Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityThe comeback - Murphy
I LOVE HARVARD
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    The comeback - Murphy
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    Lien du postMer 20 Mar - 17:50
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    Il fait bien moins beau à Boston qu'à Hawaï. Mais au moins, le soleil est là. Ça fait du bien après l'hiver qu'on a eu. Ça fait plaisir à Obi Two qui préfère largement les promenades au sec que celles sous la pluie ou sous la neige. Il est plus heureux comme ça, à regarder les oiseaux passer en se disant qu'il en croquerait bien un. Ou en chassant les abeilles qui passent de temps à autre devant son museau. Il est facile à promener Obi. Il faut juste que je l'empêche de grimper aux arbres et le tour est joué. Parfois, les passants m'arrêtes pour me demander s'ils peuvent le caresser. Je ne dis jamais non. Parce que je sais que cet andouille de chat adore être le centre de l'attention. Cette fois, c'est deux amies qui sont occupées à lui faire des papouilles. Elles ne doivent pas avoir plus de seize ans mais elles me paraissent déjà beaucoup trop sérieuse. Est-ce à cause de l'uniforme qui clame haut et fort qu'elles fréquentent une école privée ? Ou c'est parce qu'elles me sortent du monsieur depuis le début en étant bien trop polies. Pourtant aujourd'hui, j'ai sorti le pull bourriquet. Celui tout bleu avec la capuche qui fait les oreilles et la queue dans le bas du dos. Avec ça, comment est-ce qu'on peut m'appeler monsieur ? Je suis presque sur qu'un observateur extérieur penserait que j'ai le même âge que les demoiselles. Peut-être un peu moins même. C'est peut-être le combo café lunette qui me donne l'air d'un adulte. Je sais pas. Je reste perturbé par le monsieur. J'aime pas. Les filles finissent par partir et je continue ma promenade. Ou du moins j'essaye parce qu'Obi Two semble bien décidé à aller dans la direction opposée à celle que j'ai choisit. Il doit avoir repérer un truc avec lequel il a envie de jouer. Ah ben justement, le voilà qui retourne un vers de terre dans l'herbe. Sérieusement ? Je lui dit quand qu'il pourrait trouver mieux comme jouet ? Je le laisse faire, sachant très bien qu'il ne reprendra sa marche que quand il en aura marre de jouer avec son vers de terre. En attendant, je regarde les passants. Il commence à y avoir du monde, plus que cet hiver. D'ici quelques semaines, le parc sera rempli de gens qui veulent profiter du soleil. Et je devrais composer avec les gamins qui ne me lâchent pas parce que je promène mon chat exactement comme si c'était un chien. Un peu plus loin de ma position, je voix cette fille. Tout chez elle me rappelle Murphy. La position, les cheveux, les fringues. J'ai presque envie d'aller lui parler pour voir si elle réagit aussi comme ma meilleure amie. Ex meilleure amie. Je sais pas trop. Elle ne veut plus me voir, ne donne plus de nouvelles mais moi, je tourne pas la page. J'y arrive pas. Elle me manque trop. L'inconnue qui ressemble à Murphy tourne la tête vers moi. Et je suis surpris parce que c'est elle. Je suis sur à cent pour cent que c'est elle. Ici dans ce parc, à Boston, après tout ce temps. "Murphy ?" Je ne sais pas si elle mÄa entendu mais je ne peux pas m'empêcher de demander.

