Il n'y a rien de mieux qu'une bonne grasse matinée. La meilleure invention de ce monde. On est à peu près sûr de se réveiller de bonne humeur, relaxé, sans pression. C'est encore plus parfait quand elles sont synonymes de vacances, surtout à l'approche de l'été. A moins que, ah bah oui c'est l'été. C'est encore plus fantastique. Ca doit faire un bon moment que je n'ai jamais été autant de bonne humeur en me levant. Pas énervé, pas stressé, rien de tout ça. Mon dieu j'avais oublié ce que ça faisait de se réveiller aussi heureux. Pourquoi cet élan de bonheur ? Je me le demande. Je tire les rideaux et je me fais attaqué par les rayons du soleil. Wahou enfin il fait son comeback lui, il s'est bien fait attendre. Les oiseaux chantent, le soleil brille, tout le monde est content. Ah non mon estomac n'est pas très content il crie famine. Y a de quoi en même temps vu l'heure. Un peu tard pour un petit déjeuner, tant pis je vais essayer de m'improviser un petit truc. Direction la cuisine. Oh bah tient en voilà une autre de pas très contente en ce moment. "Bien le bonjour madame la réalisatrice" que je lance à travers la pièce. J'espère que tu vas me laisser cuisiner en paix cette fois ci. Oui je n'ai pas oublier l'autre jour comment tu as défoulé tes nerfs sur moi parce que je me faisais à manger et que ça puait. Je contrôle pas encore l'odeur des aliments. "Tu veux que je te prépare un truc à manger pendant que j'y suis ?" J'ouvre le frigo pour essayer de trouver mon bonheur. Ah bingo y a ce qu'il faut pour faire une omelette. Y a même du bacon c'est fantastique. Je sors tout ce qui m'intéresse et je commence à casser des oeufs dans un bol.

Nuit mouvementée comme bon nombre de nuits ces derniers jours. Les nausées dont devenus monnaie courante de mon quotidien. Pas un jour ne passe sans que j'y ai le droit. Entre ça et la fatigue, autant dire que je suis vernie. Et après on ose me demander pourquoi je n'ai jamais eu l'envie d'avoir un enfant. La preuve aujourd'hui: c'est un enfer pour mon corps tout entier. Sans compter qu'avec ma greffe, c'est encore plus délicat. Autant dire que cette grossesse a tout pour me mettre de mauvaise humeur et ce sont mes proches qui trinquent comme d'habitude. Comme il m'est impossible de dormir depuis des heures, j'ai fini par me lever pour me faire un thé tout en visionnant un film que seuls les puristes comme moi peuvent apprécier. Enfin difficile d'apprécier avec les ronflements de mon parasite de meilleur ami. J'étais à deux doigts de m'endormir sur le sofa lorsque tu débarques sans la moindre discussion dans la cuisine. T'as le sourire aux lèvres alors que j'ai la tête dans le brouillard et rien que cela m'agace. Tu respires l'arrogance et le sarcasme dans ton bonjour que je ne te réponds même pas. Tu te veux gentleman en me proposant de faire le petit déjeuner et je refuse pour des raisons évidentes. Mon estomac est loin d'être clément." Non. Et tu peux d'ores et déjà ouvrir la fenêtre pour éviter que l'appart empeste l'oeuf. " Je sens que cette histoire va très mal finir. A cause de toi, je vais être obligé de respirer par la bouche pour éviter que les nausées me prennent.

Ravi de me réveiller du bon pied, je voulais que cette humeur soit communicative. On m'a bien trop souvent reproché d'être froid. A vrai dire c'est juste mal me connaître même si je n'ai en fait jamais contredit cette remarque. Je pensais que tu allais être un minimum plus enthousiaste pour une fois que je ne fais pas ma tête de grognon. C'est loin d'être le cas vu que tu ne répliques pas à ma légère taquinerie que j'ai glissé en te saluant. En fait, t'es même pas poli du tout vu que tu ne me réponds pas. Ah super la meilleure amie ! A croire que j'ai fait quelque chose de mal. J'ai vu dans ton regard que tu étais à la limite de me découper en rondelle. Je te connais trop bien, je suis sûr que tu caches quelque chose et que tu aurais bien besoin de défouler ta colère sur quelqu'un. Pitié pas moi. Oublions ce manque de politesse, mon estomac ne va pas attendre que tu sois calmée pour que je le nourrisse. Je réussis à me faufiler en vitesse dans la cuisine sans me faire réprimander par la police de cet appartement. Je peux commencer à me préparer à manger. N'étant pas égoïste je propose mes bons et loyaux services pour te cuisiner quelque chose. J'hausse les sourcils en entendant ta réponse sèche. En plus tu oses une énième fois critiquer ce que je me prépare. "T'as des bras et des mains tu peux l'ouvrir toi même la fenêtre !" Est-ce que j'y suis théoriquement pour quelque chose si l'oeuf ça pue ? Non, donc pas besoin de passer tes nerfs sur l'omelette que je concocte avec soins ! "Juste pour te faire plaisir je vais aller faire griller du bacon, ça donne en petit plus d'odeur !" que j'ajoute en faisant mine d'humer un plat. Malgré ta petite crise existentielle, je tente une énième fois d'être sympathique. "Bon comme tu n'es pas décidée à manger, je peux t'offrir un petit verre de jus d'orange !" J'agite la bouteille que je viens de sortir du frigo et verse le contenant dans un verre avant même que tu n'aies le temps de répondre.

