Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityLe fantôme du passé _Manfred
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  

  • Le fantôme du passé _Manfred
    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 11 Juil - 9:29
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    Les rues s’allongeaient à n’en pas finir, le soir tombait paresseusement, apportant avec lui la fraicheur estivale tant recherchée par les habitants de Boston. Les lumières flancheraient bientôt, laissant à la jeunesse pimpante le loisir de briller, dans cette douce obscurité qui parfois les emporte…trop loin. Opale avait été trop loin, mais elle ne pouvait plus reculer. De congés ce soir-là, la donzelle arpentait les rues de la ville, à la recherche de ce bar un peu louche où trainent certains voyous et où certains autres policiers viennent faire le ménage. Sa crinière de lionne lâchée au vent, balancée par la brise naissante ne cautionnait guère son stress. Avait-elle peur de tourner dans des ruelles malfamées ? Ô combien que non ! Ces mêmes rues pavées avaient été siennes dans d’autres villes, d’autres temps. Un temps où elle n’était qu’un ombre, cherchant la lumière aujourd’hui. Une rédemption…sombre rédemption que celle qu’elle opérait, traquant cet homme avec pour seule description sa photo, trouvée sur le net, aux côtés de sa défunte jumelle. Les réseaux sociaux ont la peau dure et rien ne s’efface, tout se garde. Elle avait payé une de ses connaissances pour remonter le profil de sa sœur et avait pu cracher plusieurs fois sur le cliché sans pour autant le jeter. Charly rayonnait autant qu’Opale sombrait. Serrant les dents, la belle balaya d’un hochement de tête son mal être et poussa la porte de l’établissement. On l’observa un instant, perchée sur ses talons, blouson en cuir et jean cachant ses gambettes mais elle s’en moquait bien. Les habitudes ont la vie dure et elle ne se déguiserait pas en innocente, loin de l’être pour le coup. S’approchant du comptoir, elle héla le gérant d’un sifflement, ce dernier trop occupé à lorgner sur les fesses d’une de ses employés. Posant le cliché à plat sur le comptoir, un billet en évidence à ses côtés, elle demanda : « Par le plus grand des hasards, auriez-vous déjà vu ce type ? Je le cherche pour… » le barmaid devint livide et se pencha près d’Opale en murmurant : « si tu veux pas d’ennuis, je te conseille de laisser tomber, petite. » Prête à riposter verbalement, car ce n’était pas la première fois qu’on la congédiait aussi froidement et de la sorte, des cris fusèrent au dehors et dans le bar, la porte de ce dernier claqua et Opale tourna la tête vers la scène.
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 11 Juil - 11:42
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    Je ne sais plus ce que je veux réellement. Je me suis retrouvé à renouer avec mes vieux démons, à coucher avec une fille qui me plaît, qui m'attire en sachant très bien qu'il n'y avait aucun avenir entre nous. Je me suis laissé emporter par mes envies, par mes pulsions me moquant bien de qui j'étais au fond et ce que je désirais vraiment. Toute ma vie, je vivrais dans ce néant, ne pouvant envisager aucune porte de sortie. Je me l'interdisais, comme si c'était ma faute, tout ça. Comme si je le méritais. Le pire dans tout ça, c'est que j'y croyais, j'étais persuadé d'être le seul responsable. Et chaque pensée que j'avais en vers elle me poussait dans cette direction, dans cette idée que je ne pouvais ôter de mon esprit qui était meurtri et traumatisé par tous ces évènement. Boston avait été pour moi une façon de repartir de l'avant, de trouver les responsables de tout ça et de faire ma propre justice. Charly, elle aurait honte de ça je pense. Elle savait l'homme que j'étais, que lorsque j'étais poussé dans mes retranchements, je pouvais être mauvais, je pouvais utiliser la violence comme une façon de me libérer, d'extérioriser. Ce n'était pas la solution à mes problèmes en soit, j'étais conscient qu'une fois ma vengeance accompli, j'allais me retrouver seul et que jamais ça ne la ferait revenir, mais je pense que j'en avais besoin. J'avais besoin de retrouver ces hommes, de faire tomber tous les connards que je croiserais sur mon chemin. Et puis à vrai dire, c'est tout ce qu'il me restait dans cette vie, je n'avais plus rien d'autres. Alors par moment, j'avais envie de me changer les idées, j'avais envie d'essayer de penser à autres choses, de noyer ma peine et mon désespoir dans l'alcool. C'est surement ce que j'aurais fait ce soir si je n'avais pas entendu parler d'une personne qui voulait en apprendre plus sur moi. Je ne savais pas qui elle était, ce qu'elle cherchait, je savais juste que c'était une fille, rien de plus. Sauf qu'à partir du moment ou on commence à trop poser de questions et à se renseigner sur moi, c'est mauvais signes et je dois m'en occuper. J'avais fait mon enquête, mais étrangement aucun nom sortait, seulement une description physique et quelques lieux ou elle avait pointer le bout de son nez. Le problème, c'est que cette personne elle ne savait pas dans quoi elle s'embarquait, elle n'était pas consciente des problèmes qu'elle pouvait avoir. Et disons que ce soir, ça serait mon jour de chance pour lui mettre la main dessus. On m'avait prévenu qu'une jeune femme posait des questions sur moi. Ni une ni deux, je m'étais rendu dans ce bar, dommage pour elle, j'ai des contacts partout. "Bouge ton cul et va foutre ton bordel plus loin." Que je lâche à la personne devant le bar qui, un peu trop alcoolisé, insiste un peu trop près auprès du videur pour rentrer. A peine le temps de le calmer que le videur lui décroche une droite en pleine gueule. Bon, je vais les laisser faire, il a l'air de pouvoir se débrouiller. Alors haussant les épaules, je pousse la porte de ce repère à la recherche de cette jeune femme. Pour l'instant, je ne vois personne, des femmes, il y en a plein, des qui pourraient correspondre à la description, encore plus. Alors je m'avance en direction du bar, et c'est à ce moment-là que je me figea net. L'espace d'un instant, j'ai senti mon corps flancher, mes jambes quitter le sol. Ma vue c'est troublé, une claque en pleine gueule. Je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer. Alors je reste debout, sans comprendre, me disant que je rêve, que c'est la seule solution, parceque Charly, elle est morte. Charly, je l'ai enterré, j'ai porter son corps plein de sang. Charly, elle peu pas être là. Je n'arrive pas à faire demi tour, je n'arrive pas non plus à avancer, je reste juste figer, me persuadant que c'est juste une personne qui lui ressemble.