    @Murphy Fawkes
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    Lien du postMer 20 Mar - 18:04
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    Si je suis arrivée sous la pluie et les températures proches du négatif, le soleil pointait enfin le bout de son nez sur le Massachusetts, et la californienne en moi en était ravie. J'ai besoin de recharger mes batteries après toute cette pluie, alors cette fois, après ma séance à l'hôpital, au lieu de rentrer directement dans ce bel appartement que mes parents me paient le temps de ma rééducation j'ai préféré passer par le Boston Common. On m'a dit qu'un attentat s'était déroulé par ici, deux mois auparavant. C'est triste, mais ça ne m'empêche pas de m'asseoir sur ce banc au bord d'un lac, un livre sur les genoux, les jambes croisées. A feuilleter de page en page, insouciante du monde autour, des passants, des enfants qui sortent de l'école et sont accompagnés par leurs parents à une des aires de jeu. J'aime bien Boston, c'est paisible. Si différent de New York, pourtant située à quelques heures à peine d'ici. Plongée dans ma lecture, mon menton appuyé dans le creux de ma main, je relève les yeux quand les éclats de rire de lycéennes attirent mon attention. Je regarde derrière moi, et c'est là que je le vois lui. Vous pouvez bien me dire que les asiatiques se ressemblent tous, mais pas avec moi, pas avec Dae-ho. Il a les yeux rivés sur moi, et moi, j'ai le coeur qui flanche, des souvenirs de nombreuses années passées à danser à ses côtés qui me frappent. Et pire, le souvenir de cette nuit là, de mon accident qui m'a empêché de le retrouver. Non. Non qu'est-ce qu'il ferait ici ? Il est probablement retourné à Seoul, probablement rentré auprès de sa famille. Jusqu'à ce que j'entende mon prénom. En apnée, je me redresse. Les sourcils froncés, le coeur affreusement compressé, et la gorge nouée alors que je peine à répondre : « Dae... Dae-ho ...? » Il est là. A Boston. Et c'est presque deux années de regrets et de solitude qui me frappent, beaucoup trop fort. Je passe ma langue entre mes lèvres, ferme mon livre que je glisse dans mon sac. « Qu'est-ce que tu fais à Boston..? » Je sais pas comment lui parler. Y a trop de non dits. D'excuses que j'aimerais lui formuler. D'explications à lui donner. Mais y a rien qui vient. J'suis juste là, séparée de lui par un banc, et quelques mètres.
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    Lien du postMer 20 Mar - 21:34
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    Elle prononce mon nom, presque comme si elle avait vu un fantôme. C'est peut-être ce que je suis pour elle. Un fantôme du passé qui lui rappelle ses années d'études mais dont elle ne veut plus entendre parler. Je me dis que peut-être, elle ne s'attendait pas à me voir dans ce parc, pas plus que moi. Je me demande ce qu'elle fait ici, si elle est venue pour le travail, si l'un des hommes dans ce parc est celui qui la mis enceinte et avec qui elle sortirait maintenant. Je me surprends à détourner mon regard d'elle un moment, pour voir si l'un des hommes présents correspond à l'idée que je me fais du gars qui a fini par la faire craquer. Si j'en vois un avec une poussette ou un bébé dans les bras. Il devrait avoir quel âge son enfant maintenant ? Un an ? Est-ce qu'elle lui parle de moi parfois ? Ou est-ce qu'elle oublie totalement de mentionner la partie de sa vie où on était ami ? Puis je la regarde elle. Elle ne me semble pas spécialement heureuse pour le moment. Parce qu'elle me voit ? Parce qu'elle sait que j'ai continuer de l'appeler même si elle m'a demandé de ne plus la contacter il y a presque deux ans ? Elle ferme son livre mais n'avance pas. D'accord, elle ne veut pas briser la distance entre nous. Je n'avance pas non plus. Parce que je ne sais pas quoi lui dire. "J'étudie ici. Et toi ?" Qu'est-ce qui l'a amené si loin de la Californie ? Si elle est de retour, ce n'est pas pour moi, j'en suis sur rien qu'avec ça réaction. Malgré tout, j'espère qu'elle me dise qu'elle voulait me voir. Pour recoller les morceaux après tout ce temps. Je tire sur la laisse d'Obi Two pour le forcer à me suivre. Je veux diminuer la distance entre nous. C'est la première fois en presque deux ans qu'on est aussi prêt mais je veux encore avancer. Pour que ce soit comme avant. Comme quand elle était ma meilleure amie  pour qui j'aurais été prêt à tout. Je le suis encore d'ailleurs. Je sais que si elle me demande de faire de nouveau partie de sa vie, je n'hésiterais pas une seule seconde, même sans aucune explication. Enfin si, j'aurais besoin des explications. Mais après. "Est-ce que tu es heureuse ?" Est-ce qu'elle était mieux loin, en Californie ?
