Il était temps. Il était temps que tu la retrouves. Tu en ressentais le besoin, et bien plus que cela tu avais l'impression que c'était la seule chose qui te permettrait de véritablement oublier. Tu avais pourtant essayé de ne pas mettre trop de distance, de ne pas te faire rare. Mais en vain. La nuit, où elle t'avait tout avoué, tu avais dormi à ses côtés, et la suite des vacances n'avait pas été à la hauteur de ce que vous aviez espéré en tant que pour couple pour ce Spring Break. Au contraire, cela vous avait éloignés. Tu étais celui qui avait pris ses distances, et elle avait été celle qui avait joué la carte de l'honnêteté, donnant par la même occasion à toute une autre tournure à vos vacances.  Mais vous étiez de retour sur Cambridge, sur Boston depuis quelques temps et tu avais confronté Camille sans attendre. Voilà que vous aviez signé la fin d'une amitié, chose dont tu souffrais sans le reconnaître par fierté. Quant à Colombe, elle avait comme fait un premier pas ce soir, du moins tu l'avais perçu ainsi. Jamais vous n'aviez coupé les ponts, mais pour la première fois tu saisissais l'occasion pour enfin renouer, réparer, apaiser. Elle t'avait confié avoir la crève. Tu lui avais donc dit que c'était dommage et tu avais cessé de répondre. Bien sûr que tu renoncerais pas à aller la voir pour cela. Bien au contraire, si elle allait mal, c'était bien plus important pour toi d'être près d'elle. Puis si c'était une crise de manque tu étais à priori le seule remède, n'est-ce pas ? Puis elle te manquais, au point que ça en devenait douloureux. Tu t'es alors pointé à la porte de son loft après ta longue journée. C'est chez elle que tu aimais être après tes nuits de garde au petit matin. Venir après une longue journée te faisait ce même effet, et c'était bon signe. Tu n'avais en rien perdu ce que tu ressentais pour elle. Tu attendais donc sagement qu'elle vienne t'ouvrir.. elle ou Daisy. Qu'importe à l'évidence tu étais là pour Colombe quoiqu'il en soit.

@Colombe Perol

Nul doute, il fallait que tu craques. Tu avais besoin de lui envoyer un message. Tu avais besoin de le voir en chair et en os, de sentir son parfum, d’entendre son cœur battre au même rythme que le tien, de le voir sourire, de sentir ses doigts contre ta peau, de goûter à ses lèvres. Tu n’en pouvais plus. La dépression commençait à te gagner. Tu n’avais plus envie de sortir de ta chambre. D’ailleurs, tu le faisais que pour les cours. Tu avais mal au crâne. Mal au cœur. Mal au ventre. Tu mangeais pas beaucoup et quand tu ouvrais le frigo c’était pour manger de la crème glacée. Quand tu touchais au placard, c’était pour trouver du chocolat. Forcément il n’y avait plus rien alors, tu ne faisais plus rien si ce n’est te morfondre sur ton sort et prier pour qu’il revienne. Tu avais bien compris la leçon. Tu n’avais pas reçu de messages de Camille, sans doute parce qu’il faisait la gueule. Tant mieux.

Giacobe avait pris le temps de répondre à ton message. Il proposait de passer, évoquant que c’était « dommage » quand tu lui avouais avoir la crève. Ouais t’étais surtout en manque d’amour et d’attention. Comme il ne t’avait rien dit, tu en avais conclu qu’il avait changer d’avis. Tu t’étais donc recouchée. Tête sous les couvertures. T’aurais pu t’enterrer six pieds sous terre que tu l’aurais fait. Tu soupires. Tu te tournes. Te retournes. Finalement te figes et attends. Tu ne bouges plus. C’est bien comme ça.

On sonne à la porte. Ton cœur s’emballe. Tu te lèves d’un bond. Tu croises les doigts pour que ça ne soit pas Daisy. Tu l’aimes pas mais bon c’est ton petit ami que tu veux voir. Tête de cadavre. Chemise oubliée par Gia en guise de pyjama. Tu ouvres la porte et souris quand tu t’aperçoit qu’il s’agit de ton copain. Tu sautilles sur place, lui sautes au cou. Bordel que ça fait du bien au moral. T’as l’impression de ne pas l’avoir vu depuis des jours.