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 11 Juil - 21:10
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    Ses recherches se révélèrent vaines. Les deux coudes sur le comptoir, Opale souffla sur l’une de ses mèches de cheveux en soupirant. L’air morose, ces grondements extérieurs l’ennuyaient déjà. Néanmoins, le cliquetis de la porte attira son attention, le bruit de la musique couvrait désormais les cris mais elle se sentait épiée. Levant les yeux de devant le verre que venait de poser le gérant devant elle, son sang ne fit qu’un tour. C’était lui, le connard qui lui avait enlevé sa sœur, celui qui l’avait aidée à quitter ce monde. Certes, il n’avait pas physiquement ni oralement dit à quelqu’un de se débarrasser de sa jumelle mais il aurait dû empêcher cette horreur, ce massacre. Les hommes, après tout, sont sensés protéger leur dulcinée ? Il avait failli à sa tâche et elle lui en voulait…très fort. Si fort qu’elle joua des coudes pour traverser les quelques bienheureux qui la séparaient de sa cible. Là, dans sa fougue, elle donna un grand coup de pied dans une chaise qui s’envola aux côtés de l’homme, sans le toucher. Ses pupilles étaient dilatées, de la fumée semblait sortir de ses oreilles et des larmes barreraient presque ses yeux, seuls ses nerfs les maintenant.

    « Toi ! » vociféra-t-elle, la voix brusque et les crocs acérés. Se contenant pour ne pas se jeter sur lui et le défigurer, elle respira, fortement et tenta de regagner le peu de calme qui l’animait. Triste, elle était triste, en colère mais également animée d’un autre sentiment, celui de la curiosité, le besoin de savoir, le besoin de connaître Charly à travers cet homme. La situation lui échappait, elle ajouta donc : « Barre-toi, je crois que ce sera mieux pour nous deux. C’était une très mauvaise idée, j’aurais jamais dû venir ici. » Elle ne savait sur quel pied danser et devait passer pour une furie aux yeux de celui qui lui était étranger. Opale recula, de quelques mètres mais ne quitta l’homme des yeux, détaillant sa carrure. Sa sœur avait toujours eu bon goût bien qu’elle ne comprenne pas son choix. Quelqu’un qui traine dans ce genre d’endroit n’est pas un homme fréquentable pour Charly…n’était pas. Elle méritait tellement mieux, une vie heureuse avec des enfants, une famille bien en elle, une vie en banlieue. Elle méritait de récupérer sa vie, troquer celle d’Opale contre celle de la défunte aurait été une maigre consolation pour sa sœur aujourd’hui démunie. Comment pouvait-elle divaguer à ce point ? Il n’était pas bien, il était archi moche et elle allait lui faire payer pour l’absence de sa sœur. Après tout, il faut bien un fautif ? A moins que ce soit elle la fautive et qu’elle rejette la faute sur un autre ? Ne sachant sur quel pied danser, Opale resta plantée là, sans bouger, perdue dans ses pensées. Il fallut qu’un tocard pense qu’elle désire danser et pose ses mains baladeuses sur ses hanches pour qu’elle touche terre. « Toi aussi dégage ! » lança-t-elle en repoussant ses mains d’un coup de bras. Il ne parut pas apprécier la chose car il la traita de tous les noms. Zen Opale, ne fais pas d’esclandre…sauf que pour couper court à la mascarade elle se rapprocha de Manfred. Bizarrement, presque aussitôt, la brute se calma. Elle n’en crut pas ses yeux, il partit à l’exact opposé d’Opale et se fit tout petit. Exaspérée, elle demande au brun : « t’es une sorte de super-héros c’est ça ? Tu donnes de l’espoir aux gens et après tu les poignardes ? » Elle lui parlait comme s’il la connaissait mais à aucun moment elle ne s’était mise à sa place…
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 14 Juil - 12:39
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    JImagine un instant qu’il ne te reste plus qu’une journée à vivre avant de devoir tout quitter et partir à l’inconnu. Imagine que tu n’es pas le choix, que demain à neuf heure du matin, tu devras prendre le volant et partir en direction de cet endroit dont tu ne connais rien, de ce lieu loin de tout, ou tu ne pourras pas avoir de nouvelles de tes amis avant sept, voir huit ans quand tu pourras enfin sortir de là-bas. Comment procéderais-tu ? Partirais-tu sans prévenir quitte à passer pour mort ? Organiserais-tu toute ta journée en plaçant chaque personne à une place, un ordre que tu suivrais à la lettre pour dire adieu à tout le monde, ou alors tu ferais comme si de rien était et tu ferais en sorte de ne pas y aller ? Dans la vie, plusieurs choix s’offres à nous, qu’ils soient bon ou mauvais, c’est à nous de savoir analyser la chose pour savoir comment s’en sortir, comment avancer dans tout ça. S’il ne me restait qu’une journée à vivre avec mes proches, j’en profiterais au maximum, mais, je les