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    Lien du postMer 20 Mar - 22:06
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    J'ai passé la dernière année - et presque l'année précédente encore - à me convaincre que j'avais laissé passer ma chance de demander pardon à Dae-ho. Pardon pour avoir écouté mon père, pour m'être laissé convaincre que ma vie à New York ne m'avait apporté que du négatif. C'était faux. Juilliard m'avait apporté les meilleurs cours de danse, mais surtout et avant tout mon autre moitié. Y a des amitiés qui vous renversent, qui semblent à l'épreuve de tout, et dès ce jour là où j'avais proposé au coréen d'être mon partenaire de danse, j'ai su que je faisais le meilleur choix qui soit. La honte, le chagrin, et l'abattement me l'ont retiré. Souvent, je m'étais demandé où on en serait aujourd'hui si au lieu de le fuir, j'avais été lui confier ma situation. Lui dire que j'étais enceinte, que j'ai commis une erreur, que je ne savais plus quoi faire. Peut-être qu'il m'aurait soutenu. Peut-être que j'aurai jamais eu cet accident. Peut être que j'aurais eu le temps d'avorter, et que j'aurais réalisé mes rêves de danseuse. Mais je ne pouvais pas me baser sur des hypothèses. J'étais bien dans le présent, face à lui, et incapable de savoir comment agir. Il étudiait ici. Des études ? Mais Juilliard ? Je fronce les sourcils, déroutée, quand il me retourne la question. « Je.. » Je laisse passer un silence, cherche mes mots, avant de dire la vérité « Je suis ici depuis quelques semaines pour.. des raisons de santé. » J'ai pas la force de lui dire. De lui dire que nos rêves de gamins étudiants se sont éclatés contre une voiture le soir de notre remise de diplômes. Que j'ai une chance infime de pouvoir à nouveau danser comme avant, sans cette douleur qui vient parfois me faire perdre l'équilibre. Il approche, et là seulement je remarque Obi Two qui est là, juste derrière lui. Et c'est tellement con, mais rien que de le voir, j'ai cette boule dans la gorge, ce sourire qui vient, que je retiens, comme si j'estimais ne pas avoir le droit d'être heureuse de les voir. Et puis Dae-ho, il pose sa question, comme on décoche une flèche entre mes deux yeux. Est-ce que tu es heureuse ? Mes iris se détournent, se posent sur lui, et malgré moi, y a ce voile de larmes qui passe devant mes yeux. « Si je suis heureuse ? » Est-ce que j'en ai l'air, Dae ? Toi qui avais l'habitude de me connaître par coeur, est-ce que je te semble vraiment heureuse ? Non. Non, j'suis pas heureuse. Ni malheureuse. Je suis vide. J'ai perdu mes rêves, j'ai perdu mon meilleur ami. Et sans réfléchir, je fais le tour du banc, avance droit vers le coréen pour me réfugier contre lui sans lui laisser le temps d'agir. « J'suis désolée Dae. J'suis tellement désolée.. » murmure étouffés entre deux sanglots contre son torse, alors que je prie pour ne pas me faire rejeter.
