starry night
w/ @yosku petrov
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voilà maintenant trois jours que nous étions à Hawaii, et plus précisément sur l'île de Maui. en cette journée libre, sans activité au programme, j'en avais profité pour faire un tour au Whalers Village et claquer un peu d'argent que j'avais pû gagner avec mon travail de serveuse du Myung Dong sur Boston. évidemment, il ne fallait pas s'attendre à ce que l'on y trouve un millier de magasin de luxe mais pour une sportive comme moi, c'était le paradis sur terre. ça avait été surtout essayage de maillot de bain ou de combinaison de surf quand ce n'était pas des chaussures d'été ou alors pour bouffer des glaces à tout va. j'ai beau être sur Boston depuis peu, je n'avais pas encore prévu d'acheter de tenues d'été et encore moins d'affaires de plages pour profiter des beaux jours et des températures positives. pourtant ici, il ne fallait pas s'attendre à ce que les températures soient extrêmement élevées, bien au contraire, elles étaient plutôt clémentes et donc, on ne refusait jamais une petite veste. après avoir manger avec Jonah au Mauka Makai, j'étais revenu au resort, posant mes affaires avant d'enfiler un maillot, m'attachant les cheveux et descendant dans un coin tranquille de la plage Kaanapali. carnet de dessins en main, aquarelles et serviette de plage, j'avais prit place dans un coin pour profiter de la vue que m'offrait le coucher de soleil. la mer était calme, les gens avaient désertés pour tous aller en soirée ou simplement manger, moi j'étais là, à peindre le paysage en face de moi. je m'étais laissé tenter par mettre une playlist de bonne vieille musique rock pour le coup, m'enfermant dans ma bulle alors que malgré moi, je me questionnais sur beaucoup de choses et surtout sur une seule personne, Yosku. ce garçon qui pourtant me sortait par les narines il y à quelques semaines de cela avait réussit à changer la donne par une conversation tinder et une soirée dans sa baignoire où la suite ne vous regarde pas. et j'avoue que mon art commençait même à changer à cause de lui. au lieu de n'utiliser que des nuances de bleu comme j'en avais l'habitude, voilà qu'il y avait quelques touches de rouges. ça n'avait plus tellement l'air d'un beau tableau ensoleillé de Van Gogh mais plutôt d'un délire à la Leonid Afremov. c'était tellement perturbant qu'en général, j'en déchirais mes œuvres et les jetais non sans regrets et ce soir voilà que j'avais encore ceci. cela faisait plusieurs heures que je peignais et que je déchirais mes peintures les unes après les autres tant j'étais frustrée. un soupir, voire même un râle s'échappa de ma bouche et voilà que je finis par laisser mon carnet de côté, m'allongeant quelques minutes pour finir par me réveiller arrosée et entendre un rire amusé lorsque j'avais retiré mon écouteur pour crier. « mais bon sang ! ça va pas ??! » dis-je d'une voix stridente avant de plisser les yeux et remarquer dans l'obscurité qu'il s'agissait simplement de Yosku, trempé jusqu'aux os qui pourtant était amusé de la situation. j'attrapais alors l'un de mes pinceaux pour le jeter dans sa direction et feintant une moue boudeuse. « t'es lourd je jure ! » commençais-je avant de tourner la tête à droite et à gauche. ne remarquant personne, je me demandais comme il avait pût me retrouver et je roulais des yeux. « tu m'as suivis ou quoi ? » non parce que bon, c'est pas que je m'étais totalement isolée du monde mais quand même quoi. alors si c'était le hasard, il était bien marrant lui.

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starry night
w/ @katsumi yamamoto
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C'était normalement des vacances, mais dieu sait combien il lui était difficile de prendre des congés lorsqu'il croisait bon nombre de connards qui méritait une correction digne de ce nom. La tentation lui brûlait la peau et ses habitudes morbides menaçaient de s'évaporer par chaque pores qui constituait sa personne. Il aimait la vue du sang, notamment lorsqu'il le voyait s'échapper des propres blessures qu'il avait lui-même produit sur des gens qui ne méritaient que ça. Lui qui pensait prendre un peu de repos avait passé ses journées à explorer l'île pour y trouver un sanctuaire qui serait digne du chaos qu'il s'apprêtait à souffler sur les âmes qui s'amusaient à en tourmenté d'autres. Une part de lui désirait seulement trouver un échappatoire à son esprit, un esprit joueur et malsain qui ne cessait de faire tourner en boucle les images, les pellicules et les échos d'une seule et même personne, d'une seule et même fille, de sa voix à ses traits, de ses traits à ses courbes, ces détails qui le rendait dingue et dont il voulait profondément se défaire – en vain. Qu'avait-elle de plus que les autres, hein ? Qu'avait-elle pu faire qui puisse retenir son attention, plus que toutes celles qui étaient déjà passées dans ses draps ? Alors oui, ils avaient eu une conversation dès plus passionnante, certes il n'avait jamais parlé d'art avec qui que ce soit d'autres qu'elle si ce n'était sa défunte mère, il n'avait encore moins divulgué ses goûts musicaux particuliers qui collaient étrangement parfaitement à ceux de Katsumi. Ils se ressemblaient, s'attiraient mais peinaient à se supporter l'un l'autre ; Gigi, sa génitrice, aurait probablement dit qu'il s'agissait de son âme-sœur, de la personne parfaite pour pansé ses plaies les plus profondes, que c'était elle qui lui fallait et non une mêlée de conquêtes susceptible de lui faire oublier sa vie passée le temps d'une nuit, de quelques heures. Oublier et tirait un trait sur Mat relevait de l'impossible, faire son deuil n'avait jamais été une option, cependant ces derniers temps, son visage se dissipait dans les tréfonds de sa mémoire afin d'être remplacé par de nouveaux traits, des traits qui lui faisaient faire des folies, qui le maintenait éveillé pour peindre mille et une toile retraçant ces courbes somptueuses qu'il avait eu la chance de sentir s'embraser sous ses doigts. Quoi qu'il en soit, il avait grandement besoin de s'aérer, de trouver d'autres idées, une source d'inspiration qui ne serait aucunement lié à elle. C'est dans un élan désespéré qu'il s'était simplement couvert d'un short maillot bleu nuit et d'une ample marinière de la même couleur. Pour l'occasion, en l'honneur des beaux jours qui arrivaient, il avait troqué sa couleur bleu pour un blond qui lui allait bien au teint, notamment avec ses cheveux qui poussaient et qu'il ne semblait pas décidé à couper. Sous la visière de sa casquette sombre, il observait les alentours pour s'assurer qu'aucune présence n'ait à supporter la vision qu'imposait son dos. Il approchait alors du bord et délaissait ses affaires avant d'aller se baigner pour profiter de ce répit mérité. C'était calme, d'autant plus que la vue sur le couché de soleil était d'une beauté sans pareille. Après un moment à s'être rafraîchit, il sortait et saisissait sa serviette avant que ses yeux ne se posent sur une silhouette qui lui était familière – doucement, il enchaînait quelques pas, employant une discrétion d'espion pour ne pas se faire repérer. Ce n'est qu'une fois près de Katsumi qu'il secouait ses cheveux mouillé au dessus d'elle, laissant émaner un ricanement lorsqu'elle se mit à ronchonner. Yosku  venait poser la serviette sur ses épaules avant de soulever les jambes de la jolie japonaise pour se faire une place sur son transat avant de reposer ses dernières sur ses cuisses - « je pourrais te poser la même question », rétorquait-il, un rictus à la commissure des lèvres ; « qu'est-ce que tu fais ici toute seule ? ».