préviendrais, je leur ferait savoir qu’à partir de demain, je ne serais plus-là pour rigoler avec eux, qu’à partir de demain, ils devront faire en sorte de m’oublier pour ne pas avoir mal, pour ne pas avoir tous ces foutus souvenir de moi qui les boufferaient de l’intérieur du fait que je ne sois plus là pour rigoler, pour sourire, pour parler tout simplement. Profiter serait mon mot, dire aux personnes que je les aime, leurs dire que j’aurais passé de bons moments avec eux mais que désormais, pendant plusieurs années, il allait fallait m’oublier jusqu’au jour où je puisse revenir, et que, si ce jour, je me retrouve seul, je ne leur en voudrais pas, car après tout, c’est logique, c’est normal. Ça se trouve, j’aurais changé, je serais une autre personne, un autre homme totalement différent de celui que j’ai été, de celui qu’ils ont connu. Endurci par le temps, ravagé par les épreuves. Plus du tout le même gars qu’avant, loin de là même, l’opposé total… Et sans quitter ce monde, je suis devenu cet homme. Quand on m'a ôté Charly, c'est comme si on m'avait enlever une partie de ma vie, qu'on avait seulement laisser un corps inerte, sans vie, qui allait devoir se débrouiller seul. Elle était dur, ma vie. J'aurais tellement aimé que ça se passe autrement... Je faisais en sorte d'avancer avec, sans réussir à m'en détacher, mais c'était dur, très dur. Et ce soir, je n'étais pas prêt à ça. Non, j'aurais pu tout imaginer, tout envisager, mais ça, jamais, jamais je ne pensais y être confronter. C'était elle. Enfin, non, ce n'était pas elle, mais c'était quand même elle. La jeune femme qui posait trop de questions sur moi, c'était elle. Je la regarde s'approcher, et je ne peux bouger, je ne peux rien dire. Je sens les larmes monter, mais je m'interdis de les laisser sortir, je ne peux pas. Elle me parle, mais je n'entends rien, je n'y arrive pas, tout autour de moi a disparu. Charly... Pourquoi, pourquoi je dois subir ça ? C'est elle, c'est la même, au détail prêt. Sa voix putain, sa voix, j'ai l'impression de l'entendre... Je suis perdu, je sens que je vais tomber, que je vais me casser la gueule. C'est quelque chose qui me détruit de l'intérieur, mais je n'ai pas le temps d'essayer de dire quelque chose qu'un mec vient l'importuner. Je sers les points, et mon unique envie est d'écraser mes phalanges dans le visage de ce mec. Faire passer mes nerfs sur ce gars, libérer toute ma colère et ma tristesse par la violence. Mais je n'ai pas le temps qu'elle s'en débarrasse rapidement, comme si je l'avais fait fuir en un regard. "C'est pas possible... Comment ? Je..." Je n'arrive pas à aligner deux mots, complètement perdu, j'ai besoin de m'asseoir, j'ai besoin de souffler, alors je me dirige à une table de libre, me laissant tomber sur la chaise, me passant les mains sur le visage comme pour me réveiller. "J'arrive pas, j'arrive pas à te regarder et me dire que t'es pas elle..." J'aimerais tellement la revoir, la reprendre dans mes bras, lui parler, m'excuser, j'aimerais tellement putain...
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 14 Juil - 21:20
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    L’odeur enivrante des alcools forts semblait monter à la tête d’Opale mais ce n’est pas à cause de ces délicieux effluves qu’une migraine s’empara d’elle. Charly avait eu un coup de cœur pour cela ? Un homme qui tient à peine debout, comme s’il était en proie à de vieux démons, un homme incapable d’oser la regarder. Elle se savait semblable à sa jumelle mais aurait espéré qu’il puisse lui faire face car dans cette affaires, ils étaient coupables. Si la blonde plongeait, il partait avec lui, ils étaient désormais indissociables. Les nerfs à vif, le regard mauvais, Opale la tornade était de retour. Celle qui avait juré sur la tombe de sa sœur de ne plus faire d’esclandre avait juste envie de prendre cette chaise sur laquelle venait d se laisser tomber l’homme, de l’arracher de son corps d’usurpateur pour le faire réellement tomber. Les yeux tachetés de sang, les tempes prises par des battements intempestifs, elle souffla un bon coup en envoyant son poing valdinguer sur la table à côté d’elle. Le tenancier lui lança un regard entendu mais rien ne pouvait la tempérer si ce n’est la vision de cet homme abattu, elle se revoyait il y a quelques temps, sans bouée, sans sauvetage. Charly, de là haut, lui avait évité un naufrage vain. En mourant, elle avait rappelé Opale sur terre, rattaché sa partie humaine à celle inhumaine, assemblé les deux parties de son être : le démon avec la petite fille perdue, s’étant laissée convaincre que la vie est plus belle auprès des mauvais. Faisant craquer ses doigts, elle récupéra un verre non terminé sur une table et s’approcha de Manfred.