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    Lien du postMer 20 Mar - 23:05
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    Je la fixe, j'attends un peu de voir. Parce que je ne sais pas à quoi m'attendre. Ce qu'elle va me dire. Si elle va renouveler sa demande de ne plus la contacter. Quand je la regarde, je me rappelle la première fois où on s'est parlé. C'est elle qui attendait que je parle, que j'accepte sa proposition de duo. Je n'imaginais pas qu'on en finirait là, avec moi en train d'attendre qu'elle me parle. Je la fixe et je me dis que le rayon de soleil que j'ai connu, il brille moins fort qu'avant. C'est le fait d'être maman qui lui mine le morale ? Ça doit être compliqué, de gérer carrière et changement de couche. Est-ce que c'est son mec qui lui mène la vie dure ? J'en sais rien, elle ne m'a jamais parlé de celui qui avait fini par la mettre dans son lit. Je pensais qu'elle me dirait, le jour où elle aurait quelqu'un. On se disait tout tous les deux. Mais je n'ai jamais rien sut. J'ai juste eu droit à cette vision du vendre qui commençait à s'arrondir, sans explication sur le pourquoi du comment. Je me suis toujours demandé si c'était quelqu'un de notre promo. Après tout, vu comme elle est jolie Murphy, elle les attirait tous ou presque. Je lui demande pourquoi elle est là et sa réponse m'inquiète. Je fronce les sourcils. Ennuis de santé ? C'est grave ? Je suis fixé sur le fait que ce n'est pas moi qu'elle est venue voir mais en fait, la raison de sa présence est presque pire. Parce qu'ennuis de santé, ça ne sent jamais bon. "C'est ... C'est grave ? C'est vraiment grave que tu ai du venir jusqu'ici ?" Ils ont des bons médecins en Californie. Si elle a fait le déplacement jusque Boston, c'est que ce qu'elle a besoin ne se trouve qu'ici. Ce n'est pas une bonne chose. Quand il n'y a qu'un médecin capable de s'occuper d'un cas, ce n'est jamais bon. Est-ce que je dois paniquer ? Me faire à l'idée qu'elle ne sera peut-être bientôt plus là ? J'imagine déjà le pire moi. Le pire du pire. "Oui. Tu n'as pas l'air heureuse. Ce n'est pas toi." Parce que Murphy, c'est le rayon de soleil. Mon rayon de soleil. La fille au sourire qui réchauffe le cœur. Elle ne peut pas avoir l'air triste comme ça. Pas quand je ne peux pas la prendre dans mes bras pour lui dire que ça ira mieux demain.  Elle fait le tour du banc pour venir contre moi. Elle pleure et je me sens mal. Parce que je déteste la voir comme ça. Et même si c'est elle qui a décidé de briser le contact, je ne peux pas m'empêcher de lui caresser les cheveux pour la réconforter. "Tu as fait ce qui était le mieux pour toi. Faut pas être désolée, je comprends." En fait non, je ne comprends pas. Mais ce n'est pas le moment de lui demander pourquoi elle m'a planté comme un con.
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    Lien du postJeu 21 Mar - 10:57
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    Y a deux ans, la vie nous tendais les bras. Chaque fois que je dansais avec Dae, j'avais ce sourire impossible à gommer, l'impression qu'on était capable de braver vents et marées. Aujourd'hui, j'ai l'impression de faire face à un des fantômes d'une vie passée. D'une vie avec laquelle je tente de renouer depuis trop peu de temps. Et je sais pas si je vais y arriver un jour, si je vais pouvoir danser à nouveau comme avant, si je vais pouvoir... quoi, retrouver Dae ? Je lui ai littéralement tourné le dos du jour au lendemain sans une explication. Ce serait légitime qu'il me laisse ici, derrière ce banc, pour retourner je ne sais où d'où il vient. Au lieu de quoi, à peine mentionnai-je ma santé qu'il s'en inquiétait immédiatement. Non.. non Dae-ho, je mérite pas cette attention. Je baisse les yeux, je secoue la tête. « Non.. Enfin.. c'est compliqué. » A mes yeux, ça l'est. Aux tiens aussi, si on prend en compte notre amour inconditionnel pour la danse. Toi et moi, c'est ce qui nous a immédiatement lié : cette passion qu'on mettait dans chacun de nos gestes, chacun de nos mouvements