Je t'offre gratuitement un toit et tu as vraiment pris la confiance. Tu fais comme si t'étais chez toi sauf que non ça reste malheureusement mon appartement où je fixe mes propres règles. Bref tu abuses clairement ces derniers temps et mes hormones n'aiment pas du tout cela. Tu vois très bien que je n’apprécie pas ton comportement ce matin. J'étais très bien dans mon canapé avec mon thé et mon film, mais non il a fallu que tu foutes tout en l'air en t'improvisant cuisinier du dimanche. Déjà depuis quand tu sais cuisiner ? Je réfute ta proposition de petit-déjeuner car je n'ai pas envie de finir intoxiquée. Ca ne ferait qu'aggraver mon cas et puis je pense pas que tu apprécierais de nettoyer les toilettes si je suis malade. De toute façon mon appétit s'est envolé depuis quelques jours à cause de cet enfant qui met mon corps à rude épreuve. Mon sang ne fait qu'un tout, lorsque tu dis que je pourrais me lever pour faire le job moi même. D'où tu oses un tel affront." Si j'ouvre la fenêtre, ce sera pour lancer tes affaires par la fenêtre. " Et toi accessoirement mais je m'abstiens de le dire vu ton passé loin d'être drôle à ce sujet. Mes fesses restent posées sur le canapé mais tu continues à me chercher avec ton bacon." Je te jure tu vas finir à la porte. " Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point tu dépasses les bornes, qu'il ne faut pas jouer avec moi. Pourtant tu me connais. Mais le soucis c'est que ces hormones de femme enceinte n'arrange pas mon cas. Et si en général, j'aurais pu prendre tes remarques à la rigolade, là je suis loin de les voir sous cette angle. Les odeurs s'éparpillent dans la cuisine mais aussi dans le salon et je sens un haut le coeur me prendre aux tripes. Je tente de respirer, ne répond pas à ta proposition de jus d'orange. J'essaye de penser à autre chose mais les nausées sont plus fortes que moi. Passage par la case toilettes obligé. Je vomis mes tripes pendant deux minutes. Charmant. Pour ce coup je te déteste Davi, vraiment. Je m'arrange comme je peux dans les toilettes mais impossible de cacher mon visage pale. Je n'ai pas envie de sortir. Tu vas me poser des questions et je ne sais pas si j'ai la foi de te répondre la vérité si évidente.

Bien que tu aies la bonté et l’amabilité de me loger gratuitement chez toi, ce n'est pas une raison pour me torturer ou me faire passer pour le méchant. Ce n'est pas comme ça qu'on traite les invités que l'on reçoit chez soi à ce que je sache. Certes j'ai peut être tous les défauts du monde réuni mais c'est toi qui m'a proposé de m'installer ici pendant certes quelques temps, je le conçois. Cependant il ne faut pas rejeter toute la faute sur moi, je n'ai fait qu'accepter très gentillement ta proposition, en aucun cas je ne t'ai forcé à m'offrir un toit. Il faut que tu en assumes les conséquences ma très chère. Ca veut dire parfois supporter ma bonne humeur, qui quand même pourrait te réjouir un minimum comme je fais tout le temps la gueule d'après tes dires, ou bien encore mes talents de cuisinier. Que cela te plaise ou non. Parce que contrairement à d'autre personne ici sur terre je n'ai pas peur de monter au front contre toi, surtout quand je veux le prendre sur le on de la rigolade. Je m'amuse même à te voir répliquer à chacune de mes piques. "Vas-y je t'en prie, balance mes affaires par la fenêtre je te regarde !" que je te réponds les bras croisés en attendant de voir si tu oses aller chercher ce qui m'appartient et les lancer par la suite. De toute façon je n'aurai qu'à descendre les escaliers pour aller les récupérer. Bref, je préfère reposer mon attention sur mon petit déjeuner, je n'ai pas envie de finir le ventre vide à cause de tes sauts d'humeur. Je lève les yeux au ciel quand tu me menaces de me mettre à la porte. "La bave du crapaud n'atteindra jamais la blanche colombe." C'est ça l'expression, enfin je crois. Malgré que tu aies envie de me découper en rondelles de saucisson, un minimum de gentillesse réside en moi et je te prépare un verre de jus d'orange. J'ai pas le temps de te l'apporter que tu cours en direction des toilettes. Surpris par ta réaction, et légèrement inquiet, je me rapproche de la pièce où je t'entends vomir des tripes. Quelle élégance. Je pose mon épaule contre le mur pour me soutenir à celui-ci avant de t'interroger sur ton état. "Ca va ? Tu veux que je t'appelle un médecin ? Je voudrais pas que tu me contamines quand même." Figure toi que c'est pas la première fois que je te vois filer comme ça aux toilettes à cause de tes vomissements, je commence à me poser des questions.