    « Je peux te donner mille raisons pour te prouver que je ne suis pas elle » lança la belle d’un air las en s’asseyant à même la table, posant son postérieur sur le rebord et cherchant du regard l’homme, elle qui ne vacille jamais ne lâcherait guère sa proie. « Arrête de me regarder comme si je n’étais pas là putain ! Ou de pas me regarder d’ailleurs ! » tonitrua-t-elle en envoyant valser le contenu du verre qu’elle avait intercepté sur Manfred. Cherchait-elle à le provoquer ? Probablement, s’il la piquait avec son venin, elle se sentirait vivante. S’il s’en prenait physiquement à elle, elle se sentirait vivre. Dans tous les cas, elle cherchait la confrontation pour ne pas plonger dans les abimes d’un monde sans couleur, sans saveur…un monde sans Charly. Elle brillait probablement dans les cieux, commandant aux étoiles d’être douces et clémentes, berger de plusieurs, mortelles pour d’autres. Opale n’avait jamais eu de lumière pour la guider et elle se plaisait à croire que les choses n’arrivaient pas pour rien. Alors, elle se contenta de prononcer ces quelques mots, sa voix presque murmure et son ton presque doux : « Elle n’est pas morte pour que tu te laisses pourrir, et même si je te déteste pour ne pas avoir su la retenir, elle reviendrait me hanter si je te laissais sombrer. Pourquoi elle a choisi un abruti comme toi, je la comprendrai jamais mais tu peux lui faire ça. » Hélant le serveur qui passait, Opale lui glissa deux mots et un sourire entendu. Il revint quelques minutes plus tard avec un plateau et deux boissons. Elle récupéra la bière qu’elle entama dès lors et tendit le verre à son compatriote non vêtu de noir. « Tiens, avale ça d’une traite et ça ira mieux ou du moins, moins mal » ironisa-t-elle. La jeune femme espérait une réaction de l’homme devenu larve. Il était ridicule mais elle avait agi exactement de la même façon il y a peu. Elle comprenait mais elle lui en voulait. Des sentiments cristallisés teintés de drôles de nuances. Pianotant de ses doigts sur la table, elle ajouta : « Je te passe le blabla. Moi c’est Opale, Charly a jamais dû te parler de moi. Ca doit être normal, je suis la rebelle, celle qui a tout plaqué et qui a laissé Charly sans sa sœur. Que je suis vilaine ! » finit-elle par lâcher en terminant d’une traite sa bière, pour oublier.
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 15 Juil - 22:05
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    ’me suis toujours demandé ce qu’il y avait après la mort. L’être humain a toujours eu envie de savoir ce qui pouvait s’y trouver, si c’est comme on le raconte, un endroit où nous revivrons sans cesse nos plus beaux souvenirs, un endroit merveilleux, sculpté à notre image, un endroit paradisiaque, en espérant que le Paradis veuillent bien de nous, et ça, c’est une toute autre histoire, j’vous l’assure… On est toujours intéressé par ce qui nous dépasse, en constante recherche de l’inconnu, on est bien con. A quoi ça sert de vouloir savoir ce qui s’y passe ? De se préparer à l’après ? Pourquoi ne pas tout simplement profiter de l’instant présent, de la chance que l’on ait d’être en vie ? On n’est pas branché à des putains de machines bordel, on n’est pas sans arrêt dérangé par une infirmière qui va venir changer nos perfusions, nous faire notre toilette. On n’est pas bloqué dans un putain de lit, à recevoir toute la journée la visite de notre famille, de nos amis, de nos proches. On n’est pas sans arrêt en train de se demander quand est-ce que tout ça va se terminer. On n’est pas là à cacher et à refuser l’inévitable, la mort. On n’est pas chaque jour en train de s’affaiblir, laissant les traitements et tous les médicaments qu’on nous fait ingurgiter prendre une totale possession de notre corps. On n’est pas des loques, on n’est pas là pour abandonner. On nait tous fort, d’autre moins, mais on est là pour se battre et pour s’affirmer, alors, expliquez-moi pourquoi vous voulez savoir ce qu’il y a après ? Pourquoi ? Pour savoir comment sera votre vie après ? Pour savoir ce qui va vous arriver ? Bordel, on en a complètement rien à foutre. En secret, j'ai désiré rejoindre l'autre côté, et ça, plusieurs fois, on peu pas me catalogué dans la catégorie dépressif, mais, j'ai eu ma période, ou tout allait mal, et pour moi, le seul moyen était soit de casser la gueule du premier gars qui passerait devant moi, de faire du mal pour me faire du mal, ou alors... D'en finir, tout simplement, d'abandonner, de tout laisser tomber. Pourquoi vivre une vie qui ne m'apporte pas grand chose ? Maintenant, j'ai un but, des têtes à faire tomber en espérant trouver la paix. Au fond de moi, je sais que ça n'arrivera pas, qu'une fois ma mission rempli, je serais toujours rempli de tristesse, mais je m'y accroche, car honnêtement, je n'ai plus que ça... Et la, la voir, voir son visage, ça me perd, ça me perturbe, ça me déstabilise, ça me fait mal. Je sais très bien que ce n'est pas Charly. je ne vais pas y arriver, je ne peux pas. Même ce verre qu'elle m'envoie en pleine gueule ne me fait pas réagir, je l'ai mérité... "Tu crois quoi ? Que c'est facile pour moi de te regarder ? D'avoir face à moi la copie conforme de la femme que j'aime tout en sachant que ce n'est pas elle ?" Que je lui réponds, d'une voix faible. Je ne pensais jamais vivre ça, ça me fait mal, ça me bute de l'intérieur, putain. Mais elle