Je me laisse tomber dans mon lit, poussant un grand soupir. Ça faisait du bien, parfois, de se laisser aller comme ça. De s'abandonner à une pause, loin de tout le monde. Rien de tel qu'un petit moment de solitude pour recharger les batteries. Yeux clos, des bruits de conversations étouffées via ma télévision. L'odeur des draps fraîchement lavés me titillait les narines, m'apprenant que j'avais choisi la bonne lessive. Tant mieux. Je faisais toujours de mon mieux pour que ma maison soit en ordre, et il m'arrivait parfois d'inciter mes amies à faire de même chez eux lorsque c'était nécessaire, mais ils étaient toujours plus pratiques de ne rien dire pour éviter les conflits. Puis j'avais d'autres trucs à faire, comme d'étudier par exemple. Visiblement je n'arriverais pas à m'endormir comme ça. Poussant un nouveau soupir, je m'assois donc, las. J'allongeai donc le bras pour récupérer mon sac, le jetant sur le lit avant de retirer mes bas. Ah, quel soulagement que d'avoir les pieds nus. Je fouillai ensuite dans mes affaires, attiré par un manuel de médecine comme d'habitude. Mais non, je devais aussi me concentrer sur mes autres cours, sinon je prendrais du retard. Enfin, non, je prendrais moins d'avance techniquement. Peu importe. Je jetai donc mon dévolu sur un lourd ouvrage traitant la kinésithérapie, curieuse de voir quelles méthodes ils employaient et avaient mis au point et, surtout, comment elles pourraient être conjuguées aux autres médecines.

@Lei Feng Xi

J’étais depuis plusieurs heures sur mon pc à essayer de bosser sur un arrangement de musiques que je devais remettre à mon prof avant la fin de semaine pour pouvoir compter pour ma note finale de ce semestre. J’étais plutôt doué dans ce que je faisais mais je n’étais jamais satisfait du résultat toujours à chercher la perfection dans tout ce que je faisais surtout dans la musique. La faim venait me tirer de mon travail, je n’avais pris le temps de déjeuner ce midi et cela commençait à se faire sentir sur mon estomac. J’avais besoin de manger et j’avais plus qu’envie d’un gros burger bien gras. Je pris le temps de sauvegarder mon travail avant d’aller me changer histoire d’avoir l’air un peu plus présentable pour aller chercher l’objet de mon désir. Une main dans mes cheveux devant le miroir avant de quitter mon appartement, je quitte mon entre pour gagner la rue. Les lieux de restauration rapide ce n’est pas ce qui manquait dans ce pays mais j’avais envie plus que tout d’un five guys ce soir. J’aurais pu décider de prendre un seul burger et rentré m’enfermer chez moi pour continuer mon activité mais il était temps de retrouver un peu la civilisation. Je pris deux burgers avec un bon paquet de frites. Je pris le temps de faire un snap de mon butin pour l’envoyer à Sofia avec pour seule message. « Que dirais-tu de partager avec moi ? »  

Un sourire s'afficha sur mes lèvres lorsque mon ami m'avait envoyé un snap pour me demander si je voulais goûter au repas qu'il avait sans doute commandé. Tout en acquiesçant, je lui ai dit de passer dans ma petite demeure pour qu'on puisse manger tout ça gentiment devant une série ou un petit film. Je me dirigeais donc assez rapidement vers la salle de bain afin d'être légèrement présentable, en attendant j'allais l'attendre en continuant les révisions. Derrière mon bureau toujours en train de lire mon livre sur la kinésithérapie. Je voulais devenir une professionnelle dans un domaine comme celui-ci. Soigner les sportifs est quelque chose dont je rêve depuis que j'ai vu mon père adoptif jouer au football. J'ai eu énormément de conseil grâce aux staffs de son ancienne équipe, qui m'ont proposé de faire un stage si jamais l'occasion s'y présente. Être stagiaire à la Juventus serait un honneur. Mon père a joué pendant dix-sept ans dans ce club magnifique et il serait fier de me voir intégrer cette équipe même si ce n'est que pour un stage de deux semaines. Je le sais. Je l'ai suivi tout au long de sa carrière et je continue malgré le fait que je sois aux Etats-Unis et lui en France. Je regarde ses matchs avec attention et j'espère qu'il continuera un long moment malgré son âge. J'entends légèrement un bruit devant ma porte, alors je pars ouvrir voir si ce n'est pas Lei qui venait d'arriver. « Je t'ai attendu, je meurs de faim. » Disais-je en lui laissant l'espace pour qu'il puisse rentrer dans ma grotte d'étudiante.

En recevant le message d’approbation de mon amie, je pris donc route vers chez elle, marchant dans la nuit fraîche seul. Mon casque sur les oreilles, je laissais ma playlist défiler au fil de mon parcours. Il n’y avait pas grand monde sur ma route, il se faisait tard et les gens devait s’être enfermé chez eux devant Netflix sous la couette. Cela devenait un rituel pour tout le monde, et l’on devenait tous dépendant sans vraiment nous rendre compte. Je me souviens plus vraiment du pourquoi je suis venu à parler à Sofia car nous étions l’opposé l’un de l’autre mais je me souvenais qu’elle m’avait fait rire et que s’en m’en rendre vraiment compte je l’avais laissé rentrer dans ma vie parmi mon petit cercle d’amis. Cela faisait une bonne vingtaine de minutes que je marchais empruntant de temps à autre un bus pour me rendre dans la partie de la ville où se trouvait son appartement. Arrivé à destination, je mis pause sur mon téléphone coupant ainsi la musique avant de laisser glisser mon casque autour de mon cou, avant de prendre les escaliers, grimpant trois par trois les trop petites marches pour mes grandes jambes. Je sors ma main de ma poche de ma veste afin de donner un petit coup sur la porte d’entrée mais je n’ai pas le temps d’aller jusqu’au bout du geste que la porte s’ouvre devant moi laissant apparaître une Sofia toute pimpante pour l’heure tardive. « Hé ! » soufflais-je. Je lui adresse un sourire avant de venir passer devant elle pour rentrer à l’intérieur de chez elle, lui lançant au passage. « Tu ne t’es pas préparé juste pour moi quand même ?! » Avançant jusqu’à la seule table présente pour déposer le sac en papier contenant le repas de ce soir. Je laisse tomber ma veste le long de mes bras pour la déposer sur le dossier d’une chaise déposant mon casque sur la table. « J’ai pris un tas de frites à coté, faut tout manger ! Mais vu que tu meurs de faim ça ne devrait pas poser de problème ! »