Je déteste quand rien ne va dans mon sens, quand je ne controle plus. Je suis exigente et égoïste et tu le sais mais non tu persistes à aller à l'encontre de mes désirs. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin d'avoir le dernier mot, de sentir supérieur. Parce qu'on est pareils. Ce qui rend notre amitié parfaitement imparfaite. Et c'est aussi la raison pour laquelle il n'y a jamais rien eu d’ambiguë entre nous comme avait pu le sous entendre mon ex. On ne ferait que se détruire. J'ai déjà vécu une relation de ce type et plus jamais ça. C'est déjà bien compliqué de devoir te supporter chez moi. Moi qui pensais que jeter tous tes biens dehors te ferais réagir et arrêter des conneries. Nullement. Ca te passe par dessus la tête. Je passe au level supérieur en te menaçant de te trainer par la peau des fesses, en dehors de chez moi. Mais toujours non, tu restes de marbre. Tout pour me faire bouillir. J'aurais sans doute déjà explosé si ma condition de femme enceinte ne m'avait pas rattrapé. Je m'enferme dans la salle de bain pour que tu n'assistes pas à la scène. Vomir mes tripes est loin de me plaire parce que c'est loin d'être glamour mais parce que ça me rappelle aussi tout l'alcool que j'ai pu régurgité par le passé. Je tremble toujours alors que j'essaye de me rafraichir comme je peux mais j'ai chaud, terriblement chaud et mon corps est épuisé par tous les désagréments qu'il subit ces dernières semaines. Le sarcasme qui sort de ta bouche me fait hausser les yeux au ciel. La colère, l'épuisement, la tristesse a raison de moi et j'ouvre la porte à la volée." A moins que tu puisses tomber enceinte, je ne te contaminerai pas. " Voilà c'est dit, de but en blanc. J'ai crevé l'abcès, pensant que ce serait libérateur mais voir ton regard hébété me ramène à la dure réalité. A savoir moi enceinte. J'arrive à retenir mes sanglots une minute mais après c'est les larmes qui coulent à flot. Putain d'hormones qui exacerbent ma sensibilité." Je suis enceinte alors que j'ai jamais souhaité d'enfant. Pourquoi j'ai toujours l'inverse de ce que je demande ? " Pourquoi ma vie ne se passe jamais comment je la souhaite. Et je reste planté là à déverser ma tristesse, noyant l'appartement de mes larmes de crocodile.