est là, assise face à moi, me provoquant, me piquant, sauf qu'elle a raison, elle a raison sur toute la ligne quand elle parle de Charly... "Me laisser pourrir ? T'es qui pour me juger ? Oublie pas que tu ne sais pas qui je suis, alors même si on a traversé quelques choses en commun, c'est différent, on l'a chacun vécu à notre façon, alors vient pas me faire la morale sur ma façon d'être." Je ne peux pas, je n'y arrive pas. J'aimerais la prendre dans mes bras, me dire que c'est Charly, juste l'espace d'un instant, pour oublier, pour la sentir prêt de moi comme si elle ne m'avait jamais quitté, mais je ne peux pas, ce n'est pas elle. Non, c'est loin d'être elle, même si Charly aurait fait pareil, même si Charly m'aurait tendu ce verre de la même façon qu'elle, ce n'est pas elle. J'ose la regarder, j'ose poser mon regard sur elle. Putain, c'est dur. Je ne réponds pas, non, je me contente d'avaler ce verre, sans m'arrêter, j'en ai besoin pour me mettre les idées aux clairs. Pour me réveiller. Sauf que lorsqu'elle parle de Charly, je claque mon verre sur la table, le serrant dans mes mains, prêt à le briser. Calme toi Manfred, calme toi... Te niquer la main ça va rien arranger. Alors je me redresse, plaquant mes avant bras contre la table, et je la fixe. "La ferme. Tu te trompes putain, t'as faux sur toute la ligne. Je sais qui tu es, je sais ce que tu as fait, Charly, elle m'a parlé de toi... Et pas qu'une fois. Et putain elle t'aimait, alors arrête de lui manquer de respect en tournant ça à la rigolade." Parceque si ça continue, ça va m'énerver, si tu continues, je vais vriller.
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postVen 19 Juil - 10:58
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    Il cherchait la bagarre de façon insidieuse, le sang battait aux tempes d’Opale mais elle ne disait mot. Il réagissait enfin, déversant son venin sur la pâle copie qu’elle était de Charly. Quand Charly brillait, Opale sombrait mais aujourd’hui, elle resterait dans la lumière, elle n’avait pas le droit de flancher. Autrefois, la demoiselle aurait sûrement saisi l’homme par le col, lui assenant un coup placé pour lui montrer qui domine mais quelque chose la retenait, une pensée qui germait, une envie de savoir ce qu’il avait dans le ventre…une envie d’entendre encore parler de Charly, de rattraper tout ce que temps qu’elle avait laissé filer et qui aujourd’hui était irrécupérable. Elle ne pouvait remonter dans le passé et se rapprocher de sa sœur, elle pouvait juste imaginer à travers lui. Le regard amusé, elle le laissa faire son petit numéro. « C’est bon t’as fini ton cirque ? Après le bureau des pleurs, tu joues au mec viril c’est ça ? » souffla-t-elle, son regard éclairé d’une lueur nouvelle et ses lèvres s’étirant en un demi-sourire. « Tu ferais mieux de reculer si tu veux pas que je me fâche » et, pour joindre le geste à la parole, elle posa ses coudes sur la table, plaçant son visage entre ses mains pour être plus proche de Manfred et lui souffler carrément au visage.

    « Ca devrait être facile pour toi. Dis-toi que je ne suis pas elle, je lui ressemble en rien, la preuve je te fais sortir de tes gonds alors que Charly devait te tempérer…du moins elle faisait toujours ça avec moi ». Opale baissa les yeux, balayant de ses iris la table terne, terne comme sa vie qui avait défilé sans sa jumelle pour redresser la tête et venir se raccrocher à la silhouette de Manfred, seul rempart entre la réalité et l’autre monde. Celui des ombres dans lesquelles elle s’était prélassée durant des années, années de noirceur qui ont forgé son caractère et distillé un doux poison dans son être la rendant amère et vindicative là où elle était joyeuse et pétillante par le passé. L’aventure d’une vie n’est guère cet enchainement de situations compromettantes dans lesquelles elle s’était retrouvée mais bel et bien l’épanouissement professionnel, familial et amoureux. En partant, elle avait bousillé les trois. Pan ! Partis en fumée la vie rêvée et dorée qu’elle aurait pu se construire. Elle revint sur les mots qu’il avait employés, de façon sereine, même si elle ne l’était pas. « Si je sais très bien que tu es. Tu es la pièce rapportée par Charly, celui qu’elle a jugé digne d’être à ses côtés. Je me suis dit que peut-être, peut-être en te voyant je comprendrais et je pourrais être un peu mieux, penser qu’elle a été heureuse et que finalement, même si sa vie a été écourtée, elle l’a pleinement vécue. Mais, plus je te vois, plus je me dis qu’elle a été bien bête de choisir cette loque que j’ai en face de moi. » Provocation, mots qui font mal, Opale dans toute sa splendeur. Reprenant son verre en main, elle en sirota une gorgée, la savourant en se balançant sur sa chaise, son rire perdu à travers ses lèvres, à travers sa voix. « Moi ? lui manquer de respect ? C’est toi qui lui fais honte. Elle aurait pas aimé que tu te comportes comme cette merde que j’ai en face de toi. Tu la mérites pas Charly, elle nous méritait ni toi, ni moi. Tu devrais avoir honte, tu devrais réfléchir avant de parler, ça te fera au moins une qualité qui me manque. Alors oui, je suis peut-être ce que je suis mais moi j’affronte cette perte, je la noie pas derrière des pseudos remords et une attitude de looser » finit-elle par cracher en capturant son regard de ses pupilles striées de rouge tant la colère l’animait.