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starry night
w/ @yosku petrov
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décidément, ça ne m'étonnait même pas que Yosku soit dehors à une heure pareille alors que la nuit était déjà tombée et surtout qu'il soit trempé jusqu'aux os puisqu'il semblait détester les gens qui étaient venus au spring break et les éviter le plus possible alors non, c'était pas étrange que de le voir se faire une petite baignade à une heure si tardive. mais il aurait clairement pût se passer de me tremper parce qu'à cause du soleil qui s'était couché, je ne pense pas sécher rapidement même si je n'étais pas aussi trempée que le garçon pouvait l'être actuellement. pour l'embêter je lui avais jeté un pinceau au visage mais ça ne l'avait visiblement pas tellement y prêter attention au point il ne l'avait même pas ramasser. au pire si demain matin quelqu'un le retrouverait, qu'il le garde, tant pis. il avait finit par revenir vers moi, attrapant mes jambes sans gênes pour se caler sous ces dernières et me demander ce que je pouvais bien faire seule. il est vrai que je sortais rarement à des heures tardives et surtout seule parce que j'étais une flippette. une grande gueule en surface, une vraie peureuse au fond. alors non, quand j'étais sur Boston, j'avais peur qu'il arrive quoi que ce soit alors qu'ici, un peu moins mais qui sait, Yosku aurait pût être un tueur en série et vouloir ma mort, attendant le moment propice pour m'achever sur la plage afin qu'on découvre mon corps au petit matin ou alors pour le laisser dériver au grès des vagues jusqu'à ce qu'il revienne ou alors disparaisse. un léger frisson parcours mes entrailles avant que je ne renifle légèrement. « j'suis venue là y'à quelques heures, j'essayais de peindre mais... j'y arrive pas alors j'me suis posée cinq minutes. » lui avouais-je avant de couper le son de mon téléphone, le laissant à côté de moi avant de me pencher un peu plus en avant et laisser mes doigts courir sur la cuisse du garçon bien qu'elle soit sous la mienne, dans le simple but de le taquiner. « et toi ? tu faisais tes petites recherches pour savoir où cacher un cadavre ? » dis-je, tirant la langue alors que mes doigts remontés contre son torse, lui offrant un petit sourire adorable. franchement, si la moi d'il y a quelques mois voyait cette scène, elle se tirerait sûrement les cheveux en criant au scandal ! mais Yosku était ce garçon dont on avait envie d'en apprendre un peu plus chaque jour alors, il est vrai qu'en ce moment, je fonçais un peu tête baissée et puis... qui dirait non pour coucher avec un mec aussi beau que lui ? faut vraiment être stupide et aveugle surtout. je laissais ma main revenir contre le transat tandis que l'autre attrapait mon carnet à dessin et le lui tendre afin qu'il puisse constater du massacre qu'il avait pût subir en quelques temps. toujours cette touche de rouge. non, ce n'était pas du rose, ni tu magenta, ni même du rouge clair mais plutôt un teinte aussi foncée que le sang, un rouge effrayant qui gâchait approximativement tout mon travail quand je n'avais pas un pète et que je ne trouvais pas la peinture jolie. mais la plupart qui était restées intactes étaient simplement des jets bleus, l'eau et toujours l'eau, parfois mixé au bleu du ciel et je me souviens qu'après qu'il l'eut ouvert que j'avais oublié de retirer les dessins que j'avais pût faire sur lui avant de partir en vacances. je pinçais les lèvres, grinçant des dents en espérant qu'il ne tombe pas sur ses portraits sinon ça serait carrément bizarre. « t'as pas trop froid comme ça au fait ? » demandais-je pour tenter de dévier la chose et le faire se concentrer un peu moins sur mon précieux carnet à croquis.

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