J'avais beau trouver cet exercice ridicule, ça n'empêchait pas qu'il fonctionnait à tous les coups. Même si j'avais la sensation que plus aucune larme ne pouvait couler tant d'autres étaient sorties jusqu'ici, mes joues devenaient humides à chaque cession. Une fois de plus, après avoir passé des longues minutes à taper dans le sac que tenait le psychologue en face de moi, je m'effondrais. Littéralement. Mes jambes flageolantes ne me portaient plus. Accroupie sur le sol, mon visage était dissimulé derrière mes mains. Un spasme me secoue et une nouvelle crise de larmes s’abat sur moi. La musique s'arrête et je sens la main du docteur Azelhart glisser dans mon dos. Quand je relève les yeux, j'attrape le mouchoir qu'il me tend pour essayer mes joues ainsi que mon nez. « C'est très bien, Marla… » Je ne savais pas vraiment si c'était "très bien", mais c'était fait en tout cas et je supposais que c'était ce qu'il voulait. Sa main relève mon visage pour que nos regards se croisent à nouveau. « Comment te sens-tu ? » - « Je n'en sais rien » Mes épaules se hausse dans un petit mouvement, mon regard est quelque peu hagard. « Je suis fatiguée » Vidée d'énergie. « Peut-être que ça fera l'affaire pour deux à trois jours » et après, s'il y avait à nouveau pique m’entraînant dans les abysses de la dépression, j'allais devoir recommencer.

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w/ @Marla Witherspoon
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Bien entendu que l'exercice fonctionnait, j'aurais opté pour une autre méthode si ce n'était pas le cas. Mais dans le cas de Marla, il ne marchait que si j'étais là pour la pousser à le faire… J'aurais préféré qu'elle ait le reflexe de le faire d'elle même lorsque le moral était en berne. Alors qu'elle était en train de fondre en larmes après cette session qui l'avait épuisé aussi bien physiquement que mentalement, je l'aidais à se relever, la soutenant avant de l'asseoir sur le banc qui se trouvait juste à côté. Actuellement, cet exercice n'était qu'une rustine pour détourner son attention de la lame… "C'est de la bonne fatigue." Il allait falloir plus que cela pour la sortir de la spirale dans laquelle elle était enfoncée. Posant mes lunettes sur le haut de mon crane, je pris place à côté d'elle en continuant de la regarder."Si dans deux ou trois jours, tu ressens encore cette envie, j'aimerais que tu reviennes me voir." Il fallait qu'elle soit entourée de ses amis, être seule dans un moment pareil n'était pas la bonne option. Cela allait être long mais ce n'était pas impossible. Leur soutien serait une pierre angulaire de son rétablissement. "Chaque fois que tu te sens mal, viens ici pour taper sur ce sac. En visualisant chaque chose que tu détestes, et donnant toute ton énergie pour les combattre. Il n'y a personne ici pour te juger." Posant une main sur sa tête de manière paternaliste. "Mais ne garde surtout pas tout cela en toi, le jour où ça a besoin de sortir ça se transforme en scarification… Tu aimes chanter ?"

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Par moment, je me demandais bien comment j'arrivais à être encore en vie. À chaque coup bas, dès que mon moral était en berne, je trouvais refuge dans des actes qui n'avaient rien de bon concernant ma survie. Marquer ma peau comme j'avais l'habitude de le faire, c'était laisser des traces pendant des mois sur ma carapace déjà trop sensible. C'était m'obliger à regarder en face la triste réalité et me sentir à nouveau au plus mal. Je n'avais pas complètement perdue confiance en moi, mais dans les moments les plus sombres, nul doute que j'étais ma pire ennemie. Venir voir le docteur Azelhart semblait être la meilleure idée de la semaine. Après cette séance de boxe, j'étais complètement vidée d'énergie, laissant échapper mes larmes à bout de force. « C'est de la bonne fatigue. » Peut-être bien, mais je savais que cela n'allait pas durer éternellement. « Si dans deux ou trois jours, tu ressens encore cette envie, j'aimerais que tu reviennes me voir. » Ma tête se hoche faiblement de haut en bas. Il fallait que je tienne jusqu'à mon départ pour Houston, là, je savais que je me sentirais mieux. « Chaque fois que tu te sens mal, viens ici pour taper sur ce sac. En visualisant chaque chose que tu détestes, et donnant toute ton énergie pour les combattre. Il n'y a personne ici pour te juger. » Un faible haussement d'épaules et voilà que mes yeux fuyait les siens « Si, moi » que je souffle à peine. Dans ces moments-là j'étais vraiment très difficile avec moi-même. « Mais ne garde surtout pas tout cela en toi, le jour où ça a besoin de sortir ça se transforme en scarification… Tu aimes chanter ? » Mes sourcils se dressent pas surprise. « Non, pourquoi ? ».

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w/ @Marla Witherspoon
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Marla était dans un tel état de détresse que j'allais devoir lui faire une ordonnance. Même si j'en avais le droit légal, je détestais avoir recours à cela. Les médicaments n'étaient qu'un palliatif, ils masquaient le problème sans le régler. Alors oui, il était courant que l'on se sent bien mieux après les avoir pris. Mais cela ne réglait en rien le problème, il était toujours présent. Les gens étaient seulement trop assommés pour s'en rendre compte. "Que juges tu ? Ce que tu es ? Ce que tu as fait ? " Je quittais mon banc pour finalement m'asseoir en tailleur à côté d'elle.

Le pantalon du costume remontant dans cette position, ses chaussettes jaune de Bob l'Eponge furent dévoiler aux regards. Déjà qu'un costume en converse n'était pas des plus conventionnels, le docteur passait un nouveau cap.

"Il a été prouvé que le karaoké pouvait être un peu exutoire. Qu'aimes-tu faire dans ce cas ?" Ma question était peut être bateau mais faire quelque chose que l'on aime lorsque le moral est au plus bas permet de se changer les idées. Le sport n'étant clairement pas l'activité de prédilection de Marla, il devait bien y avoir autre chose. Regardant ma montre, je me relevais finalement en lui tendant la main. "On passe au Starbuck avant de rentrer ? C'est moi qui régale."

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