    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postVen 19 Juil - 19:20
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    ’'ai peur de me réveiller et de me rendre compte que j'ai déjà soixante-trois ans. J'ai peur de ne pas avoir assez le temps de profiter de toutes ces personnes que j'aime. J'ai peur de me retrouver dans un hôpital, sur un putain de lit de mort, relié à des dizaines de perfusions et de machine surveillant mon cœur. J'ai peur de tout ça, j'ai pas envie de regretter quelque chose, de me dire que j'aurais pu changer mon futur, que j'aurais pu faire mieux. J'sais pas vraiment ce que l'avenir nous réserve, vous savez, tout ça, la vie, c'est juste une étape, à notre plus grand regret, je ne suis pas éternel, et, ça m'fait flipper. J'sais pas comment j'pourrais réagir face à la mort, comment j'pourrais m'en sortir. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, de me retrouver au pied du mur et, d'être là, comme un con, avec de longs cheveux blancs et une vieille barbe mal entretenu. J'ai peur que tout simplement, je ne puisse réussir à venger Charly. Je sais très bien que ce n'est pas la solution, qu'une fois fait, je reste pareil, démuni, sans aucun repère, sans aucun putain de but. Et je sais, malgré tout, que tout ce que ce clone m'envoie en pleine gueule, c'est la vérité. Je le sais et je suis d'accord avec elle. Je n'ai pas été à la hauteur, je n'ai pas su la protéger, je n'ai pas su être l'homme qu'elle aurait du avoir. Mais putain, que croyez-vous ? Que c'est simple ? Que j'en suis heureux ? Pas du tout merde, pas du tout... "Tu penses vraiment que tes menaces vont me faire taire ? Tu penses que même si parceque tu n'es pas elle, j'arrive à me le dire ? Met toi à ma place deux secondes, juste deux putain de secondes et peut-être que tu comprendras." D'un côté, j'ai envie de me barer, de tout laisser en plan et fuir, comme une merde. Mais de l'autre... Je ne peux pas, même si ce n'est pas Charly, j'ai l'impression qu'elle est en face de moi. La même façon de se tenir, la même voix, mais pas le même caractère. Elle m'en fou plein la gueule, elle. Mais que voulez-vous que je réponde ? Elle a raison, elle a raison sur toute la ligne, je n'ai pas mérité sa soeur, avec un autre, jamais elle ne serait partie. Alors au final, ces mots ne me font rien, car j'en suis conscient. "Tout ce que tu dis, je le sais. Si Charly ne m'avait pas rencontré, elle serait encore en vie aujourd'hui. Si je n'avais pas foutu le nez là ou il ne fallait pas, on se serait peut-être rencontré avant. Alors au final, ça me blesse même pas tu sais, je me refait le scénario tous les jours." Et la seule issue possible est que jamais nos chemins se soient croisés, à mon plus grand malheur. De ma main droite, je sers le verre, prêt à le laisser se casser entre ma paume. J'ai envie de taper sur des gens, j'ai envie d'évacuer toute ma haine de cette façon, de gueuler, de cracher, de me vider. Opale, c'est pas une tendre, mais au final, je la comprends. Je suis le mec qui lui a enlevé sa soeur, celui qui la pousse tous les jours à se dire que plus jamais elle ne la reverra, plus jamais elle ne l'entendra. "Ah parceque toi c'est bon tu affrontes enfin ? Excuse moi hein, depuis tout à l'heure je reste calme mais je pense pas que ça soit à toi de me faire la morale. J'suis d'accord avec toi, je suis le connard qui te l'a pris, tout ça, c'est à cause de moi. Mais toi, souvient toi que t'es celle qui l'a aussi abandonnée." Je n'avais pas envie d'en arriver là, je n'avais pas envie de cracher mon venin sur elle, mais malheureusement, ça va me libérer, me permettre de vider un peu mon sac. "Peut-être que je ne me suis pas encore réveillé, mais toi... Tu l'as fait trop tard. Tu sais combien de fois elle me parlait de toi ? Combien de fois je l'ai retrouvé assise sur le canapé à regarder des photos de vous avec les larmes aux yeux ? Elle t'aimait, elle aurait eu besoin de toi, et j'ai été celui qui l'a ramassait à chaque fois qu'elle tombait, j'étais là pour elle, pendant que toi tu faisais je ne sais quoi. Donc oui, tout ça c'est arrivé à cause de moi, mais si t'avais été là, peut-être qu'elle ne m'aurait jamais rencontré. Alors je t'emmerde d'accord ? Je t'emmerde." Balançant mon verre contre le mur face à moi, je la fixais dans les yeux, m'efforçant de me dire que non, Charly n'avait rien à voir avec elle. J'entendais même le gérant gueuler mais je n'y prêtais pas attention. De toute façon, il avait l'habitude que je casse des trucs ici, c'était pas la première fois, et surement pas la dernière.