Je te connais par coeur, je sais en un regard si tu es sur le point d'égorger quelqu'un ou bien d'humeur à le charrier. Normal je vis ça au quotidien depuis bientôt presque un an comme tu as eu l’amabilité de m'offrir un logement. Et c'est parce que toi et moi on s'entend comme chien et chat que je n'ai aucune appréhension quant à jouer avec tes nerfs. Mais cela ait possible car notre amitié est solide, certains ont voulu la casser mais au final ça l'a rendu encore plus forte. Il est clair que notre jeu favori c'est de savoir qui est lequel de nous deux aura le dernier mot, quitte à tomber dans l'excès parfois. Au final c'est notre façon de se dire qu'on tient chacun à l'autre. Il est évident que je donnerai mon âme au diable pour te sauver la vie. Ca ne serait que justice pour tout ce que tu as fait pour moi. Alors certes depuis que je me suis levé je prends un malin plaisir à te tenir tête face à toutes ces menaces que tu me lances. Mais quand je te vois, une nouvelle fois, partir aux toilettes en courant mon inquiétude ne fait que ressurgir. Je garde ce sarcasme en essayant de savoir ce qu'il se passe, mais c'est pour te cacher que cette situation dans laquelle tu es confrontée ne me rassure pas. Je sursaute légèrement quand tu ouvres vigoureusement la porte, victime collatérale de ta colère. Mais ce n'est rien comparé à la bombe que tu viens de lâcher. Je fais les gros yeux comme le poisson de la pub pour les mini bn. Est-ce que c'est bien le mot "enceinte" qui vient de sortir de ta bouche ? Tu ne me laisses pas le temps de réfléchir parce que tu te transformes en cascade de larme devant moi. "Arrêtes donc te raconter des bêtises. Sois positive voyons ! C'est magnifique ce qu'il t'arrive." C'est juste que tu as peur, mais tu vas t'en sortir. Tu es formidablement bien entourée tu n'as pas à dramatiser pour ça. Soucieux de te voir dans un tel état, je te prends instinctivement dans mes bras pour te réconforter. "Sèches moi ces larmes Asia !" que je t'ordonnes. Quelle drama queen celle ci. Vraiment pas possible de faire pire que toi. "Par contre on est d'accord que ça sera moi le parrain ?" que je te demande en te regardant droit dans les yeux d'un air sérieux. Non parce que sinon ça serait une grave trahison.

Tes émotions sont surdéveloppées ces derniers temps Pas étonnant vu ta condition. Celle que tu n'acceptes pas encore pleinement. Tu as encore beaucoup de questions, de doutes, d'inquiétudes parce que clairement toi Asia Ferrari n'a rien d'une bonne mère. Ce n'est pas une vie que tu as demandé, encore moins dont tu as rêvé. Les femmes en mal d'enfant doivent t'envier, pire te détester de ne pas considérer cet enfant comme un cadeau et une bonne nouvelle. Bref y'a tout qui se chamboule dans ta tête de personne indécise, incapable de faire le bon choix. Et puis t'es pas toute seule dans cette histoire. Le point de vue de Davi sur cette grossesse imprévue est assez facile à deviner. Normal quand on sait que vous êtes des opposés. Tu parviens difficilement à accepter ce changement dans ta vie. D'ailleurs tu es encore en proie au doute sur le fait de le garder ou non. Est ce que t'es capable de construire une famille ? Est ce que tu le veux. Là est toute la question qui te fait encore vaciller aujourd'hui. Sans crier gare les larmes partent toutes seules quand tu énonces la vérité à ton meilleur ami. Sans doute que tu avais besoin de les éclater depuis tout ce temps que tu les retiens. Extérioriser cette peur te fait du bien et tant pis si Braeden risque de te rappeler cette crise existentielle pour le reste de ta vie. Là tu as juste besoin de pleurer, de vider tout ce qui agite ton âme. Toi qui pensais qu'il serait dubitatif face à cette annonce, il s'avère que ton ami prend cette nouvelle comme s'il s'agissait de la meilleure chose qui puisse t'arriver. Sa chaleur et ses mots apaisants te réconforte, comme s'il avait le super pouvoir de faire disparaître toutes tes mauvaises ondes. Tu essuies un peu tes joues rougies par les larmes, tente de retrouver une respiration régulière avant de plonger ton regard de paumée de la vie dans le sien. Tu sais qu'il veut dédramatiser la situation en imposant de jouer les parrains." On en est pas encore là. Je ne suis même pas encore certaine de vouloir de cet enfant dans ma vie. Les enfants c'est pas mon truc. Je ne crois pas que cette vie soit faite pour moi. Sans doute parce que c'est trop beau pour être vrai. " Tu as du mal à te dire que le bon dieu est enfin prêt à t'offrir une vie heureuse. Peut être que ce cadeau cache de biens mauvaises choses derrière lui.