Il te fallait se retourner à la normal. Tu sombrerais incontestablement autrement. Tu voulais te laisser convaincre que toute cette histoire n'était que l'occasion pour toi de continuer ce petit chemin qu'était la vie, sans traître à tes côtés. Mais ce n'était pas sans difficultés. En attendant, l'heure était à retrouver Colombe, et intimement tu espérais que ça irait pour vous deux. Tu ne voulais pas en douter. Tu avais pris le temps, elle avait respecté cela. Mais rien de tout ça n'avait empêché le manque de s'installer. Alors pointé au pas de sa porte, tu n'auras pas eu à attendre longtemps avant qu'elle ne t'ouvre. « Hé.. ! » As-tu eu le temps de prononcer avant qu'elle ne te saute au cou. Tu l'as accueilli sans mal bien sûr. Ton bras entourait instantanément sa taille et instinctivement tu entrais avec elle à l'intérieur sans quitter son étreinte. Ton visage s'enfouit un instant au creux de son épaule, là où tu déposais deux trois bisous, humant son parfum par la même occasion. « Je suis content de te voir.  » As-tu reconnu sans détour dans un murmure. Plus encore tu espérais la retrouver, et chasses ses tracas de ton esprit. Okay les mains de Camille s'était posé à son corps, okay ils s'étaient adonnés à une certaine intimité le temps d'une nuit. Okay ils n'avaient pas pensé à toi et au mal que ça pourrait te faire. En attendant, tu souffrirais peut-être davantage de renoncer à Colombe.

C’est pas Daisy. C’est Giacobe qui se trouve derrière la porte. Ouf. T’avais pas spécialement envie de voir ta coloc temporaire. Tu ne voulais pas l’entendre te dire qu’il fallait que tu te bouges, que tu arrêtes de te morfondre sur ton sort. Non, tu voulais juste ton mec. Tu lui laisses à peine le temps de dire quoique ce soit. Tu te contentes de lui sauter au cou. Tu le serres fort, peut-être un peu trop mais, t’en as besoin. T’as besoin de sentir ses bras autour de ton corps, t’as besoin de sentir son parfum, d’entendre son cœur battre contre ta peau. Il t’entraîne à l’intérieur et tu pousses la porte, tu la laisses claquer. Tu fermes pas à clés si ça se trouve, Daisy compte rentrer. Il dépose ses lèvres à ton cou, tu esquives un sourire alors qu’il te confie être content d’être là. Et moi alors...! Tu le lâches pas. Tu profites dans l’instant au cas où il le regretterait par là suite. Je suis tellement, tellement désolée Gia... Tu t’écartes le temps d’un instant, pour le regarder droit dans les yeux. Me fais plus ça s’il te plaît... Oui il avait eu besoin de temps mais bordel, ce fut une vraie torture pour toi.

C'est quoi! Elle avait peut-être subi l'éloignement, elle. Toi, tu l'avais choisi, par besoin de digérer, de prendre du recul, de te projeter. Tu avais détesté l'idée qu'ils aient couché ensemble. Qu'ils aient nourri ce secret dans ton dos bien plus encore. Mais la question était bien est-ce que malgré tout tu arriverais à avancer sans elle. Arriverais-tu à t'en détacher sous le seul prétexte de cette anecdote désolante ? La réponse était non. Il t'avait fallu te répéter mainte et mainte fois que tu avais choisi tout comme elle d'arrêter votre relation la première. « Je sais. » As-tu dit comme quelqu'un qui se rendait à l'évidence, mais aussi par bienveillance envers elle certainement. « Je déteste la simple idée qu'il ait pu te toucher, je ne l'accepterais jamais.. Toutes les autres mais pas toi. Il le savait. » A croire que tu voulais vraiment qu'elle le comprenne, ça : n'importe quelle autre ex, mais pas celle que tu n'avais pas réussi à oublier.  Tu as repris. «  Mais je n'te déteste pas alors.. on arrivera à passer outre. » As-tu dit à son encontre mais finalement c'est aussi à toi que tu t'adressais. Il te fallait te convaincre de cela. Tu voulais y croire, tu avais besoin d'y croire. Plus encore tu y croyais maintenant que tu étais près d'elle. Elle priait de ne plus jamais prendre tes distances. « Je suis là maintenant. » As-tu énoncé comme si le reste n'avait plus d'importance. à quoi bon rappeler que tu en avais eu besoin. Vous en étiez conscients tout les deux.

