me mettre la cuite de l'année c'est probablement ce qu'il me faudrait là, maintenant, tout de suite. avoir l'esprit tellement à l'envers que je ne serais plus apte à répondre de rien. oublier l'espace d'un instant le calvaire que peut être ma vie et prétendre que tout vas bien. rire aux éclats, s'abandonner un peu. je ne demande que ça. j'essaie si fort à chaque fois. de remonter la pente, de sourire au monde, de dépasser toutes les merdes qui peuvent m'arriver et à chaque fois que je pense que ça ira, à chaque fois que j'ai la sensation que j'y arrive finalement, il suffit d'un instant pour que tout se fracasse une nouvelle fois. je ne sais pas ce que j'ai fais pour mériter tout ça. je ne sais pas pourquoi est-ce que le sort semble vouloir à ce point s'acharner sur moi et pourtant, j'en récolte les pots cassés à chaque fois. je suis fatiguée, exténuée. et si tout le monde me répète que j'ai le droit de prendre du temps pour moi, de souffler un peu, je sais que rester enfermer dans ma chambre ne fera rien d'autre qu'ouvrir une porte à mes démons. je résiste autant que je peux. à l'appel de l’héroïne, à toutes les substances qui m'ont déjà trop amochés. être au badgirlz, m'occuper l'esprit en gérant les tâches des employés semble m'empêcher pour le moment de sombrer tout bonnement. voix d'arizona qui m'interpelle, j'hoche la tête récupérant un verre que j'empli du liquide mousseux. plutôt éloignée mais pas assez. juste assez proche pour entendre les mots du type à sa gauche. il marque un point. mais en plus de ne pas être seule, j'ai en dégoût l'homme dans son ensemble, forcément qu'il n'obtient rien. ━ dans dix minutes. j'pose le verre devant toi, soudainement accaparée par tes traits. ━ qu'est-ce que tu me proposes ? je déteste finir mes nuits seule. sourire innocent au visage de l'homme qui se décompose. quoi ? t'étais juste pas assez bien.

peut être que je suis juste difficile. ou que j'aime pas particulièrement qu'on me rendre dedans comme si j'étais juste un morceau de viande. en fait, je crois que j'ai vraiment en horreur la gente masculine. que le seul homme actuellement capable de m'approcher est.. pluton. toujours pluton. je finis toujours pas en revenir à lui, inlassablement. à croire que j'ai été formaté pour n'avoir qu'une seule et unique personne dans ma vie. et j'balais tout ça de mon esprit, reporter mon attention sur arizona qui fait encore des prouesses avec la capsule de sa bouteille. sourire amusée sur le visage, je pose le torchon derrière moi, me penchant légèrement en avant. ━ mh, j'ai le droit à une avant première ? et je ne sais pas si le mec a juste freezé ou s'il attends le moment où on s'écriera que c'est une caméra caché. forcément, ça doit heurter l'égo de se faire rembarrer à répétition puis devancé en quelques secondes l'air de rien. ça sent la frustration ultime et la fin de nuit devant le premier porno trouvé histoire de rentabiliser l'abonnement à pornhub. bouhou. ━ les toilettes du personnel sont cleans j'hausse un sourcil et après un dernier coup d'oeil à l'heure, finit par contourner le bar. ━ j'peux te montrer le chemin que je souffle avant de coincer ma lèvre inférieure entre mes dents. attrape ta main, t'entraîne plus loin. loin des alcooliques, des fêtards et des lourds qui ont de toute évidence envie de me gâcher la soirée. ━ ce gars là est présent tous les soirs. tous les soirs c'est la même rengaine j'te jure, j'vais finir par lui péter les dents. ou pire.