sur le plancher de la salle de danse. Ce n'est pas toi. Et tu vois ça me conforte dans ce que je pense : tu me connais par coeur. Tu sais qu'y a quelque chose qui s'est éteint sans même savoir quoi. Et c'est là que je craque. Que je réduis les quelques mètres qui nous séparent pour venir le prendre dans mes bras. Mes mains accrochées derrière son dos, mon nez caché contre son torse, je profite de chaque seconde de ces retrouvailles, prête à ce que la bulle n'éclate d'une seconde à l'autre. Au lieu de quoi, c'est sa main dans mes cheveux que je sens. Quelques paroles de réconfort que j'entends. Et immédiatement, je secoue la tête de gauche à droite. « Non.. j'ai fais n'importe quoi. » Dès l'instant où je suis tombée dans ses filets à lui j'ai déconné. A offrir ma virginité à un homme qui n'a eu aucun remord à me jeter, qui n'a pas cillé quand il a vu mon ventre rond à la remise de diplômes. A préféré détourner le regard, quand bien même je suis sûre qu'il a compris ce qu'il avait fait. Il m'a détruite, réduite à néant. « J'ai voulu revenir, tu sais. » Murmure étouffé contre son pull, alors que d'une main j'essuie les larmes qui ont roulé sur mes joues. J'ai voulu m'excuser le soir même où je t'ai définitivement rejeté. Mais le destin en a voulu autrement.

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    Lien du postJeu 21 Mar - 15:54
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    Elle me parle de sa santé et immédiatement, je m'inquiète. Parce que je ne peux pas faire autrement. Parce qu'au final, les deux ans où on ne se parlait plus, ce n'est rien comparé aux quatre années qu'on a passé ensemble. Elle a beau avoir tout fait pour me rayer de sa vie, moi, je ne suis pas prêt à ce qu'elle ne fasse plus partie de la mienne. Alors si elle me dit qu'elle ne va pas bien, qu'elle a un soucis, je ne vais pas hésiter avant de la réconforter et de savoir ce qu'il ne va pas. "C'est quoi ? Qu'est ce qu'il t'arrive ?" Je veux savoir. Parce que quand elle me dit que non, je vois bien qu'elle pense oui. Oui c'est grave. Pour elle du moins. Alors je veux qu'elle m'explique. Je veux qu'elle me dise ce qu'il y a, ce qui l'a poussé à venir jusqu'ici. "C'est en rapport avec ton bébé ? Il va bien ? Ou elle." Je ne sais pas ce qu'elle a choisit de faire. Est-ce qu'elle l'a gardé ? Je me suis toujours dit que si elle partait, c'était pour aller avorter loin, dans un endroit où c'était autorisé même après la date limite ici. Ou pour le faire adopter sans que je sache qui était le père. Mais quand elle n'a pas repris contact, je me suis dit que c'est parce qu'elle l'avait gardé. Et qu'elle ne voulait pas de moi dans sa petite vie de famille. Elle finit par venir se coller contre moi, en pleure. Preuve qu'elle ne va pas bien. Je suis toujours incapable de dire ce qui ne va pas mais je sais qu'elle n'est pas au mieux de sa forme. Ce n'est pas la Murphy que j'ai connu. Alors je tente de la réconforter. Je voudrais tellement la voir sourire. Qu'elle me prouve qu'elle est heureuse, que ses choix ont été les bons. Qu'elle me montre que j'ai bien fait de ne pas aller la chercher en Californie pour savoir ce qu'il se passait. Je lui dis que je la comprends, qu'elle a fait ce qu'il y avait de mieux pour elle mais elle secoue la tête. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. "Pourquoi tu dis ça ? Il s'est passé quelque chose depuis que tu es partie ?" Dois-je envisager de refaire le portrait de monsieur inconnu ? Parce que je peux toujours m'arranger, elle devrait le savoir. Personne ne fait du mal à Murphy. Elle me dit qu'elle aurait voulu revenir. Sans le savoir, elle me brise encore plus le cœur que quand elle est partie. Parce que j'aurais tellement voulu la voir revenir. Ou même entendre sa voix. Juste un signe de sa part pour prouver que je comptais encore pour elle. Mais malgré ce qu'elle voulait, elle ne l'a jamais fait. Preuve que je ne suis plus censé faire partie de sa vie. "Pourquoi tu ne l'a pas fait ? Tu sais que je t'aurais accueilli à bras ouverts."