    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 25 Juil - 19:46
    taggercitereditionsupprimeradresse

     
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    Les échanges virulents continuaient et s’intensifiaient. Le ton montait, ce n’était pas bon car Opale finirait par craquer, cela ne présageait rien de bon. Il lui en mettait plein la vue et elle répliquait, ce serait à celui ou celle qui ferait le plus culpabiliser l’autre. Cette situation devenait ridicule et on les observait d’un œil pas très agréable des quatre coins du bar. Elle aurait dû être frileuse quant à la profession de Manfred, surtout qu’il y a encore peu, elle trempait dans des choses peu sympathiques mêlant argent, drogue. De quoi bien assaisonner son cas pour qu’il l’envoie en prison. Elle l’écoutait sans vraiment le faire mais sa remarque la piqua au vif. « Je te comprends » plaça-t-elle d’une voix monocorde. « Je l’aimais, tu l’aimais donc je te comprends. Même si ça craint, toi et moi sommes pareils. » Le mot famille gravita un instant à son esprit et elle se mit à rire en repoussant la bière qu’elle n’avait pas terminé. Finies les bêtises, elle ne noierait certainement pas ses idées dans ce breuvage délictueux mais ô combien délicieux. Les sourcils froncés, elle l’écouta terminer sa tirade sans rien dire, le regard perdu dans le vide. Un vide où se formaient plusieurs futurs potentiels dont un qu’elle avait bien envie d’exposer. « Je sais que je suis la sale pétasse qui l’a fait le plus souffrir, plus que toi probablement, plus que nous tous réunis. On était jumelle, on m’a amputé un bout de mon cœur, il bat plus pareil depuis sa disparition » lança-t-elle sur la table, jetant ses mots dans un désespoir contenu. « Tu veux savoir ? J’étais jeune, étouffée par ma famille, étouffée par l’amour. J’ai cherché autre chose, l’aventure et j’ai trouvé des emmerdes. Je suis semblable à ces petits cons que tu arrêtes tous les jours. Tu veux peut-être me passer les menottes si ça peut t’aider à aller mieux ? » ironisa-t-elle. Ce qu’elle avait fait, elle n’en était pas fière mais ce sujet resterait pour l’instant clos. Néanmoins, elle revint sur les paroles de Manfred. « Tu dis que sa mort n’était pas accidentelle si j’ai bien compris ? » Une donnée qui avait échappé à Opale ou qu’on avait omis de lui communiquer. Mille plans s’échafaudèrent aussitôt et sans qu’elle sache comment, les mots traversèrent ses pensées. « Je veux la peau de ce connard, je veux l’étriper, lui faire bouffer ses tripes. Et tu veux exactement la même chose. Laisse-moi t’aider, je … connais aussi du monde. »

    Ses lèvres frémissaient devant la nervosité qui l’emportait. Cela ne ramènerait pas sa sœur mais pourrait venger sa mémoire. Opale se redressa sur sa chaise, se levant d’un bond pour dire : « je me suis trompée de cible et toi aussi. Je m’excuse. Je fais tout à l’envers, c’est pas toi qui craint, c’est ce ou cette bâtarde. Je sais que t’es un poulet et t’es droit, justice et conneries sont votre crédo mais tu m’empêcheras pas de venger ma sœur, si tu le fais pas, je le ferai aussi pour toi. » Elle s’exposait à de gros ennuis car il pouvait à tout moment l’arrêter ou utiliser ses propos contre elle. Elle s’en fichait, elle trouverait un moyen de sortir de prison et de mener sa vengeance à termes. Mieux, elle prit la direction de la sortie en lançant à Manfred, accompagné d’un geste de la main : « On se reverra en enfer » et son rire inonda la salle alors qu’elle passait la porte d’entrée pour se placer dans la ruelle, contre un mur, la clope au bec. Opale pianota sur les touches de son smartphone pour héler une vieille connaissance et lui demander toutes les informations possibles sur sa défunte Charly. Si l’autre flic se les gelait, elle serait la main de la justice, mais sans rédemption possible. Les larmes baignèrent son visage et elle se permit de craquer pour la première fois, accroupie contre ce foutu mur, les bras encerclant ses genoux.

