Le faisait-il réellement ? Ce carnage pas si lointain qui arriverait sur le visage de l’homme à abattre ? Merci Noah de lui offrir sa vengeance sur un plateau d’or, il souriait au garde du corps qui le reconnaissait et à qui il donnait son nom, sûrement déjà prévenu par son employeur. Il grimpait les escaliers difficilement, en sautant sur un pied, toujours pas de prothèse c’était bien trop tôt. Et là, de la lumière. Partout. Tout était transparent, voire même un peu vertigineux et c’était Victor qui tanguait en s’appuyant sur sa béquille qui soupirait d’impression. Il aurait pu être un gosse de riche, il avait fait le choix de placer l’argent. Il se dirigeait lentement vers un canapé, observant les tableaux. Mais avant de s’asseoir, il s’appuya les mains contre une vitre. Si Victor n’avait jamais eu le vertige, il sentait malgré tout la peur qu’elle éclate sous ses doigts et qu’il tombe. Alors il recula légèrement, une petite perle de sueur sur son front par création de phobie. Qu’allait-il faire dans cet endroit immense ? Il allait voir le garde du corps pour lui demander s’il pouvait prendre une bière puis… il alla se servir dans la cuisine, qui faisait la tête de son appartement avant de vivre chez Camila. L’extravagance dans l’enrichissement.

Tu sors de l'hôpital, Camila ne va pas bien, tu le vois, tu sens parfaitement, mais tu ne peux pas l'obliger à parler. Parce que Cam, elle ne parle pas toujours, surtout quand elle va mal. Tu garres ta Porsche dans le garage alors que l'ascenseur t'emmène directement à l'appartement et tu en soupires fortement Al sérieusement pourquoi est ce que tous ses américains ne savent pas conduire ! Un enfoiré a encore essayé de me doubler, mais quelle plaie je te jure Oui, tu te plais et tu viens à peine de passer les marches de ton appartement. Tu enlèves ta veste pour la déposer sur le porte manteau et tu ajoutes Armani veut me voir, tu peux lui dire qu'à 21h je serais disponible, normalement il est à LA, donc ça devrait être bon, il sera encore au boulot Tu commences à fermes les dossiers que tu avais d'ouvert sur la table de la salle à manger. Alberto arrive avec ton verre de whisky et tu te tournes vers lui pour ajouter Et appelle Tessy, je sais pas quelle heure elle rentre et je risque d'être occuper toute la soirée, avec Victor et père, j'ai pas envie qu'elle fasse la gueule Oui une colocataire à toute épreuve. Ton verre se vide alors que tu marches vers la nouvelle connaissance qui est non loin de toi. La classe à l'italienne et le simplicité américaine ou pas finalement. Tu observes le français, souriant en coin avant d'ajouter T'es là depuis longtemps ? demandes-tu en passant la porte de ta cuisine. Personne ne touche à tes affaires, encore moins à ta cuisine et tu ajoutes Si tu voulais quelques choses, Al aurait pu te l'apporter, tout est dans le bar tu montres le bar du doigt qui était dans la cuisine, autant dire que c'est magnifique ce bois pur mais c'est moche de prendre les bières du frigo En plus, tu as pris de la merde, j'en ai de Belgique qui sont excellentes mais tu n'étais pas là pour parler de bière et encore moins du beau temps et de la pluie n'est ce pas ?

Victor hausse les épaules, en riant légèrement quand il lui parle des bières. « Ouais, une petite demi-heure rien de fou. » Il avance difficilement avec ses béquilles pour tendre la main à Noah et lui serrer la main, et il reprend sa béquille en main. Il s’assoit sur une chaise haute de la cuisine pour soulager la force qu’il met à se tenir en gainage continuellement. Ce n’était pas l’acte le plus sportif de sa vie mais constamment contracté, ses muscles commençaient à tirer la gueule malgré la rééducation qu’il faisait à longueur de journée. « J’ai toujours eu l’habitude de prendre de la merde tu sais, j’ai pas forcément les moyens d’me payer les meilleurs. » Il secoue légèrement la tête, un rictus sur les lèvres. Malgré le côté business de leurs précédents échanges, il développait une réelle affection pour le gosse de riche parce que justement, il n’était pas du tout dans le monde de l’humain lambda et ça le rendait presque intéressant. Il passait une main sur ses cheveux courts. « J’veux bien ta bière belge alors. » Il sortit son téléphone portable pour avoir un message de Camila qui lui annonce qu’elle est à l’hôpital pour sa dialyse et il lui répond juste un petit cœur, tout simple, un truc bateau. Il relève la tête vers son interlocuteur. « Ca va toi ? » Vis-à-vis des séquelles de l’attentat. « Comment tu te sens ? »