Voir ta meilleure amie piquée une crise de nerf pour une broutille ça n'a rien d'alarmant, c'est même une banalité. C'est plutôt l'inverse qui t'inquiéterais. Ou bien tout simplement le fait de la voir détaler dans le salon pour aller vomir ses tripes. Tu n'avais pas osé lui dire, mais ce n'est pas la première fois que son comportement te paraissait suspect. Tu avais préféré resté en dehors de tout ça. Sauf que là tu n'avais pas le choix que de lui tirer les vers du nez. Non pas parce qu'elle a surréagis lors de votre légère prise de tête mais parce qu'elle s'effondre en larmes juste en face de toi. Tu restes pantois quand elle t'annonce qu'en réalité un petit être humain se cache dans son ventre et qu'il s'avère être la raison de la crise existentielle de l'italienne. Réconforter les autres ce n'est pas la plus grande tes qualités sauf que tu ne peux pas l'abandonner là en plein milieu du salon alors qu'elle est totalement perdue. Tu essaies tant bien que mal de trouver les bons mots pour la rassurer, qu'elle doit accueillir cette nouvelle avec le sourire malgré son lot d'inquiétude que ça lui apporte. Il faut qu'elle évacue toutes ses pensées négatives lui faisant comprendre que ce futur petit être avait déjà sa place dans la famille. Mais ses pensées autour de cet enfant semblent être confuses, plus que ce que tu ne pensais. "Ne laisse pas la peur de l'inconnu prendre le dessus sur le bonheur qui vient enfin frapper à ta porte. Je suis convaincu que cet enfant te rendra heureuse."Tu es bien placé pour savoir le nombre d'épreuves dramatiques qu'elle a du surmonter ces dernières années. Tu en étais même parfois le fautif, ou du moins impliqué. "Retourne t'affaler dans le canapé, je voudrais pas que tu perdes les eaux en plein milieu du salon à cause d'une crise émotionnelle." Tu lâches un léger sourire à ta meilleure, la poussant légèrement en direction du canapé. Tu retournes dans la cuisine lui préparer un thé ou truc du genre. Tu t'installes à côté d'elle prenant une énorme boîte de mouchoirs que tu lui tends. "T'es sûre que c'est bon pour les femmes enceintes vos boissons aux plantes ?" l'interroges tu pour plaisanter, déposant en même temps la tasse sur la table basse. "Par contre ne te sers pas de ton état comme excuse pour qu'on fasse tout à ta place comme des serviteurs !" Tu la connais bien ta meilleure amie alors tu préfères la prévenir dès le début, qu'elle ne te la fasse pas à l'envers.

Ta vie tu as toujours eu à coeur de la prévoir de A à Z. Bon évidemment, y'a jamais rien qui ne s'est passé comme prévu, et surtout dans ta vie sentimentale. Maintenant que t'es stable et en couple, voilà qu'un nouveau grain de sable est venu enrayer la machine. Des années que ton opinion sur les enfants est fixé: NEVER EVER. Ca n'a jamais été ta tasse de thé. Pas que tu détestes ces petits monstres, mais assumer un devoir de mère, c'est tout simplement trop. Tu ne t'en sens tout simplement pas capable, c'est au delà de tes capacités. Alors oui le plus simple serait de t'en débarrasser mais ça aussi c'est au dessus de tes forces et de tes principes. Bref t'es coincée à cause d'une fichue contraception qui n'a pas fonctionné et dorénavant tu n'as plus que tes yeux pour pleurer. Larmes d'alligator qui viennent s'échouer sur l'épaule de ton meilleur ami. Tu es étonnée par sa bienveillance quant à cette nouvelle assez perturbante. Monsieur étant persuadé que cet enfant t'apportera enfin le bonheur qui t'a cruellement manqué pendant des années." Je ne sais pas si je vais réussir à aimer cet enfant alors qu'en ai pas voulu. Et si je n'arrive pas à le protéger ? S'il hérite de ma poisse légendaire ? Comment pourrais-je être heureuse ? " Impossible d'être optimiste à l'idée de cette maternité qui ne te correspond en rien. Sa réflexion te fait lever les yeux au ciel. Comment est-il capable de plaisanter alors que la situation ne s'y prête pas." T'es agaçant. " Mais au fond tu préfères qu'il soit comme ça plutôt que compatissant. Tu as assez de Davi à ce sujet. Loin de faire la maline tu t'installes quand même sur le canapé alors qu'il s'en va déjà préparer de l'eau chaude." Je ne sais pas. J'ai une tête à m'y connaître en maternité ? " que tu soulignes d'un ton blasé, tapotant tes joues avec un mouchoir. Heureusement que tu n'es pas encore maquillé à cette heure matinale. Tirant sur le plaid pour couvrir tes jambes." T'auras pas le choix quand je serais trop grosse et que je ne serais plus capable de me porter. " L'enfer. Tu as de nouveau envie de fondre en larmes à t'imaginer avec des kilos en plus, un mal de dos, et des hormones." Mais bon de toute façon vous allez tous m'abandonner quand je serais incontrôlable avec mes hormones. " Vraiment cet enfant c'est une mauvaise idée, tu vas tout perdre. Alors pourquoi il y a cette petite voix dans ta tête qui te dit d'accepter ce cadeau.