on n'a définitivement pas la même conception de la vie
   w/ @C. Zafira Hariri
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Carol est de retour chez moi. De passage simplement, pas comme la dernière fois. En tout cas, ce n'est pas prévu au programme. Mais après la deuxième chambre est toujours libre si jamais elle a besoin. A croire que je suis incapable de trouver un coloc qui acceptera de rester plus de six mois. C'est probablement le cas, je sais que je suis du genre particulièrement chiante quand je m'y mets. Et j'ai tendance à m'y mettre souvent. Invivable moi ? Tellement peu. Je finis de passer un rapide coup de balai histoire de faire disparaître les petits copeaux de litière que mon chat sème partout. C'est pas nécessaire, Carol sait que mon bébé à quatre pattes est un véritable sagouin qui redécore mon appart avec des morceaux des croquettes, des boules de poils et des copeaux de litière. C'est pas non plus comme si elle n'avait jamais vu pester la femme de ménage qui se retrouve souvent à passer trois fois le balai sur son temps de travail. Mais j'aime faire comme si mon appart est super propre et bien rangé puis passer le balai m'aide à me vider l'esprit pour me pas penser au message de mes parents qui me rappellent gentiment de faire des efforts avec Théodore. Je suis sure que c'est mon grand-frère qui leur a dit que je suis allée au bal d'Harvard avec lui. C'est la seule explication à ce message qui arrive pile au moment où je venais de décider que ce n'est pas possible cette histoire, ça ne marchera pas. Mais il a fallu qu'ils me rappellent que c'est important pour eux et que je dois garder l'esprit ouvert pour que je me remette à douter. On toque à la porte et je me dépêche d'abandonner le balai dans un coin du salon pour aller ouvrir à Carol. "Salut, ça va ?"
   

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on n'a définitivement pas la même conception de la vie
   w/ @philippa fitzalan-howard
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le service était terminé. encore une journée que zafira n'avait pas vu passer. elle se plaisait au badgirlz. cela lui changeait du service en salle qu'elle faisait depuis plusieurs mois. ça lui changeait de la routine désagréable qui s'installait. cette nouveauté lui permettait de penser à autre chose. elle recommençait à avoir ces pensées noires. le genre de pensées qu'il faut éviter si l'on veut survivre. combien de fois était-elle restée bloquée sur les sites de voyage pour prendre un billet et rentrer chez elle ? trop de fois. mais elle avait toujours, à la fin, la conscience d'esprit de ne rien faire. fermer les pages. l'ordinateur. et reprendre sa vie dans l'ombre. elle ne pouvait rien faire. rentrer et se faire tuer ? non. elle n'était pas stupide. le jour où elle posera le pied sur le territoire libanais, ça sera le jour où elle sera de nouveau prête à se battre sans l'épée de damoclès qu'elle a au dessus de la tête. téméraire zafira n'était pas suicidaire. elle devait avancer avec précaution, mais elle ne devait pas non plus s'empêcher de vivre. en parlant de vivre, la demoiselle avait rendez-vous avec philippa, une de ses nouvelles amies de boston, celle qui l'avait hébergée alors qu'elle ne connaissait rien sur la libanaise. même si zafira ne le verbalise pas forcément, elle était reconnaissante envers philippa. vraiment. et c'était notamment une des raisons qui la poussait à être plus véhémente dans ses propos lorsqu'elles parlaient droits de la femme, mariage, entre autres. elle voulait qu'elle se bouge un peu, qu'elle prenne sa vie entre ses mains. elles n'avaient pas les mêmes conceptions de la vie, zafira ne forçait pas philippa à penser comme elle. elle voulait juste lui ouvrir l'esprit, lui donner toutes les cartes dont elle pourrait avoir besoin pour être indépendante. les pas de la libanaise la guidèrent vers l'habitation de son amie. zafira s'effaçait de plus en plus pour laisser place à carol. lorsqu'elle toqua, philippa lui ouvrit rapidement. un léger sourire s'étira sur le visage de la brune. « salut pippa, ça va plutôt bien et toi ? » lui répondit-elle, se permettant d'entrer. elle retira sa veste, tout en attendant que philippa ferme la porte et ouvre la voie. même si elle avait habité ici, la libanaise n'oubliait pas ses bonnes manières. elle attendait sagement son amie pour aller au salon. remarquant le balai dans un coin du salon, le sourire de zafira s'étira un peu plus, le petit sourire en coin. elle se rappela de ses moments ici, et c'était ce qui la faisait sourire. « comment va ton chat ? » elle ne le voyait pas pour l'instant. surement en train de dormir quelque part, qui sait. « à tous les coups, mamie nova a encore piqué une crise ? » mauvaise habitude de zafira. elle ne se souvenait jamais du prénom de la femme de ménage, alors elle préférait l'appeler mamie nova. original ? pas du tout.
   

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