T’es un homme pris dans tes plans, tes délires et si il faut mettre à feu et à sang toute la ville pour satisfaire tes potes tu le feras. Tu détruis, tu es celui qu’on vient voir pour briser les règles et faire en sorte que les gens souffrent. Autant dire que tu adores ça. Donc savoir que Victor te fait un minimum confiance, tu apprécies. Tu lui demandes combien de temps il a patienté et tu ajoutes Tu étais en avance aussi Jamais en retard toujours à l’heure, ce sont les gens qui sont en avance, voilà ta devise et un homme qui plait, se laisse très souvent désirer. Tu passes ta main dans tes cheveux, tu souris même à sa remarque. Il boit l’une des bières de Tessy qui sont très pourries et dégueulasses. Tu fixes un instant le brun qui hésite et qui finalement opte pour une de tes bières belges, tu lui tends après lui avoir ouvert Très bon choix Ajoutes-tu alors que tu passes ta main dans tes cheveux, tu t’en prends une également, le whisky est bien passé mais autant y aller doucement non ? Tu entends sa question avant de froncer les sourcils Bien, pourquoi ça n’irait pas ? prononces-tu avant de continuer Et toi ? Ca se passe comment ? Ouais savoir qu’il va bien ou mal c’est pas ton délire, tu veux savoir surtout comment ça se passe pour sa jambe ect, ça change des autres non ?

Il trinque en faisant claquer sa bière contre celle de Noah, et en boit une gorgée. Ses plans de vengeance dépassaient sûrement ce que Camila autoriserait à faire mais il en était à un stade où sa rage était telle qu’il ne pouvait la contenir plus longtemps. Tant pis s’il finissait derrière les barreaux, il cracherait sur les restes de Pluton Westmachin jusqu’à ce que coma s’en suivre. Eviter la mort, ce serait plutôt sympa. Il appuya le plastique sa chaussette de moignon sur la chaise en face de lui pour éviter de faire mal circuler son sang, pire événement après la greffe de peau qu’il avait subi. Il la souleva en s’aidant de son bras libre et il haussa les épaules quant à la question directement visé de son genou de Noah, sautant carrément la question précédente de Noah. « Ouais, ça va. J’ai juste à attendre ma prothèse, ça risque d’être long. » Il en connaissait les conséquences, médecin stagiaire durant ses heures de validité, il n’avait aucune idée cependant des conséquences de son amputation quant à sa filière médicale à l’université d’Harvard. « C’est Camila qui en chie pas mal. » Elle était dans un sale état.

Façon de voir suivant les personnes, tu pourrais être le parfait enfoiré de première comme l’homme le plus sympa du monde. Autant dire que ce n’était pas dans ton habitude d’être méchant, enfin presque. Tu passas ta main dans tes cheveux quand tu trinquas avec lui et sa bière. Bon tu préfères de loin le whisky à la bière mais une belge, tu ne peux jamais refuser. J’y connais pas grand chose en médecine et prothèse, donc tu vas avoir une vraie prothèse qui ressemble à une jambe non ou un truc pourri ? Autant poser la question, c’est flippant sinon non ? Combien de temps à attendre ? La question se pose après tout, on parle de sa jambe et de son futur aussi après tout. C’est très important, enfin pour toi c’est important.. Camila ? Qu’est qu’elle a ? Toi, tu viens de la voir, elle allait bien, enfin bien à sa façon donc elle allait mieux finalement et tu le vois avec lui,depuis qu’elle le fréquente notamment Elle a quoi ? tu lui as pas laissé une seconde pour te répondre que tu enchaines encore Dernière fois que je te le dis avant que je te casse la gueule et je suis sérieux, elle a quoi ?! Oui dès que quelqu’un parle de Camila, tu n’es carrément plus gentil, enfin un peu moins méchant que d’habitude. Et d’ailleurs Al a du entendre tes paroles pour le voir débarquer dans le coin de la cuisine. Crétin lui aussi mais bon un poing c’est pas si énorme que ça si ?

Camila était à l’hôpital, dialyse sur dialyse, un rein qui n’allait vraiment pas bien. Elle avait toujours son sale caractère mais c’était de cette façon-là qu’il était tombé amoureux d’elle. Il but une gorgée de sa bière quand Noah se mit à s’énerver. Ouais, les caractères s’assemblaient bien. Quel caractère de merde. « Oh, doucement cow-boy, il t’arrive quoi là ? » Il secouait la tête. « Prends tes gouttes un peu, si elle était mourante, j’serais pas là. » Il fronçait les sourcils en reposant sa bière sur l’ilot central de la cuisine qui servait de bar. Il se redressa dans son tabouret, s’aidant de ses bras pour maintenir l’équilibre. « Elle a juste les reins qui déconnent, rien de méchant. » Il était pourtant calme, Victor, mais ce genre de comportement le rendait irritable alors il attendait patiemment que Noah s’apaise pour reprendre la parole. « J’ai pas envie de parler de Camila. » C’était trop intime, en fait. C’était sa relation, compliqué ou non, à gérer, et Noah n’était pas un ami. C’était un partenaire. « Parlons boulot. J’ai ma prothèse dans la semaine, d’ici un mois, je serais capable de marcher sans problème. Ton pote, il travaille Louison à l’heure actuelle ? » Il reprit une gorgée de sa bière avant qu’elle ne se réchauffe.