    (c) princessecapricieuse
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 28 Juil - 12:03
    taggercitereditionsupprimeradresse

       
    le fantôme du passé
    manfred + opale
    Take me down to the river bend
    Take me down to the fighting end
    Wash the poison from off my skin
    Show me how to be whole again
    Fly me up on a silver wing
    Past the black where the sirens sing
    • Bordel, si j'avais su ce matin que ma soirée allait se dérouler de la sorte, je ne sais pas comment j'aurais réagit. C'était impossible pour moi. Dans ma tête, ce clone, cette jumelle, c'était du passé, je ne l'avais jamais rencontré et jamais je ne pensais la voir. Choqué, perdu, énervé, heureux, triste, désemparé, désarmé, j'étais passé par une multitude d'émotions, et ça continuait encore. Je ne savais pas comment réagir, comment me comporter. Un mélange de haine et d'amour qui se faisait ressentir en moi. Sauf que non, ce n'était pas Charly, elle avait beau être sa copie conforme au détail prêt, ce n'était pas elle et je ne pouvais pas la voir comme tel. Je devais la voir comme la personne qu'elle était, passé par dessus tout ça, par dessus cette putain de douleur et réussir à m'exprimer correctement. Je devais surement passer pour un bipolaire, et franchement, j'en avais complètement rien à battre. Mettez vous à ma place une seconde, une infime seconde, essayer d'imaginer ce que je peux ressentir, comment je peux me sentir. Et surtout, putain ouais surtout, mettez vous cette personne en face de vous, avec son caractère de merde et ces phrases, ces provocations qui me donne une seule et unique envie, la frapper pour qu'elle arrête de parler, qu'elle ferme sa bouche une bonne fois pour toute. Sauf que même si j'en meurt d'envie, je ne le ferais pas pour deux raisons, et là, vous allez comprendre le côté bipolaire... Première raison, j'ai jamais levé la main sur une femme, et deuxième raison... Sa voix. Elle aussi, elle est identique. Et même si je me fais insulter, même si elle se moque, me cherche, m'insulte, ça fait un bien fou de l'entendre après tant d'années. Sauf qu'étrangement, elle se calme, bizarrement, elle dit me comprendre, qu'on était pareil. Je dois vous avouez que j'ai failli parler chinois sur le coup, qu'est-ce qui lui prend ? Je me contente de hausser un sourcil, soupirant lorsqu'elle commence à se descendre et s'insulter. "Désolé mais j'peux pas te laisser dire ça, t'as pas tord, mais c'est mon rôle d'être le responsable, pas le tient." Nous l'étions nous deux, mais j'étais le seul à pouvoir me blâmer, elle, au final, malgré tout le mal qu'elle a pu faire à Charly, elle n'était pas la cause de sa mort, non, c'était moi, moi et moi seul, pas elle. Bizarrement, nous arrivions à avoir une conversation sans trop hausser le ton. Je pense qu'on était obligé d'en passer par là, de se balancer toute la haine qu'on avait en nous, juste pour vider un peu son sac, juste pour se sentir un peu plus léger. Et je ne dis pas que c'est terminé, que si un jour on se revoit, ça ne recommencera pas de plus belle, mais j'ai l'impression que pour ce soir, c'est assez. Qu'on a déjà eu assez à encaisser pour continuer d'en rajouter. "C'est ce que tu veux ? Finir en cellule entouré de meufs encore moins clean que toi ? Toi, t'es en vie, et tu peux encore t'en sortir, saisi cette chance." Et sans attendre, sans me préparer à ça, elle me demanda ce qui c'était passé ce fameux jour là. Chaque soir lorsque je ferme les yeux, je revois cette scène, hanté à jamais. Dans un silence, je me contente de jouer avec mes doigts, comme si j'avais besoin de ça pour me calmer. Je hoche la tête, pas besoin d'en dire plus, elle n'a pas besoin de savoir comment je l'ai retrouvé, qu'elle avait prit une balle en pleine tête et qu'elle avait surement souffert parcequ'elle a voulu se débattre. Elle a pas besoin de savoir ça. Et je n'ai pas besoin d'elle pour m'aider comme elle me le propose. "Comme je t'ai dit, t'as encore des choses à vivre, moi non, j'ai plus rien qui me retient, plus de famille, j'ai juste ce job donc j'ai pas peur d'y laisser ma peau. J'suis déjà responsable de la mort de Charly, alors même si on se connait pas, j'veux pas en avoir une deuxième sur la conscience..." Mais elle ne lâchait pas, non, aussi têtu que sa sœur, elle relança sa proposition, sous entendant que j'étais un bon flic et que si je ne le faisais pas, elle s'en occuperait. Elle ne savait donc vraiment rien de qui j'étais. Putain... Je la regarde partir, soupirant une fois de plus, me frottant le visage comme si j'étais dans un rêve et que je voulais en sortir. Je la regarde quitter la pièce, souriant à sa dernière phrase, ouais, j'irais en enfer, c'est certain. Mais que faire ? Je suis perdu, encore plus qu'avant. Je vais quand même pas accepter son offre ? Depuis quand c'est cette inconnue qui vient me proposer des marchés ? Non, je vais pas accepter, elle risque gros contrairement à moi. Putain. Putain. "Fait chier..." Je me lève, envoyant valser la chaise d'un coup de pied. Putain pourquoi j'y retourne ? D'un pas décidé, je viens passer la porte du bar, la cherchant du regard jusqu'au moment ou, en tournant la tête, je la vois accroupi par terre, oula, qu'est-ce qu'elle fait là en train de pleurer ? "Oh." Ouais, c'est comme ça que je l'appelle. Et je vois son visage, ces yeux, ces larmes qui coulent le long de sa joue, et putain, ça me fait chier. Alors je m'assoie à côté d'elle, le dos contre le mur. Sans dire un mot, j'allume moi aussi une clope que je porte à mes lèvres, et je finis par parler. "J'suis pas un gentil flic. Par le passé ouais je l'étais, mais plus maintenant... J'vais pas me faire chier à arrêter des personnes comme toi, ça m'apporterait quoi ? Depuis qu'elle est partie, je passe mon temps à essayer de remonter la piste des enfants de putain qui ont fait ça. Et c'est dur, c'est des gros gars, c'est pas une petite affaire, c'est dangereux mais j'en ai rien à foutre. J'veux juste les butter eux et tout ceux qui touchent de prêt ou de loin à cette histoire..." A l'époque de Charly, j'étais un bon flic, et je pense qu'elle m'en voudrait si elle voyait comment j'étais devenu. "Dit toi que d'où elle est, elle doit être contente de nous voir l'un à côté de l'autre." Et j’espère qu'elle veille sur moi, sur elle... •
    (c) princessecapricieuse
    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum