux, ce n’est pas lui qui refuserait une aide précieuse au niveau des chiffres. Il n’était pas du tout doué avec les chiffres, il préférait les mots, les lettres, et non la logique. L’art n’a pas besoin d’être logique pour s’exprimer. Pourtant, le casino se mélangeait parfaitement entre la cohérence et mise en scène. La majorité jouait un rôle pour masquer leur intention, attirer les regards, augmenter leur réputation, tout en jouant des cartes réfléchies et précises. Un drôle d’endroit pour rencontrer quelqu’un, mais suffisamment agréable pour en oublier les défauts. « Ce n’est pas l’argent qui manque, mais gagner me fait sentir bien, alors je vais écouter ton conseil. » Ses traits s’adoucissaient et il vint tapoter la tête de l’étudiant en signe de remerciement. Aussitôt, il se joignit à la table et déposa à son tour quelques jetons qui représentait une somme moyennement salée, le numéro trente-six serait sa chance. L’employé s’activa à sa tâche et Berlioz observa la petite boule bouger pour finalement arriver sur le vingt-huit. « Jonah, si tu me rapportes pas un minimum de 1000$, je te fais avaler le verre de tout à l’heure. » la menace présente ne sonnait pas du tout vrai avec son sourire de gamin. Il avait perdu, mais il s’en foutait un peu. Il se frotta les mains et déposa cette fois-ci sa mise sur le quinze. Seulement 150$ de jetons, mais multiplier par 35, ce serait un bon deal. Berlioz s’accrocha à l’épaule de son ami… ouais, ami. Il se cacha les yeux d’une main hésitante et ne pouvait pas s’empêcher de sourire sous l’excitation. Et cette petite boule magique se déposa sur le quinze. Dans un élan de joie, Berlioz leva ses bras au ciel et secoua Jonah. « t’es génial ! Je te paye ce que tu veux! Sauf tes trucs de cons. Je te jure on termine la soirée dans un bon restaurant. »

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Berlioz Min-Ki
~~~~

Jonah n'avait pas confiance en lui, c'était une véritable catastrophe, cependant il avait une confiance aveugle en ses capacités cérébrales, son QI de 194 pouvait en témoigner ; un prodige oui, et papa n'était pas content de le voir s'épanouir dans la danse et la réalisation cinématographique, il n'aimait pas le savoir entrain de se griller les neurones à l'autre bout du pays non plus, mais là encore, c'était une autre histoire. Loin de ses parents, de sa famille, de ses obligations, seul, lui et ses vices, dans sa ville préférée, à vivre une vie telle qu'il avait pu la vivre avant toutes les péripéties des derniers mois ; dangereuse, sauvage, imprudente et palpitante. Ce soir, il partageait un peu de sa folie au côté d'un garçon qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, pourtant, ça ne lui posait aucun problème. Sa solitude de côté, il lui offrait ses conseils en chiffres, quitte à remporter la mise, autant gagner à plusieurs, c'était d'autant plus amusant que de le vivre seul, comme il en avait l'habitude depuis son arrivé.

« Je peux te rapporter plus de 1000$ », affirmait Jonah, un rictus satisfait à la commissure des lèvres. Il avait perdu certes, mais il était bien trop sûr de lui – aucun risque que ses calculs soient erronés. Il profitait alors que la perle circulaire tourne à nouveau pour fouiller la poche de sa veste, en quête d'une pilule rose qu'il glissait sous sa langue, laissant cette dernière se dissoudre agréablement. Une main sur son épaule et finalement, la boule arrêtait sa course effrénée sur le numéro quinze, mise remportée. « Mon cerveau est génial, j'y suis pour rien moi », rétorquait Jo alors qu'il repartait dans de nouveaux calculs qui pouvait, d'un œil extérieur, paraître absolument improbables. Coupé dans son élan par les mots de son vis à vis, il posait alors les yeux sur celui-ci ; « je n'aime pas les restaurants, je préférerais manger du raisin, plein de raisin, des tas, des tonnes de raisin ! » s'exclamait l'étudiant, les yeux pétillants à cette idée alors qu'un éclat de rire amusé émanait de ses lèvres – il n'était pas heureux, seulement high. « Je propose de corser le jeu, tu aimes jouer, n'est-ce pas Oz ? Parce que si c'est vraiment le cas, je te laisse choisir, t'as une chance sur deux, sois tu mises sur le trente-quatre, sois sur le huit, je miserais sur celui que tu prends pas, celui qui gagne donne un défi à l'autre », un sourire à la fois enfantin et paradoxalement, très vicieux, venait illuminer ses muqueuses alors qu'il posait de nouveau le regard sur on semblable - « alors, tu joues ? ».

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Jonah Kim
~~~~

Jonah s’exprimait d’une façon unique, prouvant l’ectasie de ses nerfs qui ne faisaient que s’ouvrir à une soirée palpitante. Un duo très étrange qu’ils formaient. L’un accro aux fausses médications, l’autre à la recherche du bonheur dans l’argent et la solitude. À deux, ils représentaient la chute d’un ange, mais tant qu’ils sont dans le ciel à se soutenir, ils ne pourront pas s’écraser sur la terre ferme. Berlioz se doutait que son interlocuteur ne cesserait pas d’augmenter sa consommation, soit, cela ne le concernait pas. Il lui avait promis un retour en sécurité jusqu’à sa chambre et c’est tout. Oz’ comptait respecter sa promesse, un gentleman se cachait sous ses airs hautains. D’ailleurs, Jojo pouvait probablement remarquer le double jeu qu’il se tenait de suivre. Berlioz se cachait sous différente facette, mais lorsque la joie se mélange à ses activités, un vrai garçon bouillant d’énergie finit par pointer le bout de son nez.