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    Lien du postVen 22 Mar - 10:53
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    Ma réponse évasive ne suffit pas à Dae-ho, et ça ne m'étonne qu'à moitié. A sa place, j'aurais probablement réagi de la même façon. J'aurais posé des questions jusqu'à savoir précisément ce qu'il a. Mais je n'ai pas le temps de mentionner ma jambe qu'il parle de mon bébé. De ce bébé que je n'ai jamais eu, qui aurait probablement été dans une famille à même de l'élever, si je n'avais pas eu cet accident. J'ai la gorge qui se serre, tandis que lui, se demande s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. Des questions que je me suis posé, parfois, peut-être un peu souvent après mon accident. Une fois que c'était trop tard pour y penser. Comment lui dire ? Trouver les mots pour expliquer qu'il n'y avait plus de bébé ? Les mots s'étranglent dans ma gorge, se perdent alors que je finis dans ses bras, gamine qui se laisse aller, rien qu'une fois. J'lui avoue que j'ai essayé de revenir, j'avoue que j'ai voulu, sans toutefois aller jusqu'au bout, et je me doute bien qu'il ne comprend pas tout, je me doute bien qu'il ne peut pas s'arrêter sur de brèves explications, mais c'est pas facile. Je recule légèrement, chassant du revers de la main les quelques larmes qui se sont écrasées sur mes joues. J'ai les yeux rivés sur le sol. Incapable d'affronter son regard. Mais il faut qu'il comprenne. Il faut qu'il sache ce qui s'est passé ce soir là. « Le soir de la remise des diplômes... » Je marque une pause. Inspire. Expire. « Je suis partie de l'hôtel pour aller chez toi. » Pour m'excuser. J'étais prête à tout te raconter Dae. Prête à tout de dire, même le pire. Accepter la honte, la peur, parce qu'au moins, je l'aurai plus supportée seule. « Une voiture a grillé un feu, et ... » Les larmes repartent de plus belle, quand je lève les yeux pour dire à celui qui fut, celui qui est et restera mon meilleur ami « Y a plus de bébé, Dae-ho. Et... » Je baisse les yeux sur mes jambes. On ne voit plus rien. Quand je marche, les séquelles, elles sont plus là. « Je ne peux plus danser. » Que je dis finalement entre deux sanglots, détestant cette réalité avec laquelle je suis forcée de vivre depuis plus d'un an.


