C'était fou de se dire que vous étiez en train de vous confier à quel point vous vous détestiez l'un l'autre à cause des sentiments grandissant. Pourtant c'était bien le cas. La peur n'amenait pas que de bonnes choses, c'était aussi le cas des sentiments. « Mais malgré tout ce merdier, je ne voulais pas que tu partes. » Malgré ta peur, malgré ta jalousie, malgré vos disputes, malgré Ellie. Elle avait décidé de partir après que vous ayez poussé les mots un peu trop loin, et tu avais subi le départ. Mais trop fier tu n'aurais jamais pu le lui dire sur le tas. « Non pourquoi je ferai ça, j'aimerais que tu sois mon +1. » Ton date, la demoiselle qui te ferait l'honneur de t'accompagner. Celle qui pousserait tout le monde présent à se demander si vous étiez un couple. C'est ça que tu voulais, même si tu ne pourrais pas le dire avec ces mots. C'était trop tôt. Trop fragile. « Elle sait déjà ce que je ressens pour toi. Mais on devrait l'oublier pour l'instant. » Tu ne voulais plus qu'elle soit la meilleure amie de ta soeur. Pour l'instant elle était Daisy, l'ex colocataire, qui crée un manque chez toi par son absence.

Tu as sourit sans pouvoir te retenir. Tu ne le réalisais pas mais oui, petit à petit tu finissais prêt à tourner la page Beth en allant jusqu'à oser quelque chose de nouveau avec une autre. C'est l'effet que te faisait Daisy. Et là assis sur le sol, l'ambiance apaisée les choses semblaient plus simples. « Tu te penses simples à vivre ? Sérieusement, tu venais de te vanter d'avoir pris ton pied avec deux mecs.. comment j'aurais pu te retenir après ça. J'ai ma fierté. » As-tu dit amusé, presque. Puis de toute façon, vivre ensemble c'était bien quand on se tenait à cela. Vous aviez provoqué toute ces complications en ayant un passé ensemble, en couchant ensemble aussi. « Non, y'en a d'autres pour ça. » Oui c'était une manière de dire les choses sans trop être expressif. Vous n'étiez pas prêts pour mettre de mot sur ce que ce serait, n'est-ce pas ? Tu ne voulais pas trop en faire, tu ne voulais pas vous porter la poisse et tu ne voulais surtout pas minimisé ce que ce serait. « Non, pas vraiment mais alors.. tu m'y accompagnerais à ce gala ? » As-tu dit. Oui parce que finalement ce n'était pas rien, c'était clairement un rencart non ?

Si déjà vous arriviez à rire de vos diffèrents et de vos disputes, tu osais te dire que les choses s'arrangeraient naturellement. Tu as rit en l'entendant te qualifier de monsieur ne supportant pas les tâches de gras sur sa table basse. C'était toi tout craché. Tu étais maniaque dans ton genre. Quoi, c'est de la jalousie que j'entends là ? As-tu demandé avec un petit sourire en coin. Même pas belle, la blonde ! Voilà qui serait fait pour t'amuser. Ça pourrait difficilement être autre chose au stade où on en est non ? Il fallait bien sauter le pas n'est-ce pas?

Tes arguments de défense étaient tout prêts. Pourtant tu ne voulais pas tomber dans le piège de provoquer une nouvelle dispute. « T'étais accompagnée avant même qu'elle me rejoigne.. et si t'étais venue me chercher, je t'aurais rien refusé. » Oui c'était aussi important qu'elle le sache finalement. C'est vrai quoi, si elle t'avait proposé une danse, un verre ou même si elle t'avait exprimé l'envie d'être avec toi cette nuit-là, tu ne l'aurais pas repoussé. Tu le savais, tu étais sûr de toi sur ce coup-là. Mais sans cette soirée, peut-être que vous n'auriez pas pris conscience de cette jalousie, de cette envie de plus. « Hâte partagée. » C'était prévu pour samedi, et tu avais hâte également. Avalant une gorgée de ta bière, tu les regardais en silence.

Pas d'engueulades. C'était pas le moment, puis ça ne vous avancerait à rien surtout. « T'es quand même venue aujourd'hui, on va dire que c'est tout ce qui compte. » Tu le pensais. Même si elle était venue pour Dona. Tu espérais qu'il y avait un peu de toi dans ses motivations quand même, et même si ce n'était pas le cas alors elle restait peut-être un peu plus que prévu pour toi, à cause de toi ou grâce à toi. Qu'importe. Pas de tensions et c'est tout ce qui comptait. D'ailleurs au milieu de ce silence tu finissais par l'observer elle et Dona, sans trop réaliser qu'elle pourrait le remarquer. « Comment je te regarde ? » As-tu demandé avec ce petit sourire en coin avant de porter ta bière à ta bouche.