Bien qu’ils ne se connaissaient pas, le Min-Ki appréciait ce que lui apportait le brun. Déjà un échec, mais bientôt une réussite. Lorsque la mise se multiplia, son sourire ne pouvait que montrer son appréciation. Jonah lui rapporterait beaucoup et il refusait un dîner ? Quelle tristesse. Il lui offrira une tonne de raisins alors. Au moins son rire était assez agréable pour limiter une réplique très critique. Bebe se suffit à faire une remarque plus ou moins délicate. « T’es débile. » son sourire vint trahir sa méchanceté, mais ça ne l’empêchait pas de retomber dans un mood plus sérieux. Jonah lui proposa un défi pour venir pimenter leur échange, pourquoi pas ? « Je ne refuserai jamais une occasion pour prouver ma chance, je prends le huit. » et voilà, les deux jeunes hommes se séparaient dans une ambiance plus malsaine, mais qui semblait convenir à leurs attentes. Berlioz fixa la roulette après avoir déposé ses jetons et se croisait les doigts. Malheureusement, il perdit face au numéro trente-quatre, quelle exploit. Son ancien commentaire devenait soudainement très lourd, mais il se contenta de taper dans ses mains et de fixer sa nouvelle connaissance. « Outch, tu es fort Jojo. » il n’y avait rien de plus à ajouter, après tout, ça ne ferait qu’enfoncer le couteau dans la plaie invisible. « Et bien et bien, je ne suis pas du genre à proposer un second défi lorsque je perds, je ne suis pas très heureux présentement. » ses lèvres étaient pincées et son regard plus sombre, mais rien de trop inquiétant. « Je ne te demanderai pas ce que tu vas faire avec tous ces billets, j’ai déjà une petite idée. Changeons de table. Je te laisse choisir ce que nous allons faire pour la suite de la soirée. »

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.

bad luck
w/ @Berlioz Min-Ki
~~~~

Les couleurs étaient plus vives qu'à leur habitudes, les sons plus intenses, plus vastes, les paysages tournaient frénétiquement et son esprit divaguait vers des horizons qu'il découvrait tout juste. C'était bon, de se sentir à sa place. D'ordinaire très seul, il était ravi de s'être trouvé un acolyte pour partager sa soirée, un allié nocturne qui semblait socialement être tout aussi expérimenté que lui, autrement dit ; pas le moins du monde. « Je sais, on me le dit souvent », rétorquait-il, comme s'il lui avait soufflé le plus agréable des compliments, or ça n'était pas le cas, mais le sourire qui venait habiller les lèvres de son vis à vis en disait long, assez pour qu'il ne s'attarde pas sur sa remarque.  Jonah était surtout porté sur le défi qu'il venait de lancer et auquel Berlioz se prêtait en rétorquant qu'il misait sur le huit. Il semblait vouloir gagner, tandis que l'étudiant vacancier lui, se fichait profondément de tout perdre, ça ne l'empêcherait pas le moins du monde de profiter intensément du reste de la nuit, de la dévorer, de la poursuivre, quitte à y laisser son dernier souffle. Il désirait vivre ce séjour sans en perdre une miette, il voulait tout voir, tout découvrir, tout parcourir, connaître les moindres secrets de cette ville qui ne soulignait aucune règle. « Ouais je sais, mais évite de m'appeler Jojo, j'ai l'impression d'avoir quatre ans », rétorquait-il, la moue boudeuse alors qu'il empochait ses gains, l'air de rien.

Après avoir grossièrement enfoui les billets dans les poches de sa veste, les yeux pétillants sous l'adrénaline de l'incertitude, dilatés par l'effet productif des pilules qui gisaient dans ses veines, il posait les orbes sur son semblable. « Mauvais perdant, je devine », son ton nettement amusé faisait écho alors qu'il posait son regard sur son nouvel.. ami ? Ami. « Oh non, crois-moi, tu n'as pas la moindre idée de ce que j'ai envie de faire de cet argent », et à l'instant où ses mots achevaient leur course, la musique de fond changeait pour laisser place à la festivité de la voix d'Elvis, un classique, sur l'air de Viva Las Vegas. Automatiquement, un rictus venait vêtir ses muqueuses, étirant ses commissures pour creuser deux fossettes foncièrement sincère, pour une fois. Dieu sait combien, pour l'heure, il avait envie de danser, or, ça n'était pas le moment, il avait des billets à dissoudre. « Ce que nous allons faire ? Nous allons vivre cette nuit comme si c'était la dernière et claquer ce fric comme bon nous semble, alors j'espère que t'es prêt parce que ça commence maintenant », déclarait Jonah tel un serment, venant finalement le saisir par le poignet pour le tirer à l'extérieur de tout cet engouement. « On est les rois du monde cette nuit, tout est permis alors suis-moi », sans plus de cérémonie, il le lâchait et se mettait à courir, oubliant son asthme et tous les problèmes pulmonaires qui l'accablait, ce soir, il était invincible, alors il courrait jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à destination. Jonah s'arrêtait devant le spectacle le plus somptueux qu'il ait pu voir jusqu'ici, les fontaines du Bellagio étaient en pleine activité, émettant des jeux de lumières incroyables sous les yeux des spectateurs. Malgré l'interdiction, il montait sur le rebord de la fontaine, se tournant vers son ami - « il paraît qu'on peut réaliser les rêves les plus fous ici, c'est quoi le tien ? ».

credits img/gif: pinterest
code by lumos s.