Tu ne pouvais pas supporter le fait qu'il te laisse de cette façon. Tu n'aurais pas pu supporter le fait qu'il te quitte parce que, sur un coup de tête, tu as couché avec son meilleur ami. Tu n'as jamais eu l'intention de le blesser. C'est juste que tu as vu Camille, il t'a parlé de Louison, tu as tenté de lui faire comprendre que ce n'était pas une fille pour lui, pour la simple et bonne raison que tu ne l'aimais pas et finalement, tu avais couché avec lui. Il n'y a jamais eu de sentiments entre vous. C'est limite si tu l'apprécies, c'est pour dire. C'était juste physique, sur le moment et puis, tu avais besoin d'oublier Giacobe et tes sentiments à son égard. C'était une erreur de parcours. Oui, tu avais joué la petite garce égocentrique. Tu n'avais pas pensé à Giacobe dans l'histoire et encore moins à sa relation avec Camille. Quoiqu'il en soit, cette erreur t'avait coûté. Il ne supportait pas l'idée que tu aies couché avec lui, comme tu ne supportais pas l'idée qu'il se soit passé un truc avec Daisy et pourtant, ça faisait des années. Tu pouvais donc le comprendre, d'une certaine façon. Je sais que je vais empirer mon cas Giacobe mais, c'est vraiment moi qui aies fait le premier pas. Je suis tellement désolée. Si seulement j'avais su les répercussions que ça aurait... Je voudrais tellement effacer ce moment. Y a que toi qui compte, y a toujours eu que toi... Lui et Raphael avant lui mais ça, c'était encore plus vieux. Ça n'avait plus d'importance aujourd'hui. Tu étais soulagée que ton petit-ami soit prêt à surmonter cela. Tu pris une grande inspiration. Un fin sourire se dessina sur ton visage. Tu caressais le sien du bout des doigts, sans le quitter des yeux. T'étais tellement heureuse de savoir qu'il était prêt à faire des efforts pour votre couple. Je suis tellement heureuse que tu me détestes pas... Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour me rattraper Gia... T'étais prête à décrocher la lune pour lui. Tu voulais juste lui prouver que Camille, ou n'importe quel autre homme, n'était d'importance à tes yeux. Il n'y avait que lui dans ta vie désormais. Je supporterai pas l'idée de te perdre... Je t'aime tellement. Et cette fois-ci, c'était la vérité. Ce que tu voulais vraiment lui dire à ce moment précis. Personne ne t'y avait contraint.

C'était plus fort que toi. Ça avait été plus fort que toi. Te dire qu'il l'avait touché, qu'il avait goûté à sa bouche, à son corps. Tu étais le genre jaloux, mais pas vraiment possessif maladif, à vrai dire. Tu n'étais pas le genre étouffant, ou plein de failles. Mais ton meilleur ami qui consciemment se laisse aller avec ta parisienne c'était difficile encore aujourd'hui pour toi. Tellement qu'en l'entendant tu finissais par grimacer quelques peu. « Ne fais pas ça Colombe.. ne lui trouve pas d'excuses. » Ta mâchoire se contractait un bref instant. Tu le détestais de t'avoir fait ce coup c'était indéniable. Mais tu croyais en Colombe, et en votre histoire. Alors tu voulais t'en tenir à cela. L'aimer au point que son corps en oublierait le contact de Camille. « Et y'a que toi aussi, c'est pour ça que je suis là. » Que tu ne l'avais pas quitté malgré ta rage. Tu as hoché la tête positivement l'air de dire que tu lui faisais confiance. Que tout irait bien pour la suite. Tu voulais y croire. Mieux que ça tu y croyais malgré tout. Malgré la première rupture, malgré cet épisode. Tes mains entouraient sa taille, la serrant un peu plus contre toi. Une fois de plus elle te disait t'aimer, et cette fois, c'est un sourire qui s'apposait à tes lèvres. Ton front se plaqua au sien, et le naturel te revenait au galop. Tout près de ses lèvres tu murmurais « Mhum ? Redis le encore une fois pour voir.. ? » Le Gía que l'on connaissait en aurait forcément profiter face à une telle Colombe. C'était plutôt rassurant, preuve que tu étais en phase avec ta décision de te rattraper aussi après cette distance. Tes lèvres joignirent les siennes pour un baiser salvateur.  

Tu ne peux pas t'empêcher de défendre Camille. Ce n'est pas forcément de mauvaise foie. Ce n'est pas pour en porter l'entière responsabilité parce qu'il faut être deux pour ce genre de choses. C'est juste qu'à époque, il était encore avec Louison alors, c'est toi qui avais le plus merdé de vous deux. Bref, il te demandait de ne pas lui trouver d'excuses alors, tu te contentais d'hausser légèrement les épaules. Tu lui as parlé...? Ouais, il fallait que tu te renseignes un minimum. Toi, tu avais ignorer les messages de Camille, consciente qu'il n'avait jamais été d'accord pour que tu l'ouvres au sujet de votre aventure d'un jour. Il fallait que tu sois honnête avec ton petit-ami et tu en avais strictement rien à faire de son avis. Bref, tu lui expliquais ensuite que tu étais prête à faire des efforts. Tu voulais lui prouver que oui, tu avais fauté une fois et pourtant, tu étais bel et bien prête à faire n'importe quoi pour qu'il reste à tes côtés. Tout cela parce que tu l'aimais. Réellement et pas parce que tu avais besoin de le dire afin de le garder près de toi. Forcément, ça le faisait sourire. Quatre mois que vous étiez de nouveau ensemble, il fallait bien que tu te lances. Tu sens tes bras se refermer davantage autour de ta taille. Sa tête se pose contre la tienne alors qu'il te demande de le redire encore. Forcément, ça fait rire. Je t'aime... Que tu murmures à ses lèvres avant de l'embrasser une fois. Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime! Que tu répètes à plusieurs reprises entre chaque baisers. Satisfait? Ses lèvres retrouvent les tiennes encore et cette fois-ci, tu décides de ne plus les quitter. Bordel, qu'est-ce que ça t'a manqué!

C'est vrai que l'entendre te dire qu'elle avait provoqué les choses, qu'elle l'avait cherché ne te plaisait pas. Pour cause tu ne pouvais pas plus en vouloir à Colombe puisque vous n'étiez plus ensemble. Mais tu détestais cette idée, qu'elle l'ait provoqué, qu'elle l'ait séduit. Ce n'était pas le genre d'images que tu voulais avoir en tête. Puis si c'était fait pour minimiser la responsabilité de Camille.. non merci. Il t'avait trahi. « Je n'ai pas fait que ça. On a pas fait que ça. Mais qu'importe, maintenant c'est fini, je veux plus en entendre parler. Y'a rien qui changera ça. » Tu étais rancunier. Ta rancune était à la hauteur de ta loyauté. C'est dire. Alors déçu comme tu l'étais c'était presque irrattrapable. Assurément. En attendant tu travaillerais à sauver sa relation avec Colombe, à la renforcer. Le reste importait peu maintenant que ce choix était fait. Alors tu l'entendais répété à ta demande, tu en profitais et tu en étais conscient, elle ne te le refuserais pas. Pas ce soir. Mieux elle ne s'arrêtait plus. Pour le coup tu en as rit presque aux éclats au milieu de ses baisers. Merde, tu l'aimais cette nana. Puis depuis vos retrouvailles, paradoxalement tu ne lui avais pas encore dit. Tu l'avais montré, mais jamais dit. « Oui... je dirais même comblé. » As-tu dit en donnant suite à ce baiser qu'elle t'offrait. Parce que ce serait un délit d'y mettre fin, de l'interrompre, de ne pas y donner suite. Sans quitter son étreinte ni même ses lèvres, tu avançais doucement dans l'idée de rejoindre la chambre de la parisienne, finissant même pas la porter, ses jambes à ta taille et avant de franchir de le pas de sa porte tu finissais par dire tout contre ses lèvres. « Je t'aime aussi.. tout autant si ce n'est plus encore. » Sans jeu stupide de concurrence, tu le pensais vraiment. Cette femme, ce petit bout de femme par moment, t'était délicieusement virale.

C'était ta faute, tu l'assumais pleinement bien que tu n'en sois pas fière. C'est quelque chose avec laquelle tu devais vivre, quelque chose que tu devais arranger. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'y avait jamais rien eu de sérieux avec Camille. C'est limite si tu ne le détestais pas, c'est pour dire. Mais, il avait fallu que tu joues la garce à l'époque et tu retenais la leçon aujourd'hui. Toujours bien se comporter, notamment avec les amis de son mec sinon forcément, ça complique les choses. En l'entendant dire qu'il n'avait pas fait que discuter avec Camille, tu déglutissais. Tu avais du mal à te dire que tout cela était de ta faute. Tu t'es battu avec Camille? Gia...! Est-ce que tu pouvais vraiment lui en vouloir? C'est comme ça que réagisse les mecs après tout. Tu prends une grande inspiration, secoues un peu la tête comme pour effacer cette image de ta tête. Aller, faut que tu penses à toi maintenant. Ou plutôt, à vous. A votre couple. Et pour améliorer les choses, pour lui prouver qu'il n'y a que lui dans ta vie et que t'es prête à beaucoup de choses pour que cette fois-ci, tout fonctionne, tu lui dis que tu l'aimes. Encore et encore parce qu'il t'a demandé de le répéter et que ça semble plus facile pour toi aujourd'hui. T'as assez attendu. C'est rare que ça soit toi qui fasse le premier pas et ça, Giacobe le sait parfaitement alors forcément, il est content de l'entendre. Il te fait reculer sans rompre votre baiser. T'as plus envie que ça se termine, t'as trop attendu ce moment. Il finit même par te porter alors, tu noues tes jambes autour de sa taille alors que tes mains glissent derrière sa nuque. T'es accro à ce mec, tu peux pas le nier. Il te le dit à son tour, chose qu'il n'avait encore pas faite depuis que vous vous étiez remis ensemble. Alors forcément, tu ne peux faire autrement que de le bouffer du regard avant de capturer ses lèvres de plus bel. T'as pas les mots alors, autant ne rien dire au risque de gâcher le moment, autant lui prouver ce que tu ressens plutôt que de l'exprimer.