Faire plus de dix heures de vol d’avion pour un mec ça ne m’est jamais arrivé… Il ne me faut vraiment que toi pour me faire bouger les fesses de la sorte. Surtout, après que je t’ai écrit ce mot et que tu m’as bêtement repoussé, que tu m’aies dit à mainte reprise de te lâcher. J’aurais pu t’envoyer te faire foutre après que j’aie su que tu avais demandé Agathe en mariage, mais non, j’ai demandé à mon chauffeur de préparer le jet et me voilà sur le point d’atterrir à Bora Bora. Merde, cette folle a raison, je suis trop accro à toi et ça te repousse. Si ça se trouve, tu m’as dit de venir te trouver pour mettre un terme à cette ridicule relation qui n’a jamais commencé. Ou pire encore, peut-être que tu m’as fait faux bond et que tu m’as fait déplacer pour rien et que tu ne sois pas là-bas. Je t’ai envoyé ce texto pour te dire que j’arrivais dans 10 minutes et tu es supposé venir me chercher à l’aéroport, t’ayant demandé à ce que ce soit toi et non ton chauffeur. Je ne sais pas du tout ce que cette rencontre va donner. C’est sur une note assez craintive que je descends finalement de l’avion. J’ai mal dormi, je ressemble sans doute à une catin qui s’est fait dix mecs d’affiler, mais je suis bien là à te chercher du regard jusqu’à ce que je te trouve. D’un pas décider, je laisse le caddie derrière moi et m’approche de toi. « Je suis désolée… » Je te regarde, me mordillant la lèvre inférieure. Désolée pour quoi ? Tout ce que j’ai pu dire ? De ne pas te croire quand tu parles ? De ce que je m’apprête à faire ? Sans doute, toutes ces réponses. Ma main claque la peau de ta joue, même si la force était contrôlée, avant qu’elle ne vienne attraper ta nuque pour t’attirer vers moi. Mes lèvres rencontre les tiennes pour un baiser enflammer, rempli de rancoeur, mais également de douceur. « Désolée ! » Répétai-je, d'une voix sincère accompagné d'une petite moue sur le visage, en reculant de quelques pas. Encore une chose différente. Ce n’est pas du tout mon genre de m’excuser, d'agir de cette façon avec quelqu'un et j’ai cette impression que cette gifle, je vais la regretter.

Je devrais sans doute lui dire de reprendre un vol pour Boston, que la faire venir était tout simplement une erreur. Elle me rend tellement faible comme les fucking mecs que j'déteste voir ce comportant comme des toutous en laisse. J'suis ce que j'suis mais, elle veut m'changer, changer ce que j'suis en posant comme le monstre qu'elle aimerait que je sois pour prendre la fuite voir attirer l'attention sur elle. J'suis sans toute trop dur envers elle mais, cette fois elle a poussé l'bouchon trop loin. Pour moi, une meuf qui a besoin de l'avis de ses amies, qui prend pour argent comptant ce qu'elles disent sans même prendre la peine de peser le pour et contre c'est une meuf qui n'fera jamais confiance au mec avec qui elle est pour n'pas perdre voir froisser ses "amies". Malgré ça ouais, j'l'ai fait venir pour avoir la conversation qu'on a trop souvent remis à plus tard à mon goût. C'est en short, chemise ouverte et lunette de soleil sur le nez que j'arrive à l'aéroport. Je la vois et je n'bouge pas, je la laisse venir d'elle-même, elle peut bien faire ça après tout. Ce que je m'attendais pas ce sont ses excuses, cette gifle et ce baiser, baiser auquel je ne réponds pas. Quand elle a fini, j'recule d'un pas attrapant ses poignets pour bien lui faire comprendre que je n'veux plus qu'elle me touche. Sans un mot, j'attrape ses affaires et m'dirige jusqu'à la voiture où le chauffeur nous attend pour nous emmener dans la suite privée donnant sur un paysage magnifique. Le trajet ce fait sans un mot. Je sais que si j'ouvre la bouche ça va péter et j'déteste me faire remarquer en public. Une fois dans la suite, j'attends qu'on soit seul pour ouvrir enfin la bouche. Ne recommence plus jamais ça ! D'où tu t'permets de me gifler ? Le putain de culot quand c'est toi qu'à merder ! Ma voix a claqué plus durement que j'ne l'aurais voulu mais, elle m'a tellement foutu les nerfs putain !

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Ouais et bien la gifle était décidément de trop. Je le vois dans ton attitude que tu as envie de tout briser alentour de toi. C’est une erreur d’être venue ici, ça, c’est certain et je devrais quitter, le laisser tranquille une bonne fois pour toute. Et c’est bien ce que je compte faire de retour à Boston. Tu prends mes poignets, mes affaires et nous voilà partis vers un endroit où je ne resterai pas longtemps. Je te suis tout de même puisque de toute façon, mes papiers sont dans mon sac que tu tiens dans tes mains. Le silence qui se dresse entre nous est pesant et très énervant. Toutefois, lorsque nous entrons dans la suite qu’il a louée, je regrette amèrement ce silence. « Tu te calmes… T’as le culot de dire que c’est moi qui ai merdé. Va chier Demyan. Oui j'ai été impulsive comme toujours. Je t'ai accusé à tort, mais c’est pas moi qui est allé avoué ses sentiments à quelqu’un mais faire la court à une autre aussi. Mais c’est bien moi la cruche qui reste accrochée à toi. Mais c’est fini, j’préfère partir. » Je ne sais pas se qui me retient pour te mettre ou nouvelle gifle, mais je prends une grande respiration. J’attrape mon sac de tes mains et tire avec force pour le récupérer. J’ai la haine et ce n’est pas vrai que je vais me plier à lui. Je suis à Bora Bora, j’peux très bien m’amuser dans ce paysage paradisiaque sans ce crétin. « Maintenant, qu’on l’ait cette discussion pour que j’men aille. C’était vraiment une erreur d’être aussi faible et ramper jusqu’à toi. ! » Je ne suis pas une bête de foire non plus, je suis capable de reconnaître mes torts et de me remettre en question. Non, je n'aurais pas dû te gifler, moi, j’ai foutrement merdé, mais non, j’vais pas rester ici plus longtemps. « On se la fait cette discussion où je m’en vais toute suite ? » Je m’approche de la porte et une larme coule sur ma joue. Je n’en reviens pas d’être aussi pathétique !