J'arrive à peine devant l'Eliot que j'ai déjà envie de me laisser tomber quelque part pour dormir. Je bénis les anti-douleurs que je prends à haute dose mais clairement, je préférerais éviter le coté fatiguée à toute heure de la journée. Comme si le fait de ressembler à Gollum ne suffisait pas. Je sorts du taxi et je fais signe à mes parents qu'ils peuvent y aller. Ils ont tenus à m'accompagner jusqu'ici et si je les laissais faire, ils me suivraient très certainement à l'intérieur. Ce qui est juste or de questions. Je redoute plus de me taper la honte que de tomber dans les vapes parce que je n'ai pas suivit les recommandations des médecins. Qui ne voulaient pas me laisser sortir. Mais merde quoi. Ma prochaine opération est dans deux semaines, je peux retourner à ma vie en attendant. Ils ont fini à céder à condition que je passe tous les deux jours pour un contrôle. Ce qui est sûrement dut au fait que mes parents ont piqués une crise. Des fois, j'aurais aimé qu'ils restent en Angleterre. J'entre dans la maison de la confrérie, direction l'un des salons. Parce qu'il faut clairement que je m'asseye. J'arrive enfin a destination et je me laisse tomber comme une masse, sans aucune espèce de délicatesse. Je sors mon téléphone de ma poche, pire idée de l'univers pour prévenir mon frangin que je suis saine et sauve. Je n'avais absolument pas prévu de tomber sur 10 appels manqués de ma mère et le triple de sms. Elle n'est pas croyable. Elle ne peut pas me lâcher deux secondes ? J'envisage de l'ignorer tout simplement quand je remarquer que son dernier message contient la pire phrase du monde "répond moi où je viens te chercher" Ce que je veux à tout pris éviter. Alors je l'appel avant qu'il ne soit trop tard. Je suis là, à essayer d'expliquer à ma mère que je n'ai plus trois ans quand je remarque que je ne suis pas seule. Et merde... Petit sourire en coin pour le nouveau bizu dont j'ai oublié le nom et je me dépêche de finir ma conversation. Il me faut cinq minutes de plus pour me débarrasser de ma mère. Il est toujours là et j'en viens à me demander depuis combien de temps il est là. "T'as tout entendu ?" Je prie pour qu'il réponde non. Je n'ai vraiment pas envie qu'il ai entendu la partie discussion de sous-vêtements. Parce que ce serait le summum de la gênance.

A peine rentré de l'hôpital que Miles dû se terrer à la Eliot House pour rattraper son absence de la semaine. Le retour à l'université, à la réalité lui paraissait totalement absurde à cet instant mais Harvard ne permettait aucune erreur, malgré les événements récents. Bien qu'il se doutait qu'il n'était loin d'être seul à avoir séjourner à l'hôpital ceci dit. Et ce qui rendait la situation encore plus absurde à son avis. Revoir tous les étudiants sur le campus lui donnait l'impression qu'il ne s'était rien passé; seuls quelques étudiants en béquilles ou attelles ou autres donnaient quelques indications sur l'attentat - ce mot lui paraissait toujours irréel. Donc oui, absurde. Miles essayait donc d'oublier tout ça en se plongeant dans ses livres de droit à la Eliot House, se réconfortant de temps en temps en pensant à sa fille maintenant en bonne santé et entre de bonnes mains. Il se forçait à dériver ses pensées vers de choses positives, mettant de côté Anya et Hope et tout le reste, cachant ses tracas derrière un visage sérieux et studieux, et parfois un ou deux sourires pour ses nouveaux confrères Eliot. Et un encore plus grand sourire quand une de ces confrères Eliot, qu'il avait remarqué plus d'une fois auparavant, s'assit juste à côté de lui, sans qu'elle ne se rende compte de sa présence, absorbée par un coup de fil assez.. intéressant. Evidemment, Miles dévia de son livre, soudainement très attentif à l'entente de certains mots clés prononcés par la blonde - dont il avait oublié le nom mais pas le physique. Il eut un petit sourire en coin en l'écoutant, puis quand elle raccrocha et remarqua sa présence, se tourna vers lui, son sourire devint innocent. T'as tout entendu ? « Nope. » Qu'il répondit du tac au tac, faussement innocent, taquin. Evidemment qu'il avait tout entendu. Est-ce qu'il allait le mentionner pour la mettre on ne peut plus à l'aise ? Hm.. « Enfin, si t'as problèmes si t'as des problèmes pour choisir tes sous-vêtements, je peux me porter volontaire pour t'aider » Oui, il le mentionna. Grand sourire, ton charmeur adopté, Miles se pencha vers la blonde, les pensées maintenant bien déviées des récents événements; des pensées soudainement envahies par des sous-vêtements.

Qu'est-ce qu'il y a de pire qu'une discussion gênante sur mes sous-vêtements avec ma mère ? Qu'un témoin non prévu ait tout entendu. Qu'en plus se témoin soit justement futur membre de la confrérie dans laquelle je suis. Et que du coup, je ne pourrais pas éviter le dis témoin ad vitam æternam. Et que donc, à un moment où un autre, cette histoire finira par ressortir. Alors je prie pour qu'il n'ait pas tout entendu. J'espère qu'il est arrivé juste après le passage qui me donne envie de me cacher six pieds sous terre. Avec un peu de chance, il n'est là que depuis quelques minutes, rien de plus. Il n'a peut-être entendu que la partie où je supplie ma mère de me laisser manger un hamburger ultra gras, même si c'est déconseillé. D'ailleurs, il me rassure rapidement. Il n'a pas tout entendu, hallelujah. "Tant mieux." Je laisse ma tête se reposer sur le dossier, presque prête à piquer un petit roupillon. Presque parce que monsieur je n'ai pas tout entendu me parle de sous-vêtements. Je ... Bah... Mon cerveau bug. Je suis censée dire quoi à un gars qui m'a entendu parler de mes petites culottes au téléphone ? Et qui par la même occasion me propose son aide pour choisir ? Si j'avais été au top de ma forme, j'aurais sûrement dit oui, juste pour voir jusqu'où il était prêt à aller. Mais je ne suis pas au mieux de ma forme et je reste comme une conne à ne pas savoir quoi répondre. C'est décidé, j'arrête les médocs. C'est d'office eux qui m'embrouillent. Je finis par récupérer mes idées petit à petit. "Parce que tu t'y connais en sous-vêtements toi ?" Aller, quelles sont ses compétences au coco ? Parce que je ne suis pas contre le fait de dire oui à son aide. Seulement s'il se révèle être un fin connaisseur. Je suis compliquée niveau choix de sous-vêtements moi, je n'aime pas n'importe quoi. "Vu que tu as tout entendu, tu me conseil quoi ?" Je me penche vers lui, impatiente de connaitre sa réponse.