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    Lien du postLun 25 Mar - 16:20
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    Je ne sais pas si elle pensait que sa pseudo réponse allait me suffire mais ce serait bien mal me connaitre. Je ne suis pas spécialement quelqu'un de curieux mais là, ça à l'air grave et il s’agit de Murphy. Je suis obligé de savoir ce qu'il lui arrive, pourquoi elle se sent aussi mal. Je peux pas la laisser comme ça. Pas si je peux faire quelque chose pour elle. Je lui demande si c'est à cause de son bébé. Je ne peux pas savoir moi qu'elle l'a perdu. Sinon j'aurais évité de demander, pour éviter de retourner inutilement le couteau dans la plaie. Je me dis que j'ai peut-être fait une boulette en posant cette question, tout comme en lui demandant pourquoi elle n'est pas revenue si elle en avait envie car elle s'éloigne. Son regard fixé vers le sol me fait craindre le pire. Est-ce qu'elle s'apprête à me dire qu'elle va me laisser là une nouvelle fois ? Sans aucune explication sur ce qu'il s'est passé ? Mais non, elle se met à parler. Peut-être enfin l'occasion pour moi de comprendre ce qu'il s'est passé. Elle parle du soir de la remise de diplôme. Impossible d'oublier ce jour-là. Je la revois encore venir me parler, son père derrière elle. Je revois encore le petit ventre rond qui m'avait appris qu'elle avait trouvé quelqu'un et qu'elle ne m'en avait pas parlé. Puis je la revois me dire qu'elle ne veut plus que je la contacte. Je ne pourrais jamais oublié ce jour-là. Parce qu'on était censé fêter la fin de nos études, parler de nos projets d'avenir et profiter un maximum. Au lieu de quoi, elle était partie. Pourtant, elle a voulu me voir malgré tout, c'est ce qu'elle vient de dire. Qu'est-ce qui l'a arrêté en chemin ? Je finis par savoir. Elle n'a pas besoin de tout dire, je comprends. Elle relève la tête vers moi et je peux voir ses larmes. Je préférerais ne pas comprendre, que ce qu'elle m'annonce ensuite ne soit pas vrai. J'ai jamais vraiment su si elle voulait le garder ou pas ce bébé. Mais le fait qu'elle n'ai pas eut le choix, c'est dur. Je n'arrive pas à m'imaginer à sa place. Est-ce qu'elle a du s'en remettre toute seule ? Je me doute que ses parents étaient là pour elle mais le père du bébé, il était là ? Est-ce qu'il y avait quelqu'un pour la réconforter quand elle pleurait ? J'espère vraiment que oui. "Je suis tellement désolé pour toi." Je pense qu'elle m'a tout dit quand elle lâche la deuxième bombe. Elle ne peut plus danser. Quoi ? Mais la danse, c'est toute sa vie. Pourquoi est-ce qu'elle ne continue pas ? Les pièces du puzzle ne s'assemblent pas et je ne fais pas vraiment le lien avec l'accident. "Mais pourquoi ? Tu te sens mal ? C'est tes parents qui ne veulent plus ?"
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    Lien du postLun 1 Avr - 13:01
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    Y a des jours comme ça où c'est trop dur. Parler de l'accident, de tout ce que ça a engendré. Y a tellement de choses que Dae ignore, que j'ai pas pu lui dire, soit parce que j'en trouvais pas la force, soit parce que l'accident m'a arrêté avant que j'aie pu le retrouver. Et je sens bien qu'au fil de mes mots, il commence à saisir ce qui est arrivé après la remise de diplômes. Entre deux sanglots, j'inspire, difficilement, trouve la force d'aller jusqu'au bout de mon récit. T'excuse pas, Dae-ho, je mérite pas ta sympathie, pas alors que je t'ai abandonné ce jour là, que je t'ai regardé dans les yeux pour te dire de ne plus jamais chercher à me voir. En revanche, c'est ma deuxième annonce qu'il ne semble pas comprendre, et c'est comme remuer le couteau dans la plaie encore ouverte. Je secoue la tête, frénétiquement, gauche, droite, une main glissant sur mes joues pour chasser de nouvelles larmes. Si seulement ce n'était que ça. « Non... Non tu comprends pas » que je hoquette. Si seulement c'était une simple opposition de mes parents, ou même juste l'envie qui n'était plus là. Si je ne voulais plus danser, ça serait bien moins difficile à supporter. « Je ne peux plus danser. » Que je répète en insistant sur le mot, penchée en avant pour montrer ma jambe où j'ai été opérée, une cicatrice encore apparente, bien qu'estompée avec les années. « L'accident ne m'a pas seulement pris le bébé.. » que je murmure finalement, relâchant le tissu pour couvrir à nouveau ma jambe, les yeux baissés sur le sol. Voilà, Dae-ho, pourquoi je suis là. Pour me raccrocher désespérément à la dernière chance que j'ai de pouvoir retrouver ma passion. Mon ultime espoir de pouvoir danser à nouveau sans cette douleur qui me fait chuter, systématiquement.
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